lundi 22 décembre 2008

Publicité et TV publique


"Pour cette édition 2009, le Dakar change de continent pour se retrouver en Argentine et au Chili, du 3 au 18 janvier. France 2, France 3 et France 4 mobilisent pour suivre la compétition une équipe d'une vingtaine de personnes autour de Gérard Holtz qui avait été éloigné des trois dernières éditions du rallye. Du lundi au vendredi, il présentera en direct à 18h00 "Sur la route du Dakar" sur France 2, du samedi 3 au samedi 17 "Le journal du Dakar" sur France 3 à 20h05 et du lundi au samedi "Bivouac" en direct sur France 4 en deuxième partie de soirée (avec rediffusion en 3e partie de soirée sur France 2). Un site web commun aux trois chaînes sera dédié à la course."
J'emprunte la description factuelle de ce dispositif média au magazine TELE SATELLITE.

Le "Dakar" : quelle culture célèbre ainsi, de façon somptuaire, le secteur public de télévision ? Cet ensemble d'émissions ne peut-il être perçu comme une campagne publicitaire "collective" de l'automobile, de l'industrie pétrolière et du transport routier ? 
Car il s'agit bien de publicité : non pas de celle que paie directement et explicitement un annonceur, mais de celle, moins visible, que se paient indirectement une culture, une économie. Simultanément, l'inculcation culturelle et sa "rationalisation". 
Quel message dérive du bruit médiatique qui accompagne ce rallye et ses parrains ? Le modèle socio-économique sous-jacent proposé au public, sous des apparences neutres (spectacle et exotisme), se situe aux antipodes de la défense des transports en commun, du ferroutage, de la protection de l'environnement, de l'automobile verte (greener cars) et des économies d'énergie ... 

Plus de 20 personnes ? Sérieusement ... Pour couvrir un gaspillage social ostentatoire (conspicuous consumption)
 ... Par-delà l'énoncé du problème particulier affleure un problème technique général, celui de la définition d'une publicité réelle, qui échappe aux écrans publicitaires dans lesquels on encadre les messages commerciaux (publicité formelle) entre des séparateurs visuels et sonores (jingles). Heureuse publicité qui évite la stigmatisation publicitaire pour n'en être que plus efficace.
D'ailleurs, comment "piger" ce type d'interventions ? Comment en évaluer les retombées pour le calcul du retour sur investissement des dépenses de communication ? Et d'abord, qui est l'annonceur ? 

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