mercredi 1 juillet 2009

Jackson people


Michael Jackson, on n'en peut plus.
Toute la presse y sera allée de sa Une mortuaire. Peoplisation généralisée. Ceux pour lesquels cette mort s'accordait mal avec le bouclage y sont allés d'un "spécial", d'un hors série, et ce n'est pas fini. Et puis, dans un an, il y aura les anniversaires comme ceux de Cloclo, de Dalida... Présenté comme crucifié dans un Hors Série de Stars Inside (avec un "poster grandeur nature + trois posters géants", comme Rap R&B), "monstre sacré" pour Paris Match. Pour Détective, il est "L'enfant blessé que la mort attend" ; Charlie Hebdo fait dire à son squelette : "enfin blanc"... "Le chagrin et la polémique", titre Closer, Ici Paris, "La fin tragique d'une légende"...
Commentaires éplorés et admiratifs. Journalisme d'exclamation. Rien sur l'analyse sociale et économique de la fabrication des stars et d'un "génie" : le renoncement de milliers de personnes qui font la star et sa renommée au prix de leur anonymat. Pour qu'un "noble" parade à Versailles, combien de serviteurs, de laboureurs ?  Combien de gamins africains avant de "sortir" une star pour le foot européen, combien de gregari sacrifiés pour un Maillot rose ?

A propos de la culture d'une époque, Walter Benjamin demandait aux historiens d'étudier non seulement le talent de ses "génies" mais aussi, qui en est inséparable, le "servage anonyme (namenlos) de leurs contemporains" qui en assure le succès. Servage dissimulé, omis, non vu. Cécité construite, complice, qui rend les idoles acceptables et célébrables. Combien de petites mains, obscures et sans-grades, combien de fans pour monter une idole ? Cette économie de la peoplisation et des "grandeurs d'établissement" (Pascal) est à faire.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je ne savais même pas qu'il est mort jusqu'à hier