vendredi 20 novembre 2009

Foot : à la télé, l'arbitre !

.
14 millions de téléspectateurs en France, selon Médiamétrie, des millions d'autres dans le monde ont vu la main de Thierry Henry sur le ballon.  Hélas, l'arbitre de la décision n'était pas devant son écran et il n'a rien vu. Tel Fabrice à Warterloo, placé au coeur de la bataille, il n'a rien compris à ce qui se passait. "Nous avouerons que notre héros était fort peu un héros en ce moment", commentait Stendhal.

Voilà des années que l'arbitrage du football est en retard de quelques technologies et commet des erreurs que des millions de personnes contemplent. Or des millions d'euros sont en jeu puisqu'il y va de l'accès d'une équipe "nationale" à une compétition "mondiale" ; de cette sélection, dépend le résulat des chaînes de télévision qui ont acheté les droits. Ainsi ne s'agit-il plus seulement d'une erreur sportive mais aussi d'une erreur économique. Et comme les politiciens, en campagne électorale permanente, viennnent parader aux matchs, comme on engage, hélas, drapeaux et hymne nationaux, l'erreur peut même devenir diplomatique. Imaginons une situation similaire lors d'un match France-Algérie...
L'image du football souffre de telles erreurs d'arbitrage : quelle leçon de morale sportive pour les enfants, les éducateurs et les amateurs qui chaque semaine sont sur les terrains ! Trichez, mentez impunément !

Le foot veut l'argent de la télé mais il ne veut pas de son arbitrage : cette incohérence ne saurait durer. La FIFA, qui conçoit ces réglements, semble en être restée au temps de la radio, tandis que les fans de foot vivent au temps d'Internet et de la télévision numérique. En refusant l'arbitrage de la vidéo, la FIFA met les joueurs et les arbitres dans des positions intenables. Comment imaginer qu'un match comme celui-ci, qui se joue sur un terrain mondial (global soccer field, aurait dit M. McLuhan), puisse n'être arbitré que localement.

Signalons ausi un événement médiatique discret mais riche de sens : Weborama, Spacefoot et Footeo avaient invité leurs supporters - dont quelques étudiants du Master 226 de Dauphine - à regarder le match, en numérique, sur très grand écran, aux Champs-Elysées (salle Publiciscinémas). On avait l'ambiance de fête et des images superbes : si l'arbitre avait été là, il aurait tout vu.
Les salles de cinéma trouvent un nouveau débouché dans ces spectacles sportifs. Déjà, aux Etats-Unis, des salles diversifient leurs sources de revenu en rediffusant des opéras (cf. Metropolitan Opera Live in HD), des manifestations sportives, et même la messe.
.

Aucun commentaire: