dimanche 9 octobre 2011

Presse magazine : l'exception est la règle

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La question des formats en presse magazine est complexe.
Beaucoup de titres, quelques dizaines, disposent désormais à côté de leur version classique une version au format poche ou sac à main, plus facile à feuilleter, à transporter, moins chère aussi. Concession raisonnable à la mobilité.

En même temps, de temps en temps, des titres proposent une version grand format. L'hebdomadaire Voici (Groupe Prisma Presse  / Gruner + Jahr) publie pour la troisième fois une version dans un format plus grand que d'habitude (226x312). "Numéro exceptionnel !" mais vendu 1,5 €, comme la version habituelle (1,5 € "seulement"). Grâce à cette exceptionnalité (suffixe S), alors que le titre est hebdomadaire, cette version grand format ne sera pas "chassée" par le numéro suivant (règle de rappel) et restera deux semaines en kiosque. Double visibilité pour le titre.
Les prix, eux-mêmes, varient de plus en plus. Cet été Voici a été vendu à un "prix exceptionnel" (1 €, ce qui est aussi le prix pour les abonnés à l'année). Quant à ceux qui achètent le numéro de Voici en version numérique, ils le paient, semble-t-il, 1,18 € (et 0,99 € lorsqu'ils sont abonnés).
En presse magazine, l'exception est de plus en plus souvent la règle. On ne dit pas assez cette modernité de la presse, ce travail d'optimisation empirique...

A gauche, "numéro exceptionnel" d'octobre ; à droite, numéro de juillet au "prix exceptionnel"

8 commentaires:

Arnaud CMI a dit…

Il faudrait chercher à comprendre et analyser le comportement du consommateur dans son processus d'achat afin de déterminer ce qui justifierai l'achat d'un format poche ou d'un format agrandi, ou du format courant également. Est-ce un effet de mode, une raison pratique, une envie de se démarquer?

Y-a-t-il une saisonnalité dans les formats?

Quant à l'abonnement en ligne, le fait que cela soit plus onéreux n'est-il pas un frein à la digitalisation de la presse?

Julie Hesnault a dit…

On a l'impression que les magazines ne savent plus quoi inventer pour nous donner envie d'acheter leurs magazines et faire face à la poussée de la presse via Internet.
D'autre part, les lecteurs sont de plus en plus infidèles. La presse quotidienne, comme Voici est la branche la plus touchée par cette tendance.
Certes Voici nous offre un magazine grand format mais cela va-t-il réellement augmenter ses ventes pendant les deux semaines de sa diffusion?

La vraie question est de savoir si Internet peut tuer la presse.
Les journaux doivent redoubler d'exigence à l'égard de ce qui fait leur ADN, et innover pour conquérir d'autres lecteurs. Affaire à suivre avec les chiffres de vente de ce nouveau modèle "exceptionnel" Voici.

Sandra Desain a dit…

Est ce qu'internet peut tuer la presse? Ça je n'en suis pas sure, mais suite à la gratuité de l'information avec les succès concomitant d'internet et des journaux gratuits, la désaffection de nombreux lecteurs (surtout des jeunes) et enfin la migration de la publicité et des petites annonces vers internet, la presse écrite n'a plus le choix. C'est "s'adapter ou mourir"!

Céline CMI a dit…

Je rebondis sur ton commentaire Julie! Je suis entièrement d'accord avec toi, Internet offre de nouveaux modes de "consommation de la lecture", et notamment de la lecture des journaux et magazine. Un mode de consommation qui prendra a coup sûr le dessus sur celui que nous connaissons actuellement, pour la majorité d'entre nous, à savoir la lecture papier.
A long terme donc, les nouvelles générations nées dans le tout numérique trouverons complètement normal de lire sur des tablettes.
Néanmoins à plus court terme, je ne suis pas sûre que la presse papier perde sa clientèle. En effet pour un prix pas si différent, qu'allons nous préférer nous qui sommes nés à l'ère (bientôt historique) de la presse papier?

Céline CMI a dit…

Un sujet BRULANT puisque Stratégies en parle dans sa newsletter quotidienne:

"Toujours plus de lecteurs de journaux sur papier que sur Internet

Les journaux imprimés sont lus par 2,3 milliards de personnes à travers le monde chaque jour pendant que 1,9 milliard de lecteurs s'informent sur Internet, selon La Fédération mondiale des quotidiens (World Association of Newspapers). La presse écrite conserve aussi l'avantage des recettes publicitaires, même si elles ont diminué d'un quart entre 2004 et 2009. Elles ont baissé de seulement 3% l'année suivante, voire légèrement augmenté en Europe de l'Ouest, aux Etats-Unis et dans la zone Asie-Pacifique. La Fédération a décompté 14 853 titres en 2010, soit environ 200 de plus qu'en 2009, et a constaté une légère chute du tirage global de 9 millions d'exemplaires."

Tatiana K. a dit…

Je suis d'accord avec toi Céline, je pense qu'il restera toujours des lecteurs de magazines papier mais je pense aussi qu'il y en aura de moins en moins. A une époque j'achetais énormément les magazines type Cosmo, Public, Biba... (que des choses hautement intellectuelles en gros) Et finalement, j'ai découvert que je pouvais avoir les mêmes articles sur Internet, pas forcément sur les sites des magazines en question mais au moins sur Yahoo Actu ou Yahoo pour Elles ou autres Slate. Alors j'ai arrêté de les acheter. Mais je pense qu'il y aura toujours un "noyau" qui préféreront le format papier au format Internet ou pour pouvoir lire dans le métro (je persiste à dire que lire sur un iPad dans le métro, c'est hautement dangereux!) ou pour pouvoir découper des images (clin d'oeil à tous ceux qui étaient là au dernier cours de sémiotique).

Julie Hesnault a dit…

En lisant mon Glamour du mois de Novembre je remarque une publicité du magazine lui même qui dit:

Glamour existe maintenant en 2 formats. Essayez Glamour Pad! (avec une astérisque: en vente uniquement chez certains marchands de journaux).

Après quelques recherches, je remarque que Glamour a effectivement lancé un nouveau format (sûrement pour nous pousser à acheter en kiosque). Mais nous sommes en Octobre 2011 et ce "nouveau" format a été lancé en Février 2011.
Il est plus grand de 25% par rapport à la version actuelle et est appelé « Glamour Pad » en référence à sa taille rappelant « étrangement » celle du iPad!
Belle inovation? Pas sûre! En tout cas, on me parle d'une nouveauté qui existe en réalité depuis 8 mois. Pas sûre que ce format "exceptionnel" est donc marché!

Patrizia Lamprecht a dit…

Je ne sais pas si en changeant le format on peut vraiment attirer des nouveaux gens. Je pense que le problème principale c'est que beaucoup de personnes ne sont plus disposées à payer pour l'information parce qu'on peut l' obtenir gratis à l'internet. Aide ensuite un changement de format pour attirer des lecteurs? Je ne pense pas. Je vois une autre possibilité d' indexer les lecteures sur les médias imprimés: Ils peuvent offrir des "Premiums" (objet gratuit qui est ajouté au média imprimé tel que la "Carte Blanche" du Tagesanzeiger ou des revus spécialisées). En quelques pays, "Premiums" peuvent générer plus de profit que la pub. Serait- cela une échappatoire de la crise des médias?