dimanche 27 novembre 2011

L'histoire des magazines

.
Histoire Junior. Le magazine d'histoire pour les 10-15 ans. Editions Faton. 5,5 €

Premier numéro paru en octobre 2011. Magazine mensuel (11 numéros par an, abonnement annuel 49 €) qui vise les élèves des collèges, et leurs parents qui font réciter les leçons d'histoire. Le magazine reprend les recettes qui président depuis des années à la confection des manuels d'histoire, manuels dont le Web et Wikipedia ont déjà pris la place auprès des élèves.
40 pages. 4 pages de BD, des jeux et concours. L'histoire d'une technologie, la boussole, un guide des musées et expositions, des livres récemment parus. Approche ludique et didactique, claire.

C'est un magazine pour entrér dans l'histoire. L'éditeur espère certainement que beaucoup des jeunes lecteurs n'en sortiront pas de si tôt et poursuivront cette passion avec d'autres titres du même éditeur (filage).
Les éditions Faton sont spécialisées dans l'histoire, les arts et, plus largement, lorsqu'il s'agit des enfants et adolescents, dans l'éveil : lettres avec l'excellent Virgule, archéologie avec Arkéo Junior, mathématiques avec Cosinus, la vie politique avec Citoyen Junior, etc.

La production de la presse française révèle une obsession lancinante de l'histoire : 118 magazines nouveaux ou hors série ayant trait principalement à l'histoire depuis janvier 2011 (onze mois), 153 en 2010, 153 en 2009, 139 en 2008... Plus de trois titres par semaine ! Beaucoup plus que la cuisine : 72 titres en 2011, 83 en 2010 (Source : Base MM).

La France semble travaillée par son histoire et sa mémoire. Par son identité (Michelet, Braudel). Plus qu'une science, cette histoire à la une est un roman, un florilège de biographies. Nostalgie menteuse, enjeu de luttes politiques. La vie politique française ne cesse de s'abreuver à des thèmes historiques. On n'en finit pas de célébrer, de commémorer, d'ouvrir des musées, de "refaire" l'histoire, faute souvent d'avoir correctement établi faits et responsabilités (collaboration avec les nazis, colonialisme, etc.). Cf. Le Canard et le droit de ne pas oublier.
Les Français vivent de pain et d'histoire ! Peut-être leur faut il changer de régime et passer à la science et à l'innovation.
.

11 commentaires:

Hugo CMI a dit…

Sans avoir forcément recours à la citation de Winston Churchill ("Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre."), il est important pour les jeunes générations de connaître un tant soit peu l'histoire de leur pays pour mieux comprendre leur présent.

Certes dans l'histoire d'un pays, il arrive souvent que de nombreuses zones d'ombre demeurent, cependant il est toujours utile de connaître les bribes du passé, quitte à ensuite approfondir ses recherches soi même.

L'Histoire occupe donc une grande place en France, mais la science et l'innovation ne sont pas pour autant oubliées. Des magazines à destination des plus jeunes, comme Science et Vie Junior, attirent depuis des dizaines d'années toujours autant de jeunes lecteurs.

Arnaud CMI a dit…

Il en va surtout de la fierté d'être français non?

Pourrions-nous être là où nous en sommes aujourd'hui sans avoir une connaissance profonde de ce qui a fondé notre humanité?

Comme le dit si bien Max Gallo dans Fier d'être français :

« Notre être est notre richesse. Et notre être, c’est d’abord la fierté nationale, celle de notre passé. »

Le coeur des français vibrent pour des valeurs solides, un héritage, un humanisme, une liberté de pensée, un esprit de révolte, un peuple courageux ( De Gaulle, Zola et son J'accuse, la résistance, dire non à la guerre en Irak etc...), un esthétisme et un épicurisme.

Les fondements de notre société sont basées sur l'histoire de notre pays. On ne peut en aucun cas les mettre de côté. Il faut évoluer certes, mais surtout ô grand jamais oublier.

Reffet Loic a dit…

"Les Français vivent de pain et d'histoire ! Peut-être leur faut il changer de régime et passer à la science et à l'innovation."

Il faut savoir d'où l'on vient pour savoir où on va. L'histoire est donc primordiale. Même si l'est agréable de se plonger dans le passé. Je préfère me tourner vers l'avenir.

Les magazines de science apportent des actualités positives pour nos problèmes contemporains. Certaines découvertes sont bien sûr parfois inexploitables pour nos problèmes. Mais il en facile de trouver des découvertes encourageantes comme cet usine de biocarburant à base d'algue à Alicante, Espagne.

Ce genre de nouvelles m'aident à porter un regard moins pessimiste sur notre avenir. Je reste persuadé que c'est la science qui détient les clés de notre futur.

Lien d'un article sur le biocarburant à Alicante : http://www.transition-energie.com/biocarburant-algues/

Camille CMI a dit…

Pour avoir été bercée par les livres d'Alain Decaux destinés aux Enfants, je ne peux pas imaginer ne pas avoir connu l'Histoire avec un grand H.

La science et les arts ont bien leur place et notamment dans les magazines, mais je pense vraiment qu'il faut conserver ces magazines d'histoires pour les jeunes.

Après tout les gens peuvent choisir librement le magazine qu'ils veulent lire.

Laure CMI a dit…

Peut-etre plus simplement cette importante offre de magazine est dûe à une forte demande de la population.

L'offre répond à la demande. Je crois que c'est une caractéristique propre à la France, et peut-être à l'Europe de s'intéresser particulièrement à son histoire. Contrairement aux Etats-Unis (notamment), L'Europe à une longue et riche histoire très documentée.

Pour moi cet forte offre de magazine d'histoire est surtout liée à la culture et à l'origine de nos pays.

Patrick P. a dit…

Peut être ce magazine arrive en réaction au manque de connaissance en France des élèves en histoire..? Voir le reportage du 20h «7 collègiens sur 10 ne maîtrise pas les grandes dates d’histoire de France» http://www.youtube.com/watch?v=RgYOrxoQHRc

En tout cas ça peut être un bon complément en histoire pour les jeunes, sachant que le ministère de l’éducation français a simplifié le contenu des manuels scolaires, ce que critique Dimitri Casali, ancien prof d'histoire et auteur de divers ouvrages sur l'histoire de France (http://www.lepost.fr/article/2010/07/17/2155430_napoleon-vire-des-manuels-scolaires-par-l-historien-dimitri-casali.html)

Personnellement, je trouve que ce genre de revue pour les jeunes sont en général très bien faites, autant celles sur l’histoire que sur les sciences. Étant plus jeune j’en lisais des tonnes et je trouvais ça à chaque fois intéressant, très utile aussi pour ensuite avoir des bonnes notes à l’école...

Patrick P. a dit…

Peut être ce magazine arrive en réaction au manque en France de connaissance des élèves en histoire…? Voir le reportage du 20h «7 collègiens sur 10 ne maîtrise pas les grandes dates d’histoire de France» http://www.youtube.com/watch?v=RgYOrxoQHRc

En tout cas ça peut être un bon complément en histoire pour les jeunes, sachant que le ministère de l’éducation français a simplifié le contenu des manuels scolaires, ce que critique Dimitri Casali, ancien prof d’histoire et auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire de France (http://www.lepost.fr/article/2010/07/17/2155430_napoleon-vire-des-manuels-scolaires-par-l-historien-dimitri-casali.html).

Personnellement, je trouve que ce genre de revue pour les jeunes sont en général très bien faites, autant celles sur l’histoire que sur les sciences. Étant plus jeune j’en lisais des tonnes et je trouvais ça à chaque fois intéressant, très utile aussi pour ensuite avoir des bonnes notes à l’école…

Sarah Louis CMI a dit…

De plus, avoir un minimum de connaissance sur le passé permet de mieux comprendre le présent et nos civilisations.
Enfin je rejoins Hugo sur le fait que même si l'Histoire occupe une place plus importante en France que dans d'autres pays, cela ne se fait pas forcément au détriment de la science et la technologie. SVJ est probablement le plus connu et lu mais il existe aussi d'autres magazines tels Débrouillards permettant aux jeunes de réaliser un tas d'expériences maison. Et leur nombre est bien plus important pour les adultes.
Après certes, les revues scientifiques sont moins vulgarisées que les revues d'histoire ce qui les rends plus difficiles d'accès.

Elodie CMI a dit…

Quel intérêt de telles revues pour des enfants en pleine formation intellectuelle si ce n’est de découvrir les exploits et erreurs du passé ? Savoir l’Histoire, la comprendre et l’intérioser est aujourd’hui encore perçu comme une étape préalable pour se forger une identité aux contours bien définis dans un contexte de mondialisation, et in fine s'"augmenter" (auctoritas) de valeurs fortes portées par les générations précédentes.

Demeure l'éternel débat sur le devoir de mémoire. Peut-être nous condamne-t-il à un certain immobilisme et nous empêche-t-il de nous tourner résolument vers le futur ... et l'innovation ? Question en parfaite adéquation avec l'actualité politique.

Stéphanie Micheloud a dit…

Je pense que l’histoire est un sujet qui intéresse car cela permet de comprendre l’évolution de notre société et comment et pourquoi nous en sommes là aujourd’hui.
Et je pense qu’en France l’histoire est un sujet qui intéresse massivement puisqu’on en fait même des émissions de télévisions (par ex « Secrets d’histoire » sur France 2) ! Cela est certainement dû au fait que l’histoire de France est passionnante et pleines de rebondissements avec les dynasties qui se sont succédées sur le trône, les personnages célèbres (Mazarin, Bonaparte, Mme de Pompadour…), la Révolution, la Commune, les deux guerres mondiales (entre autres).

Je ne pense pas qu’il faille dorénavant privilégier les sciences à l’histoire (ni l’inverse d’ailleurs) sous prétexte que l’histoire est trop subjective et pas assez critique envers les événements du passé. L’histoire reflète l’évolution d’une nation et il est plus facile de critiquer l’histoire des autres que notre propre histoire. Mais les jeunes lecteurs n’ont pas encore à se poser ce genre de questions mais plutôt à développer leur culture. Et les revues qui leur sont destinées sont certainement plus attrayantes, avec du beau papier glacé, des photos et des explications ludiques, que les manuels scolaires souvent tristounets.

J. V. Jones a dit…

Ayant vécu pleinement les lumières, des monarchies plus ou moins difficiles, plusieurs républiques, la restauration ainsi que deux guerres mondiales meurtrières et pas si anciennes que ça, il paraît normal que la France attache de l'importance à son histoire.
Thucydide affirme déjà aux alentours de 450 av. J-C. que "l'histoire est un perpétuel recommencement". Aussi apprenons nous beaucoup du passé, surtout dans le but de ne pas refaire les mêmes erreurs, ce qui n'est pas toujours aisé. La France a connu de sombres périodes pendant la révolution ou la guerre, et elle réalise aujourd'hui un devoir de mémoire assidu, pour ne pas oublier les victimes du passé qui ont contribué à la mener à la place qu'elle occupe aujourd'hui. Ancienne grande puissance mondiale, la France a connu la richesse et la gloire, la monarchie et la pauvreté, l'horreur et la discorde. L'innovation ne devrait pas se substituer à l'histoire, mais devrait lui être complémentaire. Il ne faut pas enlever à un peuple son histoire car il en va de l'origine de millions de gens. L'innovation représente le futur, mais tout futur devient un jour passé, il est donc nécessaire d'apprendre à les concilier pour trouver un équilibre. Les nouvelles générations ne peuvent s'aliment que de la science et de la technologie, car ces dernières sont le reflet d'années de travail menées par leurs ancêtres, qui méritent valorisation. Laissons donc ces jolis magazines d'histoire détourner 10 minutes les enfants du numérique et du tactile, pour leur inculquer un savoir ancré et nécessaire à l'évolution lucide du monde.