jeudi 22 mars 2012

Chomp, moteur de recherche des applis

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En février, Apple a acquis Chomp, un moteur de recherche pour applications. iOS et android comptent plus d'un million d'applis, par conséquent, un moteur de recherche est devenu indispensable pour que l'utilisateur s'y retrouve dans l'offre. Chomp recherchait pour l'iPhone parmi plus de 583 000 applis dans la boutique iTunes américaine et un peu moins de 500 000 applis android (depuis la fin avril, l'accès à android est fermé par Apple). L'univers des applis s'accroît de plus de 2 000 par an. Avec Apple, les applis de l'App Store deviennent multiplateforme et sont gérées dans iCloud ; elles font l'objet de fréquentes mises à jour et de recommandations (Genius).


Mise à jour : 3 octobre 2012


En octobre 2012, Apple ferme Chomp en application d'une règle de l'Apple Store qui interdit à une appli de renvoyer à d'autres applis (promotion, vente).

Pour chercher des applications, rien de mieux apparemment qu'une application gratuite. Avec chomp, la recherche s'effectuait de manière mixte, soit par un mot (lexicale), soit par catégorie (une vingtaine), soit par genre (ainsi, peut-on, par exemple, rechercher parmi 1 826 applis catégorisées comme "soccer" (football) et seulement 739 consacrées au chocolat, 11 705 au social networking... La recherche d'une appli peut être filtrée selon le prix, selon qu'il s'agit d'un jeu ou non, selon la date de publication (cf. copies d'écran)...

A disposition des développeurs, Chomp proposait un outil promotionnel (Chomp Search Ads) recourant à des mots clés pour améliorer la visibilité de l'appli auprès du grand public, etc. Le site permettait également aux développeurs de faciliter le référencement de leurs applis (mots clés, etc.). Avec chomp, le marketing (analyse de la concurrence) et le SEO (Search Engine Optimization) faisaient leur entrée dans le domaine des applis et l'App Store Optimization (cf. sur le  même sujet, AppCod.es).

S'agissait-il d'une application" comme les autres" ou faut-il y voir une incursion de Apple dans le domaine de Google et de Bing ? Les applis définissent, comme les réseaux sociaux, des sous-ensembles du domaine global de la recherche. Actuellement, la recherche d'applis, leur découverte, s'effectue à l'aide d'un moteur de recherche généraliste (Bing, Google, etc.).

Chomp disposait, à ce stade, de fonctionnalités limitées. Mais l'entreprise était encore toute jeune, deux ans. On pouvait imaginer qu'en intégrant Apple, Chomp améliore et enrichisse ses fonctionnalités, notamment en recourant à des fonctions sémantiques de recherche, à des catégorisation plus populaires (folksonomie) et en stimulant les interaction des utilisateurs (crowd sourcing). Quid du marché des données collectées dans le cadre des applis ? Rappelons qu'en France, selon AT Internet / Webtrends, Apple compterait plus de 4 visites sur 5 (enquête d'octobre 2011).

Alors qu'elles étendent leur domaine avec la conquête des ordinateurs, des réseaux sociaux, des tablettes et de la télévision connectée, les applis sont de plus en plus importantes et nombreuses dans l'univers numérique. Il semble que l'audience française du Web baisse en France, tansi que celle des applis augmente (Enquête AT Internet : web Trends, avril 2012). Est-ce l'amorce d'une balkanisation de l'univers numérique et donc de la recherche ? Cette tendance est à suivre sur la longue durée ; il nous manque une description plus précise de la méthodologie de l'enquête (constitution de l'échantillon de sites et applis pris en compte, marge d'erreur) avant de conclure. Ni prévention, ni précipitation.

2 commentaires:

Quentin de Laclos a dit…

Le marché des applications semblent être assez représentatif de l'internet en général.

Du fait de la quantité infinie des nouveautés, le critère essentiel de sélection d'une application semble être sa popularité. Il est donc extrêmement difficile pour une application disposant de peu de moyens de se faire connaître du grand public, même si elle propose un service innovant et utile. La nouvelle application est totalement perdue dans la masse des autres applications.
D'où l'importance des moyens financiers pour payer une campagne de communication permettant de se faire connaître.

Une autre solution peut être d'être un acteur du marché déjà connu, dont la marque offre une bonne notoriété à l'application sans avoir besoin de communiquer.


Dans les deux cas, la concurrence est loin d'être favorisée. Une multitude d'acteur sur un marché ne garantit donc pas que ce marché concurrentiel. Une égalité entre ces acteurs semble être nécessaire.

On peut donc constater que l'effet d'internet sur la concurrence est loin d'être facile à analyser.

Stéphanie, Fribourg a dit…

Voilà une bonne idée d’application, vu qu’il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans le foisonnement d’applications qui existe. Cette app comble un manque en permettant une meilleure visibilité de ce qui existe et propose des rubriques sympas comme « surprise me ».
La visibilité est justement essentielle pour ces applications, de ce fait il n’est pas surprenant que certains développeurs d’applications rémunèrent des entreprises qui promettent de les faire figurer dans la catégorie des 25 applications les plus visitées de l’app. Store en visitant massivement l’application. D’où un classement des applications qui laisse parfois à désirer.