mercredi 25 avril 2012

Canal + dans la régie des salles de cinéma

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A partir de janvier 2013, Canal + reprend la régie des salles de cinéma UGC à Screenvision, qui n'est pas reconduit (contrat de 5 ans). UGC compte 364 salles dont 198 à Paris / Ile-de-France, parmi les plus fréquentées. Vivendi, actionnaire de Canal +, détient 40% de UGC. Screenvision garde la régie de près d'un millier de salles.
Cette entrée de Canal + sur le marché des régies cinéma - d'autres acteurs de la télévision y avaient pensé - correspond à une triple évolution.
  • Le passage des salles au numérique. Une régie de salles de cinéma numérique peut fonctionner comme une régie télé (tranches horaires, emplacements préférentiels, ouvertures de planning, etc.). Les synergies publicitaires entre les salles et les chaînes sont nombreuses. Sans compter les affinités électives entre une chaîne du cinéma et les salles qui assurent la première vitrine des films (et leur première fenêtre).
  • Le recours au digital signage dans les multiplexes (billetterie, halls, couloirs, espaces de commercialisation des boissons et friandises, espace jeux vidéo). Ces ensembles d'écrans relèvent logiquement de la même gestion publicitaire que les salles (commercialisation des espaces, supervision à distance des écrans et des boucles, Wi-Fi, interactivité, etc.). Les multiplexes seront de plus en plus des lieux de vie, plutôt que des salles d'attente. 
  • La fréquentation des salles dynamisée par les retransmissions de spectacles non cinématographiques. Concerts, événements sportifs, opéra, etc. assureront une diversification des publics et, à terme, le plein emploi des salles et des écrans. Canal + ne manque pas de savoir faire dans ces domaines.
A cette occasion sera réveillée une belle question endormie. Celle de la mesure des audiences dans les lieux de vie. On ne s'étonnera pas des attentes des annonceurs formés par la télévision et le Web à des données plus riches que de simples audiences réputées passives. L'interactivité, les synergies avec les réseaux sociaux, le e-commerce (billetterie) et le placement de produits, peuvent prendre, avec les salles de cinéma et les multiplexes, une dimension publicitaire plus riche.

Un nouveau pan des médias traditionnels vient de faire place au numérique, bousculant le train-train publicitaire, en recomposant le marché et les métiers.

lundi 23 avril 2012

HitView SFR : l'audience en direct



http://tv.sfr.fr/hitview/
SFR a mis en place depuis quelques mois le Hitview qui donne, en temps réel, les audiences des chaînes (autrefois, la Freebox donnait les audiences pour 12 chaînes). Les abonnés de SFR TV en France peuvent ainsi choisir leur programme en fonction des audiences des chaînes. Associé au Guide TV, le Hitview ajoute une manière de découvrir des émissions en tenant compte de leurs audiences. La logique sociale est la même que celle mise en oeuvre par le SocialGuide : l'audience des autres téléspectateurs constituerait une incitation à regarder soi-même - ou à ne pas regarder - une émission : cela reste à vérifier. Panurgisme encore, l'audience créant l'audience ?

On imagine ce que l'inévitable publication de telles mesures en temps réel peut apporter à la gestion de la télévision : gestion de certaines émissions de plateau, par exemple, des pseudo débats, de la télé réalité...
  • Cette mesure, même si l'on étend le panel à d'autres set-top boxes pour en augmenter la taille, présente pour l'instant un inconvénient majeur : il ne s'agit que d'audiences foyer, pas d'audiences individuelles. Resterait encore la question de la représentativité.
  • Notons que nous retrouvons un débat sociologique bien connu : celui qui concerne l'interdiction de publier des sondages durant les élections afin de préserver l'autonomie des votes. Un régulateur viendra-t-il à s'en mêler ?
  • La "TV sociale" (social TV) apporte également des informations en direct sur l'audience. Ainsi livebattle donne un comptage de l'activité Twitter pour les chaînes de la TNT en France. 


Premium Media. Suite : à propos de Twitter

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Une superbe illustration de cette réflexion sur le "premium" media est donnée par un article intitulé "Vision Statement: What Makes a Great Tweet", publié par Harvard Business Review de mai 2012.
Les auteurs ont demandé à un échantillon de 1 443 utilisateurs de distinguer les bons, les mauvais tweets et les autres parmi 43 738 tweets. Conclusion primordiale, reprise par la presse (exemple : Il Sole 24 Ore) : 25% des tweets ne présentent aucun intérêt, 36 % sont intéressants, le reste étant "OK" (worth reading, not worth reading, just OK).
Beaucoup de statistique pour rien : le lecteur universel de tweets n'existe pas plus que le tweet universellement intéressant.
Tout ceci semble constitue un contresens quant à l'utilisation individuelle de Twitter et encore davantage quant à son utilisation globale (marketing data). Non ?
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jeudi 19 avril 2012

Premium media publicitaire ?

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L'IAB (Internet Advertising Bureau) a discuté aux Etats-Unis du premium media à propos de la vidéo : "So What's Premium Inventory Anyway?". Sans augurer des réponses qui ont été apportées, qu'est-ce que c'est, un contenu "premium" (ou, ce qui revient au même, une audience premium) ?
D'où vient ce mot anglais ? Du latin : emere, signifie "acheter" ; prae, signifie "avant"). Premium, c'est "le meilleur" que l'on puisse acheter (superior in quality).
Comment acheter le meilleur emplacement, le meilleur contact publicitaire ?

Depuis longtemps, on connaît les critères de qualité de tout achat média à fin publicitaire : prix, affinité, vitesse de cumulation, couverture utile, probabilité de transformation... critères que l'on combine (optimisation). Donc, par construction, il ne peut exister de premium en-soi, universel, repérable a priori. Les qualités d'un média ne sont pas intrinsèques (comprises au dedans, intérieurement). Le premium dépend du produit et de la stratégie déclarée de l'annonceur, ainsi que des disponibilités média à un moment donné (inventaire), toutes propriétés extrinsèques, extérieures au média. Le premium pour les uns peut être le pire pour les autres. Une définition a priori du premium pourrait s'apparenter à une manoeuvre défensive de certains médias dominants, à une barrière à l'entrée des plus petits, ceux de la longue traîne.

Dès lors, que reste-t-il pour distinguer a priori les qualités d'un média et les hiérarchiser ?
  • La sécurité de l'investissement pour la marque : la qualité de la mesure (audience, engagement metrics, etc.), son audit, sa vérifiabilité, (c.f. attribution) 
  • La sécurité du contexte (brand safety, brand safe environment) dont la définition peut d'ailleurs varier, elle aussi, selon les annonceurs. 
Mais ce n'est certainement pas sa puissance "en général".
En dernière instance, pour un annonceur, ce qui compte, c'est la qualité de son acheteur média, donc de ses outils et des talents à sa disposition, et de la qualité du brief.

Pour finir comme on a commencé, par du latin, rappelons la maxime de droit "Caveat emptor" qui énonce que c'est à l'acheteur de faire attention (Buyer Beware) ; l'acheteur est seul responsable de la qualité de son achat. Par conséquent, il n'est qu'une définition opérationnelle possible du premium : c'est ce qu'achète, à un instant donné, un bon acheteur pour un annonceur donné. Tout premium résulte de la construction adéquate d'un achat. C'est l'adéquation de l'achat aux objectifs de l'annonceur qui constitue le premium et non un quelconque premium qui qualifierait a priori l'achat.
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mardi 17 avril 2012

Twitter, efficacité publicitaire

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L'évaluation de l'énergie sociale développée par les émissions et les écrans publicitaires est un enjeu primordial pour la télévision et ses annonceurs (cf. TV Conversation).
Twitter a racheté Hotspot.io, jeune entreprise qui effectue une mesure des effets de la publicité sur la production de tweets (media analytics) : cf. le graphique ci-dessous illustre l'activité déclenchée sur Twitter par les messages publicitaires diffusés par Chevrolet (automobile) pendant le Superbowl. Une telle mesure des interactions précise et surdétermine l'information générale apportée par la mesure audimétrique des écrans publicitaires.
Hotspot.io est une startup incubée par Y Combinator, acquise alors qu'elle est encore à peine sortie du nid, achetée sans doute, entre autres, pour les talents qui l'ont développée (acqui-hire).

Lire : en ordonnée, le nombre de tweets par minute, en abscisse le temps. A droite, les messages vidéo correspondants.
Bien d'autres startups travaillent à la gestion de l'activité Twitter des entreprises (outils de community management), telles que SocialBro, startup espagnole qui réalise une analyse fouillée de la communauté réunie par une marque et vient de s'associer à PeerIndex pour l'analyse du "capital social" en ligne, Twentyfeet (gestion et agrégation des données des réseaux sociaux où l'entreprise est présente) ou encore MarketMeSuite, backtype (racheté par Twitter)...

lundi 16 avril 2012

TV Conversation


SocialGuide, entreprise new-yorkaise lancée en 2010, évalue les activités sociales déclenchées et propagées par la télévision. Sans grande surprise, il ressort de ces analyses que le sport d'abord, et les séries ensuite sont les émissions les plus socialisantes. Parmi les séries, celles qui relèvent du type "reality" viennent en tête ("The Voice", "American Idol", etc.).
En plus de ces statistiques qui ne manqueront pas d'intéresser les réalisateurs, les acteurs et les responsables de l'antenne, SocialGuide édite un guide TV, qui organise les émissions selon leur genre et la puissance de leur écho social (nombre de commentaires, % de buzz, etc.).

Ce classement, à la manière des hit parades et des best sellers, peut devenir une manière de "découvrir" et de célébrer les émissions. Grâce au SocialGuide, il y a désormais des scores pour toutes les émissions, des records à battre, des paris à prendre, comme pour le sport. Assistons nous à une sorte de panurgisme télévisuel ou à une dimension nouvelle de la vie des téléspectateurs ? Cette obsession de la tendance alimente une fascination curieuse, ludique, pour les statistiques, pourtant dérisoires.

SocialGuide propose évidemment son guide sous la forme d'une appli, compagnon logique de la télévision. Comme d'autres, cette appli contribue au multiscreentasking. Elle permet de prendre part à la conversation, de lire les commentaires de ses amis pendant l'émission regardée, partagée, d'y répondre. Cette interactivité est-elle le signe d'un engagement transférable à la publicité télévisée ?

Les téléspectateurs peuvent se connecter à cette appli via Twitter ou Facebook (procédures bien lourdes). Les réseaux sociaux donnent ainsi une seconde ou troisième vie aux commentaires et autres actes sociaux télévisuels, tous figurant dans la timeline de Facebook. Twitter et Facebook en tirent assurément des données très riches que les chaînes de télévision ne manqueront pas de devoir leur acheter (en attendant d'en développer elles-mêmes).
Cette application contribue à la diversification de la mesure de la télévision, bien au-delà des audiences. Tout ce nouvel environnement de la télévision (cf. Social TV) démultiplie l'expérience télévisuelle qui se trouve au centre d'une gigantesque conversation : évolution passagère ou définitive ?
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dimanche 15 avril 2012

Multitasking and green peas


Daniel. Photo with his authorization

At the market (in Paris, Sunday morning), I buy two kilos of peas ("petits pois"). Daniel, the greengrocer, comments while serving:
"That's great. Now you have an excuse to watch a video on the sofa, have a drink while you pod the peas".

Green peas, stringing beans: TV encourages healthy eating habits! In our grandmothers's time, all the family would share these tasks, chatting around the kitchen table. No TV, family time.

There is also knitting, sewing, ironing - all household tasks which reduce the TV opportunity cost - even cooking if there is a TV set in the kitchen (you can pod the peas during the commercial pods).

The Web will probably never steal that show. But most of the peas now come to the kitchen in cans. Too bad.

This is not an anecdote. What is amazing, and revealing, is that green peas can spontaneously bring to mind and connote television viewing. It says a lot about television as a complement to tedious chores. Television has become a complementary media, less and less independent.

mardi 10 avril 2012

TV américaine N°14: to cut or not to cut... the cord?

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That is the question. And it is not an easy one to answer.

Why "cut the cord"? 
  • Economic reason: to save money (The "official poverty rate" is 15.1 % of Americans in 2010. Source: Census Bureau, September 2011). Monthly pay-TV bills average 73 $ (source: LRG, 2011) and 91.44 $ for cable + broadband (without add-ons or premium channels, of course. Source: SNL Kagan, Feb. 2012).
  • To regain some degrees of economic liberty: with free terrestrial TV (broadcast), you receive all the commercial networks available in your area (DMA) and their local stations; you get PBS as well as a few other stations (indies, etc.). Plus you can rent DVDs from kiosks (Redbox, etc.). No cord anymore (but how about the Web connection?)
  • Also, cord-cutting and unbundling have a transaction cost (paperwork, changing email address, phone number, etc.) which act as as barrier to exit.
Then come the numbers

How many TV households (TVHH) unsubscribe (churn rate), but also how many new subscribers? Among cord-cutters, how many moved for personal or professional reasons? How many moved into a nursing home? How many passed away?

According to the Convergence Consulting Group (April 2012), 1.05 million TVHH cut their subscription last year: in other words, 1% of subscribing TVHH. New subscribers were 0.11 million. All in all, since 2008, cable and satellite lost 2.65 million subscribers. Some of them now subscribe to telcos: U-verse (AT&T) or FIOS (Verizon). Some might subscribe to Netflix or Hulu+, etc. Anyway, these households did not cut the cord; they just switched cords (cf. Satellite, cable and connected TV). Nielsen call them "cord swappers".

Among the households that did unsubscribe, how many were "poor" customers who subscribed only to the cheapest services? MSO and satellite companies prefer usually to focus on "good" customers and they might want to lose "poor" customers in order to increase their margin with good ones - those who buy many services (DVR, multiroom equipment, triple play, etc.). Subscription management is more complex  than gaining or losing subscribers.

Among households without TV sets (3 to 4% of American households), how many subscribe to broadband and only watch on tablet, computers? According to Nielsen, their number is growing. Remains to be seen.

To make a long story short: there does not seem to be such a thing as cord-cutting. There is some cord swapping. Some people watch TV only on the Net. 
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jeudi 5 avril 2012

La presse et le marché de l'éducation

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Les produits para-scolaires prennent place sur le marché français de la presse. L'édition scolaire en avait jusqu'à présent le monopole avec les cahiers de devoirs de vacances et les annales du bac. La presse élargit cette offre. Elle tire profit de son réseau de distribution (30 000 points de vente) et de sa légitimité culturelle auprès d'une partie de la population (pour certains titres, du moins). Beaucoup de ses lecteurs, les enseignants notamment, sont prescripteurs (les publications du Monde, cf. infra, sont d'ailleurs parrainées par la MAIF, compagnie d'assurance des enseignants).
Marché de la "bonne volonté culturelle" aussi : beaucoup d'adultes en profitent pour tenter de boucher des trous creusés par l'oubli et le manque de pratique, voire pour se mettre au niveau de leurs enfants ("Auriez vous le bac aujourd'hui", demandera ironiquement Le Monde).
Les produits para-scolaires publiés par la presse font appel à plusieurs genres didactiques et les mélange : quizz, jeux, résumés, tests, exercices corrigés, fiches. La proximité des contenus avec les programmes des examens (bac) et des concours (culture générale) le principal argument de vente. Toutes les classes, du CP au baccalauréat (et à certaines classes préparatoires) sont touchées. Le Monde fut précurseur en 1973 avec ses Dossiers & documents suivis plus tard des Dossiers & documents littéraires.
  • Exemples de Hors-séries ou numéros spéciaux consacrés à des tests, quiz et autres interros
Le Point : la philo,
Le Monde : la psychologie, la géographie de la France, du monde
L'Expanion : l'économie
L'Express : le français, la France et ses régions (spécial jeux)
Le Figaro : la géographie de la France, la littérature française, Histoire de France (questions et jeux)
Beaux Arts Magazine : l'art
L'Etudiant : Cahier de vacances de culture générale pour les adultes, quizz de culture générale
ça m'intéresse : Cahier de jeux & d'exercice
Le Nouvel Observateur / Challenge : Réussir son Bac S. Révisions Maths 2012 (DVD)
Actualité de l'Histoire, 250 questions pour tester vos connaissances historiques
  • Pour l'école primaire
Champions du CP, du CE1, etc. magazines qui publient également des cahiers de vacances ("pour réussir l'entrée au CM1", etc.), Mon cahier après l'école (classe par classe), Tout pour réussir le CP, Mon magazine du CP... Sans compter "les bons sites d'Internet pour faire mes exposés" (Images DOC)
  • Ton bac d'abord. Le marché des examens
Avec plus de 650 000 candidats (2011), des épreuves réparties sur deux ans, le bac représente en France une clientèle potentielle importante. Même si sa valeur universitaire s'érode, cet examen vieux de plus de deux siècles (1808) reste un rite de passage capital (cf. le film de Pialat, 1978). En parcourant le magazine pour le Français 1ère, candidats et professurs auront une pensée pour Zola, recalé deux fois au bac, jamais reçu mais qui se rattrape par une présence imposante dans les textes proposés à l'examen.

Source : Presstalis
Le Monde lance en avril les révisions du bac et publie six hors séries : tout ce qu'il faut pour réussir, dans plusieurs disciplines (manquent les maths, la physique et les langues). Sur le même segment, le Magazine Littéraire s'attaque à "L'épreuve anticipée de français" offrant "les clés de la réussite" (5,9 €). Citons encore le "Guide de survie au bac philo" publié par le magazine Philosophie (5,9 €), ou Lire traitant des "écrivains du bac". La presse magazine occupe depuis longtemps déjà le segment de l'apprentissage des langues étrangères (I love English, Vocable, etc.). Le Monde ajoute aux contenus didactiques des articles déjà publiés par le quotidien ; ce recyclage de documents journalistiques actuels semble risqué, surtout pour les futurs candidats. Dans ce premier numéro (mais je n'ai lu que le Français), il n' y a pas de publicité : les éditeurs d'ouvrages classiques y auraient pourtant leur place.

Entre les questions d'orientation et la préparation des examens, le marché de l'éducation est déjà très important et compte de nombreux titres et hors séries. Pour l'instant, ce marché est saisonnier, épousant le rythme des vacances, des rentrées et des examens. La pression pour la réussite scolaire s'accroît sous l'effet du marché de l'emploi, de la détérioration de l'enseignement gratuit et laïque, de la généralisation du lycée : la presse devrait y trouver une occasion de développement et de diversification, surtout si elle sait jouer de la dynamique papier / Web. Il faudra suivre l'initiative d'accompagnement scolaire payant de Ouest France proposée, pour l'instant, sur le Web uniquement : meilleurenclasse. N.B. : le site meillerenclasse et les magazine de préparation au bac publiés par le Monde sont, l'un et l'autre, produits par un même éditeur, rue des écoles (dont la MAIF est "partenaire").
Sur ce marché, la presse aura des concurrents média :
  • CanalSat a lancé en mai - juin, une chaîne conjoncturelle, Campus Bac pour la préparation de l'écrit ! 
  • France 2 diffusa en mai 2012 un quizz "La grande révision pour le brevet des collèges"(émission ouverte au parrainage). 
Voilà qui réconciliera les enseignants avec la télévision.
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lundi 2 avril 2012

Satellite, cable and connected TV in Europe and USA

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What are the major trends in television distribution? How could they influence and somehow predict the development of connected TV?
  • Terrestrial reception which brings free TV to homes (i.e. paid by taxes and or advertising) is declining. Its level in the USA is now at an all time low: less than 10% of US TVHH (TV households) among which there are probably also many Netflix, iTunes or Hulu customers.
  • Satellite and cable
    • In Europe, television comes to homes mainly through direct satellite (DTH: 33,7%). (Source: SES, Satellite Monitor, 2012).
    • In the USA, satellite increases its market share. Alternative Delivery Systems (ADS, i.e. telco + direct satellite) reaches 31.1 % of American TVHH). According to TVB, paid TV is already delivered mostly by ADS in 34 DMA.
    • Cable is king in the USA, despite all talk about cord-cutting (60.4 % in 2011, 10% less than ten years ago).
Marketshares in %, 2011, TVHH.
ADS = telcos + satellite
  • Digitalization takes over, in both Europe and the USA, making room for broadband, HD, DVR and some interactivity.
    • Already 75% of European HH are digital. More than 90% of TVHH in Spain, UK, France and Italy, but only 76% in the Netherlands, 71% in Germany, 58% in Switzerland, 54% in Portugal. (Source: SES, Satellite Monitor, 2012).
    • In the USA, digital TV is almost everywhere. Digital penetration in basic cable reaches 79.4%. (Source : NCTA, 2011).
Gatekeepers ?

On the one hand, digitalization makes connected TV possible. On the other hand, cable and satellite operators and now phone operators (Orange, Verizon, AT&T, etc.) may want to keep companies like Yahoo, Google or Apple from accessing the television set and its set-top box. Interactivity is becoming the USP of cable/telco/satellite multi-system operators (cf. tablets, multiscreentasking, social TV,VOD, TV EveryWhere, XFINITY, UltraViolet, etc.). Smart TV is their business. And, of course, smart advertising.
      • N.B. This opposition concerning connected TV is exactly in line with what we have seen when the SOPA was debated in January 2012.
Major operators are powerful in the USA where they can act as gatekeepers: Comcast, Time Warner Cable, DirecTV, Dish Network hold more than half of the paid TV market; some of them are closely related to studios and national networks (Comcast / Universal), Time Warner Cable). They work with DVR (TiVo, etc.). These operators not only bring TV but also broadband to households.
Connected TV will not happen without them.

Europe, where terrestrial TV is digital and still strong (32%), is the market most vulnerable to newcomers like Google, Apple or Yahoo! That's where HbbTV (industry standard for Hybrid Broadcact Broadband TV) will be so decisive. The list of its members is impressive and counts, among others:
  • satellite companies : Eutelsat, SES ASTRA
  • major TV companies : Canal+, TF1, RTL, BBC, france televisions, SRG SSR, EBU, Mediaset, etc.)
  • software companies or STB manufacturers like Opera, Cisco / NDS, Ocean Blue, etc.
Will HbbTV consortium be strong and determined enough to resist Web companies such as Apple, Google, etc.?
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