mardi 2 octobre 2012

ABC video

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Conférence de Ann Sweeney à propos du marché de la vidéo. Voici, rapporté par The Hollywood Reporter (28 septembre), ce qu'a dit la très puissante présidente de Disney Media Networks et de Disney / ABC Television Group.
  • La vidéo est de plus en plus souvent regardée sur des appareils mobiles, tablettes ou smartphones.  Le mobile est un facteur essentiel du développement du marché de la vidéo. 
  • Sur ces appareils mobiles, 80% de la vidéo regardée transite par des applis ; celles-ci disposent d'un atout primordial, leur simplicité d'utilisation (ergonomie). Il faut donc développer des applis pour les émissions. Et inventer des manières de raconter des histoires (storytelling) correspondant aux capacités étendues des technologies numériques.
  • Les applis qui dominent la distribution des produits ABC / Disney sont celles de Apple (cf. l'accord Disney / iTunes de 2005). YouTube a son utilité également, pour lancer l'audience. 
La marque télévisuelle
Les faits constatés étant rappelés, vient logiquement la question des marques. Il y en a deux : ABC, le network télévisuel, d'une part, et Disney, les studios, d'autre part. Ce sont deux marques distinctes aux yeux des consommateurs. Toutes deux sont "fournisseurs" de contenus (Anne Sweeney préfère l'expression "moteur de contenu", "content engine"). Mais, ce sont des fournisseurs de niveaux différents : Disney est l'un des fournisseurs principaux de ABC, ABC est l'un des distributeurs télévisuels de Disney.

Le network télévisuel
Il faut "recaractériser" le network, reconcevoir sa fonction parce qu'il est bousculé par le numérique ("It - the digital - recharacterizes the whole idea of a television network"). Dès lors se pose la question du rôle de Hulu (dont ABC est l'un des actionnaires), de la VOD, des applis (dont le ABC player) et des nombreux sites des deux marques ABC et Disney. Comment orchestrer les actions des multiples canaux de distribution ?
Chaque vecteur joue son rôle : ainsi, Hulu étend l'audience de ABC, apportant une affinité plus féminine ; la VOD facilite l'exportation (actuellement vers l'Europe du Nord), etc. Il faudrait ajouter, qui ne sont pas mentionnés, Netflix (accord de distribution), les salles de cinéma, etc.

Qu'entendons-nous au coeur de ce discours à l'air improvisé, émaillé d'anecdotes calculées ? L'organisation en network a été importante ; elle doit désormais s'adapter à l'évolution numérique des médias et à leur révolution mobile.
Voici donc annoncée, discrètement, comme en passant, la remise en question de l'organisation commerciale (distribution) de la vidéo. Ce n'est pas une mince affaire, car cettte organisation est depuis plusieurs décennies au principe même du développement de l'audio-visuel américain.
Au bout du compte, mais Anne Sweeney ne l'évoque pas, vient la question de la monétisation, entre paiement direct (VOD) et financement publicitaire auquel il faut apporter de la puissance ciblable (couverture maximisée à n contacts). Quid de la mesure qui permettrait d'optimiser la commercialisation des audiences dispersées sur diverses plateformes synchronisables ? Quid aussi de la chronologie des médias qu'il faut optimiser également ?
Copie d'écran de iTunes (USA) avec des applis ABC, Disney, Hulu ; ABC Dora est au groupe MTV


2 commentaires:

PoppyRTR a dit…

Les membres de la generation Y ne prennent plus le temps de regarder la tele. Les applis ne sont que le resultat d'un phenomene societal inevitable: la migration des jeunes vers les tablettes, telephones et sites de Replay. Les publicites y trouvent d'ailleurs bien souvent des spectateurs plus dociles et plus sensibles au message.

@paulinereuter

Manel BH a dit…

Il est intéressant de constater que la consommation des biens culturels et notamment des films et séries sur le mobile croit au moment où des technologies telles que le blu ray tentent de se faire une place.

Ces deux phénomènes peuvent-ils être complémentaires?