vendredi 28 décembre 2012

La longue traîne des tablettes



Les iPad (Apple) dominent ce marché que vient de rejoindre en fanfare l'iPad mini. La statistique ci-dessus provient d'une observation du trafic nord américain uniquement.
Elle a été produite par Chitika Insights au cours de la première quinzaine de décembre 2012 (8-14), avant les fêtes de fin d'année, donc avant les cadeaux qui ont sans doute accru l'équipement des ménages en tablettes. Il s'agit d'une statistique d'usages (trafic) et non d'équipement (sur ce point voir le cas de la télévision connectée).
Chitika est un ad network de plus de 200 000 sites qui cible les internautes en fonction des recherches qu'ils effectuent sur les moteurs de recherche ("search targeted").

Avec 87% du usages, Apple se trouve pour l'instant en situation de quasi monopole, malgré l'extension récente de l'offre. N'oublions pas qu'avec les iPad fonctionne tout un marché d'applis que l'on retrouve pour beaucoup également sur les iPhone et les iTouch. L'ensemble concourt à une intensification de l'"apple-isation" des usages numériques grand public.
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6 commentaires:

Isabel Zbinden a dit…

Le problème pour les concurrents, c'est qu'Apple transforme en or tout ce qu'il touche. Il sait parfaitement, pour chaque produit, jongler avec le design, le marketing, l'image de marque, les besoin des consommateurs, le côté luxe, etc.
Et maintenant que la marque à la pomme mordue pense se lancer dans la télévision, les concurrents peuvent commencer à trembler...

CCHABAL a dit…

Il faut croire que l'expérience utilisateur proposée par Apple, ne cesse de séduire le public.Pourtant l'offre unifiée des produits Apple, entre le hardware,les logiciels et les services a souvent été décriée. Le caractère fermé de ses produits moi me dérange: dépendance à itunes, connectique particulière... tout comme Sony le faisait il y a quelques années.

Anonyme a dit…

le point fort de la marque Apple, comme a dit Isabel, c'est leur capacité a marqueter parfaitement leurs produits, le consommateur se sent obliger de suivre la tendance ( passer d'un ipad 3 à un Ipad Retina, ou mini IPAD, juste parce que c'est la nouvelle génération) sans obliger d'utiliser les accessoires Apple ( connecteurs , adaptateur) pour faire fonctionner son appareil comme il veut....
comme a dit CCHABAL, ce caractère fermé est très frustrant pour le consommateur, et d'autre part, ca fait partie de la stratégie marketing d'Apple, et les gens sont juste obligé de suivre.
@GHIZLANE ARIFINE

Unknown a dit…

Ce n'est pas étonnant qu'Apple stagne en tête des achats.
Oui, ils savent parfaitement marketer leurs produits, et le caractère fermé leur permet de tenir leurs fidèles clients, même après l'acte d'achat en magasin (achats sur l'apple store par exemple).
Mais au-delà d'une bonne stratégie marketing et d'une image forte auprès des consommateurs, Apple est un vrai INNOVATEUR. En créant de véritables "familles" de produits (exemple de l'iPod, où il y avait au début un seul modèle, puis, il y a eu un développement d'une vraie famille d'Ipods: nano, touch, mini...) il peut séduire les publics qu'il désire toucher. A mon avis, les consommateurs ont un réel intérêt pour l'innovation, et Apple sait répondre à cette attente.
Enfin, Apple a à mon avis encore de beaux jours devant lui: mais il n'est tout de même pas le seul sur le marché (votre graphique illustre bien la quantité d'acteurs !!). Je pense que malgré tout, ces acteurs ne sont pas de grands concurrents pour Apple. Mais pour continuer à séduire, le groupe ne doit pas justement rester dans un marché de remplacement (exemple: iPhone plus rapide ou Ipad plus léger..) et doit proposer des innovations qui soient vraiment des ruptures technologiques... pour conserver son aura auprès des consommateurs.

François Aubagnac a dit…

1/2

L'hégémonie d'Apple sur le marché des tablettes n'a pas grand chose d'étonnant pour l'instant.
Lors de la sortie du 1er iPad, la firme de Cupertino a, certes, pris un risque en se plaçant sur un segment qui peinait à décoller jusque là, mais elle avait quelque chose que les autres n'avaient pas : un écosystème déjà bien en place.

Cela faisait déjà 3 ans qu'Apple avait sorti l'iPhone, et 2 ans que le SDK était disponible pour les développeurs, faisant de l'AppStore la première boutique d'applications pour système mobile. Ceux-ci avaient donc conscience du potentiel commercial et de la puissance de frappe des produits Apple. C'est donc logiquement qu'ils se sont rués sur le développement d'applications pour la tablette, la transformant en objet de convoitise pour les consommateurs du monde entier.

Et, Apple ayant récupéré le culte du secret depuis le retour de Steve Jobs à ses manettes, a pris de court tous ses concurrents lors de l'annonce. Ainsi, le temps que les constructeurs de PC réagissent, la tablette à la pomme équipait déjà le plus grand nombre.

Bien sûr, une telle histoire rappelle les débuts d'Apple avec la sortie du Macintosh en 1984, machine révolutionnaire au lancement ultra-mégalo et qui, seulement deux ans après sa sortie se voyait étouffée par le PC.

Il est donc légitime de s'interroger sur l'avenir de l'iPad. D'autant que la comparaison entre la tablette et son ainé est tentante.

En 1984, Steve Jobs refusait formellement de distribuer des licences de Mac OS à ses concurrents, estimant que seul un modèle fermé permettait d'obtenir une machine parfaite. C'est ce choix qui a fait du Macs une machine hors du commun, mais c'est aussi celui-ci qui a failli causer la chute de la pomme.

Pendant que des guerres éclataient en interne entre les Pro et Anti Steve Jobs, Microsoft équipait l'ensemble des constructeurs de PC avec son Windows, un système d'exploitation qui ressemblait beaucoup à Mas OS - pas étonnant puisque Bill Gates était lui aussi allé faire un tour au Xerox PARC.

Les constructeurs, bien contents de ne pas avoir à développer leur propre solution logicielle, n'avaient pas les mêmes contraintes que leur concurrent historique et pouvaient proposer des ordinateurs bien moins cher que ceux d'Apple.
Ainsi, le Macintosh se faisait voler la vedette par ses concurrents et nous entrions dans une période bien sombre pour Apple jusqu'au retour de Jobs.

Si les CEO successifs d'Apple décidaient d'abandonner la politique d'écosystème fermé espérant récupérer des parts de marché, dès 1997, Steve Jobs mettait fin au système de licences. C'est donc tout naturellement qu'à la sortie de l'iPhone, le choix du tout fermé fut pris. L'obsession fut même poussée à son paroxysme avec l'apparition de la boutique iTunes. Il n'est pas officiellement possible d'installer un logiciel sur l'appareil sans qu'il ait été validé a priori par l'entreprise.

.../...

François Aubagnac a dit…

2/2

Or, si les époques changent, l'histoire se répète - un an après la sortie de l'iPhone, Google annonçait la mise à disposition d'Android, un OS concurrent d'iOS, distribué à quiconque le voudrait. Depuis, et malgré la guerre juridique ouverte entre Apple et Samsung qui utilise l'OS de Google, l'iPhone perd des parts de marchés, supplanté par des smartphones moins chers.

On pourrait donc penser qu'un tel sort attend l'iPad et que, dans quelques années, iPhone et iPad ne représenteront plus grand chose sur le marché. Cependant, si une telle chute venait à se produire, elle se ferait beaucoup plus en douceur que pour le Macintosh. On l'a dit, Apple propose un réel écosystème sur ses machines - bien plus puissant qu'en 1984 - et toutes les applications achetées sur l'AppStore ne sont pas compatibles avec le système de Google. De plus, Apple est devenue une marque à la mode, non plus réservée à une élite, mais adulée de tous et considéré comme l'une des plus innovantes. L'hégémonie de l'iPad risque donc de durer encore un peu de temps, à moins que Tim Cook oublie en chemin que le géant peut se révéler un colosse aux pieds d'argile.