mercredi 30 janvier 2013

Soap opera : le retour du refoulé

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Les soap opera ont été écartés de la télévision traditionnelle américaine ; traditionnelle, c'est à dire, networks + linéarité + grand écran + mi-journée (daytime drama). A coûts de production constants, les audiences étaient trop faibles, les recettes publicitaires aussi. Mis à la porte après des années de loyale audience, voilà qu'ils reviennent par les fenêtres de iTunes, Hulu et Hulu Plus. Over The Top donc (OTT), ce qui signifie qu'ils seront regardés sur toutes sortes de supports numériques, à n'importe quelle heure, chacun à sa manière, n'importe où.

Trois possibilités seront sans doute offertes : sur Hulu (téléchargement gratuit avec publicité), sur Hulu Plus (dans le cadre d'un abonnement mensuel de 8 $), sur iTunes (achat pour 1 $ l'épisode ou 30 $ la saison). L'opération de Prospekt Park fait l'objet d'un financement par ABRY Partners (private equity, fonds spécialisé dans les médias).

Ainsi, "All My Children" (ABC / Disney 1970-2011) et "One Life to Live" (ABC / Disney1968-2012) seront de retour avec le printemps. Plus de grille mais un rythme, un rendez-vous. Format 30 mn (retour à la durée d'origine). Evidemment, l'humour des pseudo spécialistes - qui va rarement sans condescendance - s'en donne à coeur joie : les téléspectateurs des soaps ne savent se même pas se servir de Hulu ou de iTunes, etc. Médiocre sociologie, bien trop "spontanée" ! Les soaps, piliers de la culture populaire américaine, sont regardés à plusieurs degrés, les prétentieux insistant sur le second degré pour valider le premier. D'ailleurs, voyez House : le docteur misanthrope de la série (Fox) affiche sa passion pour les soaps. Excellente sociologie des stratégies de distinction ! Il faut de tout pour faire le public d'un soap, des médecins désespérés et des ménagères aussi (sur l'évolution récente des soap de la télévision américaine : lire "Soap opera : et la TV ne tournera plus tout à fait comme avant").
En France, One "One Life to Live" a été diffusé par TF1, "All My Children" aussi ("La Force du destin") mais quelques épisodes seulement. Le groupe y reviendra-t-il aussi par d'autres voies ?

Conclusions provisoires
  • Petit à petit se mettent en place les remplacements de la télévision traditionnelle et la connivence du grand public avec les plateforme numériques
  • Cette distribution est sans doute un test : des aménagements sont probables (modèle économique, format, rythme de mise à disposition, politiques des prix, etc.)
  • Ce sont les contenus qui comptent, pas les chaînes, pas les supports technologiques même si l'on continue de dire "broadcast-quality"
  • Une jurisprudence concernant les problèmes de distribution numérique s'élabore au travers d'accords avec les différentes "guildes"professionnelles : acteurs, réalisateurs et scénaristes, Directors Guild of America, Screen Actors Guild, Writers Guild of America)

mercredi 23 janvier 2013

HistoireS : "ça s'est passé près de chez vous"

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Trimestriel, 5,95 €, éditions Bayard (avec le site d'histoire, herodote.net et les éditions Milan Nature et Territoires), 116 pages.

L'histoire, l'histoire toujours recommencée... par plus de 700 titres qui lui sont consacrés depuis 5 années (2008-2012, nouveaux titres et hors-série. Source MM). L'histoire est une thématique qui attire bien plus de titres que la cuisine (400) et plus que le sport (450). Cette statistique n'est pas fortuite : comment expliquer ce goût en France pour l'histoire de France ?

Le positionnement de ce titre est la région : "L'histoire ancrée dans son territoire", dit l'édito. Beaucoup de cartes, de photos (tourisme et histoire font bon ménage). Des adresses pour vivre l'histoire en voyage ("Strasbourg pratique", "Nantes pratique", ) : musées, restaurants, guides, circuits, monuments, etc. Beaucoup de dates, fresques, anniversaires pour repérer les événements dans ces "lieux d'histoire".
Peu de publicité (régions, édition). Beaucoup d'auto-promotion pour les titres du groupe Bayard, dont La Croix).

Voici la région qui entre dans l'édition historique, entre la nation et la ville. La région (regere) règne-t-elle sur le coeur des Français ? Ramener l'histoire à ce qui s'est passé près de chez nous, dit encore le sous-titre. Nos racines ? Au sommaire de ce premier numéro, deux régions et une ville : la Bretagne, la Bourgogne et Strasbourg. Strasbourg que l'on découvre ville d'une région d'Europe (Elsass-Lothringen / Alsace -Lorraine), ville capitale, ville carrefour (Strassen-Burg), ville rhénane ("Fille de l'Ill", dit-on, et du Vater Rhein ?). Cartes et plans relief (p. 92-95) illustrent clairement cette position ("le dessous des cartes"). Ville plurilingue aussi où cohabitent l'allemand et le français, l'alsacien et le yiddish mais le thème des langues n'est pas abordé tout comme manque la culture juive alsacienne seulemement évoquée à propos du massacre des Juifs de 1349 : "la plupart sont rassemblés dans leurs cimetières et brûlés vifs" (par qui ?). Rien sur l'incendie de la synagogue en 1940 (par qui ?)...
Comment raconter ensemble l'histoire et ses histoireS (noter le pluriel en majuscule et en rouge dans le titre) ? Pour juxtaposer ces deux approches, Annales et anecdotes, temps long et événement, le magazine multiplie les modalités narratives et les angles de vues : plans, archives, références bibliographiques, interview imaginé (Turgot, ministre des finances de Louis XIV, terriblement actuel), beaucoup de belles images, un récit illustré de l'épopée d'Anne de Bretagne. La Bourgogne et ses vins, photos de paysages et d'objets anciens. Au milieu de tout cela, un peu d'histoire récente semble loin du sujet : l'actualité de l'année 1962, en noir et blanc,"cette année là" (sans Claude François !).

Magazine total qui veut saisir et unir deux tendances pour former son lectorat, le sens du terroir et des territoires, d'une part, le goût de l'explication historique, d'autre part. Ceux qui aiment l'histoire y trouveront leur bonheur et, peut-être, l'envie d'aller approfondir dans des ouvrages plus longs et plus savants. Beau travail éditorial.
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dimanche 20 janvier 2013

It's complicated ? C'est la faute au smartphone!

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Le New York Times de dimanche dernier titre sa section "SundayStyles" d'un constat nostalgique : "The End Of Courtship", on ne fait plus la cour. Le dating, c'est (c'était ?) une sorte de rendez-vous difficile à mettre en place, il y avait de la romance dans l'air, un dîner, un cinéma, etc. Il y avait de la lenteur, de la timidité, de la patience aussi. Rituel aboli.
Aujourd'hui, estime le journaliste, on ne fait plus la cour, même un brin. La Carte de Tendre est réduite à quelques étapes, vite franchies, raccourcis difficiles à interpréter et dont on cherche même à optimiser l'investissement (ROI !).

L'explication avancée dans l'article pour un tel changement social n'est pas inattendue : ce sont les médias numériques immédiats, le smartphone et les textos, Facebook aussi, bien sûr, qui l'ont provoqué et propagé. Sur l'illustration, tous les échangent s'effectuent par textos, en peu de mots ; aucun face à face.
Cette évolution des modes de socialisation s'apparente à un refus des engagements dans les relations (commitment-free) ; elle surdétermine des évolutions démographiques déjà observables : âge du mariage retardé, parents plus âgés à la naissance du premier enfant, etc. L'article évoque à peine la question économique ; pourtant, on pourrait peut-être rapprocher ce changement culturel de la situation socio-économique des étudiant(e)s américain(e)s endetté(e)s pour longtemps à la fin de leurs études, confronté(e)s à un marché de l'emploi féroce, et redoutant une entrée dans la vie socio-professionnelle sans sécurité ?
"C'est compliqué !", dit-on sur Facebook pour désigner des situations qui n'épousent plus les catégories traditionnelles, normées, des relations amoureuses (que ne semblent pas encore savoir prendre en compte les questionnaires d'enquête). Cette complication concerne surtout une période intermédiaire qui dure de plus en plus longtemps, sorte d'adolescence prolongée ("20-something"). C'est "le vague des passions" à l'ère numérique (le texte de Chateaubriand est étonnamment moderne).

 Le vocabulaire de ces relations n'est pas stabilisé. On parle de "Hookup culture" (to hookup with someone) et de "main hang" (moins que boy/girl friend ; autrefois, on disait "main squeeze" !), etc. C'est compliqué ! "Girls" sur HBO (en France, sur OCS max) est la série qui correspond à ces situations (la deuxième saison vient de commencer et elle est renouvelée pour une troisième). Car la télévision s'est emparée du thème et le met en scène et en répliques (""Girls" lingo") à travers les aventures à New York de quatre jeunes femmes sorties récemment de l'université. On pense naturellement à "Sex and the City" (HBO déjà).
L'article du New York Times ne pose pas la question de la validité de toutes ces affirmations. Comment pourrait-on savoir ? Est-ce si nouveau ? Est-ce une situation universelle ? Quelles enquêtes permettraient de répondre à ces questions ? Des analyses des données Facebook ?

The New York Times, January 13, 2013. Article de Alex Williams, illustration de Peter Arkle.

lundi 14 janvier 2013

Le marché américain de l'audience française

Copie d'écran de la Lettre de Stratégies du 14 janvier 2013
Trois sociétés américaines dominent le marché français de l'audience Internet telle que l'évalue le panel Nielsen NetRatings avec Médiamétrie : Google (avec YouTube), Facebook et Apple (iTunes). Cf. supra.
  • Comment apprécier la concentration de ce marché ? Concentration qui conduit à celle du marché publicitaire où l'on valorise d'abord la puissance (couverture x fréquence des contacts). 
  • Quel serait le classement des sites actifs sur le marché français effectué selon le volume des contributions fiscales ? Quel serait également le classement établi selon l'utilisation gratuite des infrastructures (réseaux, etc.). Où peut-on se procurer de telles données ?
Nous manquons d'outils techniques et de concepts pour penser et gérer "l'internationalisation" et la "mondialisation" de l'économie de la culture. Nous disposons surtout de dénonciations.
Il s'agit d'énoncer des problèmes généraux de recherche en science politique et en économie de la culture. Ce qui renvoie à la lancinante question de la souveraineté nationale et des pouvoirs régaliens en matière de gestion de l'Internet.
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samedi 12 janvier 2013

What's in a cable television name?

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Shakespearian question: "What's in a name?" (Hamlet). A name is a brand (a brandname, a trademark). For an association it is also the definition of its field of activity, its area of business.
So, when an organization such as the American National Cable & Telecommunications Association (NCTA) needs to change its name, something important is happening. Or, something has changed: "one form of life has become old" (as Hegel puts it, Grundlinien der Philosophie des Rechts, 1820, "dann ist eine Gestalt des Lebens alt geworden"). Cable has become old.

The NCTA, a lobbying group in Washington DC, might become "The Internet and Television Association" (according to an application with the U.S. Patent and Trademark Office); it is getting rid of the word "cable".


In the beginning, 1952, it was the National Cable Television Association, a pure TV business. Then, in 2001, Telecommunications was added. Now, cable companies (MSOs) bring telephone, television and the Web as well to their subscribers (triple play bundle).
Internet services (broadband) now represent a major part of MSO activity. MSOs might lose TV subscribers (churn) but they are adding Internet customers and increase their Internet business.

History of the NCTA and of main cable laws

lundi 7 janvier 2013

10 tendances 2013

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Que voit-on se dessiner pour les mois et les années qui viennent ? Quelles tendances voit-on poindre en 2013 qui altéreront un jour le marché des médias dans lequel nous évoluons, qui nous façonne et nous apprivoise ? Exercice nécessairement peu rigoureux et intuitif qui, prétendant dire ce que l'on voit, trahit aussi comment l'on voit, d'où, et avec quels outils. Essayons quand même...
  • Vidéo : la télé n'est plus dans la télé. OTT, YouTube: le monde télévisuel s'élargit inexorablement, moins national, moins rituel, plus libre. 
  • Le GRP sera pluri-média. Le 360°, belle idée qui vivotait dans les enquêtes média-marché depuis des décennies, s'éveille avec le numérique. Une mathématique nouvelle des médias est à mettre en oeuvre, inutile de s'épuiser à bricoler l'ancien.
  • Facebook, Google, Twitter sont les nouveaux instituts d'études. Observant des milliards de personnes (Big data ?), fabriquant et collectant en continu les données primaires, ils cantonnent les instituts traditionnels à des analyses secondaires.
  • Facebook banalisé. Peut-on encore ne pas être sur Facebook ? Stratégie de distinction bon marché ! Que fait-on sur Facebook ? Pas grand chose, on s'y affiche, papotage et partage de belles images. Essentiel donc.
  • De la déclaration à l'observation : l'analyse des comportements média opère un saut qualitatif décisif pour les sciences du social. La Big Data est inséparable de l'automatisation de l'observation. La déclaration, au contraire, est une donnée rare, et chère.
  • L'affiche, c'est bientôt fini. Adieu colle, papier. Au musée, collages... Sic transit media mundi. La fée numérique a eu sa peau. 
  • Le digital signage prend place, partout. Comme support publicitaire ? Pas seulement, et pas d'abord. Dans bien des environnements, transport, par exemple, il est difficile d'accepter que le message publicitaire s'impose mieux que les informations indispensables au voyageur.  La charrue doit passer après les boeufs. La signalisation classique, ringardisée, ne peut que s'aligner sur la publicité. Une division nouvelle du travail s'en suivra.
  • Libérer les applis. Carrefours de nos activités et de nos données personnelles, les applis, c'est nous. Pour le magasin, on a "son" appli, ses alertes... Pour le transport aussi. Pour le sport, de même, etc. Reste à libérer les applis de la dépendance des O.S., qui prélèvent leur redevance et censurent. 
  • Internet s'empare des choses de notre vie. Domotique, équipement numérique des automobiles (commande vocale, cartographie parfaite, etc). Tellement de données à venir encore, et à exploiter.
  • Le Web sera surtout mobile : que restera-t-il alors à l'ordinateur ? Avec le mobile, la précision et l'exactitude du ciblage sont primordiales : espace, temps, activité. Tout ce qui est intrusif, mal ciblé y est insupportable. 

vendredi 4 janvier 2013

Al Jazeera et l'économie du câble aux Etat-Unis

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C'était en 2005. L'ex-vice président des Etats-Unis, candidat malheureux contre Georges Bush en 2000, promettait urbi et orbi une télévision différente, celle des téléspectateurs ("Dedicated to bringing your voice to television", "enlisting its audience as creative partners") ; d'abord appelée INdTV (indépendante), elle fut baptisée Current TV : "We call it viewer-created content, or VC2. Right now, VC2 makes up about a third of our channel -- and that share is growing. It works like this: "Anyone who wants to contribute can upload a video. Then, everyone in the Current online community votes for what should be on TV. You can join in at either stage -- watch & vote or create & upload". 
En 2012, sept ans plus tard, finies l'innovation et la télévision sociale : notre ex-vice-président, chantre de la défense de l'environnement, revend sa belle idée au Qatar, pour une centaine de millions de dollars. Le tout est enrobé dans une justification politique osée : Al Jazeera apportera aux Américains un journalisme plus international, plus objectif (cf. What Current TV told Employees) ! Toujours philanthrope et dévoué, notre ex-vice siègera au comité consultatif de la nouvelle chaîne.

7 années plus tard, que vaut Current TV ? 
Pour le Qatar et les actionnaires vendeurs, on parle de 500 millions de dollars.
Si l'on s'en tient à l'audience et à sa valorisation publicitaire, Current TV ne vaut rien.
Son actif est tout entier dans ses contrats de distribution par les opérateurs de bouquets télévisuels : une cinquantaine de millions de foyers avaient la capacité technique d'accéder à la chaîne (initialisés), mais seuls une vingtaine de milliers le faisaient. (Sources : SNL Kagan, Nielsen).
Les grands câblo-opérateurs (MSO) rechignent à distribuer des chaînes à très faible audience, qui n'attirent pas l'abonnement et ils cherchent à s'en débarrasser. La longue traîne, c'est sur le Web.
Time Warner Cable déjà ne distribue plus Current TV (qui a perdu ainsi une dizaine de millions de foyers initialisés). Time Warner Cable économise ainsi les 17 millions de dollars par an qu'il versait à Current TV (soit : 17 cents par abonné X 12 mois X 12,3 millions d'abonnés). A ce tarif, comme le note un journaliste de Bloomberg, Fox News devrait toucher plus de 7 dollars par mois (alors qu'elle ne touche actuellement que 94 cents). Time Warner a récemment refusé de distribuer Ovation (chaîne thématique sur les arts) pour les mêmes raisons.
  • La réaction de TWC témoigne d'une réflexion en cours sur l'économie du câble aux Etats-Unis. Hausse du coût des programmes, diminution du nombre d'abonnés (cord-cutters, cord-nevers) qui contestent la politique des prix qui leur fait acheter des bouquets forfaitaires : les réseaux doivent faire baisser le prix de l'abonnement, donc ne pas payer pour des programmes que personne ne regarde. Donc distribuer et payer moins de chaînes.
  • Al Jazeera cessera le streaming gratuit de sa chaîne sur le Web ; Al-Jazeerah English est / était présente sur YouTube. Al Jazeera satisfait ainsi aux exigences des MSO américains. La diffusion par le câble est plus lucrative pour la chaîne, les revenus, mixtes, dépendant surtout des opérateurs et peu de la publicité. A long terme toutefois, la diffusion OTT via le Web semble inévitable. Peut-être en d'autres langues que l'anglais... La chaîne était accessible à tous, partout, gratuitement, via le Web : elle ne sera plus accessible que pour les abonnés au câble, et encore, pas tous. Calcul dans lequel il faut faire intervenir d'autres paramètre : image, légitimité, etc.
Pour le Qatar, l'objectif primordial de l'opération, vraisemblablement sur-payée, est sans doute d'améliorer son image aux Etats-Unis et d'y développer son influence (comme en France, avec le sport). Avec Al Jazeera America, l'acquéreur déclare vouloir cibler le public américain. Pari difficile : les chaînes d'informations ne manquent pas dans les bouquets américains (CNN, BBC, MSNBC, Fox News, Bloomberg, NTN24, etc. et bientôt Univision 24/7) dont plusieurs en langues étrangères (russe, français, allemand, chinois, hindi, etc.). De plus, pour beaucoup d'Américains, l'image de Al Jazeera reste, entre autres, associée au terrorisme. Quant à l'émirat du Qatar, son image n'évoque pas encore les libertés publiques (cf. sujet de la BBC sur un poète emprisonné).

N.B.
- Les fondateurs de Current TV avaient racheté NewsWorld International à Vivendi en 2005 (60 millions de dollars) qui l'avait racheté à CBC (Canada).
- Voir aussi : Al Jazeera, quel modèle de télévision internationale
- Current était diffusé par BSyB en Grande-Bretagne, en Irlande (cf. le communiqué de presse) d'octobre 2006 et aussi en Italie.