dimanche 5 mai 2013

"sometimes, journalists get stats wrong"

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L'un de mes profs lorsqu'il évoquait une affirmation mal vérifiée, ajoutait souvent, d'un air malicieux, "dans une certaine mesure, qu'il faudrait d'ailleurs mesurer...".
Un quotidien britannique rapporte que le site de Facebook a perdu 10 millions de visiteurs aux Etats-Unis et 2 millions en Grande-Bretagne.
  • La statistique semble ignorer la connexion via l'appli de Facebook, or, comme le notent les auteurs de l'article, les internautes sont nombreux à abandonner leur connection Web pour se connecter à Facebook avec l'appli. Notons encore que l'appli Facebook est la plus téléchargée de l'Apple Store ; Instagram, qui appartient à Facebook, est la troisième (Source : Apple, cf. iTunes).
  • La statistique est issue d'un panel dont la représentativité est difficile à estimer, notamment, par exemple, pour les générations les plus concernées par Facebook, pour les étudiant(e)s américain(e)s (ni "home" ni "work"). Il faudrait pour être plus précis se référer à un audit neutre de la méthodologie du panel.
  • Pour tout clarifier, le quotidien évoque une étude de l'entreprise socialbakers sur l'érosion de l'audience de Facebook. Or cette conclusion est démentie par les auteurs de l'étude qui laissent entendre que les journalistes concernés n'ont peut-être pas tout compris : "sometimes, journalists get stats wrong", ironise Jan Rezab, P-DG de socialbakers, in "Clarification to Guardian’s Wrong Article, Again...".
Conclusion. On ne sait rien. Comme dit Jan Rezab, "The bottom line here is that there is no story". Facebook ne commente pas. Pourquoi le ferait-il ? Cette non-histoire pose le problème de la reprise par les journalistes de statistiques qu'ils ne peuvent vérifier. Info ou intox ?

Mise à jour, 14 juin 2013 : à propos de l'affaire NSA PRISM et du journalisme : Ed Bott "How did mainstream media get the NSA PRISM story so hopelessly wrong?"
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