mercredi 9 avril 2014

Hors-série sur les séries TV


Studio Ciné Live, magazine du groupe Express-Roularta consacre un excellent hors-série à "toute l'actualité des séries télé" (5,5 €). Pour réaliser ce numéro, la rédaction a sélectionné 40 séries, 20 essentielles, 20 prometteuses. En introduction, un dossier de 20 pages est consacré à "Game of Thrones" (HBO), la série où ce sont les méchants qui gagnent, série qui a débordé les serveurs de HBO Go lors du début de la quatrième saison : cet accident mesure-t-il le succès de la série ou fait-il partie de la promotion ? En tout cas, HBO vient de commander deux nouvelles saisons de la série.

Le rédacteur en chef, Fabrice Leclerc, pose d'emblée les termes d'un problème crucial quant à l'industrie de la fiction : cinéma et / ou séries TV? La télévision semble en voie de dominer le marché de la fiction : pourquoi ? Afin de pouvoir répondre à ces questions, il nous semble qu'il manque à ce hors-série une partie sur la fabrique des séries aux Etats-Unis, sur leur modèle économique. Ceci permettrait d'éclairer les raisons de leur domination du marché télévision occidental. Pour un numéro futur ?

Parmi les séries essentielles, la rédaction a retenu, entre autres : "Mad Men" (AMC) dont la septième et dernière saison a déjà fait le plein publicitaire (CPM : 65 000 $ loin toutefois du record de "Breaking Bad", AMC aussi, 340 000 $), "Sherlock" (BBC), "Homeland" (Showtime), "The Good Wife" (CBS), "The Mentalist" (CBS), "Downton Abbey" (PBS), "House of Cards" (Netflix) et une série de France 3, "Un village français". Puis viennent les séries prometteuses, autant d'invitations à regarder. Cette double sélection caractérise brièvement chaque série, indique les modalités de diffusion aux Etats-Unis et en France (chaînes, DVD).

Puis viennent des articles transversaux : un dossier sur les "téléstars" (actrices et acteurs à forte notoriété aux Etats-Unis) et un article sur les "téléstars" qui réussissent à passer des séries au cinéma. Signalons également un article analysant les séries comme des "reflets de nos sociétés". Ce point, si classique et rarement révoqué en doute, mérite discussion. Tout d'abord, il n'est pas impossible que la société reflête en retour l'univers des séries américaines. Mais surtout, il serait plus juste de parler des séries comme "reflets de la société américaine". En fait, ces séries sont consommées de deux manières : l'une par les publics américains, l'autre par les publics étrangers. Il faudrait donc évoquer l'influence sur les publics français de ces séries et de la réprésentation qu'elles véhiculent des cultures américaines fonctionnant comme modèles et singées à tout va : hexis corporel et techniques du corps, habillement et mode, expressions américaines insérées dans la langue parlée en France, etc. Mais n'est-ce pas trop simple ?

Le public français n'est-il pas condamné, comme d'autres publics non américains, à ne comprendre ces séries qu'au premier degré de l'intrigue et des personnages (storytelling / narration), manquant la plupart des connotations culturelles, les allusions, la saveur de la langue et des accents.
Existe-t-il - peut-il exister - des travaux de recherche sur ces sujets qui dépasseraient l'analyse de contenu et traiteraient de la réception des séries par tel ou tel segment de public ?

1 commentaire:

Natacha226 a dit…

Très beau numéro collector sur les séries, attrayant et ludique! Seul bémol sur les critiques qui ne sont pas assez argumentées.. c'est bien dommage car les infos exclusives livrées sont intéressantes!
En attente d'un prochain numéro..
#natacha226