jeudi 23 juillet 2020

KoKo, un excellent mook franco-japonais



KoKo. La première revue interculturelle bilingue fançais - japonais,  "L'art  urbain", avec P'tit KoKo. "Koko et Nina à la découverte du street art"15€, trimestriel, abonnement : 55 €, 144 p + 32 p. Conseils de lecture et Conseils cinéma.

C'est un mook original, rare, bien construit. Un vrai livre. Tout d'abord, parce qu'il est bilingue et, comme tel, il intéressera d'abord tous ceux et celles qui apprennent le japonais, ou qui envisagent de l'apprendre. Ou ceux et celles qui apprennent le français. Parfait manuel. Mais on peut se satisfaire de l'une des deux langues, si, comme moi, l'on n'a pas appris le japonais à l'école. Ensuite, le magazine, un véritable mook avec ses 144 pages, est accompagné d'un petit magazine (de 32 pages) pour jeunes enfants (5 à 10 ans) : P'tit Koko. Ce magazine est consacré au même thème que le magazine adulte et comporte deux pages de vocabulaire pour que les enfants, qu'ils apprennent le japonais ou le français comme seconde langue, s'y retrouvent et... apprennent leur vocabulaire. Parents, à vous de jouer !

Koko se considère comme "une passerelle entre la France et le Japon", selon l'introduction de Eventhia Moreau (ancienne élève de l'INALCO à Paris) qui veut faire de Koko un "espace de dialogue interculturel entre les cultures françaises et japonaises". L'équipe est entièrement féminine (https://revuekoko.com/index.php/qui-sommes-nous/).

Le magazine commence par un article introductif de Lord K2 qui montre que la place de cet art urbain n'est pas encore gagnée au Japon, même si Shibuya, quartier branché de Tokyo, peut nous en donner une idée. Le second article est né d'une inspiration, venue de la cinéaste Agnès Varda ("Mur Murs", son film consacré à l'art mural à Los Angeles, sorti en 1982) ; l'auteur, Kool Killer, qui enseigne à l'université de Tokyo, retrace l'histoire de l'art urbain à Tokyo. Ensuite, nous sommes confrontés à divers articles consacrés à l'art urbain dans différents environnements : Okinawa (par l'artiste Denpa), Paris où deux graffeurs, Lek et Sowat, s'emparent d'un supermarché désaffecté au Nord de la ville, "Le Mausolée". Rackgaki (i.e. graffiti japonais) décrit la scène japonaise de la "street culture". Stew raconte son "Héron bleuté" qui, du haut de ses 50 mètres, domine le XIIIème arrondissement de Paris... Et puis, il y a de nombreux portraits et interviews : Mina Hamada, Shiro, Da Cruz, Mademoiselle Maurice, Dragon 76, K12 One, C215 et son chat haut de six étages dans le XIIIème arrondissement (à l'angle de la rue Nationale et du boulevard Vincent Auriol - si vous voulez aller le saluer !), Sasu, etc. Le magazine s'achève par un retour dans Shibuya et puis encore des interviews de Native et Simon qui parlent du samouraï noir, Yasuke.

Le magazine comprend également des "conseils ciné" et des "conseils lecture", alimentés de références bibliographiques "pour découvrir les scènes urbaines" japonaises et françaises.
Koko fait changer l'air culturel que nous respirons, et il faut l'encourager, car il y a du travail ! Après ce numéro sur "l'art urbain", j'attends la suite, impatiemment.

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