mardi 25 août 2020

Trois amies audacieuses dans la bagarre quotidienne

 The Bold Type, 46 épisodes de 40-45 minutes, Freeform. Reprise par Amazon Prime Video.

La série comprend déjà quatre saisons. Commencée en juillet 2017, elle raconte la vie professionnelle et personnelle de trois jeunes femmes travaillant pour un magazine féminin, Scarlet (inspiré de Cosmopolitan où a travaillé autrefois la réalisatrice). Trois femmes de 25 à 30 ans que l'on suit dans les différents moments de leur vie, leurs aventures sentimentales et leur progression professionnelle dans le magazine. Chaque épisode (au total, la série en compte plus de 45) dure environ 45 minutes et est tourné au Canada (Montréal et Toronto) pour l'essentiel et à New York pour les cadres extérieurs ; de nombreux plans de coupe filmant des immeubles et des rues de Manhattan avec leur circulation automobile, occupent des moments de la série.

The Bold Type est produite par Universal Television et diffusée par la chaîne Freeform qui appartient désormais au groupe Disney. Progressivement, Disney a redonné à cette vieille chaîne une image nouvelle ; elle fut crée en 1997 comme chaîne essentiellement religieuse (Christian Broadcasting Network, CBN), elle devint Fox Family en 2001. Elle finit rachetée par le groupe Disney qui en fait ABC Family puis la transforme en Freeform pour janvier 2016 et dont le slogan devient "A Little Forward" ("un peu en avant") en janvier 2018.

"The Bold Type" constitue un document plutôt réaliste sur la vie quotidienne de trois jeunes femmes américaines prises dans les débuts de leur vie professionnelle. On peut, bien sûr, y voir tout d'abord la vie d'un média mixte, comme ils le sont presque tous aujourd'hui, média qui cumule une version papier et une version numérique, accessible sur ordinateur, tablette et, bien sûr, et surtout sur téléphone portable : de fait, sous l'une de ses trois versions, la vie en ligne accompagne les utilisatrices à tout moment de leur vie professionnelle et même intime. La série montre parfaitement cette symbiose qui caractérise de plus en plus la vie quotidienne des jeunes professionnelles.

Série féministe ? Oui, bien sûr, mais surtout série intelligente. Les problèmes posés sont traités respectueusement et l'on peut percevoir ceux qui relèvent de la vie économique d'un magazine et ceux qui relèvent de la vie des jeunes femmes. Comment traduire en français "The Bold Type" ? "De celles qui osent", comme on l'a fait pour la version française ou, pourquoi pas, "Trois audacieuses"? Car elles sont audacieuses, et "gonflées" souvent même.

vendredi 14 août 2020

Pâtisserie de chez vous ?

"Fou de Pâtisserie, La France en 120 pâtisseries sucrées de nos régions", opus #10, Hors série, août - septembre - octobre, 212 p., Index des recettes (p. 210). Adresses pour chacune des quatre régions (Cahier technique, pp. 163-209).

Alors voilà un livre pour les fous de pâtisseries, pour ceux et celles qui sont déjà des professionnels et ceux et celles que cela prend de temps en temps, de se professionnaliser, le temps d'un week-end ou de quelques vacances. 212 pages pour 120 recettes. 

La France est divisée en quatre chapitres renvoyant à des restaurants et des pâtissiers professionnels de la région. Et il y en a pour toutes les saisons, pour tous les goûts, et pour tous les talents.

Beaucoup de recettes sont en quelque sorte des chefs d'oeuvres. Et les amateurs prendront le temps pour réussir leur dessert favori, celui qui mettra en relief tous leurs talents.

Je n'ai aucun espoir gastronomique mais je vais essayer une recette dite de "pain d'épices à l'ancienne", je ne devrais pas la manquer : je fais du pain d'épices depuis plus de 20 ans avec mes enfants. Alors, allons-y !

La recette est claire. Pourtant, la farine "T45" est introuvable, alors j'ai pris la farine banale. Pour le reste, j'ai tout trouvé à la maison ou presque. Il m'a fallu une bonne heure, vaisselle comprise (la recette prévoit 25 minutes de préparation), et 10 minutes d'infusion. On peut garnir le pain d'épices avec un mélange de confiture d'oranges et d'abricots. J'ai essayé, je trouve que cela n'apporte pas grand chose, mais c'est plus joli.

Et voilà !

C'est bon ; au petit déjeuner, trempé dans le café au lait. Il faut améliorer la recette en jouant avec les confitures. J'ai mis de la confiture d'oranges amères et de la marmelade de citrons verts, comme l'indique la recette (p.j.), mais on doit pouvoir mieux faire.







vendredi 7 août 2020

Les cent penseurs de l'économie


Sciences Humaines. Les essentiels, Hors-Série, "Les 100 penseurs de l'économie", avril-mai 2019, 162 p., index des mots-clefs.

Voilà 100 penseurs de l'économie, que le magazine appelle "les 100 penseurs" : de Karl Marx à John-Maynard Keynes, de Rosa Luxemburg à Milton Friedman, de Gary Becker à Daniel Kahnemann, de Max Weber à Ronald Coase, en passant par Adam Smith et Wassily Leontief ou Paul Krugman, pour que les lecteurs, débutants sans doute, se fassent une idée plus complète de ce champ scientifique. Des penseurs "essentiels" donc, pour la plupart même si, vers la fin, la sélection contemporaine est plus discutable.
Vingt-cinq siècles d'histoire des idées sont rassemblées dans ce numéro de Sciences Humaines.

Bien sûr, chaque lecteur, trouvera dans ce numéro des économistes qu'il connaît mieux que d'autres et même certains qu'il ignorait totalement. Bonne lecture de vacances donc ! Chacun peut réaliser son propre test : combien en connaissez-vous sur les 100 cités ici ?

L'index est certes une bonne idée pour faire de ce magazine un outil pour les débutants, encore faudrait-il qu'un tel index soit plus complet : par exemple, rien on ne trouvera pas dans l'index la "plus-value" ou la "survaleur" comme le cite l'auteur de l'article sur Karl Marx : que sont devenues "Les Théories sur la plus-value" ("Theorien über den Mehrwert") ? Dommage. L'outillage est important dans un magazine visant  le rappel l'explication des grands auteurs parfois oubliés voire même inconnus. Deux pages au moins pour cet index y auraient été bienvenues.

Le magazine est bien conçu, même et surtout si l'on peut trouver certains choix discutables. Aux uns, il apporte une connaissance nouvelle, aux autres, aux plus anciens, il montrera des angles qu'ils ignorent et qui peuvent leur donner envie d'aller les lire quitte à regretter s'y être intéressés. 


jeudi 6 août 2020

Un magazine pour comprendre l'histoire des Templiers


"Tout savoir sur les Templiers", Mondes anciens, 164 p., repères bibliographiques

Le magazine se veut une histoire complète des Templiers, depuis leur naissance au début des croisades, de la chevalerie chrétienne au Moyen-Âge à leur fin (Philippe le Bel). L'acte fondateur est lié à la conquête et à la défenses des lieux "saints". L'ordre des Pauvres Chevaliers du Christ deviendra l'ordre du Temple, en 1119. S'invente alors une figure neuve, celle du "moine-chevalier", liée à celle de "guerre juste" puis de "guerre sainte" (Augustin, puis Thomas d'Aquin) et enfin de "croisade" sous l'influence cistercienne de Bernard de Clairvaux au Concile de Troyes en 1128 (la bulle "Omne datum optimum" qui dispense les Templiers de la dîme et les établit les soldats du Christ, "milites christi"). On dira que Bernard de Clairvaux est une sorte de "révolutionnaire doctrinal" qui fera valider la notion de guerre sainte. Donc d'abord une véritable révolution doctrinale, "monstruosité doctrinale" au service de la papauté.
Mais les missions des Templiers ne sont pas restées seulement militaires, les donations affluent et ils deviendront également banquiers, et notamment banquiers du Roi de France. Mais le 18 mars 1314, le maître de l'ordre, Jacques de Molay, sera brûlé vif en présence du Roi de France. Il en sera dès lors fini des Templiers, mais leur légende alors commence. Qu'est devenue la fortune de l'ordre, a-t-elle été dissimulée ? Certains cherchent encore...

Le magazine prend le prétexte de l'histoire des Templiers pour aborder des problèmes clés de l'histoire de France : le conflit entre les pouvoirs des papes (ultramontanisme) et ceux des rois et princes (gallicanisme), la mise en place de la monarchie absolue en France, le temps des croisades, à partir d'Urbain II (son appel de 1095 à Clermont) et jusqu'à celle, la dernière, que prêcha Louis IX (dit Saint Louis").
Cette histoire est un peu compliquée mais il s'agit de trois siècles de l'histoire de l'Occident. Le magazine s'achève par un intéressant article sur l'établissement du droit romain par Grégoire VII (1075 - 1140), puis se consacre à deux ordres, quelque peu semblables à celui des Templiers, celui des Hospitaliers et l'Ordre Teutonique.