Le Point, Jean-Paul Belmondo, 1933-2021 "Le panache, la vie, l'amour, la France", 100 p.
Jean-Paul Belmondo, c'est une image de la France, ou plutôt des images de la France. Avec Gabin et Delon, avec Godard aussi. Avec Jean-Luc Godard, voici Belmondo dans "A bout de souffle" (1960) avec Jean Seberg, américaine et vendeuse de journaux. On nous montrera aussi Belmondo se faire peindre en bleu par Jean-Luc Godard pour "Pierrot le fou" (1965), et l'on pense avec lui à Rimbaud et aussi à Céline que finalement il ne tournera pas. On le voit avec Gabin, dans "Un singe en hiver", sous la direction d'Henri Verneuil, il est imposé par Audiard : il s'agit d'une nuit d'ivresse formidable, adaptée d'un roman d'Antoine Blondin.
Jean-Paul Belmondo est le fils d'un sculpteur et sera un enfant heureux dans une famille sympathique. L'as des as a pourtant des ennemis dans la presse : "Ainsi "L'As des as", que j'ai coproduit et interprété en y laissant intégralement mon cachet parce que j'avais le désir de stigmatiser, sous le ton léger de la comédie, l'antisémitisme et l'intolérance, n'est pas toléré par ceux qui font profession de tolérance". La réponse est claire. C'était en 1982.
Avec Claude Lelouch, il tournera "Itinéraire d'un enfant gâté", et on le verra avec un vrai lion. En 1974, il joue le rôle du"beau Sacha" dans "Stavisky", sous la direction d'Alain Resnais. Au théâtre, on voit Belmondo dans des pièces de Feydeau, dans le rôle de Kean et dans celui de Cyrano (278 fois !). Et l'on en oublie tant : "Moderato Cantabile" (1960) avec Jeanne Moreau, "Les Mariés de l'An II" (1971) avec Laura Antonelli... Belmondo c'était bien.