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mercredi 18 juillet 2018

Révolte contre le câble aux Etats-Unis. Consumer Reports sonne la charge !


"TV par câble, TU ES VIRÉE !", c'est le titre de Consumer Reports, le magazine de l'Union des consommateurs américains qui mène la révolte contre le prix des abonnements. Le magazine compte plus de 6 millions de membres et abonnés, c'est un leader d'opinion considérable en matière de consommation courante, de coût de la vie, de prix... Ses tests de produits et services font autorité (santé, alimentation, automobile, etc.). Une autorité reconnue bientôt centenaire, créé en 1936.

Le magazine n'y va pas par quatre chemins, montrant un décodeur de câblo-opérateur (set-top box) jeté dans la corbeille à papiers : réduisez votre facture, personnalisez votre offre pour ne payer que ce que vous aimez, pour moins cher ("Shrink your cable costs and customize your channels - so you get more of what you love, for less"). Le magazine publie un guide, très didactique, pour réduire sa facture ("a guide to shrinking your cable bill"), incitant même les abonnés à refuser la partie TV de l'abonnement pour ne conserver que la partie Internet.

Voilà longtemps que les abonnés américains grognent, se plaignant de payer trop cher, trop de chaînes (bloquées dans un bouquet, bundle) qu'ils ne regardent pas, de recevoir des factures obscures et imprévisibles. Un mouvement de désabonnement est commencé depuis plusieurs années, au profit des offres de streaming (OTT) de Netflix, d'Amazon Prime, de Hulu, de bouquets virtuels (vMVPD : YouTube TV, etc.). Le magazine suggère de (re)prendre une antenne terrestre qui donne accès gratuit à tous les networks, à la télévision publique et aux stations locales. Consumer Reports invite enfin ses lecteurs à signer une pétition (WTF...What The Fee!) et à regarder du côté de Netflix, de Hulu, de Amazon Prime...
Netflix vient de gagner encore 674 000 abonnés aux Etats-Unis lors du deuxième trimestre 2018, les "experts" attendaient davantage mais le résultat - excellent - confirme néanmoins la tendance observable depuis plusieurs années en faveur des offres de streaming.


Références sur MediaMediorum


A new business model for TV: virtual MVPDs (Hulu Live TV, YouTube TV...)






mardi 5 avril 2016

Measuring connected TV in the U.S.


What is "connected TV"?
"Connected TV" adds programs streamed from the Internet (OTT, such as Netflix, Hulu, HBO Now, Watch ESPN, CBS News, PBS... cf. "OTT everywhere, a paradigm shift") to traditional programs (broadcast or MVPD). It does not replace traditional TV; it does not exclude it.
It is a multi-screen world and the TV set is now only one of the many screens on which we can watch programs and video (in addition to tablets, computers and smartphones).

"Connected TV" refers to a TV set that receives programs through an Internet connection (broadband, ethernet or Wi-Fi); the TV set uses a streaming device plugged into an HDMI port to access a platform. Chromecast (Google Cast technology for smartphones), Apple TV (TVos technology), Fire TV (Amazon) or Roku (Hearst, News Corp.) are the digital media streamers most frequently used. Game consoles (Nintendo, PS4, XBox One) and so-called "smart TV" sets also provide connected TV (Samsung, LG, Sony, Philips, Sharp). It is worth noting that Google, Apple and Amazon's marketshare stands at 71% (Q3 2015, Strategy Analytics).
Connected TV and traditional TV present a different user interface. Connected TV offers richer ergonomics with apps for choosing programs (browsing, searching with voice control (Siri), touch surface to swipe for Apple TV... Connected TV allows viewers to use their smartphone or tablet as a remote control. It also lets developers create new TV apps (cftvOS SDKGoogle Cast SDK). All in all, connected TV offers a better user experience (UX).

All in all, 65% of American households have at least one kind of connected TV, according to LRG (Leichtman Research Group, April 2016). 74% of online consumers have connected TV (Frank N. Magid, May 2016, cf. supra).

By the end of April 2016, the Nielsen National TV panel will provide connected TV audience data on a daily basis for each "brand" of device. With its 100,000 panelists, Nielsen will measure 50,000 connected devices.
How important or relevant are these new analytics?
They will allow us to better observe the evolution of TV consuming behaviors, to evaluate at which speed traditional TV merges with the Net. This new consumer data will help analyze and predict the evolution of cord-cutting, subscriptions to OTT, to Netflix...
They will help us to understand the influence of the life stage, of ergonomics, on TV consumption.

According to the Nielsen Total Audience Report, 18% of US households (21.4 million) already use a connected TV set (2015), 40% of Millennials.

Apps on Apple TV screen (April 2016): video games and OTT (picture)

lundi 15 février 2016

Comcast, Google et le haut débit

Prospectus de Comcast
publié sur reddit, le 10 février 2016

Google est présent sur tous les fronts télévisuels, aux Etats-Unis.
  • Avec YouTube d'abord, et les très nombreux multichannel networks (mcn), avec la mesure l'analyse des audiences aussi.
  • Google est soupçonné d'être l'instigateur et le premier bénéficiaire de la remise en question par la FCC de la location des set-top boxes par les opérateurs traditionnels (MVPD). Google mène la bataille contre les MVPD, gate keepers de la télévision ; l'objectif immédiat est sans doute l'ouverture de l'accès aux données TV en laissant aux consommateurs le libre choix de leurs set-top boxes. La FTC (Federal Trade commission) est intervenue pour demander à la FCC le renforcement de la protection de la vie privée des utilisateurs.
  • Google Fiber (carte des implantations actuelles et prochaines ci-dessous) inquiète Comcast. En lançant un réseau à Atlanta (Georgia), Google propose son offre haut débit dans certains complexes immobiliers (condos). Or c'est justement à Atlanta que Comcast teste les différentes modalités de son offre haut débit. Manifestement agacé, Comcast a lancé une campagne dénigrant Google Fiber (Ne vous laissez pas séduire : "Don't fall for the hype", cf. supra). Ni la comparaison des prix, ni les limitations de volume ne sont mentionnées par le prospectus d'auto-promotion de Comcast. Or les comparaisons sont éminemment favorables à Google Fiber qui propose au meilleur prix un débit élevé sans limitation de volume (data cap). Péché d'omission ! M à J : Courant mars, Comcast riposte à Atlanta avec un test de haut débit (1 G downstream) pour 70$ dans le cadre d'un contrat de 3 ans. AT&T propos également une offre à 70$.
Stratégie TV de Google
On n'attendait pas Google sur ces deux champs de bataille. Google revendique sa place dans la distribution des contenus télévisuels et le traitement des données afférentes. Malgré l'évolution du portable, la télévision reste le plus important des médias de divertissement. Google veut faire sauter le verrou des distributeurs qui accaparent les dispositifs d'accès aux contenus télévisuels (câblo-opérateurs, opérateurs satellites, télécoms) que certains MVPD cumulent avec des programmes et des stations (NBCU / Comcast). Ces distributeurs sont impopulaires auprès des consommateurs ; leurs prix élevés et la réputation souvent médiocre de leur service après-vente prêtent le flanc aux attaques de Google.
La concentration croissante du secteur confère un pouvoir considérable aux MPVD, pouvoir que tentent de contourner les opérateurs OTT comme Netflix : la neutralité du net est l'autre grande bataille que mène Google dans ce cadre de sa stratégie TV.




mardi 9 février 2016

Bataille pour les données TV aux Etats-Unis. L'enjeu des set-top boxes


Tout d'abord, les forces en présence
  • A l'origine du débat, la FCC dont la mission de régulation consiste à assurer la concurrence dans le secteur des médias, dans l'intérêt des consommateurs américains. Le président de la FCC voudrait mettre fin au monopole des distributeurs de programmes de télévision (MVPD) en matière de set-top box : elle y voit un obstacle à la concurrence ("anti-competitive barriers"). Sa proposition (Notice of Proposed Rulemaking, NPRM) a été mise au vote le 18 février.
    • Mise à jour du 18 février 2016. Par 3 voix contre 2, la FCC a approuvé la proposition du président de la Commission. L'application de cette déciion prendra toutefois au moins deux ans avant d'atteindre les consommateurs abonnés.
  • Les Multichannel Video Proramming Distributors (MVPD), opérateurs câble, télécoms et satellite comme Comcast, Time Warner Cable ou AT&T (qui a racheté DirecTV), Cablevision (racheté par Altice) se sont coalisés contre le projet (Future of Television Coalition). 
  • De nouveaux entrants, Google (Chromecast), TiVo (DVR racheté par Rovi), Roku, Apple TV, Vizio réclament un standard ouvrant le marché TV à la concurrence. Ils sont réunis dans The Consumer Video Choice Coalition.
Ensuite, l'enjeu

L'enjeu n'est pas tant la set-top box au sens strict du terme que l'accès aux données produites par les millions de téléspecteurs abonnés. En même temps qu'ils commercialisent leurs services aux abonnés, les MVPD leur louent une set-top-box. En perdant le monopole des set-top box, les MVPD perdraient un revenu récurrent et surtout, le monopole du recueil des données qu'ils utilisent eux-mêmes ou revendent. Les abonnés pourraient acheter la set-top-box de leur choix auprès de divers fournisseurs concurrents. Pour un foyer, la location coûte actuellement 231 $, en moyenne, par an (sur ce chifffre, voir Daniel Frankel, FierceCable).

Les MVPD, par la voix de AT&T, notamment, dénoncent une manœuvre de Google qu'ils soupçonnent d'être derrière l'action de la FCC :  "It’s time for the FCC to put consumers, not special interests, first, and reject Google’s ill-conceived proposal", conclut AT&T dans un post véhément.

Les données sont désormais au cœur du nouveau marché télévisuel : elles l'ouvrent à de nouveaux acteurs, à de nouvelles mnières de travailler, à de nouveaux modèles économiques, donc à de nouvelles réglementations.


N.B. Le problème de la location des set-top boxes et de l'exploitation des données n'est pas propre aux Etats-Unis : en Europe aussi, les opérateurs louent les set-top boxes aux abonnés ...

vendredi 6 novembre 2015

Ciblage et mesure en TV, une question de données ?


Passons en revue quelques-uns des mouvements récents affectant le monde de la mesure des audiences aux Etats Unis. Mouvements à lire dans la perspective de mesures multi-plateformes, multi-écrans et d'un ciblage fondé sur des données plus que sur des émissions. Un nouvelle notion apparaît, celle de "targetability" (ciblabilité ?).
La question qui domine les débats : la télévision est-elle handicapée par des outils de mesure en retard sur l'équipement et les pratiques des  téléspectateurs ? Peut-on continuer de rafistoler les mesures anciennes ou faut-il tout reprendre à zéro ?

Comme toujours lorsqu'il s'agit de mesure, il faut s'attendre à des batailles pour la légitimité, pour l'autorité : Nielsen a encore tendance à se prendre pour le mètre étalon. Quel rôle jouera le MRC dans cette bataille ? Quel rôle peut-il y jouer quand on constate le déséquilibre des moyens scientifiques des très grandes entreprises concernées avec ceux dont dispose le MRC. Le coût croissant des audits, leur durée, peuvent-ils constituer une barrière à l'entrée dans le marché publicitaire ?

La télévision, toute en défense, cherche à s'armer contre Google et Facebook qui la menacent avec leurs vidéos. Dernière offensive : Facebook s'associe à Nielsen pour produire une mesure facilitant à son avantage la complémentarité publicitaire (on euphémise et parle d'amplifier quand il s'agit, en fait, de remplacer !) : les vidéos de Facebook sont intégrées dans le Total Rating Points (TRP) de Nielsen. Nielsen, de facto, légitime la stratégie publicitaire de Facebook. Stratégie semblable à celle développée par Google en Allemagne et en France pour substituer un peu de YouTube à un peu de TV.

En même temps, eXelate, qu'a racheté Nielsen en mars 2015, collabore avec PushSpring ("audience data for a mobile world") afin d'accroître sa couverture avec des données mobiles, essentielles pour comprendre les consommations vidéo.

Les concurrents de Nielsen
  • comScore, qui a acheté Rentrak (732 millions de $), se positionne comme concurrent de Nielsen capable d'associer les mesures du numérique (Web, mobile) et celles de la télévision effectuées via un panel de set-top boxes dit "total home panel"(téléviseur, smartphone, tablette, consoles de jeux, etc.). Rentrak devient filiale de comScore. Le groupe publicitaire WPP, qui a investi dans les deux entités, possèdera 19,9% de l'ensemble quand l'opération sera finalisée, courant 2016.
  • Symphony Advanced Media, créée en 2010 (Californie) développe une source unique multi-écrans. Mesure à base de panel. L'audience est recueillie au moyen d'une appli de smartphone. Tests en cours avec NBCU, Viacom, Warner Bros., etc.
Les données : le développement de DMP (Data Management Platform)
  • Comcast, le plus important des MVPD se propose de vendre les données issues de ses set-top boxes. Les revenus d'une telle mise en vente peuvent être très élevés. Comcast a déjà refusé une offre de 100 millions de $ de Nielsen. Les données sont commercialisées sous la forme de tableaux de bord personnalisables. Elles sont déjà utilisées par NBCU (NBCU+ Powered by Comcast). Notons que le panel dont dispose Comcast est 1000 fois plus grand que le panel audimétrique de Nielsen (25 000 panélistes). Comcast suit le mouvement des entreprises de télécom qui vendent leurs donnés (Telecom Data as a Service, TDaaS) à SAP (Sybase), IBM, etc. (les évaluations de 451 Research). 
  • TiVo s'est associé à Viacom Research and Analytics (données d'audience et d'achat). Viacom utilisera les données de comportement enregistrées par TiVo (2,3 millions d'utilisateurs), une fois anonymisées, dans ses outils prédictifs : Echo Social Graph, Viacom Vantage, Velocity (il s'agit d'assembler, de tricoter des données ("knitting together"). Viacom compte une quinzaine de chaînes aux Etats-Unis (BET, MTV, Nickelodeon, Spike, etc.). TiVo a par ailleurs annoncé qu'il mettrait à disposition gratuitement ses données démographiques en 2016.
  • NBC Universal : plateforme lancée en janvier 2015, Audience Targeting Platform (ATP), pour une vingtaine de chaînes. Recourt, en plus de ses propres données propres (first-party) à des données tierces, Polk (automobile), Fandango (cinéma), Axciom, Experian...
  • Depuis le dernier upfront (première étape de la vente d'espace publicitaire TV, en mai), Turner BS, filiale de Time Warner, met en place une DMP (data-management platform), Data Cloud, pour une dizaine de chaînes (TBS, TNT, Cartoon Network, CNN, etc.). Intégration avec Krux, Oracle et Epsilon.

mardi 16 octobre 2012

Connected TV. Connectée à quoi ?

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L'idée de télévision connectée a maintenant plusieurs années ; pourtant, c'est loin d'être une idée claire pour le grand public. Selon le P-DG de BARB, l'organisme de mesure des audiences de la télévision en Grande-Bretagne, la plupart des gens n'y comprennent rien et confondent tout en matière de service et de technologie (cf. "People confused by connected TV", The Drum).

Avant, c'était simple : on choisissait un téléviseur, on l'achetait, on le branchait... et voilà !
Avec la télévision connectée, rien ne va si simplement. Déjà, l'expression prête à confusion : connectée à quoi ? Il faut plutôt dire "connectable", ce qui n'arrange rien et met le doigt sur une imprécision de plus.
Le téléviseur d'avant était branché à l'antenne, au câble, relié au décodeur du réseau câblé ou au décodeur connecté à l'antenne satellite. La télévision nouvelle aussi. Mais, en plus, elle est connectable à Internet. Connectée à la prise Internet, au routeur. Routeur connecté au câble qui traverse l'habitation et qui amène la TV. Ou connectée sans fil par le Wifi (via le routeur).

Sur l'écran de la télévision connectée, il y a des applis comme sur le téléphone et les ordinateurs. Mais ce ne sont pas les mêmes, enfin si, mais pas vraiment. Avec la télévision connectée, on peut utiliser une tablette ou un smartphone comme télécommande pour se connecter... A quoi ? A tout : à une chaîne, ou à YouTube ou à Facebook, par exemple... Et la télécommande pointée sur la set-top box, ça marche pour la catch-up et la VOD ? Est-ce que je dois payer en plus pour la VOD ? Oui, enfin, pas toujours, car il y a aussi de la VOD gratuite, fournie par l'opérateur du câble. Et les émissions des chaînes payantes peuvent être achetées en VOD ? Oui, parfois. Et Apple TV et Google TV ? C'est de la TV connectée... A quoi ? Est-ce qu'il faut s'abonner ?
Les vendeurs s'y perdent, les consommateurs aussi. Quant aux enquêteurs...

Il y aura 1,8 milliard de téléviseurs connectés en 2016, proclame une "étude". Les études parlent par statistiques, qui se propagent d'instituts en clients en communiqués de presse en journalistes en analystes... A l'origine de toute statistique, il y a un enquêteur, souvent modestement payé, qui, seul, a eu le contact avec un informateur qui lui a déclaré ce qu'il savait. Tous ceux qui ont mené des enquêtes sur les équipements auprès des ménages, ceux qui, sur le terrain, lisent et répètent les questions aux enquêtés désorientés, ces enquêteurs savent combien il est difficile de savoir. Surtout par téléphone. Au domicile de l'enquêté, face à face, l'enquêteur peut aller regarder de quoi il retourne. Enfin, il pourrait car, généralement, il n'a pas le temps, il ne veut pas déranger, et, surtout, il ne sait pas lui même, il n'a pas été formé ("briefé") pour interpréter les branchements sibyllins et les connexités entre appareils... Or, tout repose sur ces enquêtes qui calent les quotas des enquêtes futures.

En attendant de disposer d'enquêtes quali, ethnographiques, menées dans les points de vente au moment de l'achat, dans les foyers des clients lors de l'utilisation, la télévision connectée reste "un je ne sais quoi qui n'a de nom dans aucune langue". Objectif de telles enquêtes : comprendre pourquoi, selon certaines enquêtes, 95% de la télévision regardée le serait sur un téléviseur et de manière linéaire. Comme il y a cinquante ans, à l'heureux temps du téléphone fixe et des annuaires, quand il n'y avait que deux chaînes de TV.

N.B.  Ne pas confondre :
  • Le nombre d'appareils vendus par les constructeurs à la distribution et celui des appareils vendus par la distribution à des particuliers.
  • La statistique des apparareils connectables et celle des appareils connectés (de même qu'un appareil HD vendu ne signifie pas que l'on y regarde des émissions en HD) ; l'écart entre les deux, entre le possible et le réalisé, se resserre progressivement et constitue un indicateur pertinent de l'évolution des équipements. Fin 2012, moins de 50% des appareils connectables achetés par les foyer sont connectés à Internet.

lundi 23 avril 2012

HitView SFR : l'audience en direct



http://tv.sfr.fr/hitview/
SFR a mis en place depuis quelques mois le Hitview qui donne, en temps réel, les audiences des chaînes (autrefois, la Freebox donnait les audiences pour 12 chaînes). Les abonnés de SFR TV en France peuvent ainsi choisir leur programme en fonction des audiences des chaînes. Associé au Guide TV, le Hitview ajoute une manière de découvrir des émissions en tenant compte de leurs audiences. La logique sociale est la même que celle mise en oeuvre par le SocialGuide : l'audience des autres téléspectateurs constituerait une incitation à regarder soi-même - ou à ne pas regarder - une émission : cela reste à vérifier. Panurgisme encore, l'audience créant l'audience ?

On imagine ce que l'inévitable publication de telles mesures en temps réel peut apporter à la gestion de la télévision : gestion de certaines émissions de plateau, par exemple, des pseudo débats, de la télé réalité...
  • Cette mesure, même si l'on étend le panel à d'autres set-top boxes pour en augmenter la taille, présente pour l'instant un inconvénient majeur : il ne s'agit que d'audiences foyer, pas d'audiences individuelles. Resterait encore la question de la représentativité.
  • Notons que nous retrouvons un débat sociologique bien connu : celui qui concerne l'interdiction de publier des sondages durant les élections afin de préserver l'autonomie des votes. Un régulateur viendra-t-il à s'en mêler ?
  • La "TV sociale" (social TV) apporte également des informations en direct sur l'audience. Ainsi livebattle donne un comptage de l'activité Twitter pour les chaînes de la TNT en France. 


dimanche 21 août 2011

Google, encore plus connecté à la télévision

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Google a racheté Motorola Mobility Holdings (sauf désaccord de la FTC). Après coup, les explications et les rationalisations de ce mouvement ne manquent pas : brevets d'abord (la bataille fait rage), téléphonie ensuite. Mais il est aussi un autre aspect de cette fusion que les opérateurs de la télévision payante américaine observent avec méfiance et, peut-être, avec intérêt : Google devient le second fournisseur de set-top boxes aux Etats-Unis (derrière Pace et Cisco), set-top boxes qui commandent l'accès (conditional access system) aux téléviseurs installés dans les foyers. Motorola détiendrait près d'un tiers de ce marché (MediaCipher). Principaux clients : les deux principaux opérateurs du câble, Comcast et Time Warner Cable (MSO).

Avec cette acquisition, Google sera un partenaire régulier des opérateurs de télévision. Cela favorisera-t-il  l'acceptation et le développement de Google TV que ces opérateurs de télévision ont, dans l'ensemble, mal accueillie, et qui piétine ?
  • Coopérant avec les opérateurs (MSO), Android pourrait, par exemple, enrichir les set-top boxes (interfaces utilisateurs, fonction de recherche, fonction d'analytiques) et rendre les téléviseurs un peu plus "smart". L'achat récent de SageTV par Google est un signe de la détermination de Google à réussir Google TV. En mars 2010, Google a entamé des tests d'utilisation de Android sur des set-top boxes avec Dish Network. De plus, Google propose désormais aux développeurs de réaliser des applis Android pour la télévision.
  • L'entrée de Google en télévision n'est pas récente. Les incursions discrètes de Google TV Ads dans le marché de l'espace publicitaire TV ne doivent pas être sous-estimées. Google TV Ads touche plus déjà de 35 millions de foyers américains en collaboration avec les opérateurs satellites (Dish Network, DirecTV) et télécom (Verizon) : le tout concerne plus d'une centaine de chaînes.
  • Google pourrait mettre les chaînes de YouTube au programme de la distribution par les opérateurs (avec les conséquences économiques que cela implique pour les partenaires).
  • A terme, l'enjeu le plus formidable est celui des données (data) collectées par les set-top boxes, s'ajoutant et se mêlant à celles du Web et de la mobilité. Autrement dit de la mesure des audiences.
Google inquiète le monde de la télévision : aux bonnes raisons (protection de la vie privée, puissance et technique publicitaires, etc.) s'ajoutent des procès d'intention (à usage politique). Quelles réactions peut-on attendre des acteurs traditionnels de la télévision, studios et networks, distributeurs ?
  • Cette acquisition peut inciter à des fusions défensives, renforçant les opérateurs de télévision traditionnelle, sur le modèle de la récente acquisition du network NBC Universal par le câblo-opérateur Comcast.
  • Tout accroissement de la concurrence dans la distribution augmente la valeur des contenus : les studios et leurs networks ne peuvent pas voir cette intervention de Google d'un mauvais oeil.
  • Dans le sillage de Google, Apple, Amazon vont entrer en piste . Des sociétés sont sans doute à l'horizon des appétits de ces géants : TiVo, Netflix, Hulu...
Google dans la télé confirmera la fin d'un modèle pour les médias audio-visuels, l'épuisement d'un paradigme né avec la radio, il y a près d'un siècle.
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vendredi 14 mai 2010

Télé-commande iPad

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Comcast, le premier câblo-opérateur américain, propose une appli transformant l'iPad en télécommande, en guide de programmes électronique (IPG). Le XFinity Remote, connecté à la set-top box de l'opérateur, permet de sélectionner les programmes (avec moteur de recherche et clavier virtuel), de programmer le DVR (Digital Video Recorder), d'échanger des recommandations d'émissions avec d'autres téléspectateurs. L'ergonomie de l'iPad semble idéale pour cette fonction.
  • La presse cherchait dans l'iPad un sauveur : ce ne sera peut-être pas le sauveur de la presse TV. 
  • L'iPad donne le pouvoir au téléspectateur et, surtout, à l'opérateur. Pas aux chaînes. L'opérateur contrôlait déjà le référencement des chaînes, avec l'iPad, il contrôlera le linéaire TV virtuel, la PLV, les facing, l'emplacement des produits des marques (émission des chaînes) et, surtout, l'emplacement des produits de sa propre marque (la VOD, c'est sa MDD). Bienvenue aux chaînes dans le monde de la grande distribution ! Le linéaire TV virtuel, c'est la TV réellement délinéarisée.
N.B. Comcast propose déjà une appli iPhone, myDVR Manager, (pour programmer le PVR/DVR).
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lundi 22 juin 2009

TV hors foyer : +2,6% d'audience non vendue


C'est le taux d'accroissement global d'audience TV provenant de la prise en compte de la télévision hors foyer (+6% pour la tranche matinale 6-10H). Les téléspectateurs semblent se comporter chez eux comme à la maison, accordant leurs suffrages télévisuels aux très grands événements (sport, finales de séries TV, etc.).
Faute de clients (mais ESPN et Zenith/Publicis avaient signé), Nielsen a abandonné la mesure hors domicile réalisée avec Integreted Media Measurement Inc. (IMMI) à l'aide de téléphone portable. Sans doute trop chère (cf. "Vendre la TV consommée loin des audimètres foyer")

Mise à jour 10 juin 2012
L'intérêt pour les acteurs du marché TV d'une mesure des audiences hors domicile reste indéniable. Cet échec plaide plus généralement pour une mesure site centric, à partir de capteurs intégrés au télévieur, rompant avec le dogme des panels difficilement difficiles à recruter et si difficilement représentatifs pour une mesure consumer centric.
Des innovations en cours sont prometteuses : Intel teste l'utilisation de logiciels de  reconnaissance faciale intégrés dans les set-top boxes, innovation d'autant plus intéressante, si elle voit le jour, qu'elle permettrait dans les foyers des actions publicitaires et promotionnelles personnalisables. Associée au watermarking ou au fingerprinting, elle permettrait aussi une mesure totale des audiences, hors et à domicile.

La multiplication des occasions de voir et regarder la télévision hors du domicile, lors des grands événements notamment, invite à concevoir une mesure globale des contacts TV.