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samedi 21 mai 2016

Mi Box : la TV parmi l'Internet des choses de la vie


L'entreprise chinoise Xiaomi (小米), en collaboration avec Google pour le lancement, annonce pour le marché américain un appareil pour piloter le streaming sur un téléviseur (streaming devicestreaming boxmedia streamer). Ce set-top box sera concurrent de AppleTV, de Roku, Fire TV (amazon) et Chromecast (Google) ; l'appareil recourt à Android TV. La télécommande (vocale) utilise le Bluetooth (voir la description technique de l'appareil par SlashGear).
La Mi Box confirme l'importance du marché de la télévision connectée (cf. Measuring connected TV) et son rôle dans la modernisation de la consommation TV : 4K Ultra HD, HDR...

L'intervention de cette très jeune entreprise chinoise (avril 2010) semble ne concerner que l'exportation et pas le marché chinois car utilisant la plateforme Android TV de Google. Xiaomi commercialise surtout des smartphones (premier vendeur en Chine) et se spécialise dans l'internet des choses : pèse personne, purificateur d'air, d'eau, détecteur de mouvement, casque audio, sécurité, smart rice cooker,  wearables pour le suivi de la santé, etc. Apparemment, son positionnement est voisin de celui de Apple. On évoque régulièrement sa prochaine entrée en bourse.

jeudi 30 juillet 2015

Interaction with a screen. Could beacons make it smarter?


Screens are all over the place. Indoor and outdoor. Out of home, they invade retail stores, subways, restaurants, malls, universities, museums, stadiums, train stations... For the time being, communication goes mostly one-way: from an organization, an advertiser, an administration to a passer-by, a prospect, a client. Advertisers use them for branding, to build and increase awareness. Of course, we would like these screens to be smart. Above all, we would like them to be able to gather data, smart data, and by so doing, become smarter. Data, only data, will make a screen smart. How?
How to make a screen, a shelf, street furniture, smart ? Adding Wi-fi, NFC, Bluetooth, QR...The screens used for Digital Out Of Home (DOOH), outdoor and indoors, are part of the Internet of Things. They can be monitored to save energy, manage content and advertising, measure audience (reach, demos, dwell time, frequency capping, etc.).

But, since communication with a screen takes place in a public situation, there are nevertheless some obvious limitations to interaction. Even if a message can be somehow personalized for a given passer-by according to gender, age (face recognition), or according to what she or he did just before or where (a precedent location), there remains a serious question of privacy and discretion.  There could also be a risk with crowds and security: no store, no transport facility wants too many people lining up in front of a screen.

Then come the Beacons for communication and location awareness. First Apple's iBeacon, and now Google's Eddystone. A beacon, as a wireless sensor, uses a battery to broadcast a signal around the beacon (via built-in antenna) ; that signal can be identified (Universal Unique IDentifier) and received by any device entering the range. The beacon leverages Bluetooth Low Energy to estimate the user proximity (distance between the responding app and the beacon). The beacons are therefore perfect for retail environments. The interaction is personal, intimate: the passer-by's device receives a notification and does or does not do what is suggested: looks at a product, purchases an article, shares information with a friend, etc.
You need an app designed to communicate with the beacon. You can configure apps to trigger events once you enter or leave the beacon's range (opt-in /opt-out). With beacons, advertisers can also broadcast the URL of their website (pushed in iOS Notification Center). In a retail store, when a customer picks up a product with a beacon or a sticker attached, the screen nearby shows a commercial about the product in question...

Beacons are bringing proximity and context to mobile, in a way that is simple and cheap. It works like geolocalization, allowing location-based actions. The beacon can trigger actions on the screen: suggest a coupon, show transit information, schedules, weather, traffic, nearby stores (maps), maps (path finding)... For instance, someone close to a screen, watching movie trailers may receive a coupon to visit the theater next door... Screens become smart.

Physical Web is on its way

N.B. Screens can also communicate with smartphones using Aware, a new Wi-fi standard that enables communication between Wi-Fi devices.

lundi 18 mai 2015

Twitter, Facebook and Beacons: construction of a social proximity

A Facebook's beacon in Strand's Rare Books
division (Source: GeoMarketing)

Twitter Ventures, Hearst Ventures and SoftBank Capital, three major media groups, have invested $18 million in Swirl, a start-up (2011) specialized in micro-location with beacons ($32 million in 3 rounds). Swirl's motto is: "beacon powered marketing at scale".

The demand of retailers and advertisers for beacon technology (indoor positioning) is growing: over 1 million indoor location deployments by 2020, says ABI Research. One can expect the majority of big retailers and malls to adopt this in-door advertising technology and deploy beacons in their stores. For instance, Mobiquity Networks will provide beacon technology to Macerich (300 malls, 37,000 storefronts, "America’s largest mall-based beacon mobile advertising network just got bigger" ). Apple has its own standard: iBeacon for iOS devices.
Beacon wireless sensors use Bluetooth Low Energy (BLE). They are produced by companies like Estimote and kontakt.io. They allow brands and retailers to push promotion and advertising to consumers carrying a smartphone in the proximity. It is real-time, location-based advertising. The beacons will be able to link and coordinate online and offline marketing, which will thereby become fully programmatic (Swirl already offers a programmatic platform).

With beacons, the total environment is becoming interactive, engaging not only shoppers but also museum, stadium and amusement park visitors, travelers and commuters, tourists, at the very Moment Of Truth (or ZMOT as Google calls it). Advertisers reach the consumer at the point of sale.

Meanwhile, Facebook is implementing its own beacon technology pilot (Place Tips) in a few stores in New York (among the stores, the second-hand bookstore Strand, cf. supra). In France, the Monoprix supermarket chain is testing beacons and geofencing with Catalina C-wallets in the Paris region (22 stores in the test).

What will Twitter use the Beacons for?

vendredi 20 mars 2015

Investissements publicitaires : le numérique d'abord


L'IREP a publié les données d'investissements publicitaires pour l'année achevée (2014). Il s'agit de recettes nettes. Cette donnée est de bonne qualité, crédible, utilisable pour la réflexion stratégique. La seule actuellement, à mon avis.

En résumé : l'année fut plate et morose. En gros, à part le numérique, tout baisse ou stagne. Dans les détails, là où s'active, dit-on, le diable, il y a deux données plus engageantes, confirmant une inflexion du marché publicitaire :
  • le mobile : +35% (hors réseaux sociaux)
  • l'affichage digital  : + 21% 
Les synergies entre ces deux médias sont structurelles (Wi-Fi, beacon et Buetooth Low Energy, NFC, QR code, etc.) et retiendront de plus en plus l'attention des annonceurs soucieux de contexte et d'interactivité.

Questions de méthodologie :
- on ne sait rien des réseaux sociaux, qu'il faudrait bien traiter désormais à part, compte tenu de l'intensification de leur dynamisme publicitaire.
- comment sont comptabilisés les investissements numériques dans des média classiques (presse, TV, radio, annuaires, etc.) ? Par exemple, un investissement sur le site d'un magazine est-il comptabilisé dans la catégorie presse ou dans la catégorie Internet ? Ou dans les deux ?
- que comprend la catégorie "affichage digital" ? Les transports, les centres commerciaux, les vitrines, les points de vente, etc. ?

Voir, en commentaire ci-dessous, la réponse de Madame Zysla Belliat, Présidente de l'IREP.

mercredi 30 juillet 2014

Audience mobile : le grand chambardement


Le mobile, smartphone ou tablette, n'en finit pas de tout remettre en question dans les médias. Alors que tout semblait se stabiliser après le choc Internet, les médias mobiles bouleversent tout à nouveau. Avant tout média était fixe, au foyer ou hors du foyer. Maintenant, le mobile, non seulement est partout mais il est plus ou moins lié à tous les autres médias. Obsolescence non calculée, la communication mobile ringardise l'ordinateur. Social TV et multiscreentasking au foyer. Les formats courts vidéo prennent de plus en plus d'importance. Dans la ville, devant les vitrines et les affiches, dans les points de vente, le mobile convoque les applis commerciales du e-commerce.

La mesure, qui, mieux que tout, mesure le désarroi et l'enthousiasme qui saisit parfois le marketing, reflète ce chambardement. Voilà que l'on a plus de data d'activité média (cookies) que de personnes : les consommateurs se sont dédoublés, multipliés car on ne sait guère saisir le consommateur unique, le même, celui, celle, qui tour à tour lit son courrier sur son smartphone, joue sur sa tablette, travaille sur un ordinateur au travail et sur un autre ordinateur à la maison. Tout cela avec des applis. Les panels y perdent leur statistique et les cookies s'émiettent. On rêve bien sûr de donner au consommateur un identifiant unique, de reconnaître la même consommatrice au magasin et sur un site de e-commere (off-line to online, O2O). On comptait sur le smartphone pour réconcilier les pratiques : iOS 8 met ce rêve au rancart en rendant l'identifiant aléatoire (random MAC address). Adieu store analytics avec Wi-fi et smartphones ! Voici le iBeacon et le Bluetooth LE.
Cauchemards marketing ? Voici toutefois deux éclaircies.
  • OCR (Nielsen) prend désormais en compte le mobile (navigateurs et applications). Heureusement car Facebook sans le mobile semblait une mauvaise blague. Il semble d'ailleurs que Nielsen et Facebook échangent des informations concernant les consommations de télévision sur mobiles (cf. Robert Faturechi, Meg James, "Facebook to track users' TV habits", Los Angeles Times, July 14, 2014). Il semble qu'avec l'exploitation massive de data, Facebook fournisse de plus en plus de données marketing et d'audiences, devenant ainsi un partenaire des instituts d'études... avant peut-être de devenir davantage qu'un partenaire ?
  • Mesure de l'audience de la TV reçue sur mobiles
Nielsen, encore, dans le DMA de San Francisco Bay Area (DMA N°6, premier DMA pour la population asiatique américaine - Asian Americans), mesure et qualifie l'audience sur support mobile de la station KTSF 26. Le signal broadcast est reçu en direct sur mobiles avec Syncbak qui a intégré le SDK de Nielsen (watermarking). Syncbak permet également la réception de la VOD payante.
KTSF-TV est une station indépendante (Lincoln Broadcasting Company) s'adressant particulièrement à la population asiatique de la région de San Francisco (1,5 million de personnes ; chinois mandarin et cantonais, japonais, coréen, etc.). Cette population semble sur-équipée en mobiles.

L'audience sur mobiles, ainsi mesurée, sera intégrée dans la mesure locale du DMA (NSI). Notons que cette mesure est plus complète que la mesure locale courante puisqu'elle est passive, qu'elle donne des informations socio-démographiques riches, indique les épisodes d'une série regardés en VOD, les messages publicitaires vus...

Syncbak fait partie des solutions tentées aux Etats-Unis pour la réception de la télévision locale broadcast sur support mobile : cfla télévision partout. Le network CBS est actionnaire minoritaire de Syncbak qui devrait connaître un sort plus favorable que Aereo, attaqué et coulé par les puissances télévsuelles en place.

Appli KTSF /Syncbak dans l'App Store

vendredi 31 janvier 2014

Portable et Wearable

Tablette de cire et stylet (Pompei)


La portabilité, dans la communication, est affaire ancienne et a fait l'objet d'une recherche constante. La tablette de cire, le stylo-plume (avec réservoir), la machine à écrire, la radio, le tourne-disques, le carnet, l'agenda en papier, le livre de poche...
D'abord, le PC est devenu portable, moins lourd, et, surtout, doté d'une batterie le libérant des branchements, de Wi-Fi pour le Web...
Puis le téléphone, à son tour, est devenu portable ; sans fil, avec batterie, tenant dans la poche, emportant avec lui, compacte, une bureautique de base : agenda, carnet d'adresses, montre.
Puis, de plus en plus intelligent, l'iPhone : le premier smartphone emporte des applis, allant bien au-delà de la bureautique rapprochée : messagerie, courrier, photo, météo, bourse, musique, plans, jeux, notes, dictionnaires... La téléphonie a ses librairies (appstores) qui comptent des millions d'applis à télécharger, plus ou moins utilisées... Portabilité généralisée à la demande.

Et voici les montres, nec plus ultra de la portabilité.
Prenons l'exemple de la montre la plus avancée et la plus reconnue actuellement, la Pebble, financée par crowdfunding avec kickstarter.
En plus de donner l'heure - on peut choisir son cadran parmi des centaines, une Pebble capte les signaux provenant du smartphone via Bluetooth : messages, courriers, appels téléphoniques, alertes diverses (notifications), alarmes, suivi d'activité sportive (RunKeeper). Pebble a désormais sa librairie d'applis (un millier), ses développeurs et son kit de développement (SDK). Parmi les applis annoncées pour la version 2.0, citons : ESPN Sportscenter (Disney), Yelp, Pandora (musique), GoPro (photo sportive), Foursquare, Mercedes-Benz, iControl (domotique)... Interactive, la montre interagit avec le smartphone pour sélectionner la musique, l'interrompre ; elle fonctionne comme une télécommande pour diverses applis domotiques, photo, etc.
Alerte courrier sur Pebble
La montre-bracelet portée au poignet est donc encore plus portable, plus proche que le smartphone qui est dans la poche ; elle dispose de fonctionalités réduites et simplifiées mais on l'oublie moins, on risque moins de la perdre. A l'extrême de la miniaturisation, elle est contrainte par des questions d'énergie et de batterie, et de lisibilité.

Le wearable conjugue donc deux modalités de portabilité : la légéreté et l'autonomie, le fait d'être sous la main ("Zuhandenheit"), d'une part, et, d'autre part, l'extrême proximité de ce que l'on porte sur soi, comme on porte un bijou, un vêtement (to wear a watch / to wear a jacket), que l'on a sous les yeux, qui nous touche (vibration).
La Pebble, smart watch, est un prolongement non autonome, et conçu comme tel, du smartphone, mais un prolongement commode, qui peut devenir indispensable.
  • Une montre bracelet peut-elle devenir une extension du système économique et technologique du smartphone ?
  • Une montre peut-elle remplacer un smartphone, être autonome sans devenir encombrante ? 
Les constructeurs de smartphones, et notamment Apple, ont à coup sûr ces questions en tête de leurs préoccupations. Les bijoutiers aussi, peut-être. Le "wearable" peut être assimilé par le luxe et la mode : montres, lunettes, tissus et vêtements (smart sensing).


N.B. On notera que l'on a pensé à une montre audimétrique pour enregistrer les comportements des auditeurs et téléspectateurs (cf. Telecontrol).

mardi 22 octobre 2013

Si le Web c'est le mobile, alors....

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L'avenir du Web est mobile. Si, comme il semble probable, le mobile doit prendre la place du Web, les tablettes et les smartphones celle des ordinateurs, alors ne faut-t-il pas, comme on dit, que tout change - pour que tout reste pareil* ?
  • Les outils de mesure ignorant les plateformes mobiles seront bientôt caducs ; ils doivent être remis en chantier.
  • Car il faut pouvoir combiner en une seule audience toutes les plateformes, mobiles et immobiles, et construire des analytics ("cross-device conversions", etc.) dans lesquels se fondront, fatalement, la télévision, une fois connectée, et le Digital Signage aussi. Avec un RTB et un retargeting multi-écran, des sortes de cookies multi-plateforme (UID)...
  • Le marketing mobile et ses applis demandent des formats publicitaires adaptés à une culture de brièveté, de localisation et d'avantages à prendre tout de suite, à la caisse (coupons numériques, promotions, réductions). 
  • L'approche mobile s'accompagne de la qualité opérationnelle du ciblage comportemental, d'affinité pratique allant bien au-delà de catégories socio-démographiques superficielles, inertes. La dimension pragmatique, d'utilité immédiate de la culture du mobile ne s'observe jamais mieux que dans l'intelligence de la localisation de l'utilisateur (distance, proximité). 
    • Le géomarketing s'approfondit d'une localisation à intérieur-même des bâtiments, indoor location déjà mise à profit par la grande distribution, centres commerciaux, grands magasins, hyper et supermarchés (localisation des rayons, produits dans les linéaires, in-store analytics) ; à terme, cette localisation concernera tout lieu public. 
    • Le ciblage par le contexte spacio-temporel, donc par l'intention active, obvie, s'appuie sur des technologies de type beacon (Bluetooth Low Energy, Wi-Fi, etc.). Marketing de proximité, on est trouvé plus que l'on ne cherche. Mobile et localisation produisent ensemble de nouveaux types de coor-données. Data enrichie bientôt par l'Internet des objets, le wearable, etc..

* répartie politique du roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Le Guépard (1958) : "Se vogliamo che tutto rimanga come è, bisogna che tutto cambi".

mercredi 9 septembre 2009

Vitrines : le premier des mobiliers urbains

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Toute vitrine est un média.
Pour les points de vente, elle relève des dépenses de communication. Que sait-on de son efficacité communicationnelle, de son audience ? Pas grand chose. Interrogés, des commerçants (prêt à porter) qui changent leur vitrine tous les mois estiment qu'elle leur apporte 20% de leur clientèle. La vitrine constitue un élément de la visibilité et de la notoriété d'un point de vente dans la ville. Dans quelle mesure ?

Fenêtres ouvertes sur le point de vente (windowSchaufenster), liaisons naturelles entre PLV placée à l'intérieur et publicité extérieure, les vitrines devraient regarder de plus près les passants qui les regardent, certains très attentivement, comme en témoigne le vocabulaire : "lèche-vitrines", "window shopping", "Schaufensterbummel". Qui est devant la devanture ? Couverture, répétition ?

Les vitrines sont lisibles à des distances variables, de près par les piétons (détail des produits, revendication des marques, prix), de plus loin par les automobilistes, les passagers des bus et des trams (slogans, promotions, soldes, etc.).
La vitrine doit "afficher" mais doit aussi être transparente ("vitre"), laisser entrevoir l'intérieur du magasin. Subtils arbitrages.


Alors que l'affichage en centre ville est encadré par divers dispositifs législatifs et réglementaires, la valeur publicitaire des vitrines devrait s'accroître et leur place s'affirmer plus nettement dans la stratégie des entreprises.
Les vitrines ne sont pas intrusives, leurs emplacements sont naturels, elles animent et éclairent la ville (voir toutefois le décret à venir sur leur extinction la nuit, dont la publication est prévue pour la fin de l'année 2012, début 2013, pour réduire les dépenses d'énergie). Par nombre de leurs aspects (coût, flexibilité, emplacement), les vitrines se comparent avantageusement au mobilier urbain. De nombreux annonceurs ont à leur disposition des réseaux urbains de vitrines, denses (banques, agences de voyage, services publics, etc.) ; or ces networks qui entre-tissent finement micro-local et national sont sous-utilisés et rarement pris en compte dans la stratégie média, encore moins dans les plans média et l'achat d'espace.

Une vitrine doit retenir l'attention, capter le regard, interpeller le passant, inviter ; selon les jours, afficher les promotions, faire rêver, donner à voir, envie. Les moyens sont multiples : mise en scène, adhésif dépoli ou en impression numérique, etc. Depuis quelque temps, beaucoup de magasins placent des écrans numériques en vitrine, sans trop savoir si la création est adaptée, si elle accroche le regard, si elle s'articule favorablement avec l'intérieur de la boutique, si elle reste lisible en plein soleil. L'avantage escompté de ces écrans est de faire vivre la vitrine, d'y introduire du mouvement.
Pour attirer les passants, les retenir, on teste des dispositifs interactifs (cf. Vitrines interactives), des vitrines audioactives, etc. Tout cela appelle une mesure de l'usure mémorielle de la vitrine, une estimation de son bêta pour optimiser le rythme des renouvellements.

L'avenir média des vitrines passe par l'évaluation de leurs effets, de leur perception assurée par des technologies numériques non intrusives. Cette mesure assurera aux vitrines une place dans la stratégie média et le planning de la communication des enseignes et des points de vente. A terme, l'association de ces données avec celles de la cartographie (cf. Streetview, de Google ; lecture / reconnaissance des éléments de la rue), avec celles du indoor location et les applis des appareils mobiles intégrera la vitrine encore plus profondément dans des dispositifs publicitaires globaux.

Photos prises dans le même quartier d'une ville de banlieue parisienne (juillet - septembre 2009).

mardi 11 août 2009

Publicité numérique dans le métro


DMG (Digital Media Group) est une entreprise spécialisée dans l'installation et la gestion des écrans plasma dans le métro des grandes agglomérations chinoises (Beijing, Shanghai, Chengdu, Hong Kong, Chongqing, etc.). Les écrans sont placés dans les voitures et sur les quais. Près de 5 000 écrans ont été installés jusqu'à présent.

Le dernier en date à être équipé est le métro de Nanjing (ligne 2) avec des écrans de 19 pouces dans les voitures et de 103 pouces sur les quais de correspondance. Des écrans sont également associés aux automates d'achat (Automatic Fare Collection) pour donner aux passagers des infos sur les horaires, la sécurité, les directions, la météo...
DMG inaugurera un nouveau mobilier à Beijing (ligne 4) en septembre 2009, Beijing où le métro compte déjà 2 300 écrans (dont 1700 de 17 pouces dans les voitures,  470 écrans sur les quais de 42 pouces et des grands écrans de 103 pouces). DMG travaille à la mise en place de systèmes interactifs recourant au Bluetooth et au Wi-Fi grâce auxquels les passagers accèderont à toutes les informations souhaitées sur leur téléphone portable. Les possibilités d'innovation ouvertes au marketing sont nombreuses.

DMG réalise également des sortes de soap operas sur mesure, dits "地铁媒体剧", concisément et joliment traduit en anglais par "sub opera". Ces sub operas au format court sont diffusés sur les écrans du métro en Chine et à Singapour. Chaque épisode, qui dure deux minutes, est parrainé ; le premier sub opera, "A Sunny Day" fut parrainé par Starbucks. Un documentaire anniversaire est en cours de réalisation, selon le même format, sur les 60 années de la République chinoise avec des contributions de la population ("我 的 六 十年", "My 60 Years").

Le métro chinois réussit donc à orchestrer, en une innovation média totale exemplaire, recherche technologique, recherche marketing et création de fiction. Succès de communication : toutes les grandes entreprises utilisent ce média, supérieur, pour tous les critères publicitaires, à l'affichage papier. Plus écologique aussi, moins polluant. Supérieur aussi pour ce qui est de l'intérêt des passagers qui bénéficient d'un système efficace et esthétique d'information et de divertissement.

Service public et financement du métro y trouvent leur compte.

samedi 27 décembre 2008

La vie contée en numérique (Gad Elmaleh)


Dans son spectacle publié en DVD ("Papa est en haut", novembre 2008), Gad Elmaleh donne une leçon magistrale de sociologie des médias numériques. 
Observateur malin (et participant), il montre l'entrée des objets numériques dans la vie de tous les jours de tout le monde. Non pas leur arrivée pour quelques uns, dits précurseurs ("early adopters" !), proclamée à l'appel des communiqués de presse mais le moment où l'on ne parle plus de ces objets parce qu'ils vont sans dire, parce qu'ils sont désormais la matière première de la langue quotidienne, des métaphores, des allusions et des références. Le moment où l'on parle ces objets. Quel plus juste indicateur de maturité des technologies que leur degré de banalisation langagière ?
Après Gad Elmaleh, on ne suivra plus son GPS comme avant ("Moi, j'aurais pas fait comme ça ... "). Pas plus que l'on n'abordera Facebook ou les textos comme avant. 
Fabuleux numéro sur les textos et le style de communication qu'ils engagent (les smileys, LOL et autres MDR) ; continuité du SMS, du faire-part de naissance à la mort dont la définition métaphorique est d'être à vie "sur messagerie". Métaphysique qui se nourrit d'imaginaire numérique. Le comédien enchaîne avec un numéro sur Facebook, simulé en face à face. Irrésistible : "Ajoute-moi !", "Tu veux être mon ami ?". 
Ressorts comiques et ressorts sociologiques se conjuguent : il suffit d'imaginer les interactions de la "vraie vie" sur le modèle de Facebook ou des textos, pour faire ressortir la connivence et l'arbitraire consensus qui les soutiennent. Ridicule de cette Préciosité numérique.

Les métaphores selon lesquelles Gad Elmaleh donne à voir nos vies empruntent à Internet, au jeu vidéo, mais surtout au téléphone portable (SMS, forfait et boîte vocale).
L'influence des technologies numériques se trahit dans les innovations sémantiques : "être en Wi-Fi avec" quelqu'un (pour dire la symbiose, la connivence), ne plus avoir de réseau (bafouiller), bugger (penser de façon incohérente) ; être en Bluetooth, c'est être ensemble, proches sans se toucher (cf. le "slow en Bluetooth", où l'on ne se tient pas). Sans compter ce qui tourne autour du forfait ("forfait voyelles" pour qui n'articule pas, "forfait sommeil" pour les SMS de nuit : "Tu dors ?"), etc.
Il y a du Montesquieu dans cette approche des Persans numériques, et des modes d'analyses qui font penser aux travaux d'Erwin Goffman ("theatrical frame", "social interaction", "frame analysis"). Quel travail d'analyse, en acte, que l'on entrevoit, mais trop peu, dans le DVD "bonus" !

La distanciation opère par l'humour (et l'on rit de bon coeur ... de nous-mêmes), elle s'élabore avec la reprise des réparties du public par le comédien, l'insertion de pseudos-apartés de spectateurs, par l'évocation répétée du rituel de la scène, la volonté de vendre la mêche. Tout ceci, dans une tonalité comique, rappelle au spectateur son métier de spectateur : il est au spectacle, embarqué et étranger, et le spectacle le lui montre sans cesse, à la Brecht (Kleines Organon für das Theater, 1948). Enchanté d'être sans cesse désenchanté. Pour mieux comprendre.

Quel talent d'explication, qui énonce pour dénoncer, sans cruauté ; on aimerait pouvoir enseigner comme cela, et à coup d'humour, laisser émerger les concepts. Sérieux !

jeudi 21 août 2008

Ego sum res googlans. Devoir de vacances

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Il n'est sérieuses vacances sans la corvée des devoirs de vacances. Suivant la règle, j'ai proposé à des futur(e)s apprenti(e)s philosophes de décrire, "à la manière de" Descartes, les modalités du penser de leur génération.
Au départ de l'exercice, une phrase de la Troisième des Méditations métaphysiques (1641) : "Je suis une chose qui pense [ego sum res cogitans], c'est à dire qui doute [id est dubitans], qui affirme, qui nie, qui connaît peu de choses, qui en ignore beaucoup, qui aime, qui hait, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent" (d'après l'édition de Florence Khodoss, aux PUF).

Voici un énoncé synthétique de ces nouvelles "méditations cartésiennes" :
"Je suis une chose qui googlise [ego sum res googlans], c'est-a-dire une chose qui smartphone, qui facebook, qui SMS et smyleys, qui achète peu de choses, qui en télécharge beaucoup, qui wii-fit, qui blogue, qui MSN, qui bluetooth, et qui vit in the clouds".

Comment "ça" pense, cette "chose qui pense" ? Qui pense, les doigts sur des claviers, comme le joueur de luth a sa mémoire en ses mains, observait Descartes, justement. Un ensemble de réflexes a été acquis (copier, coller, zipper, chercher, partager, envoyer, glisser, pincer, cliquer, télécharger, synchroniser, noter, etc. Cf. Doc. 1, infra), actes de pensée auxquels correspondent des états de l'ordinateur ("states", Alan Turing), du téléphone, de la console... que les utilisateurs organisent en algorithmes de vie quotidienne, des habitudes. "Nos sens sont autant de touches", résumait René Crevel (1932). Notion à façonner, à mettre en chantier.
Toute pensée de ce type, instrumentée, configure par les instruments le penser et son expression. Comme la machine à écrire changea le style de Nietzsche (cf. les analyses de Friedrich Kittler), comme l'oral détermina le style de Socrate ou de Confucius (ce qu'il en reste, une fois passés à la moulinette de l'écrit...). Nietzsche observa que la machine à écrire contribuait / travaillait à ses pensées ("Unser Schreibzeug arbeitet mit an unserem Gedanken", 1882).
Dans le Faust de Goethe, Mephistopheles, expert en lucidité, pour décrire la fabrique des pensées ("Gedankenfabrik") évoque le tissage (weben, tisser ! parent du mot Web), et tout ce qui du tissage est déclenché par un seul geste : fils invisibles, navettes... Descartes, encore, soulignait le rôle des "longues chaînes de raisons, toutes simples et faciles, dont les géomètres ont coutume de se servir, pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations" (Discours de la méthode). Le simple pour aller au complexe.

Cette fabrication de la pensée par les outils numériques, "simples et faciles", devrait faire l'objet d'une observation ethnographique : décrire la forme d'un acte de pensée sur iTunes, Facebook ou Snapchat, lors d'une recherche sur Google, de l'envoi d'un texto, d'un tweet, etc. Qu'en savons-nous ?
Au moins ceci, que cette "fabrique de pensée" rompt avec celle des médias analogiques, sans potentialité interactive immédiate (hors télécommande) ; s'en suivent, pour les annonceurs, toutes sortes d'hypothèses quant à l'"engagement" de l'internaute et du téléspectateur.
On notera enfin "la disette de mots" (Diderot) pour énoncer ce qui se fait avec ces nouveaux outils de pensée, d'où l'importante création lexicale, recourant à l'anglais, ou au latin ! Il faut accueillir plus vite les mots nouveaux pour dire aisément la fabrique de pensers numériques.

Pour illustrer, et appliquer, voici deux documents musicaux sur la culture et la technique.
Document 1 : Daft Punk, "Technologic"
Document 2 : Christophe Willem, "Safe text"

Références
Friedrich Kittler, Grammophon, Film, Typwriter, Berlin, 1986, Brinkmann & Bose, 430 p. , Bibliogr.
D'Alexandrie au RPA : que peut-on apprendre des lieux de savoir ?
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