Les hiéroglyphes, une autre anthropologie
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Christophe Barbotin, *Le monde des hiéroglyphes. Une approche de la pensée
des anciens Egyptiens*, Paris, PUF, 2025, Repères chronologiques,
Bibliograph...
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samedi 1 octobre 2016
Facebook : un engagement à auditer ?
Voilà que l'on apprend que Facebook se serait trompé dans le calcul de la durée moyenne de vision des messages vidéo que le réseau diffuse. Au lieu de mettre au dénominateur l'audience cumulée totale, Facebook a mis l'ensemble des personnes regardant la vidéo pendant au moins 3 secondes. Le dénominateur utilisé est de beaucoup inférieur à ce qui est mis en avant par la régie, donc la durée moyenne s'en trouve fortement inflatée (de 60 à 80% selon Publicis, cf. infra). Cette donnée est considérée comme un possible indicateur de la déjà confuse notion d'engagement. Facebook s'excuse, rectifie et explique l'erreur de calcul ; si elle est sans effet sur la facturation, elle affecte sans doute l'allocation des budgets et les préférences d'investissement liées à des KPI recourant à cette donnée essentielle.
Il s'agit d'une erreur classique de stagiaire débutant en TV. C'est confondre DEI (Durée d'Ecoute par Individu) et DEA (Durée d'Ecoute par Auditeur).
Une erreur de calcul est banale et courante quand sont manipulées tant de données ; ce qui est grave c'est que de telles données et leurs formules de calcul ne soient pas auditées et vérifiées avant d'être confiées au marché, comme sont auditées en France les études de référence du marché publicitaire (Médiamétrie, ACPM, etc.) par le CESP.
A propos de cette erreur, Publicis déclare au Wall Street Journal : "This once again illuminates the absolute need to have 3rd party tagging and verification on Facebook’s platform. Two years of reporting inflated performance numbers is unacceptable".
Cela vaut pour de nombreuses données mobilisées chaque jour par le marché des médias et de la publicité.
Quelques jours plus tard, le ton monte : l'association nationale des annonceurs américains (ANA, Association of National Advertisers) demande un audit et une accréditation par le MRC : "While the ANA recognizes mistakes do happen, we also recognize that Facebook has not yet achieved the level of measurement transparency that marketers need and require." Le chiffre d'affaires publicitaire de Facebook avec les annonceurs américains étant de 6 milliards de USD, les annonceurs attendent de Facebook et d'autres supports publicitaires semblables (YouTube, Snapchat, Twitter ?) qu'ils suivent désormais la norme mise en place pour les médias traditionnels en termes de mesure d'audience et de visibilité avec le MRC (et pas seulement Moat, Nielsen ou comScore, qui sont des fournisseurs).
N.B. Le débat sur la mesure la durée de consommation de la vidéo est d'autant plus sensible que certains médias vendent leur espace publicitaire à la durée (CPH). Cf. The Guardian, The Economist, The Financial Times).
jeudi 8 septembre 2016
Il n'est d'audience que mesurable
La mesure fait l'audience : il n'est d'audience que mesurée ; c'est la mesure qui construit l'audience des médias, jouant ainsi un rôle primordial sur le marché des médias et de la publicité.
La mesure fonctionne de facto comme un agrégateur. Loin d'être pure observation, elle est construction technique, statistique ; elle a ses outils : audimètre, questionnaire, taggage, cookies, PPM, panel, reconnaissance faciale, etc. Consensuelle et certifiée (CESP, MRC), la mesure est fondatrice du contrat commercial liant acheteurs et vendeurs d'audience. Une audience non mesurée s'avère une contradiction dans les termes.
Un média dès lors qu'il est numérisé n'en finit pas de multiplier et étendre sans cesse le nombre de ses supports de distribution et de réception en autant d'occasions de lire, entendre, voir... Seule la mesure comme Total Audience Measurement peut accomplir la synthèse de ces audiences dispersées, corriger des duplications, seule elle est en mesure de réaliser les agrégats "audience de la radio", "audience de la presse", etc.
Omnichannel, l'audience est désormais "une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part". Il ne saurait y avoir de définition définitive de l'audience ; par construction, l'audience est non finie : la mesure n'en finit pas, au gré des changements technologiques, de créer et déplacer des audiences (TV Everywhere, par exemple). Or, pour travailler, il faut arbitrairement arrêter les limites de l'audience, et, c'est le mesurable qui établit sa limite opérationnelle puisque seule l'audience mesurable peut être commercialisée. Quelle serait l'audience, provisoirement, non mesurable ? Peut-être celle, indiscernable, qui est trop atomisée (cf. Micro-moments, etc...), celle des applis mobiles ou celle qui n'est pas identifiable, pas attribuable (par exemple, les citations anonymisées de la presse par des journalistes de radio ou de télévision, proches du plagiat). Droit voisin ?
Les restrictions mises en place à une délimitation de l'audience mesurable se retournent bientôt contre les médias. Voici quelques exemples de définitions restrictives, arbitraires, qui ont pu faire obstacle au développement des médias :
- audience de la télévision réduite au foyer TV, à la réception en direct ; cette définition, aujourd'hui bousculée, a fait manquer aux régies l'immense audience hors du foyer, par exemple, ou encore l'audience différée : il fallut des années pour inclure le différé dans la mesure des audiences (C3 et C7 ratings aux Etats-Unis). La mesure a finalement été débordée par les pratiques généralisées de différé et de binge viewing, de consommations poursuivies d'un appareil à un autre (resume...).
- audience de la presse réduite à la période de référence ; dernière semaine pour les hebdomadaires, dernier bimestre pour les bimestriels, veille pour les quotidiens, exclusion des semestriels, toutes ces définitions ont tiré vers le bas les audiences de la presse, les ont appauvries quantitativement et qualitativement. L'espérance de vie d'un titre est supérieure à sa périodicité ; pour les lecteurs, un titre ne chasse pas l'autre. La lecture est seulement différée (archives). Certains titres ne devraient-ils pas vendre, comme l'affichage, de la publicité longue durée ? Enfin, quid des reprises en main ? Tout se passe comme s'il y avait une volonté de sous-estimer la puissance réelle (i.e. somme des GRP) de la presse...
Nouvelle évolution des territoires de l'audience, voici les réseaux sociaux devenus vecteurs de news, textes et vidéo. Nouvelles formes d'agrégation ou de captation de l'audience des médias ? Le modèle économique-même des réseaux sociaux les pousse à s'emparer de l'audience des médias, presse et télévision d'abord (cf. le document d'entrée en bourse de Facebook en 2012) : ils n'augmentent l'audience d'un média que parce qu'ils la détournent d'abord. Sorte de prestidigitation ! A qui attribuer cette audience ? Dans quelle mesure en rendre compte, audience cumulée ou durée de contact ?
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vendredi 30 mai 2014
Programmatic ad buying for all video advertising markets
What is programmatic ad buying ?
Instead of manual insertion orders, mails, RFPs, face-to-face human negotiations and lots of discussion, programmatic is mostly a world of data and automation, auctions, rules and market places. With traditional advertising, humans talk to humans (buyers to sales people) ; with programmatic advertising, machines talk to machines.
It all started with media buying for the Web (display ads). Programmatic takes over because it lowers transaction costs (information, bargaining, policing): less middle players are involved (but with new skills), meaning less friction, fewer mistakes, less waste. Only data-driven marketing can shorten the sales process, improve targeting efficiency and personalize ads (according to context, behavior, etc.). Programmatic ad buying will represent 42% of display ad buying in 2014 in the U.S.A. (source : Magna Global, September 2014).
What the Web started will soon affect TV planning and buying as well as Digital Out Of Home (DOOH). For the time being, the most current and well-known form of programmatic is Real Time Bidding (RTB), but there is also data-driven creative, real-time analytics (with GRPs), real time optimization, digital in-stream video ads, deals (Twixt, AppNexus)...
Programmatic for TV
In the USA, many TV networks are considering programmatic buying. ABC (national network owned by Disney) along with ABC Family will launch a trial this summer with FreeWheel, a company specialized in the monetization of video. FreeWheel was bought in March 2014 by Comcast. FreeWheel was originally started by ABC (through Steamboat Ventures, affiliate of Disney), DirecTV and TBS.
The trial will use FourFronts Programmatic, a software solution to connect SSP (ad sellers, supply) and DSP (ad buyers, demand). FreeWheel will provide inventory management and adserving. No linear inventory will be included, yet.
TV will slowly go programmatic, starting with cable or satellite channels, local stations or VOD before finally reaching the prime time upfront market (programmatic guaranteed). Cox Cable will use Clypd to sell commercials the programmatic way.
Note that in order to align with digital video, TV must first take viewability into account (selling only viewable impressions).
What needs to be tested first is the impact of automation on advertising value: even if the TV inventory is limited, TV networks fear a decline of advertising price as seen with Web programmatic.
Programmatic for Digital Out Of Home (DOOH) / Digital place-based media
To go programmatic, DOOH needs measurement techniques able to produce data to drive targeting. Data must include demos and geolocation (indoor positioning for subway or rail stations, malls or supermarkets) as well as "real world" context (aisles in store, etc.) to deliver relevant ads. In September, PumpTV (Australia) started automatically trading advertising (RTB) using a platform powered by Videology.
In-store analytics come with smartphones and sensors (iBeacon, Estimote, OnyxBeacon, nomi, IndoorAtlas, etc.). Note that Apple iOS 8 keeps Wi-Fi from identifying iPhones (MAC address randomization).
There is also face recognition: with Eikeo or Quividi, as well as with NEC FieldAnalyst or with myAudience, advertisers can describe and target audiences according to gender, age group.
Many companies are already implementing programmatic in DOOH: Xaxis Places, Vistar Media, SN: Xchange (Kinetic), PlaceIQ, Vukunet, etc.
But, first, OOH needs accredited measurements (MRC, CESP) and reassuring privacy enforcement.
All video media are equal under programmatic
With data, all video media will embrace programmatic work flow. Digital video ad convergence means video ad campaigns (and GRPs) across all viewing platforms and devices.
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Exemple : sociomantic (racheté par Tesco). |
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samedi 27 avril 2013
Une année de télévision en France (2012)
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Guide des chaînes numériques, mars 2013,. Edité par le CSA, le CNC, la DGMIC, l'ACCeS et le SNPTV. Edition numérique (pdf). Le chapitre 8 regroupe les principaux textes de l'activité législative et réglementaire de l'année 2012.
Ce guide annuel en est à sa 11ème édition. Outil documentaire de référence, commode en version pdf, il constitue aussi une occasion, en le parcourant, de dégager, par delà toutes les données désarticulées, les grandes tendances de notre marché télévisuel.
Guide des chaînes numériques, mars 2013,. Edité par le CSA, le CNC, la DGMIC, l'ACCeS et le SNPTV. Edition numérique (pdf). Le chapitre 8 regroupe les principaux textes de l'activité législative et réglementaire de l'année 2012.
Ce guide annuel en est à sa 11ème édition. Outil documentaire de référence, commode en version pdf, il constitue aussi une occasion, en le parcourant, de dégager, par delà toutes les données désarticulées, les grandes tendances de notre marché télévisuel.
- La télévision consommée, telle que la mesure Médiamétrie, croît, se rapprochant de 4 heures (DEI) ; donc les téléspectateurs consomment bien plus de 4 heures par jour (DEA). Multiscreentasking ? Où se situe la limite ?
- Les plus faibles consommateurs de télévision sont les enfants (2h15) tandis que les personnes de plus de 50 ans (drôle de cible) dépassent 5h. Le temps disponible serait donc la variable la plus explicative des écarts de consommation : la télévision bouche les trous de l'emploi du temps. La télévision comme activité des inactifs ?
- La télévision numérique terrestre (TNT) qui fut tellement dénoncée à ses débuts, triomphe (comparer avec la situation américaine). Combien parmi ses usagers de "cord-never" et de "cord-cutter", qui ne s'abonneront jamais ou qui se sont déjà désabonnés ?
- En plus de la redevance, 13,6 millions de foyers s'abonnent à un opérateur pour recevoir la télévision. Quelle est l'audience des chaînes que l'on ne reçoit qu'en payant ? Faible, très faible. De quoi vivent-elles ? Certainement pas de la publicité. Des miracles de la vente au forfait (bouquet) ?
- La distribution par ADSL gagne du terrain ; le satellite sans abonnement rattrape le satellite avec abonnement. Quelles chaînes, quelle programmation en profitent ? L'échec du câble est flagant.
- Quelle part de la consommation de télévision ignorons-nous ? Combien de chaînes ne sont pas mesurées ? Quelle est la part de la consommation hors foyer, hors du téléviseur ?
- Chapitre bien venu (pourquoi en annexes ?) sur la vidéo à la demande (VàD). Ces données méritent d'être intégrées dans le bilan télévisuel global.
- Qui finance la télévision française ? Après les impôts (l'Etat), viennent les industries alimentaires, le secteur hygiène-beauté puis l'automobile, la grande distribution, les banques et les télécoms. L'ensemble représente 60% du financement, hors Etat.
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Guide des chaînes numériques, p. 85. Attention : investissements BRUTS. |
Beaucoup de statistiques dans ce guide, mais les catégories descriptives sont complexes voire sibyllines. renvoyant à des pratiques administratives, de finance publique spécialisée, à des outils de suivis budgétaires ("production audiovisuelle aidée", etc.). Pour faciliter la lecture, les catégories devraient être illustrées des émissions qui s'y trouvent. Quant au cinéma, la complexité des segmentation mises en oeuvre interdit aux non spécialistes de conclure (l'illustration à l'aide de titres de films serait bienvenue).
L'approche diachronique, que permettent 11 années d'analyse (exemple : p. 77), est trop rare.
Dommage que ne figurent pas dans les documents les audits effectués par le CESP des mesures d'audience de la télévision.
Les sujets télévisuels qui fâchent se sont pas évoqués par ce "guide". Par exemple, voici des questions qui pourraient figurer dans un bilan des événements de l'année (au même titre que l'actualité législative traitée dans le chapitre 8. Où en est l'émirat du Qatar dans la télévision française ? Quelle place pour la publicité dans le secteur public de télévision (publicité télévision et publicité Web) ? Quel modèle économique et éthique pour la télévision et le sport ? La télévision publique doit-elle financer avec l'argent public un Tour de France cycliste qui souvent célèbre des "sportifs" dopés ? Quid de l'exception française (accord avec Discovery Communications Inc. sur les chaînes documentaires) ?
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dimanche 31 mars 2013
La presse, média trop modeste
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La diffusion de la presse grand public est en baisse (OJD, DFP), dit-on ; son audience mesurée est en légère hausse. Pourquoi ? Par-delà l'évolution des pratiques d'information (que l'on ne sait guère observer ni, a fortiori, analyser), on peut évoquer deux causes certaines.
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La diffusion de la presse grand public est en baisse (OJD, DFP), dit-on ; son audience mesurée est en légère hausse. Pourquoi ? Par-delà l'évolution des pratiques d'information (que l'on ne sait guère observer ni, a fortiori, analyser), on peut évoquer deux causes certaines.
- La détérioration de la distribution des titres payants (grêves répétées, fermetures de points de vente de proximité, etc.) qui affecte la diffusion payée en France.
- L'amélioration sensible de la mesure de l'audience. Cette mesure a été indiscutablement étendue et approfondie avec l'étude ONE mise en place par Audipresse (Cf. Audipresse, Cumul janvier- décembre 2012, ainsi que l'audit du CESP).
Pour autant, la presse mesurée ne donne pas une image complète de la pénétration de la presse dans la vie des Français.
- L'étude ONE mesure les principaux supports de publicité des principales régies publicitaires grand public, qui la financent. Le nombre de titres étudiés (646), impressionnant, est encore limité pour des raisons techniques et budgétaires, entre autres.
- Par construction, la longue traîne des titres papier (qui se comptent en milliers) est largement sous-estimée par les études de l'audience, qui omettent, entre autres, selon les cas :
- la majorité des titres datant de peu, souvent éphémères certes, mais importants pendant cette durée ; ils traduisent le dynamisme de la presse, son côté constamment innovant, "start-up"
- les très nombreux hors-série
- la presse gratuite des divers types de collectivités locales
- la presse professionnelle
- la presse des enfants (moins de 15 ans)
- Avec l'avénement de "l'ère du multireading", selon l'expression d'Audipresse, les occasions de lire sont fatalement sous-estimées alors que se multiplient rapidement les lieux de lecture, les supports de lecture, les modes de lecture.
- Enfin, comment les études peuvent-elles tenir compte de la place primordiale de la presse dans la fabrication globale de l'information ? La presse qui alimente - gracieusement - tant de sites Web mais aussi de radios, de télé, de réseaux sociaux... Présences émiettées, rebelles au comptage déclaratif et au droit d'auteur...
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jeudi 19 avril 2012
Premium media publicitaire ?
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L'IAB (Internet Advertising Bureau) a discuté aux Etats-Unis du premium media à propos de la vidéo : "So What's Premium Inventory Anyway?". Sans augurer des réponses qui ont été apportées, qu'est-ce que c'est, un contenu "premium" (ou, ce qui revient au même, une audience premium) ?
D'où vient ce mot anglais ? Du latin : emere, signifie "acheter" ; prae, signifie "avant"). Premium, c'est "le meilleur" que l'on puisse acheter (superior in quality).
Comment acheter le meilleur emplacement, le meilleur contact publicitaire ?
Depuis longtemps, on connaît les critères de qualité de tout achat média à fin publicitaire : prix, affinité, vitesse de cumulation, couverture utile, probabilité de transformation... critères que l'on combine (optimisation). Donc, par construction, il ne peut exister de premium en-soi, universel, repérable a priori. Les qualités d'un média ne sont pas intrinsèques (comprises au dedans, intérieurement). Le premium dépend du produit et de la stratégie déclarée de l'annonceur, ainsi que des disponibilités média à un moment donné (inventaire), toutes propriétés extrinsèques, extérieures au média. Le premium pour les uns peut être le pire pour les autres. Une définition a priori du premium pourrait s'apparenter à une manoeuvre défensive de certains médias dominants, à une barrière à l'entrée des plus petits, ceux de la longue traîne.
Dès lors, que reste-t-il pour distinguer a priori les qualités d'un média et les hiérarchiser ?
En dernière instance, pour un annonceur, ce qui compte, c'est la qualité de son acheteur média, donc de ses outils et des talents à sa disposition, et de la qualité du brief.
Pour finir comme on a commencé, par du latin, rappelons la maxime de droit "Caveat emptor" qui énonce que c'est à l'acheteur de faire attention (Buyer Beware) ; l'acheteur est seul responsable de la qualité de son achat. Par conséquent, il n'est qu'une définition opérationnelle possible du premium : c'est ce qu'achète, à un instant donné, un bon acheteur pour un annonceur donné. Tout premium résulte de la construction adéquate d'un achat. C'est l'adéquation de l'achat aux objectifs de l'annonceur qui constitue le premium et non un quelconque premium qui qualifierait a priori l'achat.
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L'IAB (Internet Advertising Bureau) a discuté aux Etats-Unis du premium media à propos de la vidéo : "So What's Premium Inventory Anyway?". Sans augurer des réponses qui ont été apportées, qu'est-ce que c'est, un contenu "premium" (ou, ce qui revient au même, une audience premium) ?
D'où vient ce mot anglais ? Du latin : emere, signifie "acheter" ; prae, signifie "avant"). Premium, c'est "le meilleur" que l'on puisse acheter (superior in quality).
Comment acheter le meilleur emplacement, le meilleur contact publicitaire ?
Depuis longtemps, on connaît les critères de qualité de tout achat média à fin publicitaire : prix, affinité, vitesse de cumulation, couverture utile, probabilité de transformation... critères que l'on combine (optimisation). Donc, par construction, il ne peut exister de premium en-soi, universel, repérable a priori. Les qualités d'un média ne sont pas intrinsèques (comprises au dedans, intérieurement). Le premium dépend du produit et de la stratégie déclarée de l'annonceur, ainsi que des disponibilités média à un moment donné (inventaire), toutes propriétés extrinsèques, extérieures au média. Le premium pour les uns peut être le pire pour les autres. Une définition a priori du premium pourrait s'apparenter à une manoeuvre défensive de certains médias dominants, à une barrière à l'entrée des plus petits, ceux de la longue traîne.
Dès lors, que reste-t-il pour distinguer a priori les qualités d'un média et les hiérarchiser ?
- La sécurité de l'investissement pour la marque : la qualité de la mesure (audience, engagement metrics, etc.), son audit, sa vérifiabilité, (c.f. attribution)
- La sécurité du contexte (brand safety, brand safe environment) dont la définition peut d'ailleurs varier, elle aussi, selon les annonceurs.
En dernière instance, pour un annonceur, ce qui compte, c'est la qualité de son acheteur média, donc de ses outils et des talents à sa disposition, et de la qualité du brief.
Pour finir comme on a commencé, par du latin, rappelons la maxime de droit "Caveat emptor" qui énonce que c'est à l'acheteur de faire attention (Buyer Beware) ; l'acheteur est seul responsable de la qualité de son achat. Par conséquent, il n'est qu'une définition opérationnelle possible du premium : c'est ce qu'achète, à un instant donné, un bon acheteur pour un annonceur donné. Tout premium résulte de la construction adéquate d'un achat. C'est l'adéquation de l'achat aux objectifs de l'annonceur qui constitue le premium et non un quelconque premium qui qualifierait a priori l'achat.
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jeudi 22 mars 2012
Chomp, moteur de recherche des applis
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En février, Apple a acquis Chomp, un moteur de recherche pour applications. iOS et android comptent plus d'un million d'applis, par conséquent, un moteur de recherche est devenu indispensable pour que l'utilisateur s'y retrouve dans l'offre. Chomp recherchait pour l'iPhone parmi plus de 583 000 applis dans la boutique iTunes américaine et un peu moins de 500 000 applis android (depuis la fin avril, l'accès à android est fermé par Apple). L'univers des applis s'accroît de plus de 2 000 par an. Avec Apple, les applis de l'App Store deviennent multiplateforme et sont gérées dans iCloud ; elles font l'objet de fréquentes mises à jour et de recommandations (Genius).
Mise à jour : 3 octobre 2012
En octobre 2012, Apple ferme Chomp en application d'une règle de l'Apple Store qui interdit à une appli de renvoyer à d'autres applis (promotion, vente).
Pour chercher des applications, rien de mieux apparemment qu'une application gratuite. Avec chomp, la recherche s'effectuait de manière mixte, soit par un mot (lexicale), soit par catégorie (une vingtaine), soit par genre (ainsi, peut-on, par exemple, rechercher parmi 1 826 applis catégorisées comme "soccer" (football) et seulement 739 consacrées au chocolat, 11 705 au social networking... La recherche d'une appli peut être filtrée selon le prix, selon qu'il s'agit d'un jeu ou non, selon la date de publication (cf. copies d'écran)...
A disposition des développeurs, Chomp proposait un outil promotionnel (Chomp Search Ads) recourant à des mots clés pour améliorer la visibilité de l'appli auprès du grand public, etc. Le site permettait également aux développeurs de faciliter le référencement de leurs applis (mots clés, etc.). Avec chomp, le marketing (analyse de la concurrence) et le SEO (Search Engine Optimization) faisaient leur entrée dans le domaine des applis et l'App Store Optimization (cf. sur le même sujet, AppCod.es).

S'agissait-il d'une application" comme les autres" ou faut-il y voir une incursion de Apple dans le domaine de Google et de Bing ? Les applis définissent, comme les réseaux sociaux, des sous-ensembles du domaine global de la recherche. Actuellement, la recherche d'applis, leur découverte, s'effectue à l'aide d'un moteur de recherche généraliste (Bing, Google, etc.).
Chomp disposait, à ce stade, de fonctionnalités limitées. Mais l'entreprise était encore toute jeune, deux ans. On pouvait imaginer qu'en intégrant Apple, Chomp améliore et enrichisse ses fonctionnalités, notamment en recourant à des fonctions sémantiques de recherche, à des catégorisation plus populaires (folksonomie) et en stimulant les interaction des utilisateurs (crowd sourcing). Quid du marché des données collectées dans le cadre des applis ? Rappelons qu'en France, selon AT Internet / Webtrends, Apple compterait plus de 4 visites sur 5 (enquête d'octobre 2011).
Alors qu'elles étendent leur domaine avec la conquête des ordinateurs, des réseaux sociaux, des tablettes et de la télévision connectée, les applis sont de plus en plus importantes et nombreuses dans l'univers numérique. Il semble que l'audience française du Web baisse en France, tansi que celle des applis augmente (Enquête AT Internet : web Trends, avril 2012). Est-ce l'amorce d'une balkanisation de l'univers numérique et donc de la recherche ? Cette tendance est à suivre sur la longue durée ; il nous manque une description plus précise de la méthodologie de l'enquête (constitution de l'échantillon de sites et applis pris en compte, marge d'erreur) avant de conclure. Ni prévention, ni précipitation.
En février, Apple a acquis Chomp, un moteur de recherche pour applications. iOS et android comptent plus d'un million d'applis, par conséquent, un moteur de recherche est devenu indispensable pour que l'utilisateur s'y retrouve dans l'offre. Chomp recherchait pour l'iPhone parmi plus de 583 000 applis dans la boutique iTunes américaine et un peu moins de 500 000 applis android (depuis la fin avril, l'accès à android est fermé par Apple). L'univers des applis s'accroît de plus de 2 000 par an. Avec Apple, les applis de l'App Store deviennent multiplateforme et sont gérées dans iCloud ; elles font l'objet de fréquentes mises à jour et de recommandations (Genius).
Mise à jour : 3 octobre 2012
En octobre 2012, Apple ferme Chomp en application d'une règle de l'Apple Store qui interdit à une appli de renvoyer à d'autres applis (promotion, vente).
Pour chercher des applications, rien de mieux apparemment qu'une application gratuite. Avec chomp, la recherche s'effectuait de manière mixte, soit par un mot (lexicale), soit par catégorie (une vingtaine), soit par genre (ainsi, peut-on, par exemple, rechercher parmi 1 826 applis catégorisées comme "soccer" (football) et seulement 739 consacrées au chocolat, 11 705 au social networking... La recherche d'une appli peut être filtrée selon le prix, selon qu'il s'agit d'un jeu ou non, selon la date de publication (cf. copies d'écran)...
A disposition des développeurs, Chomp proposait un outil promotionnel (Chomp Search Ads) recourant à des mots clés pour améliorer la visibilité de l'appli auprès du grand public, etc. Le site permettait également aux développeurs de faciliter le référencement de leurs applis (mots clés, etc.). Avec chomp, le marketing (analyse de la concurrence) et le SEO (Search Engine Optimization) faisaient leur entrée dans le domaine des applis et l'App Store Optimization (cf. sur le même sujet, AppCod.es).
Chomp disposait, à ce stade, de fonctionnalités limitées. Mais l'entreprise était encore toute jeune, deux ans. On pouvait imaginer qu'en intégrant Apple, Chomp améliore et enrichisse ses fonctionnalités, notamment en recourant à des fonctions sémantiques de recherche, à des catégorisation plus populaires (folksonomie) et en stimulant les interaction des utilisateurs (crowd sourcing). Quid du marché des données collectées dans le cadre des applis ? Rappelons qu'en France, selon AT Internet / Webtrends, Apple compterait plus de 4 visites sur 5 (enquête d'octobre 2011).
Alors qu'elles étendent leur domaine avec la conquête des ordinateurs, des réseaux sociaux, des tablettes et de la télévision connectée, les applis sont de plus en plus importantes et nombreuses dans l'univers numérique. Il semble que l'audience française du Web baisse en France, tansi que celle des applis augmente (Enquête AT Internet : web Trends, avril 2012). Est-ce l'amorce d'une balkanisation de l'univers numérique et donc de la recherche ? Cette tendance est à suivre sur la longue durée ; il nous manque une description plus précise de la méthodologie de l'enquête (constitution de l'échantillon de sites et applis pris en compte, marge d'erreur) avant de conclure. Ni prévention, ni précipitation.
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samedi 27 août 2011
Selon Comscore, selon DoubleClik : la société du spectacle statistique
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C'est l'histoire bien connue du nombre de participants à une manifestation : 2n selon les organisateurs, n selon la police. Version adaptée aux Web analytics, en plus énorme.
Il s'agit des pages vues attribuées à Facebook en juin 2011 :
C'est l'histoire bien connue du nombre de participants à une manifestation : 2n selon les organisateurs, n selon la police. Version adaptée aux Web analytics, en plus énorme.
Il s'agit des pages vues attribuées à Facebook en juin 2011 :
- 1 000 milliards selon DoubleClick AdPlanner de Google qui utilise essentiellement un outil de mesure sur site (Google Analytics).
- 467 milliards selon ComScore qui recourt à un panel mondial d'internautes.
Bien sûr, on sait imaginer des explications à l'écart publié, plus de 500 milliards ! Bien sûr, nous saurions vous et moi spéculer : sur les méthodologies, les artefacts, la représentativité, le site centric et le user centric, les cookies... Nous saurions aussi discuter la notion d'internaute, disputer du nombre de pages vues par visiteur, et même, sur tout cela, faire une présentation clients voire donner un cours. Là n'est pas le problème.
Quel est le principal effet d'un tel débat, d'un tel déballage donné en spectacle à la une, comme un "événement" people ? Il compromet, auprès du grand public des annonceurs, la crédibilité des comptages Web. Ni la presse ni la télévision, ni l'affichage, ni la radio, aucune interprofession média ne s'est jamais permise de tels écarts. Des débats méthodologiques, certes, il n'en manque pas, et il sont nécessaires à la santé du média. Un tel différend, de telles différences, non. Ils sont strictement impensables et ne relèvent pas, à ce stade, du débat technique. Le Web doit faire le ménage dans ses statistiques au lieu de participer à la société du spectacle statistique. Un outillage de mesures média pour un marché publicitaire doit construire un consensus et la confiance des investisseurs.
Quel audit - interprofessionnel - va départager ces mesures qui concernent tous les pays ?
Quel audit - interprofessionnel - va départager ces mesures qui concernent tous les pays ?
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jeudi 11 août 2011
Kindle Singles : Amazon éditeur
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Mise à jour 15 novembre 2011
Amazon a déclaré vendre plus de livres numériques que de livres en papier. Difficile à croire. Communiqué de presse repris, paresseusement, photo comprise, par les médias, y compris ceux qui prétendent le plus au sérieux professionnel. Exemples, dans la presse économique italienne et américaine : Il Sole 24 Hore, The Wall Street Journal, etc.
Evidemment, plus que d'autres, je n'ai pas les moyens de vérifier ces données. Il faudrait disposer d'audits interprofessionnels, comme en fait effectuer une grande partie de la presse, rare exemple, dont elle ne se vante pas assez (allez donc chercher des données fiables concernant les divers abonnements en télévision, les membres des réseaux sociaux, les équipements divers, etc.). Bien sûr, un panel distributeur, du type GfK ou IPSOS, ne peut remplir ce rôle pour la distribution de produits numériques sur le Web. Faute d'audit, la statistique publiée par Amazon est sans valeur autre que d'être le symptôme de préoccupations de l'entreprise qui les fait circuler, gratuitement - avec la complicité de nombreux médias, dont cela n'arrange pas l'image. Quelles préoccupations ? L'avis d'analystes financiers, l'image de la marque, la concurrence...
Les données propagées par le service de presse d'Amazon portent sur le nombre de livres vendus et non sur le chiffre d'affaires. Que dit le nombre de livres ?
Lancés en janvier 2011, les Kindle Singles sont définis comme des oeuvres brèves, un peu plus longues qu'un article de magazine (long-form journalism), un peu plus courtes que des petits livres. Beaucoup des essais publiés actuellement dans la collection semblent écrits par des journalistes ou apparentés. Le genre, difficile à délimiter, inclut des essais, des mémoires, des reportages, des nouvelles. Définition liminaire : "Compelling Ideas Expressed at Their Natural Length". Le genre est dit "naturel" alors que, comme tous les genres littéraires, il est construit (longueur, forme, sujet), objectivé par le cahier des charges et le contrat d'édition (digital self-publication and distribution program). Notons qu'il s'agit d'un format court, comme le Web semble les favoriser dans d'autres domaines (vidéo) ; ceci abaisse la barrière à l'entrée dans le "livre".
Nous retiendrons surtout que
N.B.
Sur le format dit "long-form journalism" voir :http://longform.org
Sur l'édition numérique de tels ouvrages : The Atavist, plateforme de publication d'ouvrages du genre "original nonfiction storytelling", qui sont repris en Kindle Singles.
Voir aussi, par exemple : la collection One Shot de StoryLabEdition ("shots littéraires de 30 à 40 minutes de lecture" pour 0,99€)
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Mise à jour 15 novembre 2011
Amazon a déclaré vendre plus de livres numériques que de livres en papier. Difficile à croire. Communiqué de presse repris, paresseusement, photo comprise, par les médias, y compris ceux qui prétendent le plus au sérieux professionnel. Exemples, dans la presse économique italienne et américaine : Il Sole 24 Hore, The Wall Street Journal, etc.
Evidemment, plus que d'autres, je n'ai pas les moyens de vérifier ces données. Il faudrait disposer d'audits interprofessionnels, comme en fait effectuer une grande partie de la presse, rare exemple, dont elle ne se vante pas assez (allez donc chercher des données fiables concernant les divers abonnements en télévision, les membres des réseaux sociaux, les équipements divers, etc.). Bien sûr, un panel distributeur, du type GfK ou IPSOS, ne peut remplir ce rôle pour la distribution de produits numériques sur le Web. Faute d'audit, la statistique publiée par Amazon est sans valeur autre que d'être le symptôme de préoccupations de l'entreprise qui les fait circuler, gratuitement - avec la complicité de nombreux médias, dont cela n'arrange pas l'image. Quelles préoccupations ? L'avis d'analystes financiers, l'image de la marque, la concurrence...
Les données propagées par le service de presse d'Amazon portent sur le nombre de livres vendus et non sur le chiffre d'affaires. Que dit le nombre de livres ?
- Notons d'abord que, Amazon, comme d'autres distributeurs numériques, donne ou vend à très bas prix nombre d'ouvrages classiques en version numérique Kindle (que l'on peut lire sur plusieurs plateformes, iPad, android, iPhone, Mac, PC, etc.). Initiative louable qui augmente le nombre d'exemplaires distribués et peut s'apparenter, comptablement, à un investissement promotionnel.
- Comment sont pris en compte les livres prêtés (Kindle Book Lending program) ou les ouvrages de promotion (exemplaires de passe) ?
- Enfin, et surtout, parmi les livres vendus par Amazon, en exclusivité, il faut désormais compter les Kindle Singles.
Lancés en janvier 2011, les Kindle Singles sont définis comme des oeuvres brèves, un peu plus longues qu'un article de magazine (long-form journalism), un peu plus courtes que des petits livres. Beaucoup des essais publiés actuellement dans la collection semblent écrits par des journalistes ou apparentés. Le genre, difficile à délimiter, inclut des essais, des mémoires, des reportages, des nouvelles. Définition liminaire : "Compelling Ideas Expressed at Their Natural Length". Le genre est dit "naturel" alors que, comme tous les genres littéraires, il est construit (longueur, forme, sujet), objectivé par le cahier des charges et le contrat d'édition (digital self-publication and distribution program). Notons qu'il s'agit d'un format court, comme le Web semble les favoriser dans d'autres domaines (vidéo) ; ceci abaisse la barrière à l'entrée dans le "livre".
- Longueur : 5 000 à 30 000 mots, soit 30 à 50 pages
- Prix de vente :1 à 5 $
- Oeuvre absolument originale (ni presse, ni Web). Le risque de plagiat et de spam existe : la stratégie d'Amazon pouvant s'apparenter à celle de certains collecteurs de contenus ("content farms")
- Pas d'ouvrages de conseil (how-to) : cuisine, tourisme, loisirs créatifs, bricolage, etc. Pas de livres d'enfants, etc. Sans doute parce que ces ouvrages requièrent schémas, photo et couleur.
- Droits d'auteur : 70% pour les ouvrages vendus 2,99$ et moins. Participation de l'auteur aux frais de distribution. Paiement à la fin de chaque mois (pour plus de précision, voir l'"expérience" d'auteur relatée par Larry Dignan dans ZDNeT ou encore celle de Edward Jay Epstein dans the Atlantic wire)
- Exemple de Kindle Single, recension de Media Makeover.
Nous retiendrons surtout que
- le numérique est peut-être en train d'"inventer" un genre littéraire. Ce n'est que la première d'innovations littéraires qui, partant des contraintes des supports numériques, affectent voir définissent la forme des contenus publiés. Les tablettes, les rouleaux de papyrus et l'imprimerie aussi, en leur temps, ont produit des formes littéraires, dont nous avons hérité. Apple se met à son tour aux e-singles et vend des "Quick Reads" numériques à partir de 0,99$ (non-fiction) ; toutefois, Apple n'est pas (encore ?) éditeur. Penguin lance Penguin Shorts en Grande-Bretagne, fin 2011 (1,99 £).
- Amazon, de distributeur, devient éditeur. Les éditeurs papier lui imposent leurs prix, pour l'instant. Un jour, les éditeurs de livres papier pourraient bien venir acheter leurs droits chez Amazon.
N.B.
Sur le format dit "long-form journalism" voir :http://longform.org
Sur l'édition numérique de tels ouvrages : The Atavist, plateforme de publication d'ouvrages du genre "original nonfiction storytelling", qui sont repris en Kindle Singles.
Voir aussi, par exemple : la collection One Shot de StoryLabEdition ("shots littéraires de 30 à 40 minutes de lecture" pour 0,99€)
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lundi 14 février 2011
Mesure des audiences et cookies
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Le serveur de publicité (adserver) de Mediamind (ex. Eyeblaster) vient d'être accrédité par le MRC (Media Rating Council, équivalent américain du CESP) pour son estimation du nombre de visiteurs uniques (couverture) et sa fréquence moyenne (répétition moyenne). Cet audit s'étend aux messages publicitaires rich media et vidéo (cf. communiqué de presse).
Les données "données" par Mediamind, et auditées, prennent en compte les effets du rejet ou de la suppression éventuels de cookies par les internautes, les effets des dates d'expiration, des différents types de cookies, de la multiplication des navigateurs sur un même ordinateur, etc. Redressements, modélisation, ajustement ? A voir, de près.
Cette accréditation constitue un événement pour la mesure de la fréquentation du Web, elle renforce la pertinence des mesures sur sites (site centric) en apportant des réponses aux objections courantes. Elle est d'autant plus importante que divers modes de suppression des cookies sont désormais proposés par les navigateurs et par les sites mêmes, sans que l'on sache ce que font les internautes (cf. les débats autour du "Do not track", de la FTC).
On ne peut s'en tenir sans examen aux évaluation non accréditées de comScore (par exemple) qui affirme que, du fait de la suppression des cookies, les mesures site centric inflatent les audiences (de 2 à 3 fois, selon une étude comScore menée en Australie). Selon cette étude, la couverture serait surestimée 5 à 6 fois par les serveurs de publicité du fait du recours aux cookies ; la répétition serait sous-estimée dans un même rapport. Les taux de transformations seraient également sous-estimés.
Cette "première" américaine MRC / Mediamind invite l'inter-profession à poursuivre et approfondir le travail entrepris. Deux types d'initiatives pourraient rendre service aux annonceurs, aux agences média :
Le serveur de publicité (adserver) de Mediamind (ex. Eyeblaster) vient d'être accrédité par le MRC (Media Rating Council, équivalent américain du CESP) pour son estimation du nombre de visiteurs uniques (couverture) et sa fréquence moyenne (répétition moyenne). Cet audit s'étend aux messages publicitaires rich media et vidéo (cf. communiqué de presse).
Les données "données" par Mediamind, et auditées, prennent en compte les effets du rejet ou de la suppression éventuels de cookies par les internautes, les effets des dates d'expiration, des différents types de cookies, de la multiplication des navigateurs sur un même ordinateur, etc. Redressements, modélisation, ajustement ? A voir, de près.
Cette accréditation constitue un événement pour la mesure de la fréquentation du Web, elle renforce la pertinence des mesures sur sites (site centric) en apportant des réponses aux objections courantes. Elle est d'autant plus importante que divers modes de suppression des cookies sont désormais proposés par les navigateurs et par les sites mêmes, sans que l'on sache ce que font les internautes (cf. les débats autour du "Do not track", de la FTC).
On ne peut s'en tenir sans examen aux évaluation non accréditées de comScore (par exemple) qui affirme que, du fait de la suppression des cookies, les mesures site centric inflatent les audiences (de 2 à 3 fois, selon une étude comScore menée en Australie). Selon cette étude, la couverture serait surestimée 5 à 6 fois par les serveurs de publicité du fait du recours aux cookies ; la répétition serait sous-estimée dans un même rapport. Les taux de transformations seraient également sous-estimés.
Cette "première" américaine MRC / Mediamind invite l'inter-profession à poursuivre et approfondir le travail entrepris. Deux types d'initiatives pourraient rendre service aux annonceurs, aux agences média :
- Un examen scientifique et technique des méthodologies mises en oeuvre respectivement par Mediamind et par l'audit présidant à l'accréditation du MRC. On ne peut se fier a priori à un "algorithme mathématique sophistiqué" sans vérifier ses effets à partir de montages et de simulations en labo.
- Des travaux statuant sur le taux d'effacement ou d'évitement des cookies (selon le type de cookies, etc.) permettant de proposer une mesure opérationnelle et continue des audiences des sites, concurrente de celle des panels qui pèchent par d'autres biais (cf. le web sans mesure hors domicile).
- La confrontation des mesures et le libre examen des méthodologies (transparence) ne peuvent être que salutaires au développement et à la rationalisation du marché publicitaire. La possibilité de recourir à deux méthodologies de cadrage publicitaire peut abattre des barrières à l'entrée dans le marché des plus petits acteurs du Web et améliorer l'efficience du marché publicitaire.
jeudi 12 août 2010
Opérateurs cabsat américains : les données d'abord
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Le Media Rating Council américain (MRC) modifie son métier. Au lieu d'auditer après coup, et après coût, des mesures d'audiences nouvelles, l'équivalent américain du CESP forme une coalition d'intérêts et d'entreprises pour définir les "guidelines" des mesures possibles.
Dans cette coalition, la NCC Media dont Comcast, Time-Warner Cable et Cox Media sont actionnaires ("owners") et à laquelle sont affiliés de nombreux câblo-opérateurs ("affiliates"), mais aussi DirecTV (satellite) et Verizon FIOS (télécoms). Mais pas Dish Network (satellite), pas Cablevision (câblo-opérateur), pas AT and T Uverse (télécoms). La NCC est connue pour sa régie publicitaire de réseaux câblés locaux (interconnects, spot cable) qui depuis longtemps travaille à la réalisation d'outils informatiques de commercialisation de l'espace publicitaire (EDI). Toutes ces entreprises sont caractérisées comme "Multi-Channel Video Programming Distributors" (MVPD). L'objectif est la collecte de données (data) et leur mise en cohérence. Il s'agit pour les MVPD de s'accorder : sur des méthodologies de collecte ("definitions and calculations for accumulating digital viewership data"), sur des méthodologies de traitement de ces données, leur édition, leur diffusion et sur des règles de protection de la vie privée.
Le MRC a pour mission d'étendre ces recommandations (guidelines) aux fournisseurs de contenus pour la mise en place des instruments de mesure fiables, indispensables aux métiers de la publicité.
En clair, de mon point de vue :
Le Media Rating Council américain (MRC) modifie son métier. Au lieu d'auditer après coup, et après coût, des mesures d'audiences nouvelles, l'équivalent américain du CESP forme une coalition d'intérêts et d'entreprises pour définir les "guidelines" des mesures possibles.
Dans cette coalition, la NCC Media dont Comcast, Time-Warner Cable et Cox Media sont actionnaires ("owners") et à laquelle sont affiliés de nombreux câblo-opérateurs ("affiliates"), mais aussi DirecTV (satellite) et Verizon FIOS (télécoms). Mais pas Dish Network (satellite), pas Cablevision (câblo-opérateur), pas AT and T Uverse (télécoms). La NCC est connue pour sa régie publicitaire de réseaux câblés locaux (interconnects, spot cable) qui depuis longtemps travaille à la réalisation d'outils informatiques de commercialisation de l'espace publicitaire (EDI). Toutes ces entreprises sont caractérisées comme "Multi-Channel Video Programming Distributors" (MVPD). L'objectif est la collecte de données (data) et leur mise en cohérence. Il s'agit pour les MVPD de s'accorder : sur des méthodologies de collecte ("definitions and calculations for accumulating digital viewership data"), sur des méthodologies de traitement de ces données, leur édition, leur diffusion et sur des règles de protection de la vie privée.
Le MRC a pour mission d'étendre ces recommandations (guidelines) aux fournisseurs de contenus pour la mise en place des instruments de mesure fiables, indispensables aux métiers de la publicité.
En clair, de mon point de vue :
- Les opérateurs traditionnels de télévision, qui sont aussi d'importants FAI, prennent la mesure de la valeur et de l'importance stratégique des données transitant par leurs set-top boxes qui distribuent la télévision, téléphonie et Internet. Notons qu'ils sont présents dans 90% des foyers américains (mais presque absents des lieux de travail, hors des foyers).
- Ces opérateurs veulent prendre en main leurs propres données alors que diverses entreprises (Nielsen, Kantar, etc.) prétendent effectuer, à leur propre profit, le travail de collecte et de traitement de ces données. A terme, ces données occuperont une place décisive dans le modèle économique des opérateurs (aux Etats-Unis, les opérateurs cabsat ont leurs propres régies publicitaires, locales et nationales).
- Ces opérateurs mettent en place une stratégie analogue à celle qu'Internet développe de manière non coordonnée au travers de quelques centaines d'opérateurs de transactions publicitaires en ligne (les organes interprofessionnels étant limités, au mieux, à des rôles de caisses d'enregistrement). Devant le dynamisme ébouriffant d'Internet, laissé aux initiatives disparates du marché, ils mettent en oeuvre, de manière défensive, une économie dirigée des données.
- Les opérateurs cabsat se préparent à la prochaine grande bataille des médias, celle des "données" (de consommation, de navigation, etc.).
- Dans cette perspective, les aspects socio-démographiques perdent de leur intérêt pour faire place à des profils et à des sommes et suites de comportements observés, de comportements prédictibles (probabilités). Ainsi se règle, sans problème, de manière mathématique, la question du respect de la vie privée et de la sûreté des personnes : les données personnelles s'avèrent pauvres et inutiles. En matière de marketing aussi, la vertu vient de la nécessité.
jeudi 15 juillet 2010
Les serveurs de publicité audités
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Le domaine d'intervention des audits diligentés par le Media Rating Council (l'équivalent américain du CESP) s'étend à de nouveaux protagonistes du marché média. Le MRC vient de faire connaître l'accréditation d'un serveur de publicité vidéo (video ad server), Vindico.
Vindico (groupe BBE qui réunit et commercialise des réseaux publicitaires, dont vidéo) sert, distribue des messages publicitaires vidéo à des réseaux publicitaires (ad networks). Cette distribution ciblée (médiaplanning et achat en acte) mobilise et produit des données d'audience publicitaire ; elle s'inscrit de ce fait dans le domaine d'audit du MRC.
Notons que, pour l'optimisation des campagnes, Vindico travaille avec les outils de mesure d'audience de Quantcast qui vient d'être également audité par le MRC.
Le domaine d'intervention des audits diligentés par le Media Rating Council (l'équivalent américain du CESP) s'étend à de nouveaux protagonistes du marché média. Le MRC vient de faire connaître l'accréditation d'un serveur de publicité vidéo (video ad server), Vindico.
Vindico (groupe BBE qui réunit et commercialise des réseaux publicitaires, dont vidéo) sert, distribue des messages publicitaires vidéo à des réseaux publicitaires (ad networks). Cette distribution ciblée (médiaplanning et achat en acte) mobilise et produit des données d'audience publicitaire ; elle s'inscrit de ce fait dans le domaine d'audit du MRC.
Notons que, pour l'optimisation des campagnes, Vindico travaille avec les outils de mesure d'audience de Quantcast qui vient d'être également audité par le MRC.
- Rôle croissant des audits alors que les mesures média sont de plus en plus complexes et de moins en moins interprofessionnelles. Plus que de mesures d'audience, il s'agit d'auditer des mesures d'actions publicitaires (click, lead, transformation, etc.) voire la chaîne même des actions publicitaires (adserving > tracking > analytics> reporting).
- La vidéo publicitaire prend de plus en plus d'importance dans les stratégies publicitaires en ligne (display), au fur et à mesure que la vidéo elle-même s'empare d'Internet et grignote la part d'audience de la télévision traditionnelle.
lundi 5 juillet 2010
Socio démo et calage des enquêtes Internet
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Pourquoi le marketing sur Internet se laisse-t-il aller encore aux fameuses catégories socio-professionnelles ? Les consommations de la grande majorité de la population ne suivent plus ces catégorisations issues d'un univers social divisé par les professions, l'âge, le sexe. Non pas qu'il n'y ait plus de classes, de classements... mais ils opèrent selon des modalités différentes (urbanisme, capital culturel, héritages et réseaux familiaux, ancienneté de la présence en France, statut, etc.). Ce n'est pas parce qu'elles sont commodes pour les enquêtes et la sociologie que les CSP sont pertinentes.
Les niveaux de revenus disponibles, après transferts sociaux, seraient bien sûr discriminants et explicatifs, mais ils sont difficilement saisis par les enquêtes déclaratives, et ne peuvent être consiérés comme fiables pour des ciblages exigeants.
Prenons le cas de l'âge. Une analyse récente de l'évolution de l'accès à Internet en Grande-Bretagne montre que, depuis mai 2009, l'accroissement du nombre d'internautes (1,9 millions) provient pour 53% des plus de 50 ans (source : UKOM). Cette statistique, qui surprend les tenants d'un Internet très jeune, provient d'un panel (Nielsen), or il est peut-être moins difficile de panéliser des plus de 50 ans que des très jeunes. Qu'est-ce qui vieillit, le panel ou l'audience d'Internet ? Que vaut cette barrière de 50 ans ?
Que sait-on ? Que croit-on savoir ? Sait-on ce que l'on sait ? Comment s'y retrouver ? Quelle prudence exige l'exploitation des données de panels Internet ?
Pourquoi le marketing sur Internet se laisse-t-il aller encore aux fameuses catégories socio-professionnelles ? Les consommations de la grande majorité de la population ne suivent plus ces catégorisations issues d'un univers social divisé par les professions, l'âge, le sexe. Non pas qu'il n'y ait plus de classes, de classements... mais ils opèrent selon des modalités différentes (urbanisme, capital culturel, héritages et réseaux familiaux, ancienneté de la présence en France, statut, etc.). Ce n'est pas parce qu'elles sont commodes pour les enquêtes et la sociologie que les CSP sont pertinentes.
Les niveaux de revenus disponibles, après transferts sociaux, seraient bien sûr discriminants et explicatifs, mais ils sont difficilement saisis par les enquêtes déclaratives, et ne peuvent être consiérés comme fiables pour des ciblages exigeants.
Prenons le cas de l'âge. Une analyse récente de l'évolution de l'accès à Internet en Grande-Bretagne montre que, depuis mai 2009, l'accroissement du nombre d'internautes (1,9 millions) provient pour 53% des plus de 50 ans (source : UKOM). Cette statistique, qui surprend les tenants d'un Internet très jeune, provient d'un panel (Nielsen), or il est peut-être moins difficile de panéliser des plus de 50 ans que des très jeunes. Qu'est-ce qui vieillit, le panel ou l'audience d'Internet ? Que vaut cette barrière de 50 ans ?
Que sait-on ? Que croit-on savoir ? Sait-on ce que l'on sait ? Comment s'y retrouver ? Quelle prudence exige l'exploitation des données de panels Internet ?
- Attention au retard sur la réalité de notre connaissance d'Internet : le public des utilisateurs d'Internet et leurs usages changent vite : apprentissages, équipements, débits, nouveaux outils (navigateurs, mobilité, etc.)...
- Comment sont recrutés les panélistes ?
- Comment est prise en compte l'ubiquité d'Internet : domicile et le travail, établissements scolaires, mobilité ? Exemple : l'UKOM panélise 31 000 enquêtés à domicile (at home) et 4 000 au travail (at work). Que vaut cette disprorportion, comment se justifie-t-elle, quelles en sont les conséquences de sur les niveaux mesurés, d'autant qu'un quart des panélistes est inacif (ne fournit pas de données) ?
- Pour les panels, il importe de surveiller le rythme des études de calage (establishment surveys) sur lesquelles se fonde l'évolution des quotas de représentativité ; ces études, parce qu'elles sont "fondamentales" doivent être récentes et auditées régulièrement (en France, voir les audits du CESP, aux Etats-Unis, ceux du MRC).
vendredi 11 juin 2010
Accréditation Quantcast
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Le Media Rating Council (MRC), équivalent américain du CESP, a publié l'audit de Quantcast. En revanche, Nielsen Net Rating (audit lancé en 2007) et comScore Media Metrix sont toujours en cours d'audit par le MRC (depuis mai 2007).
Quantcast dont l'audit a commencé en juin 2008 est donc le premier service de mesure d'audience Internet à se voir accrédité aux Etats-Unis, pour une partie de son offre, du moins. En fait, Quantcast n'a été accrédité que pour la partie de la mesure qui recourt, pour chaque site mesuré, à des tags ("measurement tags") et pas (encore ?) pour les modélisations et fusions diverses (estimation des aspects socio-démographiques, etc.). Une telle distinction, entre ce qui est audité et ce qui ne l'est pas, ne facilite pas la clarté de la situation : beaucoup de lecteurs pressés auront retenu que Quantcast a été accrédité et ne se seront pas souciés de tels distinguo. Ceci ne retire rien au "coup" que repésente cette accréditation, tant pour Quantcast que pour le MRC.
Quantcast, lancé en 2006, est depuis quelque temps déjà visible en matière de mesure d'audience, surtout aux Etats-Unis. Cisco est un de ses actionnaires significatif. Quantcast a levé 53 millions de dollars en trois tours menés par Cisco.
Quantcast réunit déjà un portefeuille de clients dans la télévision : CBS, Belo, Fox, NBC, Hulu, ABC, etc. Qantcast collabore également avec TiVo pour la mesure.
Deux remarques à propos d'audit et d'accréditation :
Le Media Rating Council (MRC), équivalent américain du CESP, a publié l'audit de Quantcast. En revanche, Nielsen Net Rating (audit lancé en 2007) et comScore Media Metrix sont toujours en cours d'audit par le MRC (depuis mai 2007).
Quantcast dont l'audit a commencé en juin 2008 est donc le premier service de mesure d'audience Internet à se voir accrédité aux Etats-Unis, pour une partie de son offre, du moins. En fait, Quantcast n'a été accrédité que pour la partie de la mesure qui recourt, pour chaque site mesuré, à des tags ("measurement tags") et pas (encore ?) pour les modélisations et fusions diverses (estimation des aspects socio-démographiques, etc.). Une telle distinction, entre ce qui est audité et ce qui ne l'est pas, ne facilite pas la clarté de la situation : beaucoup de lecteurs pressés auront retenu que Quantcast a été accrédité et ne se seront pas souciés de tels distinguo. Ceci ne retire rien au "coup" que repésente cette accréditation, tant pour Quantcast que pour le MRC.
Quantcast, lancé en 2006, est depuis quelque temps déjà visible en matière de mesure d'audience, surtout aux Etats-Unis. Cisco est un de ses actionnaires significatif. Quantcast a levé 53 millions de dollars en trois tours menés par Cisco.
Quantcast réunit déjà un portefeuille de clients dans la télévision : CBS, Belo, Fox, NBC, Hulu, ABC, etc. Qantcast collabore également avec TiVo pour la mesure.
Deux remarques à propos d'audit et d'accréditation :
- un audit "lourd", piloté par le MRC, semble durer au moins deux ans.
- le MRC audite d'autres services et outils que ceux de mesure d'audience au sens strict, entre autres les outils d'adserving : Atlas, Disney, EyeBlaster, Doubleclick (DFP et DFA), MSN, Yahoo Right Media, etc. ont fait l'objet d'audits. Connexus fait auditer sa place de marché (traffic marketplace), Google AdWords a été audité...
Alors que, dans tous les médias, se multiplient mesures et méthodologies de mesure, les audits sont de plus en plus indispensables aux utilisateurs. Ces audits seront de plus en plus complexes, et lourds. Or il doivent être rapides pour être utiles...
mardi 16 mars 2010
Audience totale, audience mesurée : la longue traîne des magazines
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Dans le post précédent, nous avons évoqué l'écart entre l'audience mesurée de la télévision et son audience totale. Cet écart provient, entre autres causes, des audiences hors foyer, notamment. L'écart séparant audience totale et audience mesurée est sans doute plus grand dans le cas de la presse magazine, mais ses causes en sont différentes.
La presse magazine publie, cette semaine, les résultats de sa mesure d'audience (enquête AEPM, réalisée par Audipresse). Cette mesure concerne 171 titres, selon un périmètre de consolidation défini de manière méticuleuse (cf. le règlement de l'enquête AEPM). L'enquête AEPM constitue l'une des meilleures enquêtes d'audience, selon l'avis du marché ; de plus, l'enquête est auditée par le CESP.
Les 171 titres mesurés sont des titres grand public, nationaux, parmi ceux qui diffusent le plus, qui comptent le plus de lecteurs ; ce sont les plus importants supports de publicité. Toutefois, la presse magazine dans son ensemble nous entraîne dans une logique qui s'apparente à celle de la longue traîne : les 171 titres mesurés représentent la tête de la distribution derrière laquelle se trouve une très longue traîne de plusieurs milliers de titres (dont environ 3 500 distribués par Presstalis et les MLP). Dans cette longue traîne, se trouvent des magazines récents (près de 600 titres nouveaux, plus ou moins grand public, en 2009. Source : BMM), les magazines à périodicité irrégulière, les magazines régionaux, les hors séries (près de 1 500 en 2009, statistique qui en sous évalue certainement le nombre. Source : BMM), les magazines non pigés, les magazines sans OJD, et, enfin, tous les titres qui n'atteignent pas les seuils de diffusion ou de mise en distribution fixés par le règlement AEPM.
Conclusion : nous connaissons de manière fiable l'évolution du lectorat de la presse mesurée.
En revanche, nous ignorons l'évolution globale du lectorat de la presse magazine. La méthodologie qui permettrait de mesurer des milliers de titres pour un prix acceptable est à inventer. La presse magazine française est immensément diverse ; la presse mesurée en est la partie la plus visible, celle qui est placée en tête de gondole chez les diffuseurs. Derrière, se trouvent une foule de titres innovants, de titres spécialisés, à forte identité thématique, géographique, des titres dont le taux d'affinité avec les produits, dont le contrat de lecture restent souvent peu exploités publicitairement au-delà des annonceurs captifs.
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Dans le post précédent, nous avons évoqué l'écart entre l'audience mesurée de la télévision et son audience totale. Cet écart provient, entre autres causes, des audiences hors foyer, notamment. L'écart séparant audience totale et audience mesurée est sans doute plus grand dans le cas de la presse magazine, mais ses causes en sont différentes.
La presse magazine publie, cette semaine, les résultats de sa mesure d'audience (enquête AEPM, réalisée par Audipresse). Cette mesure concerne 171 titres, selon un périmètre de consolidation défini de manière méticuleuse (cf. le règlement de l'enquête AEPM). L'enquête AEPM constitue l'une des meilleures enquêtes d'audience, selon l'avis du marché ; de plus, l'enquête est auditée par le CESP.
Les 171 titres mesurés sont des titres grand public, nationaux, parmi ceux qui diffusent le plus, qui comptent le plus de lecteurs ; ce sont les plus importants supports de publicité. Toutefois, la presse magazine dans son ensemble nous entraîne dans une logique qui s'apparente à celle de la longue traîne : les 171 titres mesurés représentent la tête de la distribution derrière laquelle se trouve une très longue traîne de plusieurs milliers de titres (dont environ 3 500 distribués par Presstalis et les MLP). Dans cette longue traîne, se trouvent des magazines récents (près de 600 titres nouveaux, plus ou moins grand public, en 2009. Source : BMM), les magazines à périodicité irrégulière, les magazines régionaux, les hors séries (près de 1 500 en 2009, statistique qui en sous évalue certainement le nombre. Source : BMM), les magazines non pigés, les magazines sans OJD, et, enfin, tous les titres qui n'atteignent pas les seuils de diffusion ou de mise en distribution fixés par le règlement AEPM.
Conclusion : nous connaissons de manière fiable l'évolution du lectorat de la presse mesurée.
En revanche, nous ignorons l'évolution globale du lectorat de la presse magazine. La méthodologie qui permettrait de mesurer des milliers de titres pour un prix acceptable est à inventer. La presse magazine française est immensément diverse ; la presse mesurée en est la partie la plus visible, celle qui est placée en tête de gondole chez les diffuseurs. Derrière, se trouvent une foule de titres innovants, de titres spécialisés, à forte identité thématique, géographique, des titres dont le taux d'affinité avec les produits, dont le contrat de lecture restent souvent peu exploités publicitairement au-delà des annonceurs captifs.
- Les problèmes que nous évoquons ici, à grands traits, sont des problèmes pratiques que rencontre la mesure Internet des millions de sites de la longue traîne, sites peu représentés par les panels (comScore, NNR). La presse non mesurée pourrait trouver dans les innovations de la mesure sur site (site centric), dans les modes d'achat de l'espace publicitaire sur Internet, des sources d'inspiration pour aborder sa propre longue traîne. L'association, pour les titres papier, de données de diffusion (OJD) et de données provenant de la mesure site centric de leur site Internet, pourrait fournir une approche innovante du lectorat de leur marque média.
- Plus généralement, le marché gagnerait sans doute à reprendre la notion moins confuse de measured media utilisée aux Etats-Unis pour distinguer audiences mesurées et audiences totales.
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mercredi 24 février 2010
Multi-tasking et enquête : les médias de la Ligne 9
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Jeudi 18 février. 9 heures et demie, ligne 9 du métro parisien, entre Exelmans et République. "Suite à un incident technique, le trafic est légèrement perturbé". Le wagon est plein d'actifs moroses, mais assis, presque tous. Les interactions entre les passagers réduites aux gestes polis et nécessaires pour laisser passer ou esquiver un passager qui frôle le territoire d'un autre passager. Regards fuyants, posés dans le vague au-delà des voisins-voisines, traversant les affiches déprimantes du wagon. Chacun se tient fermé au monde, terré dans sa monade, enfermé avec son téléphone, un journal à la main, une rêverie inachevée...
A cette heure-ci, le wagon n'est pas bondé ; de plus, les arrêts durent plus longtemps du fait de "l'incident". Le moment semble propice à une pré-enquête sur la consommation de médias dans les transports.
La première leçon de cette observation ethnographique d'une quinzaine de minutes est d'abord qu'une telle observation est délicate à mener. Il faut se déplacer dans le wagon, observer discrètement (les notes sont prises sur un iPhone ce qui donne l'air d'envoyer un texto, comme tout le monde). Comment, sans regard intrusif, distinguer les appareils qui sont au bout des écouteurs, enregistrer les activités successives des passagers, identifier les titres lus ? De plus, il faut noter le statut des passagers avant qu'ils quittent le wagon (on ne sait pas pour combien de stations ils sont là), repérer les nouveaux arrivants à chaque station. Une telle enquête est impensable à l'heure de pointe.
56 passagers ont été observés au cours de ce petit quart d'heure. 66 "activités"ont été notées : 12 passagers ne font rien (en dehors d'être transportés), 34 activités uniques, 20 double activités.
Répartition des 66 observations :
Jeudi 18 février. 9 heures et demie, ligne 9 du métro parisien, entre Exelmans et République. "Suite à un incident technique, le trafic est légèrement perturbé". Le wagon est plein d'actifs moroses, mais assis, presque tous. Les interactions entre les passagers réduites aux gestes polis et nécessaires pour laisser passer ou esquiver un passager qui frôle le territoire d'un autre passager. Regards fuyants, posés dans le vague au-delà des voisins-voisines, traversant les affiches déprimantes du wagon. Chacun se tient fermé au monde, terré dans sa monade, enfermé avec son téléphone, un journal à la main, une rêverie inachevée...
A cette heure-ci, le wagon n'est pas bondé ; de plus, les arrêts durent plus longtemps du fait de "l'incident". Le moment semble propice à une pré-enquête sur la consommation de médias dans les transports.
La première leçon de cette observation ethnographique d'une quinzaine de minutes est d'abord qu'une telle observation est délicate à mener. Il faut se déplacer dans le wagon, observer discrètement (les notes sont prises sur un iPhone ce qui donne l'air d'envoyer un texto, comme tout le monde). Comment, sans regard intrusif, distinguer les appareils qui sont au bout des écouteurs, enregistrer les activités successives des passagers, identifier les titres lus ? De plus, il faut noter le statut des passagers avant qu'ils quittent le wagon (on ne sait pas pour combien de stations ils sont là), repérer les nouveaux arrivants à chaque station. Une telle enquête est impensable à l'heure de pointe.
56 passagers ont été observés au cours de ce petit quart d'heure. 66 "activités"ont été notées : 12 passagers ne font rien (en dehors d'être transportés), 34 activités uniques, 20 double activités.
Répartition des 66 observations :
Gratuits sur un siège de métro |
- 19 lisent la presse : 10 pour 20 mn ou Métro (difficile de distinguer avec certitude), 5 pour Direct Matin, 1 Figaro, 1 Monde, 2 magazines non identifiés. A cette heure, dans le métro que la presse traditionnelle n'a pas su investir, les quotidiens gratuits dominent la consommation de presse.
- 14 téléphones portables à la main, la plupart avec écouteurs : voix, texte et sans doute musique. Dont 6 iPhones.
- 8 passagers au moins, écoutent de la musique (présence d'écouteurs)
- 4 lisent des livres
- 12 passagers ne font rien (4 somnolent)
- 2 passagers travaillent (dossier, calculette)
- 2 mangent et boivent (l'un est venu avec son café)
- 5 discutent (un groupe de 3 et un de 2 ; ils sont arrivés ensemble)
- La notion d'activité, de tâche est confuse ; l'activité principale et l'activité secondaire n'ont pas le même statut. Il faut une typologie de description précise avant de continuer : exploiter les outils de Erwin Goffman sur les interactions, les travaux du CESP sur le budget-temps. Concevoir des échelles de comportement multi-tâche ? Multitask est devenu un verbe, en français comme en anglais.
- La notion de simulténéité des actions est difficile à décrire et à exploiter (concomitance) : certaines actions sont continues (la lecture, par exemple) ; d'autres, discontinues, interrompent cette continuité (répondre à un appel téléphonique, par exemple). Comment ne pas confondre formes et fond (gestalt) ? Quel est le degré zéro de l'activité ? Quel statut a l'activité principale, le transport, n'est-elle pas seconde ?
- La tranche horaire définit les conditions de possibilité de telles observations ; elle engage :
- Le taux d'occupation du wagon, la proportion de voyageurs assis. A certaines heures, sur certaines lignes, se maintenir debout est l'activité primordiale. Enquête impensable à l'heure de pointe.
- La présence ou l'absence d'adolescents, virtuoses supposés des activités multi-tâches et qui peut-être définissent une valeur extrême de l'échelle des comportements multi-tâche.
- Les limites de l'observation et de la description - inséparables - de ce type de situations (limites conceptuelles et pratiques), et, par conséquent, de notre savoir sur les situations multi-tâche, sont flagrantes. Pour de telles pratiques sociales, l'auto-observation et la déclaration (journal d'activité sur le mode introspectif du journal ou carnet d'écoute ?) sont-elles pensables, indispensables ? "L'observable, c'est du filmable" affirme Jean-Pierre Olivier de Sardan (cf. Pratiques de la description, Edition HESS, 2003) : comment filmer sans intrusion, sans biais, et en conformité avec la législation sur la vie privée (CNIL) ? L'opt-in impose l'intrusion.
- Il faudrait mettre en chantier "un guide d'études directe des comportements" de consommation des médias, à la manière du "Guide" de Marcel Maget. N'est-il pas révélateur qu'après un demi-siècle d'études et recherches média, un tel outil n'existe pas (l'IREP, par exemple, date de 1957) ? Connaissez-vous un outil qui s'en rapproche ?
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dimanche 24 janvier 2010
Médias de poche
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Havas Media publie le Média Poche. Christine Chambault pilote cette somme annuelle de la théologie média depuis des années. L'ouvrage, qui compte cette année 598 p. (dont quelques pages de publicité très ciblées), est vendu 99 € (22 € pour les étudiants). On l'obtient auprès de Havas Edition (commande via le site). N.B. l'édtion précédente est consultable en ligne.
C'est un outil formidable, imposant, commode. Au sens strict et noble du terme, un manuel. On y trouve tout ce qu'il faut pour s'orienter dans le marché média. Enfin, presque tout. Car bien sûr, l'uilisateur est tenté d'y chercher ce qui ne s'y trouve pas encore. Seule une critique situant les limites (inévitables) de ce travail documentaire peut témoigner du respect pour le travail accompli. Et, qui sait, la suggestion peut faire son chemin et, l'an prochain, le Media Poche s'en trouvera plus utile encore.
Inventorions d'abord ce qui se trouve dans cette encyclopédie pratique des médias français.
Havas Media publie le Média Poche. Christine Chambault pilote cette somme annuelle de la théologie média depuis des années. L'ouvrage, qui compte cette année 598 p. (dont quelques pages de publicité très ciblées), est vendu 99 € (22 € pour les étudiants). On l'obtient auprès de Havas Edition (commande via le site). N.B. l'édtion précédente est consultable en ligne.
C'est un outil formidable, imposant, commode. Au sens strict et noble du terme, un manuel. On y trouve tout ce qu'il faut pour s'orienter dans le marché média. Enfin, presque tout. Car bien sûr, l'uilisateur est tenté d'y chercher ce qui ne s'y trouve pas encore. Seule une critique situant les limites (inévitables) de ce travail documentaire peut témoigner du respect pour le travail accompli. Et, qui sait, la suggestion peut faire son chemin et, l'an prochain, le Media Poche s'en trouvera plus utile encore.
Inventorions d'abord ce qui se trouve dans cette encyclopédie pratique des médias français.
- des éléments de cadrage socio-démographique et géographique
- le marché publicitaire
- la grande distribution (indispensable, et l'on en redemande)
- le marché des études (on aimerait aussi des tarifs, et, pourquoi pas, une sorte de pige de ces études)
- un chapitre sur le développement durable et la manière dont il affecte l'exploitation publicitaire des différents médias (nouveau)
- des chapitres "grands médias" (presse, TV, radio, cinéma, publicité extérieure, annuaires)
- le digital et la convergence (présentation originale, solide, donc discutable de ce domaine de plus en plus vaste et complexe)
- le marketing direct (chapitre indispensable, et encore par trop modeste)
- le sport et le divertissement (le début d'une approche thématique ? pourquoi pas la santé ? )
Il y a tellement d'informations esentielles dans cet ouvrage que l'on en attend encore plus. Soyons mauvais joueur et réclamons quelques éléments de plus.
- dans le marché des études :
- la part réservée aux études Internet site centric ignore la majeure partie de l'offre : Weborama, Xiti et Google Analytics devraient être mentionnés : ne représentent-ils pas à eux trois plus de 98% de ce marché. Pourquoi favoriser à ce point l'approche user centric ?
- dans les études out-of-home (cf. "lieux de transit", p. 358) et le "digital signage", il faudra, pour la prochaine édition, mentionner la toute récente Digimétrie
- indiquer quelles études sont ou ne sont pas auditées par le CESP (et, mieux encore, quelle partie de ces études est ou n'est pas auditée)
- rien sur les médias d'Outre Mer (Metridom, etc.) ?
- sur le cinéma, on est surpris de ne pas trouver plus de données issues des travaux, tellement riches, du CNC
- pour le numérique, manque une approche des adservers, des ad networks, du search engine marketing : les nouvelles générations d'étudiants ne parlent que de cela... et des applis pour les téléphones, encore absentes
- épargnez nous le ridicule des données d'investissement bruts !
- dommage que les "lieux de transit" n'incluent pas divers réseaux tel celui des pharmacies (Futuramedia) ou des grands écrans extérieurs (Medialarge), par exemple.
- quand elle est possible et pertinente, la juxtaposition des données de deux sources différentes pour un même domaine est stimulante et bienvenue (comScore / NNR ou encore TNS / Yacast, etc.).
- le marketing direct mérite une plus large couverture : il ne lui est accordé qu'une douzaine de pages quand le MD représente en investissements plus que la presse, la TV, la radio et le cinéma réunis.
- quid du médiamagasin, shopper marketing et in-store marketing ?
Un tel travail documentaire, synthétique et opérationnel, ne peut plus être exhaustif. La vitesse de transformation de la communication commerciale demandera à court terme d'autres approches, d'autres supports, mais à coup sûr un même effort, un même talent.
N.B. (1). Je n'ai pas payé mon exemplaire du Media Poche... donc mon objectivité doit être a priori suspectée.
N.B. (2). Cet ouvrage est un excellent outil d'enseignement, dès lors que l'enseignant, dispensé d'exposer ce qui s'y trouve, peut concentrer son énergie à la critique de ces médias, de leur mesure, de leur utilisation, d'une part, à l'approche de leur évolution, d'autre part.
Peut-on espérer un tarif particulier lorsque le Média Poche est acheté pour tous les étudiants d'un cours ? N'oublions pas que ces utilisateurs universitaires sont de futurs décideurs du marketing de la communication commerciale et des médias, et, auparavant, de futurs stagiaires.
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N.B. (2). Cet ouvrage est un excellent outil d'enseignement, dès lors que l'enseignant, dispensé d'exposer ce qui s'y trouve, peut concentrer son énergie à la critique de ces médias, de leur mesure, de leur utilisation, d'une part, à l'approche de leur évolution, d'autre part.
Peut-on espérer un tarif particulier lorsque le Média Poche est acheté pour tous les étudiants d'un cours ? N'oublions pas que ces utilisateurs universitaires sont de futurs décideurs du marketing de la communication commerciale et des médias, et, auparavant, de futurs stagiaires.
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jeudi 3 décembre 2009
Marché Télévisuel Unifié - Suite
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Les données de consommation vidéo en France publiées par la société américaine comScore recoupent la situation que nous avons décrite pour les Etats-Unis. La consommation vidéo sur Internet s'accroît fortement ; elle est dominée parYouTube (33,5%) ; Dailymotion, très loin de YouTube est avec 7,3% largement devant le reste du marché. Seul groupe télévisuel présent parmi les 10 premiers sites de téléchargement vidéo, TF1, avec 3% des visiteurs, est encore loin de la part du marché de l'audience dont elle bénéficie dans la télévision traditionnelle (26%). Cet écart entre les deux marchés mesure le rattrapage à effectuer par le premier des groupes télévisuels français s'il veut tenir sa place sur le marché télévisuel unifié. Ensemble, les deux premiers distributeurs, YouTube et Dailymotion, représentent plus de 40% du marché de la vidéo en ligne, le reste se répartit selon une très longue traîne. Le format court domine : la moyenne se situe à 4 mn 30.
Bien sûr, la statistique de cette consommation reste, comme aux Etats-unis, délicate à apprécier (représentativité du panel, notamment pour les lieux de travail et d'étude, prise en compte des internautes à partir de 15 ans seulement, étude jusqu'à présent non auditée par le CESP).
Néanmoins, on peut retenir quelques leçons de l'évolution de ce marché. Tout d'abord, en face de la pauvre performance des médias vidéo traditionnels, la performance exceptionnelle de Dailymotion. Cette performance explique sans doute la part de marché plus modeste de YouTube en France : ainsi, la présence d'une entreprise française ou européenne dynamique fait plus pour contre-balancer la puissance de Google que les démagogies politiciennes et les exclamations indignées.
Il y a là une leçon de politique difficile à entendre, manifestement : qu'il s'agisse de ciblage comportemental, d'édition numérique, de moteur de recherche, la solution d'indépendance nationale - qui ne se confond pas avec le protectionnisme - passe par l'innovation, la R et D et la création qu'il faut encourager, aider à toutes les étapes et en tous lieux de la vie économique, en commençant par les institutions éducatives.
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Les données de consommation vidéo en France publiées par la société américaine comScore recoupent la situation que nous avons décrite pour les Etats-Unis. La consommation vidéo sur Internet s'accroît fortement ; elle est dominée parYouTube (33,5%) ; Dailymotion, très loin de YouTube est avec 7,3% largement devant le reste du marché. Seul groupe télévisuel présent parmi les 10 premiers sites de téléchargement vidéo, TF1, avec 3% des visiteurs, est encore loin de la part du marché de l'audience dont elle bénéficie dans la télévision traditionnelle (26%). Cet écart entre les deux marchés mesure le rattrapage à effectuer par le premier des groupes télévisuels français s'il veut tenir sa place sur le marché télévisuel unifié. Ensemble, les deux premiers distributeurs, YouTube et Dailymotion, représentent plus de 40% du marché de la vidéo en ligne, le reste se répartit selon une très longue traîne. Le format court domine : la moyenne se situe à 4 mn 30.
Bien sûr, la statistique de cette consommation reste, comme aux Etats-unis, délicate à apprécier (représentativité du panel, notamment pour les lieux de travail et d'étude, prise en compte des internautes à partir de 15 ans seulement, étude jusqu'à présent non auditée par le CESP).
Néanmoins, on peut retenir quelques leçons de l'évolution de ce marché. Tout d'abord, en face de la pauvre performance des médias vidéo traditionnels, la performance exceptionnelle de Dailymotion. Cette performance explique sans doute la part de marché plus modeste de YouTube en France : ainsi, la présence d'une entreprise française ou européenne dynamique fait plus pour contre-balancer la puissance de Google que les démagogies politiciennes et les exclamations indignées.
Il y a là une leçon de politique difficile à entendre, manifestement : qu'il s'agisse de ciblage comportemental, d'édition numérique, de moteur de recherche, la solution d'indépendance nationale - qui ne se confond pas avec le protectionnisme - passe par l'innovation, la R et D et la création qu'il faut encourager, aider à toutes les étapes et en tous lieux de la vie économique, en commençant par les institutions éducatives.
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jeudi 5 novembre 2009
GRP, contact et vidéo
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Le syndicat des régies TV françaises (SNPTV) relance le débat sur la définition du GRP parce qu'une agence média spécialisée dans Internet compare, favorablement, GRP vidéo sur Internet et GRP TV. Le débat a déjà eu lieu déjà à propos d'Internet (IAB / UDECAM, 2002) mais aussi, depuis toujours, à propos de l'affichage, un GRP TV étant déclaré bien meilleur qu'un GRP affichage. On enseigne dans les agences média que l'on on ne saurait additionner les GRP de médias différents, les choux et les carottes, etc.
Rappels
Dès lors que l'on dénombre des contacts, on peut calculer des GRP. Comparer des GRP, c'est d'abord comparer des définitions de contact et des méthodes de comptage. Aucun média n'a le monopole du GRP. Une campagne recourant à des messages publicitaires vidéo produit des GRP, qu'elle soit diffusée par une chaîne de TV ou par YouTube.
Faut-il introduire la durée du contact ? Pour les campagnes avec messages publicitaires vidéo, pourquoi pas ? Dans ce cas, la définition du contact doit intégrer le pourcentage du message qui a été perçu (vu ou/et entendu ?) avec un principe de calcul, arbitraire : à partir de quelle proportion du message vu considérera-t-on qu'il y a contact ? 30%, 50%, 100% ? Ce pourcentage doit-il varier selon la durée du message (format), selon qu'il s'agit d'un 8 secondes ou d'un 30 secondes ?
Faut-il additionner les plateformes de diffusion vidéo (Internet, téléphonie, TV, console de jeux vidéo) ? Bien sûr, c'est nécessaire mais ce n'est pas encore faisable actuellement, faute de savoir dédupliquer les contacts entre supports différents. ll faut attendre une mesure unique.
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Le syndicat des régies TV françaises (SNPTV) relance le débat sur la définition du GRP parce qu'une agence média spécialisée dans Internet compare, favorablement, GRP vidéo sur Internet et GRP TV. Le débat a déjà eu lieu déjà à propos d'Internet (IAB / UDECAM, 2002) mais aussi, depuis toujours, à propos de l'affichage, un GRP TV étant déclaré bien meilleur qu'un GRP affichage. On enseigne dans les agences média que l'on on ne saurait additionner les GRP de médias différents, les choux et les carottes, etc.
Rappels
- Définition des GRP d'une campagne : somme des contacts d'une campagne pour un média donné. Autrement dit : produit de la couverture à au moins 1 contact (i.e.audience cumulée) par la fréquence (répétition) moyenne (pour une population - "cible" - donnée).
- Qu'est-ce qui fait la différence entre les GRP ? La définition du contact et la manière dont on les compte.
- Le contact TV est défini par la présence du panéliste dans le pièce où se trouve le téléviseur allumé lorsque le message publicitaire est diffusé, présence dont témoigne l'audimètre ("déclaration" du people meter).
- Le contact Internet est défini par le contact de tout internaute avec le mesage publicitaire vidéo diffusé (stream, etc.). Cf. Guidelines IAB.
Dès lors que l'on dénombre des contacts, on peut calculer des GRP. Comparer des GRP, c'est d'abord comparer des définitions de contact et des méthodes de comptage. Aucun média n'a le monopole du GRP. Une campagne recourant à des messages publicitaires vidéo produit des GRP, qu'elle soit diffusée par une chaîne de TV ou par YouTube.
Faut-il introduire la durée du contact ? Pour les campagnes avec messages publicitaires vidéo, pourquoi pas ? Dans ce cas, la définition du contact doit intégrer le pourcentage du message qui a été perçu (vu ou/et entendu ?) avec un principe de calcul, arbitraire : à partir de quelle proportion du message vu considérera-t-on qu'il y a contact ? 30%, 50%, 100% ? Ce pourcentage doit-il varier selon la durée du message (format), selon qu'il s'agit d'un 8 secondes ou d'un 30 secondes ?
Faut-il additionner les plateformes de diffusion vidéo (Internet, téléphonie, TV, console de jeux vidéo) ? Bien sûr, c'est nécessaire mais ce n'est pas encore faisable actuellement, faute de savoir dédupliquer les contacts entre supports différents. ll faut attendre une mesure unique.
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vendredi 30 octobre 2009
50 questions sur la loi informatique et libertés
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Le Cahier N°27 du Courrier des maires et des élus locaux (septembre 2009) est consacré à l'application de la loi informatique et libertés dans le cadre des collectivités locales. Ce cahier est didactique, clair ; il reprend les définitions principales, souligne les mises en garde de la CNIL. Parfait outil de sensibiliation.
Les médias, et les enquêtes qui en alimentent couramment le travail et la réflexion, les travaux universitaires (thèses, mémoires, etc.) dans ces domaines doivent évidemment prendre en compte la dimension "informatique et libertés" et respecter la loi : ce document qui ne les vise pas directement peut constituer néanmoins un outil de réflexion efficace et au moins propédeutique.
Exemples
Le Cahier N°27 du Courrier des maires et des élus locaux (septembre 2009) est consacré à l'application de la loi informatique et libertés dans le cadre des collectivités locales. Ce cahier est didactique, clair ; il reprend les définitions principales, souligne les mises en garde de la CNIL. Parfait outil de sensibiliation.
Les médias, et les enquêtes qui en alimentent couramment le travail et la réflexion, les travaux universitaires (thèses, mémoires, etc.) dans ces domaines doivent évidemment prendre en compte la dimension "informatique et libertés" et respecter la loi : ce document qui ne les vise pas directement peut constituer néanmoins un outil de réflexion efficace et au moins propédeutique.
Exemples
- (S')interroger sur la conformité avec la loi de la collecte de données de consommation médias, de données socio-démographiques ou "ethniques" ; on pourra en profiter pour vérifier avant de les recueillir que ces données présentent une pertinence scientifique indiscutable et pour évacuer ce qui n'est parfois que l'effet d'une inertie paresseuse ("on a toujours fait comme ça"). L'interrrogation juridique donne l'occasion d'une réflexion épistémologique, et parfois économique, salutaire.
- (S')interroger sur l'étanchéité des données (ne pas utiliser les données à d'autres fins que la mission pour laquelle elles lui ont été confiées), sur l'archivage des données, sur leur non-divulgation (éventuellement involontaire). Comment cela s'applique-t-il aux panels, plus ou moins constants, aux "viviers" ou bases multi-usages ? Comment peut-on acheter / vendre des bases de données ?
- S'assurer de ce qui doit figurer sur un questionnaire (mention de l'identité du responsable du traitement, de la finalité du traitement, etc.), vérifier au cas par cas l'application d'une telle obligation selon les modes de passation (téléphone, face à face, auto-administré sur Internet ou postal, etc.).
- Vérifier l'extension de la définition d'une "donnée à caractère personnel" et son application au domaine d'enquête. Celle qui permet d'identifier directement ou indirectement une personne : un numéro de téléphone, le numéro de plaque minéralogique, mais aussi, plus inattendu, le nombre de repas à la cantine de l'école facturé aux parents d'élèves.
- Quelles déclarations pour un site web (le document ne dit rien des cookies) ?
- Quelle définition des "données sensibles" au regard de l'article 8 de la loi du 6 janvier 1978 ("origines raciales ou ethniques, opinion politiques, philosophiques ou religieuses, appartenances syndicales, etc.). En conséquence, quels tris peuvent-être effectués sur une liste (électorale) ? Consonance des noms, les lieux de naissance ? Non. Or beaucoup de données de consommation média permettre de cerner une attitude politique, philosophique, une orientation sexuelle...
- Le principe d'économie qui restreint l'enregistrement des données à l'indispensable sollicite tout particulièrement le travail d'enqête. Il impose, en amont et c'est tant mieux, une sélection rigoureuse des données alors que souvent un principe inverse est appliqué : "récupérons cette donnée, on verra bien après ce que l'on en fera...". Mais que fait-on pour les pré-tests, les pilotes, les pré-enquêtes ?
- Alors que les questions de vie privée suscitent beaucoup de débats à propos des médias numériques, qu'en est-il pour les médias plus anciens, le marketing direct, les basses de données traditionnelles ? Comment l'esprit de la loi s'applique-t-il (données personnelles, opt-in, commercialisation de bases de données, etc.) ? Où commence le spam du numéro de téléphone et de la boîte aux lettres ?
- La dimension informatique et libertés doit-elle être prise en compte par les audits interprofessionnels ?
Ce document fort clair sensibilisera à l'application à la recherche de la loi informatique et liberté et au respect des décisions et recommandations de la CNIL. Un travail et une publication consacrés plus particulièrement aux domaines de la recherche et des études seraient bienvenus (avec des cas, la jurisprudence éventuelle, etc.). Mais peut-être cela existe-t-il déjà ? Suggestions ?
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