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dimanche 2 juillet 2023

O mathématiques sévères !

 Nathalie Chouchan, Les mathématiques. Textes choisis et présentés par Nathalie Chouchan, GF, 2018, 249 p., Bibliogr.

Bien sûr, on les a oubliées, un peu, ces "savantes leçons" qu'évoque Lautréamont. Alors ce livre nous les raconte à nouveau, plus sérieusement, en partant de ce qu'en disaient les "philosophes" d'époques anciennes : Descartes, Leibniz, Platon, D'Alembert, Pascal, Husserl...

Nathalie Chouchan, normalienne et professeur de philosophie en classe préparatoire, propose un bilan de l'histoire des mathématiques, enfin, d'"une" histoire. Les textes qu'elle a choisis donnent à voir cette histoire, et  l'illustrent. Pour cela elle a réparti le choix des textes en six parties : l'objet des mathématiques, le raisonnement mathématique, les principes et fondements, un problème mathématique (infinité et continuité), mathématiques et physique et s'achève avec "les limites de la science mathématique" et un texte de Wittgenstein.
A cela s'ajoute un vade-mecum qui décrit les principaux concepts et, enfin, une bibliographie. 

On aurait pu choisir d'autres textes, pour une autre histoire, bien sûr. Mais Nathalie Chouchan est professeur et elle enseigne. C'est son premier métier et, ici, elle le fait bien. 
On peut regretter des absences, bien sûr : Jean-Toussaint Desanti et Les idéalités mathématiques, par exemple ou encore Benoît Mandelbrot ou Alexandre Grothendieck. Mais le livre est bien conduit et les élèves de notre professeur s'y retrouveront, et les autres élèves aussi. A chacun, chacune d'ajouter une référence à celles qui sont données dans ce livre d'apparente vulgarisation. Apparente seulement ! Qui appelle un enrichissement continu...


mercredi 23 avril 2008

ComScore / Google : “Wovon man nicht sprechen kann …


darüber muss man schweigen". Je traduis cette fameuse phrase de Ludwig Wittgenstein, logicien et ingénieur, la dernière du Tractatus Logico-Philosophicus. Traduction littérale (la mienne) : "Ce dont on ne peut/sait pas parler, c’est justement à propos de cela qu’il faut se taire ». Traduction plus nette : "si l’on n’y connait rien, on se tait". Diable ! se taire, comme vous-y allez !
Donc ComScore a dit que ça descendait (les « paid clicks » chez Google) ; le cours de Google baissa fortement. Quelques semaines plus tard, Google a révélé que cela montait. Le cours remonta. Et celui de ComScore baissa. 

Posons la question autrement : de quelle information dispose-t-"on", dans une affaire comme celle-ci ? Ce qu’a fait Google en termes de nettoyage de clicks ("removal of some "low-quality" paid clicks") ? Seul Google le sait. La précision, la fiabilité de la mesure des audiences et des comportements dans un monde de panels jamais aléatoires ? Dans ce cas, seul ComScore le sait, qui d’ailleurs avait mis en garde contre toute sur-interprétation.
Solution ? Se taire plus souvent dans un monde de "com" ? L’éducation des Pythagoriciens qui réclamaient que l’on apprît d’abord à se taire, puis à écouter avant d’apprendre pour enfin parler, n’est plus de saison. L’ordre des facteurs est strictement inversé. Le temps n’est pas aux taciturnes et aux taiseux !

Restent les audits que demande l’interprofession des médias et de la publicité pour s’assurer que les mesures mobilisées sont fiables, et surtout dans quelles mesures elles le sont, et pour s’assurer que les études sont réalisées selon l’état de l’art.
Dans beaucoup de situations, le souci méthodologique, les exhortations à la prudence, à la circonspection n'attirent qu'impatience amusée (qui parfois dissimule beaucoup d'ignorance). Allez donc vendre avec des nuances !
Google s’en remettra et son cours n'en rebondira que plus haut, mais une startup, une PME ?

N. B. : l’IAB américain a réclamé des audits en septembre 2007, notamment de ComScore et Nielsen//NetRatings ; ils sont en cours, mis en œuvre par le Media Rating Council (cf. MRC, "Internet Services Under Review). En France, de tels audits sont réalisés pour l'interprofession par le CESP.