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mardi 24 mars 2020

FuboTV has been bought by FaceBank


Pluto TV has been acquired by Viacom, Xumo by Comcast, Tubi by Fox... And now it is FuboTV's turn. It is the cord-cutting disease. We do not know much about this new merger: no financial terms were disclosed but the deal reportedly values FuboTV at about $700 millions. Only that, following the merger, FuboTV will be a wholly-owned subsidiary of the FaceBank Group. The former soccer company, founded in 2015 as a streaming service, is now streaming in 4KUltra HD. Its channels distribute NFL, MLB, NBA, NHL, soccer and network programs. As an international virtual MVPD, fuboTV has been present in Spain and Canada since 2018. It offers three simultaneous streams and most of the regional sports networks. It brings not only "sport first" but also most of the American TV channels. There are 300,000 to 400,000 subscribers who pay about 60$ a month; of course, they can add more channels to the 109 basics. But fuboTV does not carry channels from Fox or Disney: no ESPN nor ABC network then!
First investors in fuboTV included many media companies: 21st Century Fox, AMC Networks, Luminari Capital, Northzone, Sky, Discovery, Waverly Capital, DCM Ventures, i2bf, LionTree Partners, Univision... Now, "fuboTV is well-positioned to achieve its goal of becoming a world-leading live TV streaming platform for premium sports, news and entertainment content", comments the very little known FaceBank Group.

What is Facebank Group? The company develops "hyper-realistic digital humans". "The company focuses on the development, protection and activation of the personal digital likeness assets of celebrities and consumers, for use in artificial intelligence, entertainment, personal productivity and social networking".
Facebank Group is a tech-driven company, a celebrity company based on virtual entertainment. It is a "digital human technology company" which has already bought Nexway AG, the German company (September 2019). FaceBank was looking for the perfect delivery platform to air its celebrity content: now, it seems it has found it.
FaceBank Group is based in Florida and New York; after the merging, it will be renamed fuboTV Inc. : "Graecia capta ferum victorem cepit" !



mardi 17 mars 2020

Cord-cutting au programme de la télévision américaine


Selon MoffetNathanson, les distributeurs de télévision perdent, depuis quelque temps, de plus en plus d'abonnés, 7% au cours de l'année passée, ce qui nous mène à 83 millions d'abonnés fin 2019 (on serait passé d'un taux de 87,8% des foyers télévision en 2009 à 65,3% en 2019). Soit moins 1,16 million pour AT&T, moins 0,149 million pour Comcast et moins 1,101 million pour Charter. A quoi il faut bien sûr ajouter les 194 000 abonnés perdus par Dish (satellite). Devant la hausse continue des tarifs du câble, les abonnés actuels sont de plus en plus souvent tentés de se désabonner de l'offre des réseaux (cord-cutting) au profit des offres virtuelles, de Netflix principalement.

Néanmoins, il semble que les opérateurs classiques de télévision soient prêts à réagir au moyen de quelques acquisitions. Pour limiter les dégâts, pour quelque temps au moins.
  • On pense bien sûr que NBC/ Universal (Comcast) pourrait finalement s'assurer du rachat de Vudu à Walmart (qui l'avait payé 100 millions de $ en 2010) et, par ailleurs, aiderait le site de vente de tickets de cinéma, Fandango ; de plus, Comcast a également acquis Xumo fin février (190 chaînes).
  • Fox, de son côté, a racheté le site Tubi (25 millions d'utilisateurs en décembre 2019, alors que le site est présent chez de nombreux distributeurs, dont Apple TV, Roku, Amazon Fire Stick avec Alexa, Samsung et Sony). Fox paye 440 million de dollars cash en revendant la part de Fox dans Roku.
  • Quant à ViacomCBS, la société compte sur Pluto TV, rachetée l'an passé (elle déclare 20 millions d'abonnés) 
  • Enfin, il semble que Sony envisagerait le re-lancement, avec Chicken Soup for the Soul Entertainment, de Crackle.
Si l'on en croit MoffetNathanson, l'univers télévisuel américain passerait donc progressivement à un univers d'abonnés, reconfiguré à quelques services seulement. Quelle sera la place du câble et du satellite dans cette hypothèse ? Quel rôle pourrait y jouer prochainement la 5G ?

jeudi 27 février 2020

Comcast, le premier câblo-opérateur américain ajoute encore Xumo à son offre. Pourquoi ?


Le câblo-opérateur Comcast vient d'ajouter le fournisseur de services Xumo à son offre. Xumo devrait fonctionner de manière indépendante dans l'entreprise Comcast Cable qui aura déboursé 100 millions de dollars pour cette acquisition (soit 10 dollars par téléspectateur actif / mois). Xumo compterait 10 millions d'usagers.
Xumo propose, over-the-top, environ 190 services financés par la publicité, donc, en apparence du moins, gratuitement, pour les téléspectateurs abonnés à Comcast Cable. Une partie de l'offre est offerte à la demande à 10 millions de téléspectateurs (selon la chaîne).

Basé en Californie, Xumo qui compte 55 employés, avait été lancé en 2011 par la joint venture MySpace Viant Technology (que Meredith Technology avait achetée en même temps que Time Inc.) et Panasonic. La coiété est fondée sur une association avec des fabricants de smart TV tels que Fizio, Panasonic ou LG et ressemble, en gros, à ce que proposent des sociétés semblables telles Vudu (qui appartient à Walmart mais que pourrait acheter Comcast), Pluto (acheté 340 millions de dollars par ViacomCBS), Tubi  (que rachèterait Fox) ou IMDb (Amazon). Tout cela relève de l'AVOD (Ad-supported Video On Demand).

Concentration ? Sans doute. On peut avoir l'impression d'une recherche systématique, par les grands acteurs du câble américian, de sociétés capables, estiment-elles, de grappiller de l'audience voire de faire connaître et acheter leur nouveau service (Peacock dans le cas de Comcast, qui sera lancé le 15 avril 2020). C'est ce à quoi devrait contribuer Xumo, en apparence, du moins.
Stratégie défensive, donc.

mardi 26 novembre 2019

Same day is too early: let's time-shift!


ABC follows the Fox 1995 decision: it won't report live and same-day ratings anymore (Fox Television Group chairwoman became chairwoman of Disney Television Studio and ABC Entertainment after the acquisition of Fox by Disney). ABC will report Live+3 days, Live+7 days and Multiplatform+35 days(MP35) but no more Live + Same Day ratings.

"People used to plan their lives around television, now they plan television around their lives.", affirms the new boss, Karey Burke. The diagram below, drawn from the three best ABC programs, shows this: the decline of the schedule. People follow more of their own schedule and less of the tv schedule.


mercredi 13 novembre 2019

"Justified", une série sympathique mais réaliste


Les deux principaux héros de la série, Raylan Givens (à gauche) et Boyd Crowder (à droite)
Voici une longue série, celle qui raconte les multiples aventures, dans l'exercice de son  métier, du U.S. Marshall Raylan Givens. La série a commencé sur Fox FX, le network, il y a bientôt dix ans, en mars 2010, pour se terminer en avril 2015. Les 78 épisodes de la série, soit six années de 13 épisodes, sont actuellement visibles sur Amazon Prime Video. En France, la série a d'abord été diffusée par Série Club puis par M6. Aux Etats-Unis, pour sa première diffusion, elle a touché de deux à quatre millions de téléspectateurs.

La série est dominée par un personnage central, un jeune shérif, d'une nonchalance calculée, Deputy Marshall Raylan Givens, qui ne manque ni d'humour, ni de chance. Un peu play-boy, plutôt décontracté, en apparence du moins, charmeur très souvent, il devient aussi le père d'une petite fille. Il est le fil conducteur de la série, plutôt beau joueur, mais toujours homme de loi, et qui, malgré toutes les occasions, ne la trahit jamais. La série joue entre le western et le policier, le titre que l'on a traduit par "légitime défense", donnant le ton général de la  série.

Ainsi commence et se poursuit pendant ces six années une série qui met en place une amitié entre Boyd Crowder, le bandit, et Raylan Givens, le flic, amitié née lorsqu'ils travaillaient tous deux ensemble à la mine ("We dug coal together"). En même temps, Raylan est un héros de roman ; il revient au pays natal où il a été muté après un passage à Miami, d'où il a été chassé, sans raison valable, pour avoir tué un bandit qui le menaçait. Ce pays natal dont il connaît tous les éléments, tous les événements, et les partage quelque peu, ce qui fait que comme on le dira, "son chapeau n'est pas tout à fait blanc".

Roman paru en 2012
La série reprend des thèmes de romans policiers de Elmore Leonard. Elle se joue principalement entre Lexington (Kentucky) et Harlan County où Raylan Givens fut enfant et où il retrouve des héros de son enfance.
La série a reçu huit Awards. Même la musique est bonne et a été récompensée. Reçue positivement par les critiques, la série a connu un succès constant.
Beaucoup d'humour dans les dialogues ont rendu la série sympathique et quelque peu réaliste. On en revoit aisément des épisodes, ce qui lui assure une durée bien au-delà de ses premières années de diffusion.

Enfin, la série présente un caractère social qui peu aisément échapper à un téléspectateur non américain ; il y a d'abord l'accent des Appalaches de l'Est (hillbillies) et puis la misère qui menace cette population : la mine a fermé, et il n'y a pas d'aides à espérer du gouvernement... On voit et suit la vie d'une population qui cherche sa survie et se débat dans la drogue - qui vient du Sud, de Miami - pour y trouver quelques solutions de secours à sa misère.
Tout ces éléments contribuent à la dimension sympathique de la série et de ses héros, qui sont un peu tous pris par cette situation socio-économique qui les dépasse et les déborde.

lundi 2 septembre 2019

Disney vend Yes Network, les Yankees rachètent


Suite à son récent rachat de Fox, Walt Disney se voit obligé de vendre les 80 % que la société détenait dans Yes Network à un groupe d'investisseurs incluant the Yankees Global Enterprise, Amazon et Sinclair Broadcast Group pour 3,47 milliards de dollars. Les Yankees détenaient déjà 20 % du capital de Yes Network ; ils en détiennent désormais 26% %.
Yes Network représente 22 ensembles régionaux sportifs que contrôlait Fox au moment de son achat par Walt Disney (football, basket, etc.).
Cette vente fut exigée par le ministère de la Justice (Department of Justice) en raison du contrôle de ESPN par Walt Disney (antitrust).

A côté de l'actionnaire majoritaire, on trouve donc désormais Sinclair Broadcast Group avec 20 %, The Blackstone Group avec 13% et, surtout, Amazon qui poursuit son entrée prudente dans le sport. Deux autres investisseurs ont acquis des droits : RedBird Capital Partners et Mubadala Investment Company (un fonds souverain de Abu Dhabi).

Les acheteurs se promettent de constituer un partenariat stratégique ("new strategic partnership") et  de concevoir un nouvel ensemble marketing pour développer Yes Network.
C'est là que l'on attend Amazon.

mardi 2 juillet 2019

Les footballeuses françaises vaincues à Paris

Le Monde, du lendemain.

Penalty ou pas ? A la 85ème minute, un penalty n'est pas mentionné : l'arbitrage de l'arbitre, Ukrainienne, et la règle ont décidé que non... Bon, donc la France a vraiment perdu. Déjà, elle avait encaissé le premier but, dès la cinquième minute, devant une équipe américaine bien peu originale mais stable, et réaliste.

Le VAR (Video Assistant Referee ou Assistance Vidéo à l'Arbitrage) a sans doute perdu également un peu de sa "bonne réputation"... en attendant de prochaines, et inévitables, améliorations. Bien sûr, il y avait sans doute penalty, et l'on peut disserter des conséquences de ce refus de voir. Ce qui et certain, c'est qu'il faut encore améliorer l'exploitation de ce VAR, afin qu'il n'y ait plus de discussions vaines après les matchs.

Avec 12,2 millions de téléspectateurs en France (sur TF1, selon Médiamétrie, soit plus de 51% des parts d'audience, ce à quoi il faut a jouter les déclarations - certes marginales - de Canal Plus) ; avec 10 millions pour chacun de ses quatre matchs, l'équipe française a donc réussi son passage. Aux Etats-Unis, l'audience était moindre sur Fox mais elle atteint malgré tout 6,3 millions spectateurs.

Mais l'équipe française est éliminée des Jeux olympiques également. Elle fera mieux la prochaine fois... "Oui, c'est un échec sportif, il ne faut pas se cacher. Maintenant, j'espère que l'on a gagné autre chose. Le coeur des gens. J'espère que ça va aider notre discipline à franchir encore un capOn a vu qu'on n'était pas loin des Etats-Unis", a déclaré à L'Equipe Corinne Diacre, la sélectionneuse des Bleues

mardi 9 avril 2019

Game of Thrones : la TV et HBO s'emparent de la presse française


"Game of Thrones", la série télévisée américaine, s'empare de la presse française.
Etant le premier média grand public, la presse est depuis toujours le média des autres médias, de ceux qui lui ont succédé, le cinéma et la radio d'abord, puis surtout télévision, et enfin le jeu vidéo. Relation asymétrique : les autres médias traitent rarement de la presse tandis qu'ils constituent un contenu régulier de la presse. Synergie toutefois, sans doute positive pour chacun des deux médias.

En France, la presse TV est une catégorie de presse très peuplée. Selon l'ACPM, qui ne prend en compte que les plus grands titres, 11 guides de télévision français ont diffusé plus de 540 millions d'exemplaires (diffusion payée, magazines choisis par les acheteurs, dans les points de vente ou abonnements). Télé 7 jours et Télé Z diffusent plus de un million d'exemplaires ; quant à TV Magazine (distribué comme supplément de 53 titres de la presse quotidienne régionale), sa Diffusion France Payée (DFP) atteint 4,5 millions d'exemplaires par numéro. A cela s'ajoutent les hors-série que la presse magazine consacre aux programmes de télévision (voir ci-contre quelques Unes de guides TV et de titres hors-série comme Le Point, Science & Vie, philosophie magazine, Historia ou Lire (chacun tire la série à soi : science, mythologie, histoire, philosophie, dark fantasy...). Notons un nouveau trimestriel, Pulp & Cult qui titre sur "Game of Thrones" pour son premier numéro de même que le nouveau magazine publié par Oracom, Histoire & fiction qui profite de ce tremplin.

La puissance de la presse de télévision constitue l'une des spécificités du marché média européen, et tout particulièrement français, comparé au marché américain. Spécificité trop souvent inaperçue.

Quel serait le prix de toutes ces unes, de tous ces hors-séries vendus au prix de la page de publicité à quoi ils s'apparentent ? Est-ce une bonne affaire pour la presse ? Faut-il regretter un manque d'originalité ?

La relation presse magazine / télévision semble s'intensifier, chaque média renforçant son partenaire. On l'observe en France à de nombreuses occasions. La plus récente est celle qui allie le groupe Mondadori et la télévision publique : Dr Good !Dr Good C'est bon !, Affaire conclue, (et bientôt, déjà annoncés, Slam Junior et Fort Boyard). Comme Swan et NoéJuste Zoé témoigne plutôt d'une collaboration avec YouTube.
Dans tous les cas, il s'agit d'opérations (publicitaires autant que rédactionnelles) multi-média, cross-platform. Mais la presse n'est pas seule à exploiter ce filon : YouTube, Facebook et bien d'autres supports dits "réseaux sociaux" profitent de ce contenu gratuit qui attire les foules et les investissements publicitaires.




"Game of Thrones", qui a son acronyme, GOT, signe de notoriété ! - est l'un des succès récents les plus considérables de la télévision américaine, succès mesurés en termes d'audiences ou de récompenses.
La dernière et huitième saison commence aux Etats-Unis : avant-première le 3 avril à New York, premier épisode le 14 avril aux Etats-Unis. Lancée le 17 avril 2011 par HBO (Time Warner, maintenant WarnerMedia / AT&T), il s'agit d'abord de l'adaptation du roman de George R.R. Martin et al. (voir Lire), dérivé également en jeux (cf. le hors-série de Canard PC de novembre 2017).
En France, Orange Cinéma Séries (OCS) qui détient les droits HBO, diffusera cette dernière saison (en deux versions, VO avec sous-titres ou VF).

Cette huitième année de "Game of Thrones" rappelle la dépendance des chaînes de télévision française (européenne) aux productions américaines. Comment évoluera cette dépendance avec le succès croissant du streaming Netflix et Amazon Prime Video ? Que peut-on attendre de Disneyflix (qui a racheté une grande partie de Fox) ou de WarnerFlix (AT&T ayant racheté Time Warner) ; déjà, les surnoms quelque peu sarcastique que Hollywood a donnés à ces projets en dit long quant à la puissance et la notoriété de Netflix. Sans compter Comcast-Universal-NBC qui a racheté Sky en Europe et dont on a dit qu'il pourrait également racheter HBO Europe (démenti depuis mais...). Et l'on parle aussi de "Flixocalypse" !

Références





jeudi 11 octobre 2018

Contenus sportifs contre distributeur aux Etats-Unis (Fox / Altice USA)


C'est un épisode classique et récurrent de la télévision quotidienne américaine, côté business. Avec happy ending, presque toujours.


  • D'un côté, proposant des contenus, Fox avec WNYW-TV, la station Fox New York (O&O) et des chaînes cabsat lui appartenant, Fox Sport 1 (FS1), Fox Sport 2 (FS2), National Geographic Channel, FX et FXX (appartenant maintenant à Disney).
  • De l'autre côté, le distributeur, Altice USA (Optimum et Suddenlink), opérateur du câble actif dans la région de New York.
  • Il n'y a pas d'arbitre, la FCC a refusé de se mêler de ce type de différend (cf. Le réglage économique local de la télévision américaine).

  • Fox a menacé Altice USA de suspendre la fourniture de ses contenus (blackout), avertissant les abonnés d'Altice (cf. infra). Après cinq mois de gesticulations et de négociations, un accord est intervenu (dont les termes ne sont pas publics) et les abonnés pourront regarder les chaînes en question (il n'y a eu qu'une une demi-heure de noir à l'antenne lundi).

    La question lancinante reste celle des droits sportifs ; Fox qui a dû payer très cher pour la retransmission de la NFL, MLB ; on estime que Fox demanderait à Altice USA une augmentation de 1 $ par abonné / mois pour compenser cette hausse des droits sportifs.
    Cette hausse des droits se propage ainsi jusqu'aux abonnés en passant par l'opérateur du câble (MVPD) ; exaspérés, les abonnés reportent leur mécontentement sur le câble (cf. notre post "Révolte contre le câble aux Etats-Unis). Les consommateurs les plus furieux et les plus vulnérables sont ceux que le sport n'intéresse pas ; ils sont enclins à se désabonner de la télévision traditionnelle (cord-cutting) et à se tourner vers des abonnements OTT du type Netflix ou Amazon Prime Video, moins chers et plus flexibles. Ainsi peut-on affirmer, pour simplifier, que toute augmentation des droits sportifs profite (indirectement) à Netflix, qui s'est bien juré de ne pas entrer sur le marché des droits sportifs... En revanche, Facebook ou amazon n'ont pas dit leur dernier mot et pourraient bien, un jour,  transformer le marché des droits sportifs.


    Spot de Fox avertissant les abonnés de Altice USA (Optimum) qu'ils ne pourront plus regarder les programmes de Fox

    samedi 16 juin 2018

    GRP contre abonnements : Lucifer, série TV plutôt angélique


    La série est produite par Warner Bros pour le network Fox et compte 40 épisodes ; elle a été lancée en janvier 2016 par ce network, puis reprise par Netflix. La troisième saison, "Lucifer" est diffusé le lundi en prime time. Chaque épisode apporte une nouvelle enquête ; le tout est servi avec beaucoup d'humour, parfois subtile. Légende modernisée, détente assurée : que le diable vous emporte !
    Mais, début mai, Fox a arrêté "Lucifer", juste avant les ventes publicitaires upfront. Les audiences sur le network Fox ont été considérées insuffisantes (4,1 millions de téléspectateurs). Les fans se sont manifestés par de nombreux #SaveLucifer sur les réseaux sociaux.
    La carrière de Lucifer se poursuivra pour une nouvelle saison car Netflix, qui doit donc être satisfait des performances de la série auprès de ses abonnés (saison 1) vient de commander une quatrième saison à Warner Bros. Netflix avait de la même façon sauvé la série "Longmire" (Warner Bros. également) annulée par AMC après 3 saisons. Voilà qui illustre le rôle de Netflix sur le marché télévisuel et confronte deux manières d'apprécier les performances d'une série : la mesure de l'audience pour la publicité, d'une part, la satisfaction des abonnés, d'autre part. Deux modèles économiques en conflit, GRP contre abonnements ?
    Ceci ne manquera pas d'interpeller AT&T qui a racheté HBO et Warner Bros.

    Depuis le Faust de Goethe, on sait bien que le diable est de bonne compagnie.
    Voici donc les aventures d'un nouveau diable venu sur terre, et qui prend goût à notre époque et à ses maux : Lucifer Morningstar, le bien nommé. A Los Angeles, la nuit, Lucifer, "porteur de lumière", selon l'étymologie latine de son nom, est dans son élément, Morningstar, il est est l'étoile du matin. Très, très vieille histoire (cf. le livre d'Isaïe, chapitre XIV, 12).
    Bien sûr, comme Faust, Lucifer rencontre une Gretchen, sous la forme d'une policière, blonde, comme il se doit, et vertueuse bien sûr, certes elle est mère d'un jeune enfant, mais elle est séparée de son mari, bio qui ouvre grand les possibilités narratives et la combinatoire des personnages. Gretchen sera-t-elle sauvée (gerettet) ou condamnée (gerichtet) ?
    En aussi vertueuse et charmante compagnie, le diable risque d'échouer et de faire le bien alors que pour son emploi, le brief paternel est de faire le mal, de propager et louer le péché. Evidemment, le diable est beau (comme un dieu ?), s'habille à la mode, il est bon musicien (pianiste), "le plus savant et le plus beau des anges" (Charles Baudelaire, "Les litanies de Satan"). Diablement sympathique, voire même irrésistible : comment ne pas lui donner sinon lui vendre son âme ? Même la psychanalyste qu'il consulte succombera : ni elle ni lui n'ont de sur-moi ! Ce n'est pas Gérard Philippe (cf. "La Beauté du diable", 1950, film de René Clair) mais les cinéphiles y penseront certainement...
    Le diable, déchu, a posé ses ailes à la consigne et devient l'assistant, obéissant et espiègle, de sa policière bien aimée ; en plus de Faust (celui de Marlowe, celui de Goethe), le rôle s'inspire indiscutablement de celui du consultant de "The Mentalist" (CBS, 2008). Intertextualité tacite entre networks qui ravira les amateurs de séries.

    On n'échappe pas aux inévitables plans de coupe sur la nuit de Los Angeles, ville des anges où s'épanouit notre diable. L.A., ville volée par les Espagnols aux Indiens Chimash et Tongva, rachetée au Mexique par les Etats-Unis : le diable peut s'y sentir chez lui, it's his "kind of town"  et prétendre, comme le chantent Frank Sinatra et Quincy Jones, que "L.A. is my lady" ! Chaque ville a ses séries Miami, New York, Chicago, Boston, Seattle, voilà celle de L.A. sauvée par Nettflix.


    vendredi 11 mai 2018

    TV américaine: le network national, c'est le triomphe du local


    Aux Etats-Unis, la géométrie des networks de télévision commerciale est modulable, variable au gré des évolutions législatives et réglementaires mais surtout au gré du marché.
    Fox, le dernier né des grands networks généralistes commerciaux anglophones traditionnels, change de dimension en rachetant 7 stations au groupe Sinclair ; en effet, Sinclair Broadcast Group doit réduire sa part de marché afin de racheter le groupe Tribune Media Company et se conformer à la réglementation en cours concernant la concentration ("divestiture plans for the remaining stations they intend to sell as part of the regulatory approval process for our merger", selon les termes du groupe Sinclair). La transaction s'élève à 910 millions de dollars à laquelle s'ajoute un renforcement des accords d'affiliation avec Sinclair.

    Après cette opération, Fox sera présent avec une O&O (station Owned and Operated) dans 19 des 20 premiers marchés télévisuels américains (DMA). Les 7 stations acquises sont les suivantes : KCPQ-TV (Seattle), WSFL-TV (Miami), KDVR-TV (Denver), WJW-TV (Cleveland), KTXL-TV (Sacramento), KSWB-TV (San Diego) et KSTU-TV (Salt Lake City). Toutes ces stations, sauf celle de Miami (affiliée CW), étaient déjà affiliées au network Fox et deviennent O&O, la transition en sera donc plus commode. L'acquisition prendra effet au second semestre 2018 et pourrait être prise en compte lors des ventes d'espace publicitaire upfront.

    Cette opération correspond à la volonté de Fox d'être présent dans les grands marchés locaux du football (NFL) et du baseball (MLB) à Denver, Miami, Seattle ; il s'agit aussi d'un renforcement de la présence à l'Ouest (Seattle, San Diego, Sacramento, Salt Lake City).
    Ces 7 stations s'ajoutent aux 28 que possède Fox dans 17 marchés (dont les plus grands DMA, New York, Los Angeles, Chicago, Dallas, San Francisco, Washington, Houston). Sinclair a l'option de racheter deux stations à Fox. La couverture totale du network Fox serait de 45,9% des foyers TV américains, mais, en prenant en compte le mode de calcul avec réduction pour les stations UHF (dit "UHF discount"), cette couverture passerait au-dessous du seuil de 39% fixée par la législation actuelle.

    Au-delà d'un ajustement conjoncturel pour les deux groupes, cette opération souligne l'importance stratégique du local tant pour le marché des programmes (sport, information) que pour le marché publicitaire. “This transaction illustrates Fox’s commitment to local broadcasting", décare le président du groupe des stations de Fox Television Stations (FTS). On peut également y lire une optimisation stratégique pour affronter la concurrence de Facebook et Google (YouTube TV) qui se tournent de plus en plus vers les marchés locaux, mais aussi pour contrer les incursions de Facebook, Amazon, Twitter et Snapchat sur le marché des retransmissions sportives.
    Rappelons que le marché de la télévision locale américaine atteindrait 28 milliards de dollars en 2018 (en augmentation de 5,6%) selon BIA Advisory Services.


    Références sur MediaMediorum

    Concentrations à venir dans la télévision américaine ?

    mercredi 14 mars 2018

    Distribution du cinéma aux Etats-Unis : Movies Anywhere


    Les distributeurs de Movies Anywhere auxquels 
    s'ajoute FandangoNow (Comcast) depuis mars 2018
    Movies Anywhere, lancé en octobre 2017 par Disney, soutenu par la plupart des studios hollywoodiens, semble en voie de réussir.
    S'agit-il encore une contre-attaque, d'une alliance contre Netflix ?
    Ensemble se retrouvent Pixar, Marvel Studios et Lucasfilm (Walt Disney) avec Sony Pictures Entertainment, Twentieth Century Fox Film, Universal Pictures et Warner Bros. Entertainment. Un guichet unique pour 7500 films téléchargeables à l'aide d'une appli via iTunes (Apple), Vudu (Walmart), Google Play et amazon. Deux absents notoires, pour l'instant : Paramount Pictures et Lionsgate (qui termine l'acquisition du bouquet TV, Starz). Pas d'abonnement, paiement à l'unité ("No subscription fee. Ever").
    FandangoNow, qui appartient à Comcast, a rejoint Movie Anywhere en mars 2018.

    Movie Anywhere n'est pas la première tentative du genre ; en 2011, UltraViolet l'avait précédée, que n'avaient soutenu ni Disney, ni Google, ni Apple, ni Amazon. UltraViolet a pourtant annoncé 30 millions d'utilisateurs en juin 2017. FandangoNow reste membre de UltraViolet.

    L'accès à Movies Anywhere peut s'effectuer à l'aide des principaux streamers : Roku, Apple TV, Chromecast, iPhone, Amazon Fire, Android TV, etc. Les clients peuvent y retrouver les films qu'ils ont achetés en DVD ou disques Blu-ray ; ils peuvent ainsi constituer et rassembler leur librairie en un seul point ("Your Movies, Together at last", clame le slogan de Movie Anywhere). C'est le fonctionnement de iTunes Match pour la musique.
    Cinq films gratuits sont offerts lors de l'inscription.

    "Movies Anywhere", "TV Everywhere", streaming : aux Etats-Unis, la relation au cinéma et à la télévision est désormais universalisée : partout, n'importe où (pas nécessairement dans les salles, fût-ce de séjour), tout le temps, 24/7. Les technologies de distribution (dont ATSC 3.0) ont ébranlé puis effacé les anciennes contraintes de la linéarité (lieux, horaires) : finies les chaînes et les grilles, la télévision se libère !

    mercredi 10 janvier 2018

    Hulu, l'année de la réussite ?


    Pour son dixième anniversaire, Hulu semble terminer en beauté ; pour cette offre de télévision en streaming (SVOD), après des années de doutes, 2017 aura été un tournant, marqué par cinq événements :
    1. Hulu annonce 20 millions d'abonnés en avril 2018 (12 millions en 2016). Cela reste certes encore bien loin des 57 millions d'abonnés de Netflix aux Etats-Unis, mais, avec 54 millions de téléspectateurs uniques, Hulu constitue désormais un véhicule publicitaire significatif pour les annonceurs.
    2. La barre symbolique du milliard de dollars de revenus publicitaires a été franchie. La puissance est confirmée pour les annonceurs ; en même temps, la viabilité du modèle d'affaires semble se vérifier. Les abonnés sont jeunes (moyenne d'âge de 31 ans) et le revenu annuel moyen du foyer est élevé (92 000 dollars).
    3. L'actionnariat de Hulu est désormais contrôlé par Disney (à hauteur de 60%), le pilotage de l'entreprise en sera plus aisé. A condition toutefois que les autorités réglementaires entérinent la vente des 30% de Fox à Disney, Hulu sortira d'une situation compliquée avec un actionnariat délicat à manoeuvrer, trois actionnaires disposant chacun de 30% (Disney, Fox, Comcast), plus Time Warner avec 10%.
    4. Hulu a lancé avec succès Live TV, un MVPD virtuel
    5. Enfin, après les Emmys et les Golden Globes, Hulu a reçu deux récompenses remarquées pour sa série, "The Handmaid's Tale". Des prix, certes mais à quel prix ?
    Toutefois, malgré tous ces succès, Hulu reste déficitaire même après les injections de cash de ses actionnaires. Rappelons que Hulu met en oeuvre un modèle d'affaires mixte, associant publicité et abonnements. Les abonnés peuvent choisir de s'abonner avec publicité (8 $ /mois) ou sans (12 $). 
    Pour la vente d'espace publicitaire (SSP), après avoir travaillé avec LiveRail (racheté par Facebook), Hulu travaille avec Tremor, tout en utilisant également Oracle. Pour les données, ses partenaires sont Oracle (Blukai et Datalogix) ainsi que Acxiom et Liveramp.
    Hulu déclare disposer d'une bibliothèque de 75 000 épisodes (1700 titres) et se promet de dépenser 2,5 milliards de $ en 2018 pour la production (mais Netflix en annonce 8).

    A l'origine, Hulu fut d'abord conçu et perçu comme une tentative de réaction des médias traditionnels (networks, studios hollywoodiens) au succès de YouTube puis au succès de Netflix.
    Aujourd'hui, dans le marché télévisuel américain, un nouvel acteur du numérique est né, héritier tout armé de la télévision traditionnelle (legacy). 


    lundi 18 décembre 2017

    Disney, Fox... et maintenant ?


    Risquons un commentaire quant aux conséquences sur le marché des médias américains du rachat par Disney d'une partie de Fox (62 milliards de dollars). Qu'en sera-t-il, sous réserve d'accord des institutions réglementaires (FCC, FTC, Department of Justice) ?

    Fox
    • Fox reste un network classique généraliste puissant, contrôlant complètement 28 stations locales (dites O&Os) dont 7 duopoles dans les 10 premiers DMA (New York, Los Angeles, Chicago, Dallas, San Francisco, Washington D.C. et Houston). Par ailleurs, Sinclair Broadcast Group est propriétaire d'un grand nombre des stations affiliées à Fox (surtout après son rachat de Tribune Media). Que peut vouloir Fox ? Acheter d'autres stations et renforcer son network, si une nouvelle réglementation le permet (N.B. l'essentiel des revenus d'un network provient des stations O&Os) ?
    • Fox garde un pied dans l'information avec Fox News et Fox Business (FBN) et avec la presse, dont les quotidiens The Wall Street Journal et le tabloïd New York Post : instruments politiques favorables aux Républicains ? Notons l'extraordinaire puissance médiatique totale de Fox / News Corp. à New York.
    Disney
    • Avec Hulu dont il détient dorénavant 60%, Disney contrôle un MPVD (virtual). Hulu est en passe de devenir une puissance télévisuelle locale : Hulu reprend déjà 492 stations locales (O&Os et affiliées, YouTube n'en reprend que 302). L'affrontement avec Google (YouTube TV) et Facebook semble inéluctable pour la diffusion de la vidéo (notamment pour le sport).
    • La puissance des studios de Disney s'accroît de ceux de XXI Century Fox. Armes de production pour contrer Netflix ? Sans doute : Disney a déjà annoncé le lancement de deux chaînes OTT, l'une en 2018, pour le sport (ESPN Plus) et l'autre, en 2019, pour le divertissement.
    • La situation finale dans le domaine des retransmissions et droits sportifs est pas encore confuse et il faudra attendre l'achèvement de la transaction pour d'y voir clair (d'ici 12 à 18 mois). La puissance de Disney dans ce secteur avec ESPN s'augmente assurément de l'acquisition des 22 chaînes régionales de Fox mais Disney, qui n'a pas l'expérience du local, pourrait décider de les revendre.
    Les inconnues

    La réflexion, dans son état actuel, doit intégrer trois inconnues au cœur de l'évolution du marché télévisuel américain :
    1. L'allègement probable de la réglementation américaine de la concentration : le verrou des 39% pourrait sauter, ouvrant la voie à davantage de consolidations dans les groupes de stations, groupes d'affiliées (Sinclair Broadcast Group) ou groupe d'O&Os (Fox). L'un des objectifs de l'aggiornamento réglementaire serait de rééquilibrer le marché publicitaire en faveur des groupes traditionnels au détriment du "duopole" (cf. déréglementation à l'américaine).
    2. La fin de la neutralité du net, si elle est confirmée, renforce le pouvoir des MPVD dont l'activité principale est désormais de fournir la bande passante numérique (broadband) pour la téléphonie portable et la télévision OTT. Suivre l'évolution de Comcast, de T-Mobile (qui vient d'acquérir Layer3), de la fusion AT&T / Time Warner (fusion bloquée, pour l'instant, par le Ministère de la justice).
    3. La vitesse et l'ampleur de l'évolution de la télévision grand public qui passe de la télévision linéaire distribuée par des MVPD (câble, satellite) à une vente directe aux consommateurs, en streaming, comme le fait Netflix (direct-to-consumer). Le rôle des MPVD traditionnels peut s'en trouver diminué au profit de virtual MVPD (dont Hulu). L'évolution des équipements familiaux et personnels va dans ce sens (téléviseurs connectés, smartphones, streaming media players - dont Roku qu'acquiert Disney). 

    jeudi 7 décembre 2017

    ATSC 3.0 : la télévision nouvelle génération (Next Gen TV) testée aux Etats-Unis


    "Parent" Standard A/300
    Différentes sections de ATSC 3.0
    Source : ATSC3.0,
    "What will the standard look like?"
    Qu'est-ce que le standard ATSC 3.0 ?
    "Advanced Television Systems Committee" désigne un ensemble d'entreprises américaines représentant les différents métiers de la télévision, associées pour établir un nouveau standard : équipementiers (broadcast), cinéma, électronique grand public, câble, satellite, semi-conducteurs...

    L'objectif de l'ATSC est de concevoir les standards correspondants à l'évolution récente de la télévision et notamment à sa réception sur divers terminaux (appareils), en de multiples lieux, par l'intermédiaire de diverses technologies, principalement via Internet. Ce n'est donc pas un seul standard mais plutôt une suite de standards (on évoque une série de boîtes à outils).
    Le standard ATSC 3.0 se décompose en sections (standards parents, cf. ci-contre) chacune comprenant une suite d'une vingtaine de standards. Cette modularité est conçue pour faciliter les réparations et les adaptations (maintainability). A cet effet, elle doit être rigoureusement documentée (referencing).

    Les principaux mots clés, mots d'ordre de la nouvelle télévision, selon ATSC 3.0, sont la scalabilité, l'inter-opérabilité” et l'adaptabilité. Flexibilité et agilité sont indispensables pour accueillir les innovations futures issues de la mobilité, de l'interactivité et de la très haute définition (4K), entre autres.
    Le précédent standard datait de 1996 ; il concernait la télévision linéaire (broadcast).

    Une question majeure concerne la compatibilité entre le standard nouveau, ATSC 3.0, et celui de la télévision ancienne, linéaire (broadcast), télévision qui reste omniprésente à travers la télévision locale notamment mais qui chaque jour est de plus en plus minoritaire chez les consommateurs (cord-cutting, cord-nevers) : les deux tiers des foyers américains sont déjà équipés, d'une manière ou d'une autre, pour recevoir la télévision numérique, "connectée" (OTT). C'est le problème des périodes de transition, que de devoir faire coexister, pendant quelque temps, l'ancien et le nouveau, sans compromettre le modèle économique.

    La FCC vient de donner son feu vert pour cette TV nouvelle génération (Next Gen TV). Ceci devrait donner davantage de possibilités à la télévision locale (terrestre) et ses stations, les annonceurs bénéficiant à terme de nouvelles capacités de ciblage, plus précises (adressabilité) et d'une standardisation nationale. Concurrencer les médias issus du web lui sera facilité .
    Des tests techniques de viabilité ont lieu dans le DMA de Phoenix (model market) avec 10 stations (groupes Fox, Scripps, Meredith, Telemundo, Univision, Pearl TV, Tegna). Le DMA compte 1,8 million de foyers TV, un sur cinq utilisant directement la télévision terrestre.
    Un groupe de stations explore également les possibilités qu'offre le nouveau standard aux stations de la télévision publique.
    L'hostilité des MVPD à ce standard est liée à l'augmentation probable de leurs coûts et de leurs abonnements. La question de la mesure des audiences sera abordée dès le test.

    N.B. Le standard ATSC 3.0 a été testé en Corée pour les émissions Ultra HD (2017) et sera utlisé pour la diffusion des Jeux olympiques d'hiver (2018).

    lundi 18 septembre 2017

    Concentrations à venir dans la télévision américaine ?


    La question de la concentration est au cœur du débat télévisuel américain. Après l'administration démocrate qui freinait la concentration dans les médias classiques mais voyait d'un œil favorable l'émergence d'oligopoles numériques formidables (Google, Facebook, Amazon, Microsoft, notamment), l'administration républicaine semble prête à remettre en chantier les règles concernant la concentration dans la télévision traditionnelle (legacy media).
    Le sujet passera probablement inaperçu en Europe car il s'agit de la concentration des groupes de stations de télévision (broadcast). Stations locales, bien sûr. Marché intérieur américain certes, mais qui fonde la puissance des acteurs américains sur le marché international.

    Sinclair Broadcast Group est le plus important des groupes américains de stations ; il en possède 193 (source : SBGI). Il se propose de racheter le groupe Tribune Media Company qui en possède 54 (N.B. on compte 1 386 stations de télévision commerciale aux Etats-Unis). Une telle acquisition, pour 3,9 milliards de dollars, donnerait naissance à un groupe de télévision disposant d'une couverture technique de 72% des foyers TV américains (sans "UHF discount", mais 39% avec), présent dans 108 DMAs. (N.B. Une acquisition de même ampleur - Media General acquis par Nexstar / pour 4,6 milliards - a été approuvée par l'administration démocrate début 2017, mais elle se situait dans la limite légale des 39%). Concentrations horizontales.
    L'audience de Sinclair est une audience locale pour des informations locales. En cas de fusion, sa puissance publicitaire totale (locale et supra-locale) ainsi que son poids dans les négociation des droits de retransmission (retransmission consent) avec les MVPD seraient déterminants. De plus, après la fusion ("post transaction"), le nouveau groupe Sinclair ("combined company") contrôlerait un grand nombre des stations affiliées au network FOX.
    L'enjeu est donc significatif pour les médias locaux concurrents, presse, radio et télévision notamment. Comme Sinclair a la réputation d'être politiquement conservateur, les élus démocrates se sont mobilisés pour s'opposer à cette fusion. Une coalition d'acteurs économiques hostiles à la fusion s'est même créée (Coalition to Save Local Media).
    Sinclair a déposé sa demande en juin 2017. La FCC a demandé le 14 septembre 2017 un complément d'information concernant les mesures envisagées pour se mettre en conformité avec les règles de concentration en cours (éventuelles reventes de stations, "divestiture"), les investissements (capital investments) que promet Sinclair pour améliorer la programmation des stations et la contribution de la fusion à la transition au standard ATSC 3.0. Qu'en est-il de l'intérêt général ("public interest") ?
    La réponse de Sinclair est attendue pour le 5 octobre, à la suite de quoi le public pourra commenter.
    • Le débat enclenché pourrait conduire à la remise en cause de la limite imposée aux groupes en terme de taille (39% des foyers TV). Pour cela, la première étape consisterait à revenir sur le mode d'évaluation de la concentration et compter pour moitié seulement la couverture des stations UHF (principe dit "UHF discount"). Ce mode de calcul, mis en place en 1985, a été éliminé par l'administration démocrate en 2016, restauré par la FCC en février 2017 puis bloqué par le tribunal ("a stay of execution", D.C. Circuit Court of Appeals) en juin.
    • Cette acquisition pourrait déclencher d'autres mouvements ; on évoque un rapprochement entre le network FOX et Ion (qui pourrait reprendre les affiliations des stations Sinclair avec FOX). La discussion de l'interdiction dans un même DMA de contrôler une station de télévision et un quotidien régional (dite cross ownership rule de 1975) est également relancée. Enfin, la fusion AT&T / Time Warner (HBO, CNN, etc.) est toujours en cours d'examen au ministère de la justice (US Justice Department). Une acquisition dans les télécoms serait en cours : T-Mobile rachèterait la majorité des actions de Sprint à Softbank ; ensemble les deux entreprises compteront 130 millions d'abonnés (soit 28,8% du marché de la téléphonie mobile, mobile wireless market).
    Ce débat, considéré avec quelque de recul, s'avère crucial pour l'économie nouvelle des médias, bien au-delà du marché américain.
    La taille des groupes de télévision traditionnelle ne doit-elle pas être reconsidérée dès lors qu'il leur faut affronter la concurrence des Facebook, Google et Amazon ? Dans une telle perspective, la réflexion sur les concentrations dans les médias prend une nouvelle dimension. C'est aussi l'occasion de remettre en question la définition des taux de concentration et de l'univers de référence pour les médias, définitions souvent simplificatrices, sinon obsolètes, en période de mutation technologique.
    Assistons-nous à une augmentation de la concentration dans le marché de la télévision ou, plus radicalement, à une adaptation de la réglementation de la concentration dans l'ensemble des médias à l'ère de la numérisation ? 

    MàJ : septembre 2018. la fusion envisagée n'aura pas lieu ; Tribune Media poursuit Sinclair en justice pour avoir entamé des consultations de manière unilatérale (dont la FCC).


    Sur l'évolution des périmètres de concurrence dans les médias :

    jeudi 22 juin 2017

    Formats publicitaires : la TV américaine, du 30 au 6 secondes ?


    Le format standard des messages publicitaires de la télévision américaine a longtemps été l'immuable 30 secondes (précédé avant les années 1960 de messages durant 60 secondes). C'est sur ce format standard qu'ont été fondés les calculs de GRP (puissance, coût) pour les networks nationaux.
    Tableau 1.
    Evolution de la durée moyenne des messages (%)
    sur les networks nationaux (network time). Source ITV.
    La part du 15 secondes a progressé lentement, d'abord de manière discrète sous la forme de faux 30, accolant deux messages de 15 secondes (back to back) d'une même marque. Pour les quatre grands networks historiques, linéaires, le 15 secondes l'emporte désormais sur le 30 secondes (cf. Tableau 1).
    En 2016, la répartition des formats publicitaires sur les divers types de supports linéaires (%) était la suivante (cf. Tableau 2) :

    Tableau 2. Les formats publicitaires selon les types de chaînes et les stations locales (spot). %. Source ITV.
    Fox Network Group (News Corp.) décide d'adopter, dès août 2017 un format de 6 secondes pour les messages publicitaires diffusés sur ses supports numériques (cross-device : Fx, Fox News) et ses contenus consommés à la demande ; les messages seront "inévitables" (unskippable). Ce format court, déjà proposé par YouTube, veut optimiser l'efficacité publicitaire sous deux contraintes : les capacités créatives, d'une part, et l'intérêt du téléspectateur, son attention, d'autre part. Il s'agit peut-être d'une première étape, d'un brouillon avant le passage sur la télévision linéaire (network et stations O&O) ? Test ? Expérimentation?
    La facturation prend en compte la visibilité estimée à partir du video quality score de Moat ; la création publicitaire est internalisée chez Fox NG.
    Les premiers annonceurs sont Duracell et Mars ; les spots sont placés dans un écran (pod) court de 29 secondes inséré dans le direct et le streaming à la demande de l'émission "Teen Choice 2017". L'écran est précédé d'un avertissement de 5 secondes invitant à être attentif parce que l'interruption publicitaire ne durera que 29 secondes.
    Le risque du format court est qu'il accroisse le sentiment d'encombrement (clutter), à durée pubicitaire égale. La réduction de l'encombrement publicitaire ne peut passer que par un meilleur ciblage donc à une exploitation des données collectées concernant ces supports.

    L'annonce est symbolique d'une convergence en train de se faire : convergence avec le streaming et notamment avec YouTube (YouTube TV? ) dont Fox reprend le format. Hégémonie du numérique, et notamment de Google, dès lors qu'il s'agit de vidéo.


    N.B.
    • Moat a été racheté par Oracle pour plus de 850 millions de dollars, en avril 2017.
    • En 2016, Facebook a repoussé la limite de durée des vidéo sur Instagram de 15 à 60 secondes.

    dimanche 30 octobre 2016

    The Big Bang Theory : des hommes et des femmes savants, des geeks ridicules


    En septembre 2016, la série de CBS a eu dix ans et a diffusé plus d'une deux cents épisodes. Programmée le jeudi, en prime time (20 heures), elle est en tête des audiences pour la cible commerciale des 18-49 ans. Reprise en syndication par TBS pour le câble cinq jours par semaine (distribuée par Warner Bros) et par les stations de Fox (0&0 et affiliées), la série est reprise également par CBS All Access et Netflix. L'ensemble de ces diffusions construisent une forte notoriété.
    Sitcom, la série ne comporte pas d'intrigue générale ; l'intrigue, c'est la vie du groupe qui vieillit. Chaque épisode, indépendamment, tourne autour d'une ou deux situations plus ou moins imbriquées impliquant quelques uns des personnages clés, trois femmes, cinq hommes. Les situations sont souvent improbables, inattendues mais après neuf saisons, les personnages, leurs caractères sont prévisibles.
    Le comique de "The Big Bang Theory" est d'abord de nature langagière : jeux de mots, exagérations verbales, catchphrases, gestes ; le tout est émaillé de références culturelles américaines et d'allusions cinématographiques. Suivie depuis le début de leur vie d'adulte, la biographie des personnages passe par les étapes attendues : premier travail hors de l'université, flirts, rendez-vous (dates), mariage. Bientôt un enfant ?
    La série est tournée devant audience, ce qui nous vaut une bande-son avec rires, soupirs et autres réactions bruyantes de l'assistance du jour. Insupportable générique et ponctuation (virgules à tout moment, à la place des écrans publicitaires sur Netflix ?).

    L'audience est celle que recherchent les annonceurs à la télévision, les 25-54 ans. Le message publicitaire de 30 secondes se serait vendu 286 000 dollars pendant le upfront market 2016-2017 (deux fois le prix d'un spot sur NCIS pour une audience voisine).

    La culture scientifique est évoquée conformément à un stéréotype usé : on se moque des jeunes savants éthérés (geeks, nerds), quelque peu professeurs Nimbus, obnubilés par la science dont l'inaptitude aux relations sociales étonne. Chercheurs au CalTech (Pasadena, Californie), issus de grandes universités américaines, ces jeunes géniaux ont des loisirs d'adolescents. Loin du sport spectacle, fans de Prix Nobel, devisant de mécanique quantique, du principe d'indétermination de Heisenberg, du chat de Schrödinger, du boson de Higgs, des photons, de la NASA... Aussi, le bon sens pratique de Penny, la voisine sexy qui emménage sur le même palier, provoque des réactions interloquées chez ses savants voisins, séduits quand même.
    Les héros des personnages masculins de la série sont surtout des personnages de films de science fiction ("Star War", "StarTrek" dont ils savent par cœur les répliques) et de super héros de comics (Batman, Green Lantern, The Flash, Wonderwoman : "intimate strangers" !). La série a invité, entre autres, comme acteurs d'un jour, des célébrités de la science et de l'astronautique : des acteurs de Star Trek, Elon Musk (Tesla Motors, SpaceX), Steve Wozniak (ex. Apple), des physiciens (dont Stephen Hawking)... La réalité hybridant la fiction.

    Pour les Fans, un site propose toutes sortes de merchandising :
    DVD, T-shirts : ceux de Sheldon, l'algorithme de l'amitié, etc.

    Le ressort comique nait de la confrontation de deux discours, de deux logiques, de deux vocabulaires : ceux de la science (physique, astronomie, biologie) et ceux de la vie quotidienne, mondaine, et des relations sociales. On pensera aux Femmes savantes : "un sot savant est sot plus qu'un sot ignorant" (acte IV, scène 3).

    D'épisode en épisode, la série dresse le tableau clinique de Sheldon Cooper, donnant à voir toute la psychopathologie de sa vie quotidienne. Névrose obsessionnelle ? Il prend tout au pied de la lettre, il a du mal à percevoir les sarcasmes, tout comme l'intelligence artificielle des émotions ! Excessif, têtu à propos de diététique, d'hygiène, de cohabitation mais ni dépressif ni pédant.
    Sheldon ne voit autour de lui qu'"obligeants diseurs d'inutiles paroles" : il n'est assurément pas "l'ami du genre humain". Car il y a de l'Alceste dans son personnage, souvent ridicule à force de franchise et de sincérité. Amoureux, il fait penser à l'"atrabilaire amoureux"(sous-titre du Misanthrope). Petit à petit, toutefois il est apprivoisé par ses proches, indulgents.

    La mise en scène exploite jusqu'à la corde une ambiance de colocs et de campus universitaire où l'on se rencontre partout et potine : lingerie, cafeteria, palier et escaliers, bureaux, librairie de BD (comic books), salle du restaurant (Cheesecake Factory) où Penny est serveuse, appartements, surtout celui que partagent Sheldon et Leonard. Pas de tournage à l'extérieur.

    On a pu se plaindre que la série développe une attitude fréquemment condescendante envers les femmes ainsi qu'un discours ridicule pour moquer les jeunes savants. Apparences, jeu ? Finalement, malgré tout, les personnages sont attachants.
    Combien de saisons la série a-t-elle encore devant elle ?

    mercredi 6 juillet 2016

    Etudes de cas sur la télévision américaine : CW, network hybride avec Netflix ?


    L'organisation du marché de la télévision américaine est flexible, modulable à volonté et stable. On y compte peu d'interventions réglementaires. Les acteurs modifient leur stratégie, leur développement tout en se coulant dans des règles claires, incontournables dominées par l'esprit de ses lois, le localisme. C'est un univers où les coups et leurs conséquences sont prévisibles.

    The CW Network est le plus petit des networks ("weblet") ; J.V. de CBS Corp. et de Warner Bro., il se compose, comme tous les networks américains, de stations O&O et de stations affiliées.
    Un contrat d'affiliation lie le network au groupe Tribune Co., à toutes les stations du groupe sauf WGN, station de Chicago, l'un des principaux marchés télévisuels américains (DMA n°3). Ensemble, les 12 stations affiliées apportent une couverture de 25% des foyers TV américains (28 millions de foyers) ; parmi ces 12 stations, on compte KTLA-TV à Los Angeles (DMA n°2) et WPIX-TV à New York (DMA n°1).
    A Chicago, CW sera désormais diffusé par la station WPWR-TV (qui appartient au groupe Fox).
    L'accord intervient juste à temps pour le marché publicitaire upfront des networks.
    Il semble que CW ait envisagé quelque temps une solution de diffusion en streaming, de type OTT ; il y a bien sûr un différend quant au montant que paie Tribune Co. à CW (reverse compensation).
    A partir du 1er septembre, WGN-TV devient une station indépendante (Indie) diffusant surtout une programmation locale, notamment sportive. Ainsi, une station a changé d'affiliation (WPWR-TV), une autre est passée du statut d'affiliée à celui d'indépendante (WGN-TV)

    CW diffuse notamment "Jane the Virgin", "Crazy Ex-Girlfriend", "The Flash", "Arrow", etc. L'accord de rediffusion de CW avec Hulu qui reprenait certaines émissions le lendemain de leur diffusion s'achève en octobre 2016.
    En 2011, CW a déjà eu un accord avec Netflix. L'accord exclusif pour les Etats-Unis, conclu en juillet 2016, permettra à Netflix de rediffuser l'ensemble des émissions de CW (dont "Supergirl", ex. CBS) ; Netflix contribuera ainsi fortement à l'équilibre économique du network (on parlait déjà de 1 millliard de $ en 2011). Les séries de CW seront diffusées 8 jours après le dernier épisode de la saison (season finales) ce qui permet à CW de profiter des revenus publicitaires de la première diffusion par ses stations.
    A cette occasion, on peut percevoir la place importante que prend Netflix sur les marchés télévisuels traditionnels (à suivre, dans cette perspective, en France : la relation de Netflix et TF1, cf. "Marseille"). Logiquement, CW se définit désormais comme un "hybrid network" : broadcast avec ses stations, streaming avec Netflix.

    lundi 9 mai 2016

    Comcast : concentration et diversification dans la télévision américaine


    La concentration dans les médias américains va bon train. Nous assistons à la création d'un gigantesque groupe télévisuel et numérique ; le groupe Comcast NBC Universal.
    Comcast fut d'abord un opérateur du câble (1963), le premier des multi-system operators (MSO), un MVPD (Multiple Video Programming Distributor).

    Intégration verticale
    De distributeur (broadcast et broadband), il devient producteur de contenus en 2011 en prenant le contrôle du network NBC et des studios Universal ; Comcast règne alors sur deux networks nationaux : l'un anglophone (NBC), l'autre hispanophone (Telemundo) ainsi qu'un fournisseur de contenus (studios).
    En achetant DreamWorks Animation (Shrek, Kung Fu Panda, Madagascar, How to Train Your Dragon) pour 3,8 milliards de $ cash en mai 2016, Comcast poursuit sa mue, s'étendant de la distribution vers les contenus, le divertissement : production de fictions pour la diffusion dans les médias (télévision familiale, pour enfants) et l'utilisation pour les parcs à thème et le merchandising.

    Dans les domaines de la fiction et de l'animation, Comcast Universal devient un concurrent sérieux de Disney et de Time Warner.

    Avec Dreamworks, Comcast acquiert aussi un multi-channel network (mcn), AwesomenessTV.

    Comparé aux autres groupes de télévision, Comcast se distingue par une présence sur tous les segments, tous les supports (cf. tableau synoptique ci-dessous).
    Tous ces groupes se distinguent nettement de Netflix dont l'essentiel de l'activité concerne désormais la production, l'achat de droits et l'internationalisation. Aux antipodes de Comcast.

    Stratégie numérique
    En même temps, Comcast a pris plusieur dizaines de participations dans des startups liées à la vidéo (Video Service Providers, VSP) et au programmatique : mobile, ad-insertion, DOOH, WI-FI, réalité virtuelle... FreeWheel, acheté par Comcast en 2014, a acheté en mai 2016 le SSP français StickyADS.tv, spécialisé dans le programmatique vidéo.
    En 2015, NBC Universal a investi 200 millions de $ dans Buzzfeed (réseau social d'information) et 200 millions dans Vox Media qui regroupe 8 marques d'information sur le Web (technologie, sport, jeu vidéo, shopping, décoration, style, etc.).
    Le numérique devient un vecteur alternatif, un relais des contenus de Comcast, le complément et l'avant-garde de sa télévision linéaire et le laboratoire de la nouvelle publicité télévisée.

    Avec ces multiples fers au feu, Comcast développe une stratégie offensive, sur tous les fronts.

    Tableau synoptique des principaux groupes de télévision américains (aux Etats-Unis uniquement)