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jeudi 4 février 2021

Le smartphone à plein régime pour tout le monde

Mieux utiliser votre smartphone et votre tablette - Le guide pas à pas & conseils utiles, Pleine Vie, Hors série N° 58, 124 p.    

Il y a tout ou presque dans ce magazine, tout ce que vous voulez, tout ce que vous pouvez vouloir faire avec un smartphone ou une tablette, que vous soyez débutant-e, que vous changiez de marque d'appareil, que vous vouliez améliorer votre compétence et devenir un peu plus fort-e. A la une, une série d'expressions qui commencent par "Je" : tout y est des savoir-faire que l'on peut vouloir acquérir et maîtriser avec ces appareils, y compris l'application "Pleine Vie" (à télécharger).

La cible est celle du magazine (Reworld Media), donc cela vise plutôt les plus de cinquante ans, pour autant qu'une cible définie par l'âge ait encore du sens dans ce domaine. Car les plus de 50 ans constituent une cible de plus en plus confuse : elle mêle à quelques oisifs et retraités des gens qui travaillent, qui ont besoin d'une formation, qui changent encore de métier, qui doivent encore élever leurs enfants... Et puis, ce sont des lectrices et lecteurs qui doivent sans cesse apprendre à vivre.

Dans le magazine, les explications et le mode d'emploi sont simples. J'ai été parfois surpris par la présence des mentions Facebook et Cie (WhatsApp, etc.) comme allant de soi d'autant que leur sécurité est de plus en plus mise en question (cf. le débat avec Apple). Mais dans l'ensemble, les savoir-faire mentionnés, décrits, expliqués, témoignent que le smartphone, plus que la tablette, sont des outils courants ; tout le monde doit savoir s'en servir et le minimum se trouve dans ce magazine, pour tous les moments de la vie, ou presque, de la maternelle à l'arrière grand-mère (en 2021, on compterait désormais 76% des 11 ans et plus équipés d'un smartphone selon le Pôle numérique Arcep – CSA). Manque peut-être un index des noms, des fonctions... 

A mon avis, il est temps pour un tel magazine de faire évoluer sa cible, de l'élargir ou, du moins, de suivre l'évolution de la population : les "50 ans et plus" représentent désormais une bonne partie de la population, française, une bonne partie de celles et ceux qui prennent des loisirs, des vacances, qui travaillent, qui s'occupent d'enfants (les leurs ou / et ceux de leurs propres enfants). Ce ne sont pas des inactifs en fin de vie : la liste des savoir-faire à maîtriser, telle qu'elle est donnée à la une est parfaite. Il faut simplement la complexifier car l'informatique nécessaire est aussi devenue un exercice vital pour toutes et tous, une formation continue, indispensable.


dimanche 29 décembre 2013

Facebook uncool ?

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A partir d'un travail universitaire, financé par l'Union européenne, un chercheur déclare que, pour les jeunes de Grande-Bretagne, Facebook est "mort et enterré" : "it is basically dead and buried".
Cette affirmation a été reprise par de nombreux médias, telle quelle.
La formule résume les conclusions tirées d'une étude ethnographique. Selon cette étude, laissant Facebook à leurs familles, les jeunes de 16-18 ans se tourneraient vers d'autres réseaux, d'autres applis : Snapchat, Instagram, Twitter, WhatsApp.

La question que suggèrent ces conclusions est surtout celle de leur crédibilité, et d'abord de leur possibilité scientifique. Car, en fait, que peut-on savoir ?
A quelle méthodologie se fier ? Comment des adultes, des chercheurs peuvent-ils savoir ce que pensent et font les adolescents, en général, et en matière de réseaux sociaux, en particulier ?
  • De quelle ethnologie relève cette recherche ? S'agit-il de déclarations ? S'agit-il d'observations ? Conduites dans quelles conditions sociales (tout enquête établit un rapport social) ? Pendant combien de temps ? La situation d'observation ne risque-t-elle pas de perturber les personnes observées (observer effectHawthorne effect) et d'en affecter les comportements ?
  • Qui sont les adolescents enquêtés ? A quels milieux sociaux appartiennent-ils, quel est leur situation scolaire, avec ce que ceci implique de maîtrise des codes langagiers, de capital culturel, de capital social, etc. ? Des garçons, des filles ? Quel est leur équipement numérique ? Comment ces variables affectent-elles leurs opinions, leurs attitudes, leur expression ? Car comment imaginer quelque unanimité...
La question raisonnable et primordiale paraît plutôt : à quelle(s) condition(s), non intrusive(s), pourrait-on savoir ce que les adolescents font et pensent de Facebook et d'autres réseaux sociaux ? Quel pourraient-être les modes de production d'un tel savoir, leurs limites ? Comment le valider ?
En communiquant les conclusions d'une telle enquête au grand public, le chercheur laisser croire que l'on peut savoir, que c'est simple, alors que justement, comme l'on dit avec Facebook : "it's complicated". On reconnaît là les problèmes de la vulgarisation et de la communication aux non-spécialistes : le grand public demande des prophètes du monde social et il leur demande des propositions simples et frappantes, des révélations. Difficulté du métier de journaliste.

Une partie de la réponse à la question du public de Facebook se trouve chez Facebook (et Instagram), sans doute à partir d'une étude longitudinale des membres, de leurs comportements, de leurs interventions sur le réseau.
Facebook, j'imagine, se pose ces questions. J'imagine aussi que le chercheur a interrogé Facebook...
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