Encore un média qui enfreint le postulat économique - au double deux sens du terme - selon lequel la presse doit saborder le papier pour se convertir à Internet. Bakchich est d'abord un site d'information statirique ouvert il y a un peu plus de trois ans. Le groupe lance maintenant un titre papier du même nom (100 000 exemplaires mis en place pour le premier numéro). En attendant probablement Bakchich.tv.
- Sous-titre : "Informations, enquêtes et mauvais esprit". Superbe positionnement !
- Slogan : "Votre nouveau canard satirique", révérence au Canard Enchaîné, dont il ne semble pas concurrent.
- Bakchich hebdo (20 pages) est mis en place dans 1 800 points de vente le mercredi (le jour du Canard) pour 1,8€ (Le Canard est vendu 1,2€). Distribution NMPP.
Donc, Bakchich tente, à rebours des expériences classiques qui vont du papier vers Internet, un modèle économique deux fois mixte : (Internet + papier) X (publicité + ventes). Selon une dépêche de l'AFP (Google News), le site est déficitaire : dépense 50 000 € et en gagne 20 000. Le papier rajoute 40 000 aux dépenses. Toutes choses égales par ailleurs, le point d'équilibre global demande 70 000 € de rentrées pour le papier (pub + ventes). Mais il y aura aussi des effets de la version papier sur la version on-line.
En attendant les leçons de cette innovation, leçons que seul pourra tirer le marketing du Groupe Bakchich, il faut remarquer que cette initiative, comme d'autres déjà (cf. liens infra), révoque en doute les clichés sur la fin du papier, sur l'inopportunité de la loi Bichet (dont le lancement de Bakchich est une parfaite illustration), etc. Et elle constitue une occasion de penser sans prévention la notion de marque média. A suivre....
Sur le passage on-line / off-line :
News from Net to Paper
Dans les papiers de Vendredi
La tentation du papier
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1 commentaire:
Malheureusement il n'a pas tenu! Le groupe à décidé de se concentrer sur le site internet en abandonnant la version papier... http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=11528
De là à parler d'extinction du papier, ne parlons pas de malheur.
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