Un secrétaire d'Etat du gouvernement britannique (Secretary of State for Culture, Media and Sport) s'inquiète de voir les collectivités locales (local councils) publier des supports de presse qui concurrencent de plus en plus la presse commerciale. Cette intervention fait suite aux démarches de la Newspapers Society (NS), association qui rassemble la plupart des titres de la presse régionale britannique. La NS observe que cette concurrence est déloyale car elle se développe aux frais du contribuables ("at the taxpayers' expense").
Voici une invitation à examiner la situation française ; des milliers de titres sont publiés par diverses collectivités locales, presse locale quasi officielle qui puise, dans une proportion variable, à la fois dans les finances locales (impôt) et dans le gisement publicitaire local.
Presse gratuite grâce à l'impôt ?
Presse gratuite grâce à l'impôt ?
Voyons les données IREP - France Pub (pour 2008) évaluant les dépenses des annonceurs pour leur communication commerciale : 206 millions d'Euros ont été investis dans la presse des collectivités locales, 80 millions dans la presse hebdomadaire régionale (PHR) et 773 millions dans la presse quotidienne régionale (PQR). La ponction est donc significative. A quoi s'ajoutent les sommes investies, par les mêmes collectivités locales dans leurs sites Internet (d'autant que certains comme les Hauts-de-Seine ont lancé un appel d'offres pour une webTV).
Un moyen de faciliter la tâche de l'information locale et régionale se dessine ici.
Ne vaudrait-il pas mieux laisser à la presse régionale et locale - dont c'est le rôle et le métier - le soin d'informer sur la vie locale et régionale, de manière contradictoire, avec investigations ?
Davantage de journalisme local indépendant des institutions ne saurait nuire et Internet permet une information locale pluraliste et citoyenne.
Le citoyen et le contribuable, qui ne font qu'un, y gagneraient assurément.