mercredi 31 octobre 2012

La radio tient tête à Sandy. Broadband et broadcast

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L'ouragan Sandy qui ravage le Nord-Est américain aura affecté inégalement les médias qui se sont révélés inégalement efficaces et robustes au coeur de la tempête.

La téléphonie, fixe ou mobile, Internet et la télévision ont été sévèrement touchés, les réseaux câblés également. Et même 911. Coupures d'électricité, locaux inondés, antennes et émetteurs arrachés...
Les opérateurs de téléphonie étaient mal voire pas du tout préparés ; et l'on se souviendra qu'ils se sont opposés à la FCC qui, après les destructions dues à l'ouragan Katrina (2005), voulait imposer des équipements de secours résilients. Irresponsable impéritie.

Pour l'essentiel, seule la radio a résisté ; seule, elle a pu fournir en continu les informations indispensables aux zones très sinistrées.
Grâce à son mode de diffusion, la radio s'avère, au coeur du désastre, le média d'information le plus sûr, le moins vulnérable, le plus opérationnel ; d'ailleurs le directeur de la Federal Emergency Management Agency a recommandé aux sinistrés d'écouter la radio.

Ceci constitue un argument important pour la diffusion broadcast (modèle one-to-many) dans la bataille des fréquences en cours : la FCC demande aux broadcasters (radio, TV) de rétrocéder une part de leur spectre pour le broadband.
Depuis quelque temps, les radios réclament qu'une législation fédérale rende obligatoire la présence de la radio FM dans les téléphones portables, pour des raisons de sécurité : Sandy leur donne raison. Broadband ou broadcast ? Non, broadband et broadcast.
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lundi 29 octobre 2012

L'info est dans la rue

Toronto, juin 2012 (photo FjM)
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L'affichage public a joué un rôle important dans l'histoire de l'information, dès le 16e siècle. Longtemps, les journaux ont tenu le haut du pavé avec les crieurs qui annonçaient les grands titres et les scoops, les affichages militants sur les murs (L'Humanité).
En Chine impériale, il existait une tradition d'affichage d'information dans la rue, reprise au cours des années 1970 par les dazibao, journaux manuscrits en grands caractères (大字报).
En France, dans l'après-guerre, on venait lire les quotidiens régionaux gratuitement et regarder les photos d'actualité dans les vitrines d'un local du journal ouvert au public dans le centre ville. En reste-t-il encore ?
Au Japon, lors du séisme qui a dévasté sa ville, un quotidien local dont les installations étaient détruites a réalisé des journaux muraux manuscrits pour informer la population sinistrée (cf. l'exposition au musée Guimet).

Lire des écrans dans les rues 
Avec le numérique, les écrans peuvent donner une nouvelle vie à ce mode de diffusion de l'information. Le plus spectaculaire est sans doute l'affichage des dépêches de Reuters sur un mobilier urbain monumental placé sur un trottoir du centre de Toronto (Canada).

Des écrans dans les ascenseurs et dans les bureaux
  • Captivate Network (groupe Gannett) présente des contenus de journaux (USA Today, Chicago Tribune, Business Week, etc.), d'agences (Reuters, AP) dans les ascenseurs des grands immeubles d'affaires nord-américains (10 000 écrans). On dit qu'il s'agit d'audience captive. Le modèle Captivate Network ressemble à celui de la société chinoise Focus Media mais cette dernière n'affiche que de la publicité.
  • The Wall Street Journal Office Network (OMN) a été lancé en 1995 ; ce network est présent 780 immeubles, répartis dans les grandes agglomérations américaines (15 DMA). OMN publie des infos économiques et financières sur des écrans installés sur les lieux de travail ("It works, right where you do"). Evidemment, il n'y a pas de son. Le format des messages publicitaires, soit plein écran soit sur 30% de la surface de l'écran est de 15 secondes, ce qui semble bien long. La régie prend en charge l'adaptation de messages existants pour 500 dollars (fixe) ou 1 500 dollars (vidéo). OMN collabore avec Vistar Media pour l'achat programmé (programmatic buying, RTB, etc.). Des opérations spéciales de marketing direct peuvent être réalisées (Events). Sur un sujet voisin : "Vendre la presse avec des écrans"
Ces médias dits "Digital Placed-based Media" (cf. Digital Place-based Advertising Association, DPAA) sont une sorte de Digital Signage (ou Digital Out-Of-Home). 
Ce sont des supports de publicité, ce sont aussi, et c'est peut-être plus important, de formidables outils pour la promotion des titres affichés.
Pourrait-on imaginer de tels "affichages" sur des écrans placés dans des lieux publics pour promouvoir la presse d'information ? On saurait en mesurer l'audience que pourrait comptabiliser les études de référence. On pourrait concevoir des modalités d'interaction du type de celles que l'on voit dans les vitrines ou, mieux grâce à l'appli correspondante dans le smartphone du lecteur.  Notons encore que le lectorat ainsi évalué pourrait être incorporé dans les études d'audience de référence (papier et numérique).
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Ecran de Captivate Network dans un ascenseur  Toronto juin 2012 (photo FjM)


dimanche 21 octobre 2012

Local-Based Services: LBS = O2O + Maps

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LBS stands for Local-Based Services. It covers all that is related to local marketing and mobile. More than a trend, it is the logical consequence, a synthesis of the evolution in the digital industry: social, mobile, real-time, hyperlocal and search converge in LBS. Two components illustrate this emerging marketing culture: the maps and the strong bonds between on- and off-line.

The battle for maps is going on. Between Apple and Google of course but not only. In China alone, a dozen map companies fight for market share: among them, Baidu Maps develops many LBS. Maps are at the center of many services : local listings, street view, traffic, indoor location, public transportation schedules, etc.
Checking in, introduced first by social networks (Facebook, Foursquare, etc.), is now a sign of the times. Location is by default with smartphones ("xyz would like to use your current location") and most of the apps ask à la Facebook "where are you? (often you sign in for these apps with Facebook, your location is shared on your timeline).
All analytics produced by smartphones include geographic data, leaving most traditional off-line media in the dark, without precise geomarketing. To say "a store or a theater near you" is no longer enough.

Online to Offline (O2O) redimensions the hyperlocal and enriches it with mobile marketing using local discounts, vouchers, indoor maps, daily deals, mobile payment, group buying, loyalty cards... and drive. Recent examples:
  • From app to an event for which the app sells tickets or distributes coupons (cf. IUV.NY)
  • From crowdsourcing to mobile social networks (Weibo) to recommendations for restaurants (a new startup, HaoYouMeiShi in Beijing). 
  • With recently launched Evzdrop - what a name! - a place goes social ("listening to places through people"), targeting people who are in a store or who have already been there (retargeting).
  • The Tencent group is launching a new mobile platform in China which will incorporate maps, street views (SoSO, 搜搜), messaging (Weixin, 微信), mobile payment, LBS and mobile advertising.

mercredi 17 octobre 2012

L'audience TV s'effiloche en différés

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Par rapport à l'année télévisuelle passée, l'audience des grandes chaînes américaines de télévision (networks) présente en ce début de saison deux mouvements distincts.
  • Une érosion des taux d'audience pour les cibles favorite de la publicité (18-49 ans)
  • Une augmentation de la consommation en différé (sept jours après la diffusion en direct - Live + Seven days), l'émission ayant été enregistrée (DVR, TiVo, etc.) et regardée au cours des sept jours suivants (Live+7). Le gain peut dépasser 60% ("Glee"), et atteindre 80% ("Grimm"), par exemple. 
L'audience de la télévision ne baisse pas, elle se dilue dans la durée, sans doute au-delà de la semaine, durée arbitraire issue d'un compromis entre les annonceurs et les chaînes. Du coup, la notion de prime time, de tranche horaire premium, tend à s'effilocher. On retrouve une situation déjà courante dans la diffusion des émissions de syndication nationale.
  • Qu'est-ce que cela change pour la perception des messages publicitaires ? Davantage d'engagement ? Une probabilité plus élevée d'évitement (zipping, ad skiping) ? Ou, tout simplement : rien. Comment savoir ? 
  • Quels rôles jouent, a posteriori, les sites Web et les applis de "social TV" dans la réception à retardement des séries ? Ils en modifient certainement "l'horizon d'attente"("Erwartungshorizont"), affectant à terme le régime global de narrativité (storytelling).
  • Direct ou différé ? On peut poser à propos des séries les questions que l'on pose pour un événement sportif ou politique. Certains préfèrent le suspense du direct, d'autres y sont indifférents et privilégient la commodité du temps choisi.
Pourquoi regretter l'époque de l'événement télévisuel unique, le même pour tous, partout, à la même heure ? Ne peut-on considérer qu'une consommation reportée manifeste un intérêt accru des téléspectateurs pour les émissions, le signe d'un "engagement" ? Nous sommes en présence de télévision choisie plus que de télévision subie. Ces changements sociaux, fruits de changements technologiques, affectent le marketing de l'audience publicitaire (courbe de cumulation, audience de la veille, etc.).

Sources : Nielsen, ABC Networks et Media Life.
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mardi 16 octobre 2012

Connected TV. Connectée à quoi ?

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L'idée de télévision connectée a maintenant plusieurs années ; pourtant, c'est loin d'être une idée claire pour le grand public. Selon le P-DG de BARB, l'organisme de mesure des audiences de la télévision en Grande-Bretagne, la plupart des gens n'y comprennent rien et confondent tout en matière de service et de technologie (cf. "People confused by connected TV", The Drum).

Avant, c'était simple : on choisissait un téléviseur, on l'achetait, on le branchait... et voilà !
Avec la télévision connectée, rien ne va si simplement. Déjà, l'expression prête à confusion : connectée à quoi ? Il faut plutôt dire "connectable", ce qui n'arrange rien et met le doigt sur une imprécision de plus.
Le téléviseur d'avant était branché à l'antenne, au câble, relié au décodeur du réseau câblé ou au décodeur connecté à l'antenne satellite. La télévision nouvelle aussi. Mais, en plus, elle est connectable à Internet. Connectée à la prise Internet, au routeur. Routeur connecté au câble qui traverse l'habitation et qui amène la TV. Ou connectée sans fil par le Wifi (via le routeur).

Sur l'écran de la télévision connectée, il y a des applis comme sur le téléphone et les ordinateurs. Mais ce ne sont pas les mêmes, enfin si, mais pas vraiment. Avec la télévision connectée, on peut utiliser une tablette ou un smartphone comme télécommande pour se connecter... A quoi ? A tout : à une chaîne, ou à YouTube ou à Facebook, par exemple... Et la télécommande pointée sur la set-top box, ça marche pour la catch-up et la VOD ? Est-ce que je dois payer en plus pour la VOD ? Oui, enfin, pas toujours, car il y a aussi de la VOD gratuite, fournie par l'opérateur du câble. Et les émissions des chaînes payantes peuvent être achetées en VOD ? Oui, parfois. Et Apple TV et Google TV ? C'est de la TV connectée... A quoi ? Est-ce qu'il faut s'abonner ?
Les vendeurs s'y perdent, les consommateurs aussi. Quant aux enquêteurs...

Il y aura 1,8 milliard de téléviseurs connectés en 2016, proclame une "étude". Les études parlent par statistiques, qui se propagent d'instituts en clients en communiqués de presse en journalistes en analystes... A l'origine de toute statistique, il y a un enquêteur, souvent modestement payé, qui, seul, a eu le contact avec un informateur qui lui a déclaré ce qu'il savait. Tous ceux qui ont mené des enquêtes sur les équipements auprès des ménages, ceux qui, sur le terrain, lisent et répètent les questions aux enquêtés désorientés, ces enquêteurs savent combien il est difficile de savoir. Surtout par téléphone. Au domicile de l'enquêté, face à face, l'enquêteur peut aller regarder de quoi il retourne. Enfin, il pourrait car, généralement, il n'a pas le temps, il ne veut pas déranger, et, surtout, il ne sait pas lui même, il n'a pas été formé ("briefé") pour interpréter les branchements sibyllins et les connexités entre appareils... Or, tout repose sur ces enquêtes qui calent les quotas des enquêtes futures.

En attendant de disposer d'enquêtes quali, ethnographiques, menées dans les points de vente au moment de l'achat, dans les foyers des clients lors de l'utilisation, la télévision connectée reste "un je ne sais quoi qui n'a de nom dans aucune langue". Objectif de telles enquêtes : comprendre pourquoi, selon certaines enquêtes, 95% de la télévision regardée le serait sur un téléviseur et de manière linéaire. Comme il y a cinquante ans, à l'heureux temps du téléphone fixe et des annuaires, quand il n'y avait que deux chaînes de TV.

N.B.  Ne pas confondre :
  • Le nombre d'appareils vendus par les constructeurs à la distribution et celui des appareils vendus par la distribution à des particuliers.
  • La statistique des apparareils connectables et celle des appareils connectés (de même qu'un appareil HD vendu ne signifie pas que l'on y regarde des émissions en HD) ; l'écart entre les deux, entre le possible et le réalisé, se resserre progressivement et constitue un indicateur pertinent de l'évolution des équipements. Fin 2012, moins de 50% des appareils connectables achetés par les foyer sont connectés à Internet.

samedi 13 octobre 2012

La stratégie Facebook de Walmart aux Etats-Unis

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Walmart, c'est le grand des grands de la grande distribution généraliste mondiale, premier en Amérique (Brésil, Canada, Mexique, Etats-Unis), premier en Chine. Sa stratégie marketing constitue donc un indicateur important des attentes des clients de l'Amérique du quotidien ; elle peut également inspirer les entreprises européennes qui connaissent un environnement semblable, caractérisable par l'appauvrissement de leur clientèle, la concurrence d'entreprises sans magasins, les réseaux sociaux, les transformations de l'urbanisme...
Ces quatre directions conditionnent la stratégie annoncée par Walmart pour l'année qui vient. La puissance de cette stratégie tient à la libre combinaison par les clients des actions on-line et off-line.
  • Contrer la progression d'Amazon
    • Livraisons à domicile le jour même (same-day delivery). Walmart ToGo, livraison à partir du magasin pour 10 $. Google, eBay, la Poste s'essaient aussi à suivre cette exigence des consommateurs.
    • Décision de ne plus vendre les tablettes et liseuses d'Amazon (kindle) tout en continuant de vendre l'iPad et d'autres tablettes.
    • Renforcer le e-commerce (avec @Walmart Labs). Cf. Walmart is Going Digital. Les clients de Walmart peuvent ausssi commander en ligne et prendre livraison dans le magasin (drive).
  • Attirer et fidéliser la clientèle la plus vulnérable à la crise. Avec Walmart, cette population s'efforce, bon gré mal gré, de maintenir son niveau et son style de vie.
    • Permettre aux clients de réserver les produits et de les payer en plusieurs versements ultérieurs (layaway)
    • Continuer d'élargir l'assortiment des produits proposés dans les magasins
    • Diminuer les frais bancaires des clients avec BlueBird, carte de paiement prépayée et paiement mobile mise en place avec American Express. La cible : celles et ceux qui en ont assez de leur banque et de ses tarifs.
  • S'appuyer sur le réseaux sociaux, Facebook d'abord, en faisant participer la clientèle. Les clients de Walmart éliront sur Facebook les jouets qui bénéficieront de réductions avant les fêtes : crowdsourcing. Ce n'est pas la première opération de Walmart avec Facebook, on peut donc y lire une confirmation en acte de l'efficacité commerciale de Facebook. Walmart compte 22 millions de "followers".
  • Améliorer la pénétration du local en implantant des petites surfaces de proximité : Neighborhood Market et Walmart Express : acheter au plus près de chez soi.

jeudi 11 octobre 2012

Vitrines interactives



Les vitrines sont un média encore mal estimé. Premier des mobiliers urbains, elles sont les lumières de nos villes. Il en est de superbes, quasi oeuvres d'art. (Cf. Le Journal des Vitrines). Elles relèvent autant de la décoration que du marketing. Il en est d'efficaces, attirant dans le point de vente des passants qui ne l'avaient pas envisagé. Il en est même de sonores (Whispering Window). Mais il en est aussi de sinistres, qui ne donnent pas envie de rentrer dans le point de vente : au hit parade du tristounet, les banques l'emporteraient sûrement, mais rien n'est joué. A mesurer ! Fenêtres sur rues (window shopping), les vitrines donnent aussi sur le point de vente puisque de la rue l'on y voit l'intérieur du magasin.

Le durcissement de la réglementation de la publicité extérieure confère aux vitrines une valeur marketing accrue grâce à leur emplacement au coeur de la ville commerçante. Visibilité, tranparence, intention, promixité de l'acte d'achat, engagement, passage, contacts, répétitions... Que dire de mieux ? Que tout cela mériterait d'être évalué : le numérique le permet désormais aisément, et sans compromettre la vie privée.

Le numérique apporte aux vitrines des capacités nouvelles grâce aux écrans (DOOH) que l'on peut y placer. Pour peu que ces écrans soient conçus habilement et ne défigurent pas la vitrine, ne l'occultent pas. Là encore, horreurs et gaspillage ne manquent pas. Au début, un écran suffisait pour ébaubir et attirer l'attention des passants ! Aujourd'hui, il en faut davantage. Esthétique et efficacité communicationnelle vont de pair.
L'écran peut apporter aux passants l'interactivité avec le point de vente, même quand  celui-ci est fermé.

Exemple : ci-dessus une vitrine d'agence immobilière, tactile, en partie interactive, pour AEDES Immobilier. L'écran permet :
  • de naviguer et sélectionner un appartement correspondant à une annonce affichée 
  • de regarder une photographie du bien retenu (zoom, etc.)
  • de laisser des coordonnées (e-mail, téléphone) afin d'être contacté.

lundi 8 octobre 2012

Toy R Us dans la vidéo et les tablettes


Toys R Us, le distributeur de jouets, jeux et produits pour enfants, entre à son tour sur le marché américain de la vidéo. Son offre se compose d'un site de streaming et téléchargement pour ordinateur (Toys "R" Us Movies) avec un catalogue de 4 000 films et, à partir de la fin octobre 2012, d'une tablette (Tabeo avec Wi-Fi, vendue exclusivement dans ses magasins, 150 $). Les applis viendront logiquement avec la tablette, et, qui sait, la publicité, et ensuite l'internationalisation ?
  • Pour la technologie, Toys R Us s'appuie sur Rovi. Rovi a la capacité d'intervenir dans trois secteurs : la distribution de vidéo, le guide de programmes pour la sélection des films et séries (fonction de recherche et découverte) et la publicité (monétisation d'un réseau publicitaire multi-plateforme : Rovi Advertising Network). Rovi vise les publics multi-plateforme et la TV connectée. 
  • Pour les contenus, Toys R Us met en place des accords avec des studios (Warner Bros., etc.) pour la diffusion de séries, de films s'adressant à tous les âges de l'enfance, des bébés aux adolescents ainsi qu'à la famille : "Curious George", "Gossip Girl", etc. Les films sont vendus au public pour 2,99$, les séries pour 1,99$. L'enseigne insiste sur la qualité contrôlée de la sélection proposée aux familles (curation).
L'ensemble vise évidemment la clientèle des magasins Toys R Us : des familles avec jeunes enfants (son slogan : "We Love Kids!"), public adepte et virtuose des utilisations multi-plateformes (multiscreentasking).

Quatre tendances de la distribution de la vidéo peuvent être dégagées de cet événement commercial.

L'évolution tous terrains
Les acteurs de la distribution de la vidéo se multiplient ; leur terrain s'élargit aux enseignes de la grande distribution : distribution généraliste et CPG (Vudu  / Walmart) ou distribution spécialisée (Toys R Us), Barnes & Noble (NOOK Video et NOOK Cloud), Amazon (Kindle).
Cette évolution constitue une menace pour les chaînes de télévision traditionnelles. Elle s'ajoute à la menace d'acteurs comme Amazon, iTunes (Apple), Netflix, YouTube... Pour les studios producteurs des contenus, en revanche, cette augmentation de la concurrence constitue une formidable opportunité.

Le statut des supports mobiles
La tablette accompagne la distribution vidéo pour une sorte de "freebie  marketing" (donner le rasoir et marger sur les  lames). L'évolution de la taille des tablettes (plus petites) et des smartphones (plus grands), les capacités de synchronisation en font des supports mobiles commodes pour la vidéo. Hors grands événements, le téléviseur rencontre avec les tablettes une forte concurrence touchant d'abord les moments faibles de l'offre télévisuelle (day time, etc.) et ses cibles les plus volatiles et vulnérables (enfants, adolescents, jeunes adultes).

Le relais du point de vente physique
Le développement du marché de la vidéo online s'appuie sur les magasins traditionnels. Grâce à la commercialisation des tablettes, Walmart, Toys R Us, Barnes & Noble profitent de leurs points de vente comme relais de visibilité, de notoriété et de promotion pour la vidéo. Apple n'est pas très éloigné d'un tel modèle avec iTunes dans les Apple Stores. Et Best Buy (GSS électronique) se lance sur le marché des tablettes avec son Insignia Flex.
N.B. Walmart a cessé de commercialiser les tablettes Kindle d'Amazon (septembre 2012).

Inévitable mondialisation
Walmart, Toys R Us et Apple ont une présence internationale avec leurs magasins. Les tablettes suivent logiquement les magasins, la publicité aussi. Les accords avec les studios, pour l'instant nationaux, peuvent être facilités par une négociation internationale. Restent les législations nationales et la vente nationale des droits pour freiner l'internationalisation complète de ce marché.

La grande distribution et le marché de la vidéo aux Etats-Unis
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dimanche 7 octobre 2012

Très court traité d'économie des médias

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Humour publicitaire pour la campagne d'affichage de Numéricâble, fournisseur de haut débit et de télévision en France (câble, VOD). L'argument présenté est un modèle de raisonnement en matière d'économie domestique ! Plutôt que dépenser pour des loisirs extérieurs (cinéma, concert, spectacle sportif, etc.), il vaut mieux rester chez soi et regarder de tels spectacles grâce à un abonnement à la télévision payante. Donc il faut s'abonner... pour profiter de son appartement chèrement acquis. D'autant que l'abonnement accroît le coût d'opportunité du spectacle extérieur. Reste la question de la production de satisfaction finale... qui varie selon les consommateurs.
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Mise à jour : les langues comme destins

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Cf. Les langues comme destins
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vendredi 5 octobre 2012

La TV publique américaine dans la bataille électorale

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 "I'm going to stop the subsidy to PBS. I'm going to stop other things. I like PBS. I love Big Bird... But I'm not going to -- I'm not going to keep on spending money on things to borrow money from China to pay for it".
Romney, candidat du parti républicain aux élections présidentielles américaines de 2012, lors du débat télévisé qui l'opposait au président Obama, déclare qu'il n'empruntera pas à la Chine pour financer Big Bird, c'est à dire la télévision publique américaine. Selon TiVo, ce moment fut le plus regardé du débat. A cette envolée anti-PBS (relayée très largement sur Twitter, avec humour ), un élu du parti démocrate rétorquera que Romney préfère manifestement aider l'industrie pétrolière. Voilà pour la politique politicienne et sa rhétorique.
En réalité, "Sesame Street" n'est pas financé par les contribuables américains mais par le merchandising : licencing de produits dérivés de l'émission et de ses personnages (livres, jouets, jeux, etc.).

Big Bird ? C'est le grand oiseau jaune qui habite "Sesame Street", au coeur de l'émission diffusée par PBS, le network national de stations locales de secteur public ; l'émission est produite depuis 1968 par le Sesame Workshop (ex. Children's Television Workshop). Tout américain de moins de quarante ans est un ancien élève de la fameuse "Rue Sésame". L'émission est également exportée et adaptée dans de nombreux pays dont... la Chine ; il y a même une série d'émissions où Big Bird (大鸟) voyage en Chine à la rencontre du Phénix (风), roi des oiseaux selon les légendes chinoises. En mai 2012, Sesame Workshop a ouvert un site Sesame Street destiné à la population sinophone : 芝麻街 (cf. infra).

Le véritable débat n'a pas eu lieu
Le financement de la télévision publique par l'impôt ne va plus de soi. Nulle part. Le développement de médias numériques en accès public par milliers sur le Web, fixe ou mobile, demande que soient reconsidérées, de fond en comble, sans a priori, les interventions de l'Etat dans le financement des médias. L'occasion d'un débat essentiel pour l'économie politique des médias a encore été manquée.

N.B. Sur la télévision publique américaine : Télévision publique : PBS, l'autre modèle américain
Sesame Street : le site en langue chinoise.

mardi 2 octobre 2012

ABC video

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Conférence de Ann Sweeney à propos du marché de la vidéo. Voici, rapporté par The Hollywood Reporter (28 septembre), ce qu'a dit la très puissante présidente de Disney Media Networks et de Disney / ABC Television Group.
  • La vidéo est de plus en plus souvent regardée sur des appareils mobiles, tablettes ou smartphones.  Le mobile est un facteur essentiel du développement du marché de la vidéo. 
  • Sur ces appareils mobiles, 80% de la vidéo regardée transite par des applis ; celles-ci disposent d'un atout primordial, leur simplicité d'utilisation (ergonomie). Il faut donc développer des applis pour les émissions. Et inventer des manières de raconter des histoires (storytelling) correspondant aux capacités étendues des technologies numériques.
  • Les applis qui dominent la distribution des produits ABC / Disney sont celles de Apple (cf. l'accord Disney / iTunes de 2005). YouTube a son utilité également, pour lancer l'audience. 
La marque télévisuelle
Les faits constatés étant rappelés, vient logiquement la question des marques. Il y en a deux : ABC, le network télévisuel, d'une part, et Disney, les studios, d'autre part. Ce sont deux marques distinctes aux yeux des consommateurs. Toutes deux sont "fournisseurs" de contenus (Anne Sweeney préfère l'expression "moteur de contenu", "content engine"). Mais, ce sont des fournisseurs de niveaux différents : Disney est l'un des fournisseurs principaux de ABC, ABC est l'un des distributeurs télévisuels de Disney.

Le network télévisuel
Il faut "recaractériser" le network, reconcevoir sa fonction parce qu'il est bousculé par le numérique ("It - the digital - recharacterizes the whole idea of a television network"). Dès lors se pose la question du rôle de Hulu (dont ABC est l'un des actionnaires), de la VOD, des applis (dont le ABC player) et des nombreux sites des deux marques ABC et Disney. Comment orchestrer les actions des multiples canaux de distribution ?
Chaque vecteur joue son rôle : ainsi, Hulu étend l'audience de ABC, apportant une affinité plus féminine ; la VOD facilite l'exportation (actuellement vers l'Europe du Nord), etc. Il faudrait ajouter, qui ne sont pas mentionnés, Netflix (accord de distribution), les salles de cinéma, etc.

Qu'entendons-nous au coeur de ce discours à l'air improvisé, émaillé d'anecdotes calculées ? L'organisation en network a été importante ; elle doit désormais s'adapter à l'évolution numérique des médias et à leur révolution mobile.
Voici donc annoncée, discrètement, comme en passant, la remise en question de l'organisation commerciale (distribution) de la vidéo. Ce n'est pas une mince affaire, car cettte organisation est depuis plusieurs décennies au principe même du développement de l'audio-visuel américain.
Au bout du compte, mais Anne Sweeney ne l'évoque pas, vient la question de la monétisation, entre paiement direct (VOD) et financement publicitaire auquel il faut apporter de la puissance ciblable (couverture maximisée à n contacts). Quid de la mesure qui permettrait d'optimiser la commercialisation des audiences dispersées sur diverses plateformes synchronisables ? Quid aussi de la chronologie des médias qu'il faut optimiser également ?
Copie d'écran de iTunes (USA) avec des applis ABC, Disney, Hulu ; ABC Dora est au groupe MTV