.
Tout est dit dans le titre. 3,9 €, 100 pages. Peu de publicité.
Les séries constituent une pratique culturelle importante, un ensemble de références partagées, voire d'identifications. Segmentantes, elles permettent de (se) placer sur les axes principaux de "l'anatomie du goût". "Criminal Minds", "The Mentalist", "Homeland", "Glee" mais aussi celles d'autrefois : "Dallas", "ALF", "MacGyver", "I Dream of Jeannie", "Navarro", "L'Instit"... Nostalgie, culte... la série est marqueur historique. Racontant des histoires, c'est une structure narrative qui reprend des principes que ne contesterait pas le théâtre classique.
Après le DVD, la VOD et le streaming multiplient les occasions de regarder des séries hors des chaînes, sur le Web, à tout moment. Non plus seulement à doses unitaires hebdomadaires mais aussi par plus grandes rations, deux ou trois de suite. Soirée séries à la demande.
Les séries épousent souvent l'avant-garde des changements culturels (sexualité, mode, manière de parler, vie familiale, gestique, nudité, etc.) ; à ce titre, leur efficacité sociale va bien au-delà de la stricte distraction. La majorité des séries diffusées en France sont américaines de conception et de réalisation ; cela ajoute une touche d'exotisme et introduit un peu de flou dans la compréhension (même, et surtout peut-être, pour ceux qui regardent les séries en V.O.). Ces séries propagent à la périphérie des manières américaines de voir et regarder le monde, de le raconter aussi : la globalisation est souvent américanisation. De tenter d'y résister naissent des politiques d'exception culturelle (Chine, France).
Le premier numéro du magazine comporte un dossier sur les soap operas, ceux de prime-time et ceux de daytime. On y lira aussi des articles sur "Revenge" (série phare du prime time de ABC, diffusée en France par Canal Plus Family puis, ensuite, sur TF1), sur le tournage de la saison 5 de "Un Village français" (France 3), sur les nouvelles séries programmées par les networks anglophones américains mais aussi sur des séries programmées sur les chaînes européennes. A noter encore une brève réponse à une question qui mériterait de plus longs développements : "La fiction française est-elle au bout du rouleau ?"
Pour ceux qui aiment les séries, les voir et les revoir.
.
Une histoire littéraire traitée comme un roman policier : Montaigne
-
Philippe Desan, *Montaigne La Boétie. Une ténébreuse affaire*, Paris,
Odile Jacob, 382 p., 2024, 22.9 €
Ce n'est ni de la littérature ni de la philosoph...
20 commentaires:
Aujourd'hui il est incontestable que les séries américaines sont omniprésentes dans notre culture occidentale, voir même au delà (pensez à la série “Friends” diffusée dans plus de 100 pays). Les séries américaines, de part leur nombre et genres très variés plaisent et se regardent. Mais c'est aussi que les Etats-Unis ont une culture cinématographique et de divertissement très développée. Certes ceci pose la question de la culture et vision du monde qui en est diffusée, mais il en revient au téléspectateur d’être critique. La culture diffusée par ces séries est certes avant-garde (pensez à la série “Drôle de dames” dès le milieu des années 1970 dans laquelle trois femmes tiennent le rôle d'héroïnes qui travaillent pour un justicier anonyme- une première pour l’époque) et accompagne bien souvent les évolutions de la société. Vu qu’il n’existe pas qu’une seule vision du monde et qu’on pourrait dire qu’il existe “des” sociétés, espérons que les téléspectateurs gardent leur esprit critique et savent faire la différence entre la fiction et leur réalité car les séries TV, tout comme le cinema, restent un divertissement, même si vecteur de culture et annonceur de changements dans la société.
La montée en puissance des séries sur nos écrans est un des faits marquants de la décennie écoulée dans l'audiovisuel international.
Les progrès faits en matière de réalisation et de storytelling sont dans certains cas bluffant (cf. Homeland, Breaking Bad ou Dexter par exemple).
Là où on ne voyait qu'une manière de remplir les écrans de day-time en s'appuyant sur la présence de la ménagère<50ans, férue de Dallas ou de The Young and the Restless, les séries se disputent maintenant les meilleurs créneaux de prime comme vous l'indiquez dans votre post, et certaines d'entre elles font mieux en termes d'audience sur un épisode que bon nombre de films vus et revus.
Le principe même de la série est d'ailleurs beaucoup plus intéressant pour les networks à mon sens en termes de recettes publicitaires puisqu'elle rend captif le téléspectateur le temps d'une ou même plusieurs saisons. Là où le film fait office de one-night-stand, la série se présente comme la relation de long terme.
Quant aux séries américaines; il y a, certes, profusion de séries originaires d'Outre-Atlantique. La culture du divertissement développée là-bas et les moyens étant beaucoup plus forts que chez nous.
Mais il ne faut pas oublier que nous savons nous aussi faire de bonnes séries. Les Créations Originales de Canal+ font d'ailleurs foi en la matière. En termes de budgets, une série comme les Borgias s'aligne quasiment sur les standards américains.
On peut aussi parler de Braquo, série produite par Capa pour Canal+ et qui vient d'être récompensée par un Emmy Award.
Bonjour,
Dans un premier temps je souhaite partager un lien : http://videos.arte.tv/fr/videos/l-amerique-en-prime-time--7069840.html
Documentaire en 4 épisodes diffusé sur ARTE depuis hier (24/11/2012) qui a pour titre "L'Amérique en Prime Time". Qui analyse la société américaine à travers ses séries. Le premier épisode étant vraiment très intéressant.
Ensuite, je pense que la série à présent peut prétendre être à niveau égale avec le cinéma voire le dépasser. Les contraintes du format (90min) dans un premier temps, du temps, les moyens… semblent s'effacer dans une série. On a plus de temps pour installer l'intrigue, mais aussi il y a une part d'inconnue. Dans un film, on sait ce que va devenir le héros à la fin, alors que la série on ne sait jamais ce que vont devenir nos personnages, d'une saison à l'autre, un peut mourir mais en fait revenir des morts quelques épisodes ou saisons plus tard, la série évolue au fil du temps, des attentes des spectateurs, de l'environnement qui l'entour rien n'est vraiment arrêté, « figé ». Et je crois que c'est ce qui fédère les spectateurs. Etre rattaché à quelques épisodes qui rythment votre semaine, et l'envie d'en savoir plus sur l’intrigue. Le spectateur cherche à être surpris.
Le marché américain est tellement vaste, qu'il peut se permettre de proposer de nombreux projets tous différents chaque années, pour le bonheur des séries-addict qui font leur marché en Septembre et élisent les séries qu’ils vont commencer ou continuer, voire ne plus voir. En cela, le streaming est une plateforme vraiment géniale, car à l’air du numérique et d’internet, il est bien trop difficile d’attendre qu’une série passe aux Etats Unis, qu’elle soit reconduite, ensuite peut-être achetée par une chaine française, et finalement être pauvrement diffusée en français sur nos chaînes. Cette chronologie se voit cassée grâce au streaming, ce qui permet aux internautes de suivre en simultané différents programmes tout au long de l’année et ne pas être frustré par le temps à part les 7 jours qui le sépare du prochain épisode, voire les 2 semaines de break en novembre, PIRE les 2 mois de break de décembre et janvier. LA TOTALE !!!
Au-delà du produit même, on développe des goûts pour certains programmes : Comédie (How I met Your Mother), policier (Les Experts/NCIS), fantastique (The Vampire Diaries/Teen Wolf), drame (Gossip Girl)…On s’attache à des personnages, on s’identifie à eux, à leur vie. On vit un peu par procuration. C’est de plus un thème de conversation quand vous n’avez rien à vous dire, si vous venez de rencontrer une personne c’est un peu le « Dis moi ce que tu regardes et je te dirai qui tu es » mais ça fonctionne, si vous avez les mêmes centres d’intérêts ça aide. Enfin, vous avez cette large communauté qui est celle des fans, avec les nombreux blogs, tumblr, forum spécialement dédiés aux séries et personnages préférés. Une communauté très importante qui malheureusement n’a pas autant de pouvoir que ce que l’on pourrait croire sur les décisions d’annulation de programme, moi la première j’ai déjà signé des pétitions afin d’éviter l’annulation d’une série.
Les séries de plus, ont largement contribué à la création de l’image de marque de certaines chaines, et l’évolution de leur statut. Telles que Canal+, M6 avec l’Access prime time « La Trilogie du Samedi » je me rappelle encore attendre 22h45 pour voir Buffy contre les Vampire. Cela apporte une valeur ajoutée à la chaîne et permet d’attirer plus de téléspectateurs.
Enfin, je ne pense pas que la fiction française soit au bout du rouleau, à en voir la série Braquo qui a gagné un International Emmy Awards. Je pense que la fiction française n’en est qu’à ses prémisses.
Le streaming est, selon moi, un risque à la continuité de la diffusion des séries à la télévision. Pourquoi attendre plus d'un an que l'épisode x de la saison x de Mentalist soit diffusé sur TF1 si on peut le regarder gratuitement et en VOSTFR sur un site de streaming quelques heures seulement après sa sortie aux Etats-Unis ? Et est ce que cette même audience, qui va chercher les épisodes sur internet en avant première, sera quand même devant son écran de télé 1 an après ? Et donc réceptacle à la pub qui entrecoupe les épisodes ?
La cible jeune est particulièrement encline à se contenter du streaming. Raison pour laquelle ne passe en prime-time que des séries contentant également un public non-acclimaté aux joies du streaming/débridage, la ménagère de moins de 50 ans pour ne pas la citer ? Les experts sur TF1, Desperate Housewives sur M6 ? Qui plus est, avec la digitalisation croissante, tout le monde ne risque t'il pas de se familiariser avec ces techniques ?
En tout cas pour l'instant, les sites comme dpstream, plateformes de liens vers des séries, sont supports à une publicité très axée jeune. Pas de place pour le dentifrice ou la lessive ! Sans parler des pop-ups.
Au delà de la métaphore one-night stand versus VS relation de long-terme, que j'ai beaucoup apprécié mon cher Romain, je suis complétement d'accord avec toi sur la création de lien durable avec l'audience et donc sur les grandes opportunités que la diffusion de séries offre aux annonceurs.
Et oui, la fiction française a de l'avenir ! Les programmes courts sont très à la mode à l'étranger ( on peut citer l'exemple de Caméra Café, adapté dans beaucoup de pays) ou encore de la série phare du service public, "Fais pas ci fais pas ça", qui fait son grand retour et dont France 2 se félicite, elle aussi rachetée par de nombreux pays.
@Helferclaire
A l'heure où les séries sont devenues des formats très plébiscités par le public, pourquoi les chaines de télévision françaises n'essayent-elles pas de se lancer MASSIVEMENT dans ces nouveaux contenus afin de créer de réels séries à la française? Canal+ avec les Borgias et TF1 avec No Limit testent actuellement ces nouveaux modèles de fiction qui ont l’air de rencontrer un certain succès auprès du public. Maintenant que la machine est lancée et sachant que la fiction française peut être subventionnée en partie par le CNC, pourquoi ne pas continuer à proposer une offre large de séries diverses et segmentantes tout comme les autres programmes télévisés proposés ? Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’avoir les mêmes moyens financiers que les américains pour produire une œuvre de qualité, tout comme nous la prouvé le film « Intouchable », production 100% française qui s’est internationalisé. Peut-être que le contexte de crise actuelle rend frileuses les chaines de télévision, qui préfèrent reprendre des « succès » qui ont déjà fait leurs preuves sur le marché américain.
Autre remarque : il est vraiment dommage qu’avec ce contexte de production de séries centralisée aux Etats-Unis, nous ne puissions jamais bénéficier de la stratégie 360° (digitale) qui se crée autour des séries avant/pendant/après leurs diffusions lorsqu’elles sont retransmises par les chaînes françaises. Toutes les séries américaines sont déclinées sur les réseaux sociaux via des applications spécialisées ou encore via des sites spécialement créés. La aussi un réel travail d’harmonisation est nécessaire selon moi pour coordonner les rediffusions légales des chaines françaises, le streaming et la chronologie des médias.
Dans cet article, le streaming des séries est évoqué. Et ici, je me demande toujours : est-il légal ou illégal de faire ça ? Je ne suis pas avocate, mais pour autant que je sache, en suisse, il est pas interdit de consommer le matériel protégé par le droit d’auteur, tandis que la diffusion est clairement interdite. Mais est-il vraiment comme ça ? Et comment est-il dans les autre pays ? De toute façon, il est clair que les possibilités de regarder les vidéos et les séries en ligne abondent dans l’internet. Et il est aussi clair que les gens les utilisent. Donc, tous ces gens sont des criminels ? Les plateformes comme movie2k.com, kinox.to ou regarder-film-gratuit.com, poussent elles leurs visiteurs à la délinquance ?
Il est évident que les USA ont toujours une longueur d’avance, en tout cas dans le monde occidental, sur tout ce qui concerne le divertissement audio-visuel. Cela est lié au fait que les USA sont fortement équipés en ce qui concerne la production de films et donc de séries.
C’est aussi une bonne remarque que de constater que les intrigues de séries sont construites sur une base que l’on peut comparer à celle du théâtre classique (notamment dans la construction de l’intrigue avec le nœud et la résolution du noeud, le dénouement, les divisions comiques, tragique, tragi-comique…).
Et effectivement les séries sont souvent à l’avant-garde des nouvelles mœurs de la société (Sex and the City, Bref…).
Il y a effectivement bon nombre de séries américaines mais ne parlant que français, anglais et plus ou moins allemand, je ne connais pas le paysage audio-visuel hollandais, suédois ou espagnol par exemple. Difficile donc de prétendre que les américains dominent l’ensemble des pays par leurs séries ! Et sur les chaînes télévisées que je regarde régulièrement je constate qu’il y a des séries produites par la France (Julie Lescault, Plus belle la vie, Bref…), par la Suisse (Heidi, les Piques-meurons…) et par l’Allemagne (Gute Zeiten, schlechte Zeiten, Le rêve de Diana…). Je ne crains donc pas que les séries américaines monopolisent la vision du monde que peut avoir le téléspectateur sur la société et la culture dans lesquelles il évolue puisqu'il y a aussi des séries qui correspondent au monde dans lequel il vit.
Les séries télévisées intéressent de plus en plus les sciences humaines et sociales et c'est compréhensible au vu de l'impact qu'elles ont sur la société et les modes de vie ou les perceptions des téléspectateurs. Il est intéressant par exemple de se poser la question de la place de l'homme, ou celle de la femme dans ces séries: à quels stéréotypes cela renvoit-il, à quels idéaux ou à quelles images ou quels concepts cela reflete-t-il/ inspire-t-il?
Ici je n'expose évidemment qu'un échantillon de certaines questions que l'on peut se poser, mais ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui les séries sont quelque part le miroir d'une certaine société et qu'il est tout à fait pertinent d'en analyser les influences ou les reflets.
"Nouvel âge d'or des séries américaines"
Les séries parlent la vie, la culture et le fashion aux EU. Ils ont influencé nos vies et créé certains sujet de discute, par exemple: un enfant de 11 ans s'inspire de la série "Esprits Criminels" et tue son père. Sans surprise, cette série est critique par le publique.
Mais les séries américaines sont encore populaires du monde, malgré ils ont emmené certains mauvaise influences. Donc pourquoi?
Pourquoi série américaines est capable d'être populaire du monde?
- l'évolution de la distribution
- la série prend place dans un point d'ancrage et de partage précis, elle s'inscrit dans un territoire particulier bien définit
- excellent team work et bonne organisation d'écriture: écriture en équipe, équipe créative, directeurs d'écriture, l'histoire principale et B story.
A l'heure du streaming et de la baisse d'audience télévisée, je me demande si les marques n'auraient pas meilleur temps de s'infiltrer dans les séries télévisées, plutôt que de vouloir apparaître dans les intermèdes publicitaires qui sont en baisse d'audience.
Prenons l'exemple de la série américaine Gossip Girl,une marque de luxe n'a-elle pas meilleur temps de s'afficher porter en sac à main par une actrice comme Blake Lively le temps d'un épisode, plutôt que d'apparaître quelques secondes dans une publicité en perte d'audience?
Etre dans la série, et non plus avant et après, voici peut-être un modèle de publicité à développer!
Je partage l'avis de Stéphanie S. qui plaide pour une stratégie à 360° pour contribuer au développement des séries françaises. Il me semble que l'un des moteurs du succès des séries US est la création d'un univers de fiction quasi-discontinu. Le choix des formats ainsi que la continuité des saisons au fil des années sont des éléments qui vont dans ce sens. La promotion qui accompagne la diffusion des séries américaines et le climat d'attente créé par les studios à la veille d'une nouvelle saison favorisent par ailleurs la formation d'un public passionné.
En outre, les séries US optent souvent pour une narration construite autour d'une réelle thématique. Le succès d'"Urgences", de "The Good Wife" ou encore de "Grey's anatomy" montre bien que les fictions qui ont su retracer le quotidien de catégories socio-professionnelles déterminées reçoivent l'adhésion du public. La construction d'identités multiples auxquelles le spectateur a la possibilité, selon ses affinités, de s'identifier peut également expliquer le succès des séries américaines. En effet, il ne s'agit pas seulement de fidéliser le spectateur au regard d'une personnalité unique mais de proposer des figures distinctes qui pourront emporter l'adhésion de l'ensemble des membres d'un public dans le cas où le leader choisit par le scénariste n'y suffirait pas. Les séries françaises telles que "Joséphine Ange Gardien" ou encore "Julie Lescault", construites autour d'une identité déterminée, ne poursuivent pas la même logique.
Le cas de séries qui s'inscrivent dans une époque quasi-contemporaine rencontre également un fort succès. A cet égard, la série "Magic City" poursuit une dynamique créée par "Mad Men".
Les créations originales de Canal Plus, comme l'ont relevé les commentaires précédents, adhèrent aux mêmes modèles que les séries US, ce qui explique pour une grande part leur succès.
Néanmoins, on peut noter, au vu de la récente étude publiée par le CNC, que l'exportation des séries françaises progresse depuis 2010 en raison du succès des séries dites de nouvelles écritures parmi lesquelles ont peut citer "Fais pas ci fais pas ça", "Engrenages" ou encore "Mafiosa". Pour voir les chiffres, se référer au lien suivant, p. 22 de la publication:http://www.cnc.fr/web/fr/publications/-/ressources/2335304
Le streaming souligne bien l'importance des séries américaines. En effet, on ne veut plus attendre qu'une série passe sur une de nos chaînes locales, mais on veut pouvoir les regarder en même temps qu'aux USA. Cette nouvelle tendance signifie une grande baisse de l'audience pour la télévision ainsi que pour les publicitaires. Pourquoi attendrait-on encore la sortie de séries, entrecoupées par des publicités alors que tout est immédiatement accessible sur Internet?
Je suis d'accord avec l'avis de Nastassja. Le streaming entraine une grande perte d'audience pour les publicitaires et il serait plus efficace de s'infiltrer dans les séries. Ces nouveaux shows américains ont une énorme influence sur les consommateurs et représenteraient donc une bonne publicité. Toutefois je ne sais pas si ce serait une bonne image pour les séries, car les téléspectateurs pourraient se sentir "achetés" et donc arrêter de regarder le programme.
Il faudrait quand même trouver un modèle économique de publicité qui va avec le streaming, car celui-ci a une grande influence sur notre façon de regarder les séries. Il suffit de voir l'énorme affaire qu'il y a eu suite à la fermeture de "Megaupload". Je me rappelle même avoir lui des articles dans la presse écrite sur comment vivre sans le fameux site de streaming. Qui se poserait-il encore la question de comment vivre sans la TV?
J'adhère au concept "la globalisation est souvent américanisation" en ce qui concerne les séries télévisées. Il semblerait en effet que la popularité des séries américaines soit croissante, et ne faiblisse pas malgré la suppression d'une grande majorité des sites de streaming. Que ce soit à la télé, par téléchargement ou en dvd/blue-ray, les gens ne se lassent pas des intrigues sans cesse renouvelées par les scénaristes hollywoodiens. On peut constater au quotidien chez nous l'engouement suscité par ces séries:
- dans l'alimentation, avec l'apparition de la "street food" très développée aux USA (hots-dogs, Starbucks et café on the go, etc)
- dans la mode, dont les jeunes femmes/hommes des séries donnent régulièrement le ton
- Dans les usages; cela va de l'utilisation de mots venant des USA dans différents métiers mais aussi dans les conversations les plus banals ("swag"), à l'utilisation de logiciels d'abord en vogue aux Etats-Unis (Twitter, Instagram) qui n'arrivent que plus tard chez nous.
- N'oublions pas de citer l'attrait que ressent une grande partie de la population pour les USA. Partir vivre ou voyager aux Etats-Unis, pour connaître le rêve américain que véhiculent les séries.
Ainsi,plus qu'un simple divertissement, les séries américaines influencent les modes de vie. Positivement? Négativement? Cela dépend de l'appréciation personnelle, mais ce qui est sûr, c'est que le mécanisme est lancé, et si la suppression du streaming n'a pas su l'arrêter, il semble difficile d'entrevoir ce qui y parviendrait.
Merci de nous avoir présenté la sortie de ce nouveau magazine.
Compte tenu de la présence assidue des séries américaines dans le Paysage audiovisuel français, on peut effectivement penser qu’il s’agissait d’une bonne idée, d’avoir un complément d’information comme celui -ci. Mais il me semble difficile de la percer d’un tel magazine papier, sur une thématique comme celle traitée. Les séries américaines, sont à grande majorité consommées par une population d’individus possédant un fort attrait pour le téléchargement ou le streaming et donc le visionnage de ces programmes via internet. Ce public connecté a une culture de l’accès aux contenus de manière gratuite et de ce fait, cherchent, échangent, les informations sur leurs programmes préférés sur internet. De nombreux sites spécialisés existent déjà, ainsi que des blogs, des pages fans dédiés avec des exclusivités sur les réseaux sociaux, parfois alimentées par les services de com eux-mêmes. Directement en ligne, Il y a donc déjà un circuit de distribution de l’information autour de ces séries américaines. Une proximité qui plaît aux « séries addicts ». Je les vois donc mal aller débourser 3.90€ pour un magazine papier dans lequel ils trouveront surement les mêmes informations.
La série n'est plus un sous genre et se fait sur plusieurs plans l'égal du cinéma.
Le storytelling employé dans les séries américaines des années 2000 est devenu une référence.
Avant les "breaking bad", "Dexter" ou encore "Homeland", je me souviens de "Prison Break" ou encore "Heroes" qui ont su nous captiver, ce, concomitamment avec l'explosion du streaming et malgré des fins jugées décevantes par la plupart.
Malgré leur support de prédilection (la télévision), j'ai aujourd'hui l'impression qu'elles se permettent des points de vue plus transgressifs ou qu'elles reflètent, plus que le cinéma, les enjeux ou réflexions de nos sociétés.
Sinon pourquoi de grands noms du cinéma se risqueraient-il aux séries et à la mesure d'audience à l'instar de Martin Scorsese avec "Boardwalk Empire"? Tester un nouveau support ne semble pas être la seule raison.
Par ailleurs, la fiction française "traditionnelle" fonctionne encore de manière nationale. Pour preuve, les scores de Camping Paradis ou Joséphine en inédit cette saison. Il est certes clair que ces programmes ne sont plus fédérateurs car la multiplication des écrans permet de ne plus subir les soirées dans le canapé en famille...
Les "créations originales" de Canal+ ont effectivement dépoussiéré la fiction française avec, pour caricaturer, deux thématiques principales en tête: la violence (Braquo, engrenages...) et la luxure (maisons closes, Pigalle, la nuit, les Borgia...). Ces séries sont comme leurs homologues américaines de grosses machines (toute proportion gardée)permettant une scénarisation et une réalisation de qualité. Elles sont récompensées pour certaines à l'international (Braquo, maisons closes) et mieux, vont pouvoir se vendre... ou être adaptées. En effet, si les séries américaines bénéficient d'armée de scénariste, la série "Homeland" est adaptée d'un support Israëlien et il y a fort a parier que "Borgen" suivra le même chemin. Les pays nordiques, le Danemark en tête, se sont effectivement essayés au genre avec succès.
C'est à se demander si en trouvant des codes communs, la fiction européenne n'a pas un avenir avec Arté en tête de gondole. La création "The Spiral" en est un intéressant prémisse et, de plus, un modèle de dispositif transmédia (Braquo bénéficiait également grâce à un jeu d'un tel dispositif).
C'est un peu décousu mais en substance, on peut retenir qu'il y a matière à parler de l'origine des séries (nationalités ou frontière cable/network), de leurs concepteurs ou sujets et de leur avenir.
Les séries télévisées américaines sont à la mode partout dans le monde et touchent plus particulièrement les jeunes adeptes, qui ont sans cesse besoin de renouveau. Elles rencontrent beaucoup de succès car elles enchaînent à un rythme rapide les actions et les intrigues, ce qui permet aux individus de s'identifier et de s'attacher aux personnages. Les ménagères peuvent par exemple s'identifier aux personnages de "Desperate Housewives" ou les jeunes filles aux personnages de "Gossip girl". Les téléspectateurs doivent cependant rester critiques et pouvoir différencier la fiction de la réalité. Il serait intéressant de savoir de quelle manière ces séries peuvent réellement influencer et impacter les modes de vie des individus.
On remarque que la culture cinématographique des Etats-Unis est très développée et se répand à travers le monde. C'est pourquoi la fiction française à de la peine à faire sa place.
Quand j'étais encore plus petite (il y a 8 ans) et lorsque le système du streaming n'était pas encore au même niveau qu'aujourd'hui, je devais m'organiser pour me retrouver chaque mercredi à 20h15 devant la télévision. J'ai regardé des séries comme O.C. California (2003-2007) ou Desperate Houswives (2004-20012).
Dans le cas de Desperate Houswives, j'ai commencé de regarder les premières saisons sur Pro7, mais lorsque j'ai maitrisé l'anglais, ainsi que le concept du streaming, je les ai regardé sur mon pc. Désormais, je ne regarde des séries que sur mon laptop. C'est beaucoup plus pratique de choisir soi-même le moment, où on a le temps de regarder une épisode (par exemple des voyages an train de 5h30).
Ce post évoque bien quelle importance le streaming des séries a gagné dans notre société, les grands producteurs de séries étant les américains.
En juillet, j’ai lu un article dans „die Zeit“, dans lequel Dominik Graf, regisseur allemand, dit que les séries américaines sont des machines purement remplis de dramaturgie qui nous terrorisent avec leur perfection et leur complexité.
D’un côté, il a raison: les séries montrent souvent des relations interhumaines remplis de drama, d’émotions et d’affection qui ne correspondent souvent pas à la réalité (ex.: Greys Anatomie), comme „too much is going on“.
Mais d’un autre côté, je m’oppose à l’opinion de Graf, car les séries n’ont pas la fonction de refléter la réalité! Est-ce qu’on ne les aime pas justement pour les émotions et le drama?! Personnellement, j’aime bien les séries américaines puisque les américains ont simplement trouvé la bonne façon à raconter et à visualiser une histoire - l’exagération n’y dérange pas.
les séries font aujourd'hui partie integrante de nos vies... chacun ayant ces habitudes de consommation: un petit épisode de la série que l'on suit diffusée la veille aux US ou bien une consommation boulimique, ou l'on essaye de rattraper notre retard a chaque instant
dans les 2 cas, les habitudes quotidiennes ne sont plus façonnées uniquement par telle ou telle émission de télévision a rattraper (pour beaucoup Le petit journal, C a vous ou TPMP) mais surtout par l’épisode de Californication ou Shameless diffusé le dimanche soir, ou the Two and a half man diffusé le jeudi que l'on va se délecter a regarder le lendemain...
Le plus surprenant est que tous ces gens ont un point commun: leur consommation de séries passe par le téléchargement ou le streaming: les passionnés de séries ont forcément plusieurs dizaines ou de centaines d'heures de torrent ou de streaming illégal a leur actif.
c'est pour cela que toute tentative de parler de séries en France comme ici dans ce magazine, aura un problème de décalage de leur cible:
le magazine doit il suivre le rythme et les sorties americaines? auquel cas une large majorité de français qui suit docteur house ou le mentalist sur TF1 sera larguée
ou alors adresser justement ce magazine a cette large majorité, mais pour beaucoup ce magazine sera caduc traitant de la saison 1 d'une série qui en est a sa 3eme ou 4eme saison aux etats unis.
il va par ailleurs aussi se limiter aux séries que l'on peut voir en France, ne pouvant pas faire la promotion de séries que l'on ne peut visionner que de manière illégale, or il faut arrêter de croire qu'en France nous avons le meilleur des séries américaines ou britanniques: auquel cas ou sont les "Suits", "Misfits", "it's always sunny in philadelphia" ou encore "how not to live your life".
Les meilleures séries sont de petites pépites sur lesquelles on tombe le plus souvent par hasard en se baladant sur des sites spécialisés.
Les Américains ont une réelle culture du divertissement à la télé qu'on n'a pas,
Les séries américaines façonnent le monde, ils n’ont pas peur de traiter de sujets sérieux voire de « choquer ». Ces séries deviennent un quotidien, on s'immerge dans un univers avec des personnages auxquels on s'attache, on s'identifie. On devient complètement accros… Impossible pour les friands de séries d’attendre leur diffusion à la tv ou leur sortie en DVD, soyons honnêtes. Pour autant, les séries américaines n’ont pas plus de succès que les séries françaises. Navarro, c’est 10 millions de téléspectateurs, c’est-à-dire autant que Les Experts ! La différence, c’est que les séries américaines touchent un public plus jeune (les moins de 40 ans) alors que le public des séries françaises a en moyenne plus de 50. C’est un public plus jeune, qui en parle sur Internet, crée des forums… Ça produit peut-être plus de choses, mais il n’y a pas plus de personnes qui regardent.
Enregistrer un commentaire