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La télévision américaine, locale ou nationale, permet la publicité politique. Cette publicité est financée par les partis, les lobbies divers et les candidats.
En période électorale, les tarifs publicitaires de la télévision montent sous l'effet de la demande politique. Chaque candidat a droit au plus bas des tarifs pratiqués dans la tranche (la FCC y veille). Les prix du 30 secondes varient logiquement selon le moment de l'achat, selon les Etats, selon l'enjeu politique, selon la configuration électorale (plus il y a d'independant voters - électeurs non inscrits au parti démocrate ou républicain), plus les tarifs sont élevés. Marché politique et marché publicitaire vont de pair.
Les dépenses effectuées à la télévision doivent être transparentes (qui paie, quel montant, pour quel message) et tout doit être publié sur le site de la FCC (décision de la FCC, avril 2012). Cette règle de transparence ne s'applique qu'aux stations des 50 premiers DMA et aux 4 plus grands networks. La réglementation ne concerne pas, pas encore, les médias numériques (les réseaux sociaux, par exemple) : beaucoup d'acteurs politiques trouvent le champ d'application de cette réglementation trop restreint ; ils critiquent la lenteur de sa mise en oeuvre ainsi que la structure inadéquate, "indigeste", peu opérationnelle de l'information fournie (faute d'être organisée en bases de données).
En 2012, année d'élections présidentielles, les dépenses électorales à la télévision ont atteint 3,1 milliards de dollars (près du double de 2008). L'essentiel des revenus est allé aux stations locales (2,9 milliards), le reste allant au national (networks et national spot. Source : Kantar). 41,8 % des dépenses concernent les élections présidentielles, 21 % les référendums locaux d'initiative populaire ("ballot initiatives"). Cette année ces référendums portaient notamment sur le mariage homosexuel, la légalisation de la marijuana, la constitutionnalité du droit de chasse...
Les stations (locales) tirent profit de leur localisme et de la coïncidence de la géographie télévisuelle et de la géographie électorale. Une sorte d'effet d'aubaine.
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Une histoire littéraire traitée comme un roman policier : Montaigne
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Philippe Desan, *Montaigne La Boétie. Une ténébreuse affaire*, Paris,
Odile Jacob, 382 p., 2024, 22.9 €
Ce n'est ni de la littérature ni de la philosoph...
12 commentaires:
Sur le même sujet : un article publié sur lemonde.fr en octobre dernier.
Selon Le Monde, le marché de la publicité politique aux Etats-Unis a explosé un 2012. Ces spots publicitaires sont les « […] reflets d’une époque, de ses angoisses et de ses espoirs » - Le Monde revient en images sur 50 ans de spots publicitaires politiques aux Etats-Unis.
Initialement quand j’ai lu de la publicité politique aux Etats Unis, j’ai été choquée du volume d’argent que paient les politiques pour la publicité. Et évidemment on pourrait utiliser cet argent d’une meilleure façon. Mais en réfléchissant ce fait, j’ai trouvé des arguments positifs. Les personnes qui paient la publicité, ont évidemment assez d’argent et pourquoi pas le donner aux médias ? S’ils ne le dépensent pas pour l’élection, les supporter garderaient l’argent ou le dépenseraient pour des autres choses (probablement pas pour un bonne cause). C’est souvent pas une équitable élection, parce que si on a des riches supporters on a beaucoup plus possibilités. Mais surtout pour les médias, la publicité politique, est une bonne chose. Les médias suisses pourraient aussi faire usage de plus d’argent..
Mise en exergue très intéressante de la réalité politique et médiatique qui anime l'autre côté de l'Atlantique. Chaque élection présidentielle aux Etats-Unis présente un visage différent. Tandis qu'en 2008, Barack Obama rayonnait par sa maîtrise des réseaux sociaux (non encore encadré et transparent, comme souligné dans l'article), en 2012, c'est sa maîtrise des données qui donne le ton à la campagne. Mais toujours, la TV remporte un grand succès et surtout attire la majorité des budgets. L'ère télévisuelle de la communication politique a bien évolué depuis le temps d'Eisenhower, à en lire l'article sur un site du titre Libération : http://www.ecrans.fr/Spots-en-stock-made-in-USA,15474.html
Mais, vraisemblablement, la "publicité politique" reste efficace au regard des stratèges de campagnes.
Lors des élections présidentielles américaines de 2008, tous les candidats ont énormément communiqué sur internet via leurs site. Et à la suite d’un sondage réalisé aux Etats Unis, il en est ressorti que les mois de 30 ans était plus réceptifs à internet qu’à la télévision : plus de 52% d’entre eux ce sont rendu sur internet afin de connaitre les programmes politique, alors que seulement 42% ont regardé les pub TV ou les débats à la télévision. On constate clairement que cette cible passe plus de temps sur internet que devant sa télé.
Est ce qu’internet ne risque donc pas de prendre complétement le dessus sur le media télévision dans le marketing politique ? Sans parler de Twitter, qui permet de créer un lien direct avec l’électorat et ainsi de faire baisser la pression émanent des autres médias tout en ne déboursant pas un seul centime.
Même si le media TV reste pour l'instant le plus puissant sur l’ensemble des électeurs d’un pays...
@Helferclaire
Le marché de publicité américain n'est pas seul marché qui permet la publicité politique. Le président français Mr. Holland dépense 2 millions d'euros en publicité pour promouvoir les emplois d'avenir. Parallèlement, Ottawa autorise de nouvelles dépenses gouvernementales en publicité. Les politiciens et les gouvernements veulent promouvoir leurs opinions ou leurs images à travers des networks.
Certainement, dans ce cadre de cette actions, les dépenses sont assez lourdes. L'année d'élections présidentielles aux état-unis, les dépenses de publicités ont atteint 3,1 milliards $. Marlgré il y a d'autres médias diffusent gratuitement les PUB comme Facebook et Tweeter, le marché de télévision est le principal média de diffusion, car le couverture de l'audience.
L'une des critiques les plus souvent adressées à la publicité politique est dirigée contre sa vocation apparente à mettre davantage en valeur des images qu'à débattre des problèmes de la communauté des citoyens.
Elle serait plus susceptible de manipuler les audiences que d'éclairer les électeurs sur les choix à opérer.
Plus de 416 millions de dollars ont été engloutis par les deux candidats dans ce seul secteur de la publicité politique. 80 % de ces spots sont "négatifs", c'est-à-dire qu'ils ne proposent pas de solution aux problèmes, mais dénigrent l'adversaire.
La question a poser , qui est derrière ces spots publicitaires:aux publicités financées directement par les organisations de campagne respectives, s'ajoutent celles souvent les plus brutales payées par les "Super PACs",des entités prétendument indépendantes des candidats, qui sont autorisées depuis 2010 à financer des campagnes politiques de façon illimitée et opaque.
Il est très impressionnant de voir la somme investie dans la publicité politique en période électorale aux États-unis, en particulier avec les nouvelles technologies qui permettent de communiquer plus aisément, moins cher et avec une vitalité foudroyante. On a pu constater l engouement suscité par les tarets réguliers du président Obama notamment. Communiquer sur les réseaux sociaux et à l'aide d'Internet montre des personnalités ouvertes à l'innovation et maîtrisant les NTIC. Dépenser plus de trois milliards pour la publicité politique paraît excessif, car si les américains adorent ce médias, ils ont moins la possibilité d interagir qu en ligne.
Il est dommage que les candidats accordent une aussi grande part de leur budget de communication à la télévision lorsque l'on sait que les réseaux sociaux aurait été un aussi bon moyen (sinon mieux)! Vivement les prochaines élections pour voir si la transition s'opérera...
@VeroCormierChet
Si ce genre de tendance peut permettre à des chaînes locales de rester dans le paysage médiaque américain pourquoi pas. C'est un moyen de financement qu'en France nous avons souvent beaucoup de mal à envisager.. Autant que tout cet argent ne soit pas complètement gâché dans un seul but politique.
En Suisse, il est interdit de faire de la publicité politique à la télé. Néanmoins, beaucoup d’argent est dépensé pour la publicité politique et le volume des dépenses (lors des élections et des votations fédérales) est marqué par une inégalité prononcée : inégalité entre les partis politiques dans les campagnes électorales, inégalité entre les camps favorables et les camps adverses lors des référendums, inégalité entre les textes soumis à la votation différents.
Et ces différences financières sont presque toujours implantées au même endroit : entre la côté gauche et la côte droite. Et c’est normalement la côte gauche qui est obligée de lutter contre une suprématie financière de la côté droite. Par exemple : en 2011, L’UDC (une des parties les plus droites en suisse) dépensait en moyenne CHF 360‘000 par siège au Parlement, alors que chez les verts (une des parties les plus gauches) cette chiffre se monte à CHF 60‘000, donc un sixième seulement.
Mais plus de dépenses pour la publicité politique ne mène pas forcement au succès politique. Par exemple : l’initiative populaire fédérale „pour des naturalisations démocratiques“ de l’UDC en 2008 était une des initiatives les plus chères mais aussi une des initiatives les plus infructueuses.
Une enquête très intéressante sur le sujet (en allemand) : http://www.ejpd.admin.ch/content/dam/data/pressemitteilung/2012/2012-02-21/ber-wahlfinanzierung-d.pdf (13.12.2012)
Communiqué correspondant (en français) : http://www.ejpd.admin.ch/content/ejpd/fr/home/dokumentation/mi/2012/2012-02-21.html (13.12.2012)
Television rules the nations
Pour moi, ces surenchères électorales permanentes remettent en question le concept de démocratie.
Là où le pouvoir politique est censé appartenir aux citoyens ne règne au final que la communication tarifée, où le citoyen n’est plus qu´un électeur-spectateur. La meilleure preuve de ceci est, comme l’ont mentionné d’autres intervenants, l’absence de débat de fond, dû entre autre au conformisme des deux candidats sur les grandes questions de politique intérieure et étrangère. La démocratie ne serait plus que du show-business pour ne pas dire du panem et circenses…
De plus, lorsque les partis politiques sont financés par des fonds privés, doit-on parler de lobbying ou de corruption légalisée ? Les Etats-Unis sont-ils en fin de compte une démocratie ou une ploutocratie ?
Politique et publicité : tout doit être transparent, d'accord, cela suppose donc un controle. Mais en ce qui concerne le contenu il me semble qu'il y a peu de controle au vu des abérations que l'on peut voir diffusées à des heures de grande écoute. Il devrait y avoir un organisme chargé de vérifier la veracité de ce qui est dit dans ces spots. De plus, cela réduit la politique à l'argent encore une fois. Celui qui aura le plus de moyens pour matraquer son message et descendre ces adversaires aura plus de chance de gagner.
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