dimanche 31 mars 2013

La presse, média trop modeste

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La diffusion de la presse grand public est en baisse (OJD, DFP), dit-on ; son audience mesurée est en légère hausse. Pourquoi ? Par-delà l'évolution des pratiques d'information (que l'on ne sait guère observer ni, a fortiori, analyser), on peut évoquer deux causes certaines.
  • La détérioration de la distribution des titres payants (grêves répétées, fermetures de points de vente de proximité, etc.) qui affecte la diffusion payée en France.
  • L'amélioration sensible de la mesure de l'audience. Cette mesure a été indiscutablement étendue et approfondie avec l'étude ONE mise en place par Audipresse (Cf. Audipresse, Cumul janvier- décembre 2012, ainsi que l'audit du CESP). 
Pour autant, la presse mesurée ne donne pas une image complète de la pénétration de la presse dans la vie des Français. 
  • L'étude ONE mesure les principaux supports de publicité des principales régies publicitaires grand public, qui la financent. Le nombre de titres étudiés (646), impressionnant, est encore limité pour des raisons techniques et budgétaires, entre autres. 
  • Par construction, la longue traîne des titres papier (qui se comptent en milliers) est largement sous-estimée par les études de l'audience, qui omettent, entre autres, selon les cas :
    • la majorité des titres datant de peu, souvent éphémères certes, mais importants pendant cette durée ; ils traduisent le dynamisme de la presse, son côté constamment innovant, "start-up"
    • les très nombreux hors-série
    • la presse gratuite des divers types de collectivités locales
    • la presse professionnelle
    • la presse des enfants (moins de 15 ans)
  • Avec l'avénement de "l'ère du multireading", selon l'expression d'Audipresse, les occasions de lire sont fatalement  sous-estimées alors que se multiplient rapidement les lieux de lecture, les supports de lecture, les modes de lecture.
  • Enfin, comment les études peuvent-elles tenir compte de la place primordiale de la presse dans la fabrication globale de l'information ? La presse qui alimente - gracieusement - tant de sites Web mais aussi de radios, de télé, de réseaux sociaux... Présences émiettées, rebelles au comptage déclaratif et au droit d'auteur... 
La presse est l'un des seuls médias à ne pas sur-estimer l'ampleur et l'importance de son audience. Rare et curieuse modestie.
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vendredi 29 mars 2013

NBC étend son empire hispanophone. Télévision américaine (cas N°14)

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Le DMA de Philadelphie est un DMA important. Tout d'abord, parce que c'est le DMA n°4 (juste après New York, Los Angeles et Chicago), mais aussi parce que c'est là que se trouve le siège de Comcast, le premier opérateur du câble américain (MSO), qui a racheté récemment le network généraliste NBC.
Sous réserve d'approbation par la FCC, Comcasct NBC Universal rachète la station WWSI, affilée au network hispanophone Telemundo (qui a été racheté, en 2002, par NBC). Du coup, cette station affiliée change de statut et devient une station O&O de Telemundo. Elle continuera de diffuser les programmes de Telemundo mais modifiera sans doute la partie locale de sa programmation.
  • NBC accentue sa présence sur le marché des médias hispanophones. C'est un élément du contrat de reprise de NBC par Comcast. Mais c'est surtout une prise en compte de l'évolution socio-démographique des Etats-Unis.
  • Telemundo a gagné les droits de retransmission de la Coupe du monde football 2014 qui aura lieu au Brésil. (Cf. Le football change de chaîne). Telemundo doit donc renforcer sa présence dans les grands marchés télévisuels afin de tirer profit de ce contrat primordial pour les téléspectateurs hispanophones américains.
  • Dans le DMA de Philadelphie, les 6 plus grands networks sont désormais représentés par 6 stations O&O, dont un duopole (Comcast/ NBC avec WWSI et WCAU).
  • Le vendeur est le groupe ZGS Communications. Il avait acheté la station en 2008 pour 10 millions de dollars et la revend à NBC pour 19 millions en 2013.

mercredi 27 mars 2013

Les Métamorphoses du TV Guide

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"Je me souviens..." du TV Guide. Catalogue hebdomadaire de toute la télévision américaine, locale et nationale. Indispensable, référence unique, exhaustif partagée par tous dans tous les foyers TV américains. De l'ordre du coffee table book !
Devenu de moins en moins lisible compte tenu du nombre croissant de chaînes et de stations, le TV Guide a fini par rendre l'âme et laisser place à trois versions successives et partiellement simultanées : une version TV Guide Magazine (people) en papier (45 numéros par an / 30 cents le numéro, 2 millions d'exemplaires selon ABC), une version TV diffusée par les réseaux câblés (IPG, Interactive Program Guide : TV Guide Network) puis une version Web et une appli.

Maintenant, la version chaîne TV (IPG ou "Electronic Program Guide) va faire place à une chaîne de divertissement : CBS Corp. rachète 50% des actions de la chaîne pour entreprendre la métamorphose du titre de presse en chaîne de divertissement. Lyons Gate Entertainment ("Mad Men", etc.) garde les autres 50%. La nouvelle chaîne bénéficiera, selon un schéma classique de reprise de chaînes, (Cf. Fox Sports 1) de l'accès aux 80 millions de foyers abonnés du TV Guide Network (soit plus de trois quarts des foyers TV américains).
CBS Corporation ne contrôle encore que peu de chaînes diffusées par les réseaux câblés / satellite télécom (les chaînes de Showtime Networks, CBS Sports, The CWSmithsonian Channel) à la différence des groupes des networks concurrents (Comcast / NBC, Fox, Disney / ABC, Univision).
A terme, CBS espère sans doute augmenter la rémunération par abonné que versent à la chaîne les réseaux (câble, satellite, télécoms) au titre des retransmission fees. De plus, la chaîne pourra contribuer à la promotion des chaînes, des émissions (syndication) et des stations (29 O&O) du groupe.

Ainsi se déroule la phénoménologie des médias qui passe par de nombreuses figures. Faut-il y lire le
destin des magazines de télévision ? Faut-il tenter une généralisation du type : "plus un marché télévision est développé moins sa presse de magazines TV en papier est importante" ?
Qu'est-ce que cela dit des marchés TV européens ?

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jeudi 21 mars 2013

Des contacts aux GRP pluri-média ?

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Médiamétrie estime que le nombre quotidiens de contacts des Français avec des médias était de 42,5 pour 2012 (Media in Life).
Tous les médias mais pas le hors média. Donc ni l'affichage ni la communication extérieure ne sont pris en compte, ni les annuaires, ni la PLV, ni le marketing direct, etc. Donc le panorama n'est pas tout à fait "synoptique" ; il faudrait sans doute doubler ce nombre de contacts, au moins, pour l'élargir à la communication commerciale (publicité).
Peu importe ; le mode de calcul et l'ensemble mesuré étant constants, cette statistique donne à percevoir l'extension et l'expansion continue de l'univers médiatique dans lequel nous existons.

Notons que l'on a subrepticement comptabilisé et totalisé des contacts provenant de médias divers, des pommes et des oranges, des choux et des carottes... Ce nombre moyen de contacts avec le nombre de personnes touchées pourrait-il conduire à des GRP ?
On a amalgamé des contacts. Tout plan média le fait, laissant l'appréciation de l'efficacité du plan global au moment final du bilan de campagne.
Faut-il en conclure que l'on pourrait compléter un plan TV avec des contacts radio, un plan presse avec des contacts PLV ? A condition de ne pas mélanger les GRP, dit la doxa publicitaire actuelle. Autrement dit GRP TV + GRP presse + GRP Web, ne font jamais k GRP pluri-média (% des personnes de la cible touchées par au moins 1 de ces médias X répétition moyenne). Soit.

Et si l'on appelait data ce milliard de contacts annuel ? Car, qu'est-ce que la data sinon une somme de contacts croisés avec des coordonnées choisies (ou non), temporelles ou spatiales ?
Bon gré, mal gré, il semble qu'une nouvelle comptabilité des contacts se mette en place, holistique (on prend tout en compte, chaque partie ne prenant son sens qu'en rapport avec la totalité)... Mathesis Universalis ? Et revoilà Leibniz, saint patron de l'optimisation et de l'optimisme, lui qui rappelait que le calcul n'était pas seulement pour les marchands d'huile et de sardines (cf. Turing's Cathdral: The Origin of the Digital Universe). Il faut cultiver sa data...


N.B. Méthodologie de Media in Life : journal d'activité, 9 500 panélistes interrogés (population âgée de 13 ans et plus).
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vendredi 15 mars 2013

Critique d'une ethnologie des médias. Questions de méthodologies

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La compréhension des usages privés des médias comporte des difficultés a priori insurmontables.

Que peut-on savoir ?
Les usages privés des médias relèvent d'habitudes, de gestes quotidiens, souvent inintentionnels, de micro-décisions ; comme les usagers n'y prêtent guère attention, ne sont pas conscients des éléments de leur activité, ces usages sont réfractaires aux déclarations, questionnaires ou entretiens. Les réponses obtenues par questionnement ("extorquées", disait Pierre Bourdieu) à propos de ces usages sont peu crédibles ("If you torture the data enough, nature will always confess", la maxime de R.H. Coase s'applique).
Les enquêtes classiques saisissent les tendances générales des comportements. Un modèle du genre, pour citer un cas récent, est l'enquête décennale "Emploi du temps" de l'INSEE qui met en oeuvre une méthodologie totale (face à face au domicile de l'enquêté, carnets journaliers et semainiers, collecte assistée, etc.). L'enquêteur doit faire confiance à l'auto-analyse effectuée par l'enquêté lorsqu'il remplit les documents : or l'enquêté est plus ou moins précisément "conscient" de ce qu'il fait. Il résulte de cette enquête une connaissance de l'évolution des modalités de consommation de la télévision au domicile au cours des trente dernières années (cf. "Plus souvent seul devant son écran").

Que peut-on espérer ? 
Observer des usages, c'est inévitablement observer un usager qui sait qu'on l'observe (nous le voyons nous voyant le voir) ; dès lors, le dispositif d'observation perturbe la scène observée (mesurée), et l'altère. Comment l'enquêteur peut-il se trouver en situation d'observation de la vie privée des usagers sans que cette intrusion perturbe cette vie privée ? Que pourrait décrire l'enquêteur de ce qu'il voit, alors que, "menant" un entretien (et mené par lui), il lui faut aussi prendre des notes, prendre des photos. Filmer l'entretien ? L'enquêté se sait filmé... Multiplier les capteurs ? L'enquête ethnographique se trouve toujours coincée entre une contrainte d'efficacité et un souci déontologique (respect de la vie privée, propriété inaliénable des données personnelles, etc).

Prenons un exemple : que peut-on savoir des usages privés des écrans et de l'éventuelle socialisation télévisée qui s'en suit (dite "social TV" ; cf. l'étude du CSA sur ce sujet) à l'aide des outils classiques ?
  • On sait ce qu'en révèlent les cookies qui permettent de suivre à la trace les actions, réactions et interactions des téléspectateurs internautes (ou internautes téléspectateurs). 
  • On en connaît éventuellement les énoncés (des signifiants) collectés sur les messageries, les moteurs de recherche, les réseaux sociaux, les sites visités, etc.
  • Grâce à l'audimétrie, on dispose des audiences (nombre de consommateurs, durée des consommations) et des noms de programmes reçus sur divers appareils (watermarking). On peut mettre en corrélations données audimétriques et données provenant de réseaux sociaux.
  • En revanche, on ne saura rien du sens des observations effectuées (gestes, interactions éventuelles), de tout ce qui relève du "perceptual computing". Rien des opérations mentales qui accompagnent, guident et justifient ces pratiques familières et intimes (l'intime ne se déclare pas). Pour cela, il faudrait une approche ethnométhodologique (cf. les travaux de Aaron V. Cicourel, Harold Garfinkel, etc.).
En période d'innovation technologique continue, les raisonnements média ("indigènes") sont peu lisibles car le "sens pratique" des utilisateurs (multiscreentasking) est encore en voie de routinisation et de réglage, d'autant que ces comportements, bien que privés, n'échappent certainement pas au regard et au jugement d'autrui (cf. les "arènes des habiletés techniques" que l'ethnologue étudie à l'usine). Quelle est, par exemple, l'articulation des appareils lors des "usages simultanés" ? Le second écran (tablette, smartphone) n'est-il utilisé, comme on le postule, que de manière ancillaire, au service de ce qui (se) passe sur l'écran du téléviseur (Erwin Goffmann parlerait de "side-involvement") ? Ou bien est-ce le téléviseur qui n'est qu'un média d'accompagnement des supports mobiles ? De plus, il n'y a sans doute pas toujours articulation entre les deux écrans mais seulement juxtaposition (corrélation) d'utilisations indépendantes.

Que peut-on faire ?
Certaines études mobilisent une ethnologie "armée" par des appareils. Par exemple :
Source : Poynter. EyTrack: Tablet Research
  • Time Warner met en oeuvre une recherche recourant au "suiveur de regard" (eye tracking) afin d'observer les comportements de socialisation numérique des téléspectateurs (N.B. Time Warner a investi dans GetGlue, une application de télévision socialisée, en 2012). Ball State University assure la recherche dans les laboratoires du Medialab de Time Warner à New York. 
  • The Poynter Institue for Media Studies étudie les modalités d'usage et de lecture sur tablettes (EyTrack: Tablet Research).
  • ACB (Actual Consumer Behavior) pratique la "vidéo-ethnographie" pour comprendre les comportements des téléspectateurs et l'utilisation de produits dans un "contexte naturel" ("Experienced ethnographers provide clients insight into use and experience of the product in the natural context") : l'observation a lieu au domicile et peut éventuellement être élargie à tous les membres du foyer.
Ces enquêtes mobilisent d'importants moyens techniques pour dépasser, avec des "armes" ethnographiques, les méthodologies traditionnelles ; toutefois, elles perturbent les actions observées.
La première ne se déroule pas dans le lieu "normal" de la pratique que l'on veut comprendre mais dans un domicile artificiel reconstitué en laboratoire (on retrouve ici des pratiques de recherche mises en oeuvre pour l'étude des comportements des consommateurs dans les points de vente).
La seconde demande aux enquêtés de porter des lunettes équipées de deux caméras.
La troisième recourt à la vidéo, tandis que l'ethnographe s'invite dans un foyer où il observe et code ses observations.
Dans tous les cas, sont perdues de vue les exigences d'une ethnographie non intrusive.

Peut-on combiner technique ethnographique et quantifications classiques afin d'intégrer ainsi micro- et macro-sociologies ? Rêverie de psycho-sociologues ? Ne faut-il pas renoncer à l'illusion réaliste et cesser de vouloir dire "le monde comme si je n'étais pas là pour le dire" (cf. Claude Simon, Discours de Stockholm, citant Baudelaire). L'épistémologie des sciences sociales recoupe la théorie du roman.
L'enjeu est d'importance théorique mais aussi managériale : seules des études de qualités peuvent garantir la qualité des emplacements publicitaires, et la qualité de l'engagement des usagers.


Références
  • Nicolas Dodier, "Les arènes des habiletés techniques", in "Les objets dans l'action. De la maison au laboratoire", Raisons Pratiques, N°4, 1993, pp. 115-139.
  • Pierre Bourdieu, Le sens pratique, Paris, les éditions de minuit, 477 p. Bibliogr, Index.
  • Erwin Goffman, Interaction ritual. Essays on face-to-face behavior, 1967, Pantheon Books, New York, 270 p.
  • Daniel Couturier, et al., La mort de la clinique ?, Paris, PUF, 2009, 153 p. CfMédia-Médecine. Enquêtes marketing et clinique).
  • K. Knorr-Cetina, A.C. Cicourel, et al., Advances in Social Theory and Methodology. Toward an Integration of Micro- and Macro-Sociologies, Boston, 1981, 325 p., Index.
  • Sandrine Medioni, "Désir d'interactivité des consommateurs : une application aux téléspectateurs", 2009. Thèse consultable à la bibliothèque de recherche de l'Université Paris Dauphine. Cf. "Marketing de l'innovation et discours d'accompagnement".
  • Florence Weber, Julien Ténébos, L'économie domestique. Ethnographie du quotidien, Paris, aux lieux d'être, 2006, 127 p., bibliogr..

mercredi 6 mars 2013

Fox Sports 1 : News Corp. contre Disney (ESPN)

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Fox (News Corp.) lancera FOX Sports 1 aux Etats-Unis, en août 2013, une chaîne grand public consacrée aux spectacles sportifs.
La chaîne s'installera à la place d'une chaîne consacrée aux sports mécaniques, Speed Channel (81 millions d'abonnés, lancée 1996) qui continuera d'assurer la couverture des sports mécaniques (NASCAR, notamment) pour FS1. D'emblée, grâce aux contrats existants avec les opérateurs (câble, satellite, télécoms), FS1 sera accessible à près de 90 millions de foyers TV (ESPN en compte 100 millions sur un nombre total de 114 millions de foyers TV, selon Nielsen).
FS2 s'installera à la place de Fuel TV (26 millions d'abonnés).
Une version mobile pour tablettes et smartphones sera proposée également : FOX Sports GO, accessible aux abonnés des opérateurs (sans doute, dans le cadre du dispositif TV Everywhere).
  • Les opérateurs devront payer environ 1 $ par abonné / par mois pour distribuer FS1 (ESPN leur coûte plus déjà plus de 5 $, Speed Network ne demandant actuellement que 0,5 $). Cette offre multi-sport supplémentaire risque, en provoquant une hausse du prix des abonnements, d'augmenter la pression des consommateurs sur les opérateurs (cord-cutting).
  • La vente d'espace publicitaire commencera dès le début de l'été (upfront market).
Ce lancement est à replacer dans le cadre d'une stratégie mondiale de Fox pour les programmes de spectacles sportifs : Fox est également présent en Europe (Sky Sports) et en Asie (Star Sports). Aux Etats-Unis, Fox dispose de 22 chaînes régionales consacrée dont FS1 pourra tirer parti.
Le spectacle sportif est l'un des programmes majeurs de la télévision, en termes d'audiences et de revenus publicitaires, dans tous les pays. Sa mondialisation est très avancée : ESPN et Fox en sont les deux acteurs majeurs. La télévision française est désormais absente de ce marché, TF1 revendant Eurosport au groupe américain Discovery.
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lundi 4 mars 2013

Les jours de moindre activité des quotidiens

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Que doivent faire les médias à modèle économique exclusivement publicitaire lorsque la majorité de leur lectorat est en vacances ? Le "quotidien gratuit d'information générale"(lundi-vendredi) 20 minutes qui suspend habituellement sa parution pour les vacances de Noël et d'été (mais avec une édition des Plages) cesse aussi sa parution pour deux jours au début des vacances les 4 et 5 mars. Metro sera absent toute la semaine du 3 au 9 mars.

La raison évoquée est publicitaire. L'audience de cette presse, du fait de son mode de distribution, est dépendante des déplacements pour activité professionnelle dans les grandes agglomérations. Les jours de vacances scolaires sont souvent des "jours de moindre activité" professionnelle pour les familles avec enfants à charge, donc des jours de moindre audience pour les cibles marketing des actifs urbains.

Qu'appelle-t-on "quotidien" ?
Voici quelques exemples de diffusion de "quotidiens" en 2012 (source : OJD) pour quatre catégories de journaux.
  • Presse gratuite nationale
    • Metro a paru 202 fois au cours des 12 derniers mois (février 2012-janvier 2013)
    • 20 minutes a paru 210 fois (février 2012-janvier 2013)
  • Presse nationale 
    • Pour Les Echos (lundi-vendredi), on compte 249 parutions en 2012
    • Pour Le Figaro (lundi-samedi), on en compte 310 
  • Presse départementale 
    • Pour Le Journal de la Haute-Marne (Champagne)on compte 360 parutions (308 pour l'édition du lundi-samedi et 52 pour celle du dimanche).
  • Presse régionale
    • Pour Sud-Ouest, quotidien régional, on compte 363 jours de parution en 2012 (310 + 53).
La notion de "quotidien" s'avère une notion quelque peu trompeuse : fondée sur la priodicité de la publication, elle désigne également des titres comptant de 202 à 363 jours de diffusion. D'où l'intérêt de se reporter à l'OJD pour préciser le rythme réel de parution derrière le rythme affiché.

Evidemment, l'édition numérique, qui n'a ni les mêmes structures de coûts ni les mêmes contraintes de distribution que la presse papier, peut s'accorder un rythme de parution flexible. Sur le Web, un numéro ne chasse pas l'autre, comme sur les points de vente ; ainsi a-t-on pu dire que le Web devenait un droit de chaque jour, "comme le pain" (come il pane).
On imagine aisément que ces différences ne vont pas sans conséquences tant pour l'évaluation des audiences mixtes (Web / papier / applis) que pour les outils et concepts de médiaplanning.
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