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L'INSEE publie, dans Insee Première, N°1479, de décembre 2013, une étude sur "La dépense des ménages en produits de l’économie de l’information depuis 50 ans", étude réalisée par Danielle Besson et Nathalie Morer (division Synthèses des biens et services).
La période couverte va des années 1960, de la fin des "trente glorieuses" à 2012. Ceci est une note de lecture.
Rappelons ce que comprend "l'économie de l'information", catégorie dont le nom peut prêter à confusion : au titre des services, elle inclut la consommation de programmes cinématographiques et télévisuels (dont cassettes, DVD, etc.), les jeux vidéo, les programmes musicaux (disques, CD, fichiers) ; au titre des biens, elle inclut les équipements nécessaires pour consommer ces services (terminaux divers : téléviseur, console, tablette, smartphone, etc.).
En fait, il s'agit surtout de l'économie du divertissement. Pour 72,2%, la dépense des ménages est consacrée aux services : divertissement (cinéma, séries, spectacle sportif, variétés, jeu vidéo), communication et la bureautique (téléphonie, Internet).
Les équipements nécessaires à la consommation de ces services (biens) représentent 28,8% de la dépense des ménages, la baisse des prix occultant une importante hausse des volumes achetés. 90% de ces biens (équipement) sont importés.
Dépenses pré-engagées
"La moitié des dépenses liées à l’économie de l’information en 2012 sont pré-engagées, prélevées sur le budget des ménages sous forme par exemple d’abonnements ou de redevances". Câble et satellite, télécoms et Internet fonctionnent à l'abonnement : ces dépenses sont, par construction, relativement rigides ; elles sont moins vulnérables aux aléas de l'économie domestique que l'achat à l'unité (chaque occasion risque de le remettre en cause). Mais rien n'indique pourtant que ce mode de consommation pré-engagée soit pérenne ; la consommation à la demande (VOD) prend de l'ampleur et l'on observe aux Etats-Unis des phénomènes de désabonnement ou de non abonnement, notamment dans le domaine de la télévision (cord-cutting, cord nevers), phénomènes qui pourraient se développer en France. Beaucoup de consommateurs pourraient vouloir s'engager moins longtemps, se dégager plus facilement (résiliation)...
Comment sont payés les services ? La gratuité apparente par la publicité
Hors télécommunications, beaucoup de services sont financés par la publicité ; c'est le cas des médias (télévision, radio, presse) et de nombreux outils du Web (réseaux sociaux, exploration, recherche). Le consommateur ne paie pas ou presque rien, il paie indirectement en se constituant cible publicitaire ou fournisseur de données. Ce troc, paiement indolore, n'est pas pris en compte dans cette étude. De même, ne figure pas non plus la part des services qui sont importés, et son évolution. Or la plupart des services généraux du Web sont importés (Google, Facebook, Twitter, iTunes, Yahoo!, LinkedIn, etc.) mais, étant payés par les annonceurs, ils ne figurent pas dans cette étude qui ignore le troc "service contre data". La data collectée et revendue n'est pas mesurée ici : c'est une limite de cette analyse (cf. Ni biens ni service : data) qu'il faut étudier.
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Une histoire littéraire traitée comme un roman policier : Montaigne
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Philippe Desan, *Montaigne La Boétie. Une ténébreuse affaire*, Paris,
Odile Jacob, 382 p., 2024, 22.9 €
Ce n'est ni de la littérature ni de la philosoph...
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