samedi 20 mars 2021

La Commune a 150 ans

 "Louise Michel. L'égérie de la Commune", le un, Hors série XL, Printemps 2021, 6,9 €

Le un rend hommage à Louise Michel et à la Commune. Avec une affiche grand format, et des articles qui racontent la vie de l'héroïne. De la révolution de 1871, à laquelle elle s'est donnée, jusqu'à son séjour en Nouvelle-Calédonie - c'est là que l'on se débarrassait des personnages pénibles, criminels quelconques, révolutionnaires français ou kabyles : Louise Michel y fut institutrice au bagne pour les Canaques. Libérée en 1880 (loi d'amnistie du 12 juillet 1880), elle revient en France, à Dieppe, et poursuit ses activités militantes, plutôt anarchistes. Née à Vroncourt-la-Côte en 1830, dans un village près de Chaumont (Haute-Marne), elle décède à 75 ans, à Marseille. 

"L'égérie" n'est peut-être pas le terme le plus juste pour qualifier celle qui finira avec le drapeau noir de l'anarchie plutôt que le rouge. Ses principes pédagogiques sont simples et valent toujours : l’école doit être pour tous, elle ne fait pas de différence entre les sexes, l'éducation à la sexualité est nécessaire, et l’enseignant doit accroître son savoir sans cesse pour le transmettre.

Quelles sont les intentions de l'éditeur en vendant cette affiche ? Qui s'en servira pour décorer une pièce de son habitation, ou de son école ? Louise Michel est non seulement une femme, une éducatrice (de nombreuses écoles portent son nom), une écrivaine féministe et une femme soldat et révolutionnaire. C'est beaucoup.

L'affiche dépliée sur le parquet, chez moi

Tableau de Jules Girardet
"L'arrestation de Louise Michel" par Jules Girardet (1871)

Émile Derré : Louise Michel, 1906, bronze, Levallois-Perret
On notera la présence affectueuse d'un chat...

samedi 13 mars 2021

Une Reine, ses échecs et ses succès

The Queen's Gambit, série de Netflix, diffusée à partir du 23 octobre 2020

La série (7 épisodes) s'inspire d'un ouvrage du romancier américain Walter Tevis, publié en 1983. L'héroïne en est une orpheline qui, bientôt, très jeune, joue aux échecs, dans la pension où elle est interne d'abord, puis en dehors bientôt. Très vite, elle joue merveilleusement. Bientôt, elle participe à des tournois, de plus en plus difficiles, de plus en plus célèbres. Et nous la suivons dans cette aventure et les drames psychologiques qui l'accompagnent. La série raconte sa vie de joueuse d'échecs, ses amitiés et sa fameuse ouverture... La série s'achève par sa victoire dans un tournoi international, à Moscou.

Dans cette courte série, il y a la psychologie du joueur d'échec, telle que Stefan Zweig l'a évoquée dans son roman (Die Schachnovelle, 1942), roman traduit en anglais par The Royal Games qui dit mieux l'exigence et le talent que "la nouvelle des échecs", mot à mot, en français, Le Joueur d'échecs). L'histoire est bien conduite, les parties sont crédibles et Garry Kasparov, le champion russe, y jouera même un rôle après avoir conseillé le réalisateur. Les acteurs ont mémorisé les parties et les ont jouées. On a pu quelquefois comparer le style de jeu de l'héroïne à celui de Bobby Fischer, ancien champion et virtuose américain. L'actrice, on l'a déjà vue à la télévision notamment dans "Peaky Blinders", sur Netflix. La série a donné aux téléspectateurs envie de jouer aussi et l'on assiste, suite à la diffusion de The Queen's Gambit, à un surcroît de curiosité, voire davantage, pour les échecs. 

Pourtant, le travail de la joueuse d'échec est assez peu rendu, la caméra ne faisant pas voir les coups, ou alors trop rapidement. On les comprend mal, et le téléspectateur même s'il est joueur, n'imagine pas le travail, toute la ruse qu'il faut à la joueuse pour les imaginer. C'est le problème de la télévision, comme du cinéma, ils font voir, et comprendre, peut-être, mais pas assez ressentir, éprouver. En tout cas, ce gambit de la reine est un succès important pour Netflix.

Références : "Queens Gambit", https://www.thechesswebsite.com/queens-gambit/

Nicolas Giffard, Alain Biénabe, Le Guide des échecs. Traité complet,  Editions Robert Laffont, 1993, 1592 p.,  bibliogr. (Merci Daniel !)


lundi 8 mars 2021

Les séries d'hier et d'aujourd'hui avec Netflix, surtout

 Série Mag'. Le guide des séries télé d'aujourd'hui ! trimestriel, France quotidien, Distribution MLP, 84 p. 

Un magazine sur les séries est à coup sûr une bonne idée. Mais pourquoi un rythme trimestriel seulement ? Bien sûr, comme l'affirme l'édito "les séries font partie de notre quotidien", alors pourquoi trimestriel ? Le mode de consommation des séries a changé depuis Netflix et le streaming pratiqué en tout temps.

Comment choisir sa plateforme de streaming pour les séries ? Deux pages pour le titre c'est beaucoup, et inutile. Disney est raconté comme Netflix, tout comme Canal + Séries. En  conclusion, le journaliste qui déclare avoir testé les offres une semaine durant : "s'il ne fallait choisir qu'un seul service, Netflix serait incontestablement le plus complet".

"Le jeu de la Dame" ("The Queen' Gambit") qui traite de l'amour des échecs d'une joueuse, la série est commentée par une une championne, Marie Sebag. C'est sympa de l'entendre rappeler le coup du berger, un coup pour débutant-e et de souligner que, même quand on est une championne, on continue à perdre.

Ensuite, le magazine évoque des séries "peu connues" : "Away" (sur une astronaute qui part pour Mars), "Love 101", une série turque, "Spinning out" (sur le patinage), puis, plus connue,  "La chronique des Bridgerton !"...

Ensuite le magazine traite de personnages de séries (souvent anciens comme Monk, Gregory House, Patrick Jane ou Daenerys Targayryen (la mère des dragons dans la série "Game of Thrones" !). On trouve des tests pour les lecteurs aussi. Un grand article sur la série "Lupin", un autre sur Chernobyl. Et, enfin, un article sur les séries à venir avant la rubrique d'astrologie et deux pages de publicité.

Le magazine est bien fait mais on peut vouloir des articles plus longs et plus fouillés, un inventaire (quelle série est diffusée par quel service, avec quelle note...). Attendons le numéro suivant pour voir si l'éditeur et ses journalistes trouvent le moyen d'intéresser un lectorat.