Sans commentaire.
dimanche 22 juin 2025
La modialisatiion des goûts et de la cuisine
Pierre Singaravélou, Sylvain Venayre, L'épicerie du monde. La mondialisation par les produits alimentaires du XVIIIe siècle à nos jours, Fayard, 2022, 568 p., Index, 12,9 €
Près d'une centaine de produits alimentaires ont été répertoriés par plus d'une soixantaine d'auteurs, pour la plupart des universitaires. La lecture est édifiante car il s'agit, pour la plupart de ces produits, d'éléments de la vie courante, dont on mange souvent voire très souvent : ainsi les frites, le sandwich, le café, la vanille, le thé, le piment, la margarine, le sucre, etc.
D'autres sont moins courants, mais fréquents : les huitres, le porto, la chicorée, les vermicelles et macaronis, le rhum, le tapioca, le lait concentré, les sardines à l'huile.
D'autres sont liés d'abord à une religion tels les matsot (pain azyme) que consomment pour la fête de Pessah ceux qui ont une sympathie pour la religion juive, le döner kebab (shawarma en arabe, gyros en grec si célèbre à Berlin), le lokum, le saké japonais. Le Champagne de Dom Pérignon, un bénédictin, "invente" le Champagne suivi bientôt des Ruinart, Moët, Bollinger, Heidsieck, Mumm... Et puis, il y a le couscous des Berbères qui est devenu l'un des plats préférés des Français. Et il faudrait citer aussi la çorba, le ragoût de niglo (hérisson) qu'aimait tant le grand guitariste Django Reinhardt, le parmesan (fromage venu de Parme au XIIème siècle), et il y a le yaourt, mis au point par un turc de religion juive qui doit fuir le Paris nazi en 1941 et fonde aux Etats-Unis une nouvelle société, ce sera Dannon. Pour finir, évoquons la pizza, venue de Naples, et mondialisée par de grandes entreprises américaines.
Petit livre sympa, pour découvrir ce que l'on mange et ce que l'on manngera.
vendredi 20 juin 2025
La responsabilité des Allemands est très bien partagée : les socialistes (SPD), les communistes pro-soviétiques, le centre, la droite classique et la droite extrême en leurs diverses composantes sont complices. Le diagnostic est clair et net : ils ont "porté" Hitler au pouvoir. En laissant faire, en se préoccupant d'abord de leurs petits intérêts. Aveuglement et bêtise. Mais au-delà des groupements politiques, on voit aussi clairement la complicité du grand patronat, de l'armée. La contribution de élites économiques du patronat allemand est analysée et se termine par un discours sur l'extermination du marxisme.
Le livre effectue une analyse des trois années qui ont précédé l'arrivée de Hitler au pouvoir. On voit aussi à l'oeuvre le spécialiste nazi du droit, Carl Schmitt, qui adhéra au nazisme un peu tard (1er mai 1933) ; il est organisateur d'un colloque sur "La juiverie dans les sciences juridiques".
Le livre est brillant, et l'auteur est en colère, souvent. Le diagnostic d'une "profonde bêtise politique" tombe à la fin, irrémédiable. La conclusion à propos de la Vème République en France, avec Capitant, Debré, De Gaulle est, de mon point de vue, plus confuse.
Ce livre est un réquisitoire, bien mené.