La responsabilité des Allemands est très bien partagée : les socialistes (SPD), les communistes pro-soviétiques, le centre, la droite classique et la droite extrême en leurs diverses composantes sont complices. Le diagnostic est clair et net : ils ont "porté" Hitler au pouvoir. En laissant faire, en se préoccupant d'abord de leurs petits intérêts. Aveuglement et bêtise. Mais au-delà des groupements politiques, on voit aussi clairement la complicité du grand patronat, de l'armée. La contribution de élites économiques du patronat allemand est analysée et se termine par un discours sur l'extermination du marxisme.
Le livre effectue une analyse des trois années qui ont précédé l'arrivée de Hitler au pouvoir. On voit aussi à l'oeuvre le spécialiste nazi du droit, Carl Schmitt, qui adhéra au nazisme un peu tard (1er mai 1933) ; il est organisateur d'un colloque sur "La juiverie dans les sciences juridiques".
Le livre est brillant, et l'auteur est en colère, souvent. Le diagnostic d'une "profonde bêtise politique" tombe à la fin, irrémédiable. La conclusion à propos de la Vème République en France, avec Capitant, Debré, De Gaulle est, de mon point de vue, plus confuse.
Ce livre est un réquisitoire, bien mené.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire