Si le prix des livres électroniques est généralement moins élevé que celui des équivalents papier, la différence de prix est souvent décevante, quand elle n'est pas révoltante puisque parfois les prix sont plus élevés que pour le papier. Mais l'on peut aussi télécharger des classiques à des prix imbattables (tout Shakespeare pour 5 $, Faust pour 1$ ...).
Formidable
- Légéreté, portabilité (mais l'étui est ringard et le design pour le moins conservateur)
- Achat facile en ligne à la librairie Amazon, une fois l'enregistrement des coordonnées effectué (carte de crédit, adresse de facturation, etc.)
- Téléchargement immédiat
- Pas d'installation : cela fonctionne sans délai (seul livre offert : le mode d'emploi !).
- Excellente lisibilité par tout éclairage (e-Ink). On peut choisir la taille des caractères
- Téléchargement d'extraits d'ouvrage pour les tester avant achat
- Possibilité d'insérer des signets, consulter un dictionnaire, annnoter, effectuer des extraits
- "Writing You Own Ratings and Reviews" : le lecteur peut rédiger une recension, noter un ouvrage (objectivation du travail de "prescription" entre pairs)
- Possibilité de mettre un fond sonore (MP3) ou d'écouter des audio-livres (avec audible.com, racheté par Amazon, non testé)
- Accès à Wikipedia
- Possibilité de faire éditer ses propres documents (Word, etc.) par Amazon pour les lire sur le Kindle.
- Hotline téléphonique sympa, attentive (selon mon expérience, heureusement limitée !)
- La comparaison avec les fonctionnalités et ergonomies de la lecture sur ordinateur. Par exemple : sélectionner un extrait de texte s'effectue par ligne, et non par division naturelle (paragraphe, phrase, mot) et à l'intérieur d'une seule page. Ainsi, pour chercher un mot dans le dictionnaire, vous sélectionnez une ligne et vous obtenez la définition de tous les mots de la ligne. Anachronique. Quant au clavier, il est peu commode.
- Modèle économique inspiré d'Apple. Le consommateur est prisonnier d'un standard fermé (hérité de MobiPocket, racheté par Amazon), coincé sur un seul appareil, avec un seul fournisseur. Pas d'interopérabilité, pas de portabilité des contenus. Insupportable.
- Trop cher le matériel (359 $), trop chers les livres. On attendrait aussi d'Amazon de la publicité ciblée, choisie par le lecteur, par exemple. Publicité utile au consommateur, aux éditeurs et qui abaisserait le seuil d'accès. Aucune innovation dans ce domaine : les éditeurs recourent de plus en plus à la PLV pour la promotion des livres alors que s'essouflent et disparaissent les suppléments littéraires de la presse quotidienne.
- A l'époque, tant célébrée, de la mondialisation numérique, le produit reste terriblement national (carte de crédit américaine uniquement et, pire, le voyageur même américain ne peut acheter et télécharger un livre hors des Etats-Unis !). Insupportable.
Une bonne idée, un bon produit, évidemment améliorables mais trahis par un marketing conservateur.
Des solutions concurrentes existent. Sony qui vend un Portable Reader (ci-dessous sur un présentoir dans une librairie Borders, et affiché dans les aéroports aux Etats-Unis) vient d'ouvrir son appareil aux autres librairies électroniques, soutenant ainsi le format EPUB de l'International Digital Publishing Forum regroupant Simon & Schuster, Penguin Group, HarperMedia, Hachette, HarperMedia et Harlequin. De même, il existe une appli pour acheter et lire des livres sur iPhone (cf. eReader), des dictionnaires qui s'installent sur les téléphones. Le eBook de Sony est vendu en grande distribution spécialisée (Best Buy, COMP USA, Borders, etc.). L'appli iPhone, gratuite, est d'installation immédiate. La lecture est agréable mais ne propose aucune fonctionnalité autre que la stricte lecture (cf. photo). Microsoft propose aussi depuis longtemps un logiciel de lecture et des ouvrages pour ordinateur et Pocket PC. SFR teste un eBook depuis juillet 2008.
La question clé sera celle des relations avec les éditeurs. Sur ce plan, Amazon bénéficie d'un avantage grâce à son immense librairie plurinationale en ligne. Economie de "longue traîne" (140 000 ouvrages) alors que la promotion continue de mettre l'accent sur les "top sellers".
La distribution des livres sur support électronique est inéluctable
- Les eBooks ne peuvent ignorer les acquis de la lecture Internet et le statut particulier du livre, différent en de nombreux points des supports musicaux (CD).
- Il faut laisser le lecteur choisir son format de lecture et ses libraires.
- Que peut-on attendre de Google Book Search ? Un android pour livres ?
- Il faudra imaginer les librairies, les métiers d'édition et le marketing qui correspondent à cette nouvelle distribution de l'écrit. La solution ne viendra pas de la réglementation mais de l'invention, en marche, sans doute en rupture avec des modèles mis en place il y a quelques siècles. Où l'on retrouve la question du droit des auteurs et du rôle des éditeurs, celle des bibliothèques et du prêt en général.
- Belle formule, prophétique, du quotidien El Pais, pour décrire l'avenir du livre électronique ! A terme, il peut être le support pour les manuels et les outils didactiques en général (calculatrices, dictionnaires, atlas). Un marché existe dès l'enseignement primaire. On pourrait enfin ne plus voir des enfants de 4ème promener des cartables de 10 kg ou des étudiant(e)s accumuler des manuels chers et rarement à jour. Bonne occasion de repenser le travail scolaire, la relation aux documents, le "par coeur", l'imitation : vaste programme !
La portabilité est accrue (plusieurs dizaines d'ouvrages en un seul support). Mais on n'a pas un livre "de poche".
Le feuilletage subsiste, dans les deux sens. Il est même plus fréquent car on ne voit qu'une page à la fois et les pages sont plus petites. La lecture reste donc linéaire, plus encore même qu'avec le papier car on ne peut sauter des pages aisément.
Pas de souris, pas d'hypertexte, pas de surf. Alors qu'il y a tant à inventer pour activer la lecture, savante ou distrayante, et la rendre plus riche, efficace et passionnante.
Qu'est-ce qu'un livre à l'âge de ce que Alain Chartier appelle "la textualité électronique" ? L'écrit a connu toutes sortes de supports, lattes de bambou, rouleaux, tablettes, etc. : le livre actuel (codex) n'est que l'un d'eux, l'écran numérique aussi. Le support inculque une manière de lire, et d'écrire, dès l'enfance : comment croire à un eBook ignorant de l'habitus de lecteurs travaillés par l'iPhone, le SMS, le jeu vidéo et Internet ?
Le livre électronique n'est pas un gadget, c'est un des piliers d'une nouvelle fondation de la culture et de sa transmission.
2 commentaires:
Un de mes plus grands rêves : posséder un jour une bibliothèque, très haute, qui serait remplie de bouquins, romans, ouvrages, textes, et j’en passe. Cette bibliothèque serait la partie centrale d’un énorme séjour lumineux dans un futur chez moi en plein centre de Fribourg. Hélas, avec l’arrivée de ces tablettes numériques, c’est comme ça qu’on les surnomme n’est-ce pas ? J’ai bien peur que mon rêve n’en soit plus un puisque, malgré moi, j’ai tendance à suivre l’évolution technologique. J’ai tout de même une question à poser aux early adopters qui ont déjà troqué leur roman contre un livre électronique ou iPad, est-ce que le plaisir est-il similaire ? Lire un roman sur un écran n’est-ce pas identique au fait de s’asseoir à son poste de travail et débuter une journée en découvrant ses emails, en terminant une présentation, etc. ? J’ai l’impression qu’avec cette nouvelle mode, nous aurons encore plus de peine à se couper du monde professionnel.
C'est amusant de voir les débuts du kindle. Et c'est encore plus amusant si on connait le nouveau modèle du kindle d'amazon - il n'a rien à avoir avec celui d'il y a 5 ans.
Aujourd'hui on peut ajouter pleins d'applications et surfer sur internet avec le kindle. Plutôt que se demander si les tablettes vont être une menace pour les librairies, il faudrait plutôt se demander si elles ne vont pas nuire à la lecture en elle-même (en proposant des vidéos, des applications,etc).
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