Un magazine de petites annonces vient de paraître, Babelimmo, qui se veut, pour une fois, "multilingue" (Multilingual Property Magazine). Des propriétés à vendre et des locations de vacances sont proposées en France, Italie, Espagne, et bien d'autres pays. Les fiches descriptives sont rédigées en 6 langues : allemand, néerlandais, espagnol, italien, français, anglais. Le magazine justifie de façon convaincante l'importance d'une approche plurilingue par l'efficacité commerciale (pp. 10-13). Son plurilinguisme est un positionnnement marketing.
Babelimmo déclare regrouper plus de 400 sites (non, je n'ai pas vérifié !) qui visent acheteurs et vendeurs européens. Le magazine papier vient en couronnement de l'édifice commercial, après les sites Internet. L'ensemble constitue un plan média complet (avec, en sus, des affiches "à vendre").
Nous devons à ceux qui comptaient construire la fameuse Tour de vivre dans un univers plurilingue, et, a fortori, multiculturel. Texte ancien dont la leçon n'est pas entendue : oeuvrer pour une langue passe-partout pour ne pas dire grand chose revient à tenter de reconstruire cette Tour. La leçon de Babel met en garde contre l'uniformisation, elle dit l'obligation, morale, d'harmoniser les différences ; la première de ces différences, fondatrice, est la langue.
Les langues ont été "confondues" pour la plus grande richesse et le plus grand dynamisme des cultures ; les réduire à quelque pauvre sabir représente un mauvais calcul économique, et culturel. La communication est un effort !
N.B. : cf. les notations lumineuses d'un philosophe sur la question, Emmanuel Lévinas, éparses dans A l'heure des Nations, Editions de Minuit (1988).
1 commentaire:
Si on reprend le texte original de la Bible (Thora, appelée aussi Ancien Testament), il y avait deux problèmes dans Babel : 1) une seule langue donc unicité pour commencer à faire le mal (alors qu'à plusieurs, c'est bon de ne pas être d'accord) et 2) des paroles identiques : un même dessein : tous se sont rebellés en disant que Dieu n'avait pas le droit de s'attribuer les mondes supérieurs, il faut monter (une tour) pour lui faire la guerre. Autre explication : ils voulaient construire des remparts pour soutenir le monde car ils pensaient que le monde serait détruit une seconde fois (après le déluge)! Selon le commentaire de Rashi, on apprend de ces versets que la valeur suprême est la paix. La génération de Babel n'a pas été détruite alors que la génération du déluge, oui. Elle aurait dû parce qu'elle s'est rebellée contre le principe de l'existence de Dieu mais pas celle du déluge, mais pour la génération de la tour régnait l'amour et la fraternité et pour celle du déluge, c'était le vol et la violence.
Finalement, il y a eu dispersion
Donc en effet : plusieurs langues = plusieurs cultures donc pas d'unanimité sur les idées, mais difficile de faire la paix!
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