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"Illimité", c'est sans limite. La définition est simple, claire, indiscutable.
La téléphonie semble prétendre réviser cette définition et imposer ses limites à l'illimité. Un client qui s'estime abusé a porté plainte contre Orange.
Comment un contrat peut-il prétendre rectifier la langue ? La langue, l'accord sur le sens commun des mots est la base tacite de tout contrat social. Sans ce contrat linguistique "primitif", il n'est pas de contrat possible. Espérons que les tribunaux vont restaurer ce principe général du droit et imposer le respect de la langue à ses usagers, fussent-ils marchands de téléphonie.
Le droit de mentir impunément serait-il désormais reconnu par le droit commercial ? Voilà des siècles qu'"illimité" signifie sans limite (latin illimitatus, repris par les langues latines, par l'anglais et l'allemand - unlimitiert). Même le Code Civil (1804) en a produit une définition : "qui n'est pas limité, dont la grandeur n'est pas fixée". Quelle langue parlent les contrats des opérateurs de téléphonie ? En quelle langue faut-il prévenir le contractant (abonné) que la langue de référence du contrat n'est pas le français universel mais un français à part, un idiolecte qui n'a cours que dans le commerce de la téléphonie ? Un tel usage corrompu du terme "illimité" devraient constituer un délit d'outrage public à la langue de la République et les profs de maths, dont la tâche est de plus en plus difficile devraient porter plainte !
Cet abus de langage aux conséquences pénibles que relate Eric Nunès, journaliste au Monde, est une illustration, parmi d'autres (cf. "gratuité", "amis", etc.), des dérives langagières que suscitent et propagent la pression commerciale (marketing, publicité, promotion, etc.), la propagande (électorale, etc.)... L'insensibilité à la rigueur de l'expression est un pas vers l'acceptabilité de tout ordre de mensonge social et politique.
N.B. Ci contre une affiche en Allemagne : "Téléphoner sans fin. J'aime ma liberté de parole / liberté d'expression". Tout un programme ! Un jour ce sera dans les droits de base, comme et avec le droit à Internet.
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Comment un contrat peut-il prétendre rectifier la langue ? La langue, l'accord sur le sens commun des mots est la base tacite de tout contrat social. Sans ce contrat linguistique "primitif", il n'est pas de contrat possible. Espérons que les tribunaux vont restaurer ce principe général du droit et imposer le respect de la langue à ses usagers, fussent-ils marchands de téléphonie.
Le droit de mentir impunément serait-il désormais reconnu par le droit commercial ? Voilà des siècles qu'"illimité" signifie sans limite (latin illimitatus, repris par les langues latines, par l'anglais et l'allemand - unlimitiert). Même le Code Civil (1804) en a produit une définition : "qui n'est pas limité, dont la grandeur n'est pas fixée". Quelle langue parlent les contrats des opérateurs de téléphonie ? En quelle langue faut-il prévenir le contractant (abonné) que la langue de référence du contrat n'est pas le français universel mais un français à part, un idiolecte qui n'a cours que dans le commerce de la téléphonie ? Un tel usage corrompu du terme "illimité" devraient constituer un délit d'outrage public à la langue de la République et les profs de maths, dont la tâche est de plus en plus difficile devraient porter plainte !
Cet abus de langage aux conséquences pénibles que relate Eric Nunès, journaliste au Monde, est une illustration, parmi d'autres (cf. "gratuité", "amis", etc.), des dérives langagières que suscitent et propagent la pression commerciale (marketing, publicité, promotion, etc.), la propagande (électorale, etc.)... L'insensibilité à la rigueur de l'expression est un pas vers l'acceptabilité de tout ordre de mensonge social et politique.
N.B. Ci contre une affiche en Allemagne : "Téléphoner sans fin. J'aime ma liberté de parole / liberté d'expression". Tout un programme ! Un jour ce sera dans les droits de base, comme et avec le droit à Internet.
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1 commentaire:
J'ai connu la même situation lorsque j'ai été temporairement engagée pour un des opérateur de téléphone mobile de Suisse. Ils étaient alors en plein lancement du premier abonnement comprenant des appels dits illimités. Et là, à la question: "mais les appels sont-ils vraiment illimités?" ma cheffe me répond: "oui, oui, enfin si on reste dans les limites du raisonnable!".
Ma réaction a aussi été l'étonnement, la stupeur et l'incompréhension. Illimité dans les limites du raisonnable. C'est une contradiction en soi. C'est comme la fin de l'infini, l'arrêt de l'interminable. Et en plus, que signifie raisonnable?! Raisonnable selon qui? D'après quoi? Autant vanter l'offre comme presque illimitée et mettre des conditions claires.
C'est donc, à mon avis, un gros mensonge au client. On l'attire avec une fausse carotte, et on le laisse tranquille tant qu'il reste dans les limites de l'illimité.
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