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Le lancement de Google TV aux Etats-Unis et les réactions hostiles de certaines chaînes traditionnelles (cf. ci-dessous) trouvent un écho en Europe. Certains déclarent qu'ils ne laisseront pas leurs chaînes aux mains de Google, évoquent même une alternative à ce moteur de recherche... Rêverie d'une ligne Maginot numérique ! Finalement, quinze ans après les débuts d'Internet, il faut aux chaînes de télévision traditionnelles prendre la mesure de la situation.
Quelles sont les alternatives ? Ne pas être référencées par Google ? Les chaînes disparaitraient petit à petit dans l'océan de l'immense offre vidéo dont les chaînes ne contrôlent qu'une faible partie, qui décroît chaque jour.
La protection linguistique ? A force de prôner aveuglément le monopole de l'anglais comme unique première langue étrangère enseignée en Europe, beaucoup de téléspectateurs y prennent goût et regardent de plus en plus de télévision en anglais. Avec les téléchargements et les DVD (tout cela est doté d'un taux de circulation élevé), avec la VOD et les chaînes étrangères, l'offre pour certaines émissions est très large et les chaînes françaises riquent de n'apparaître pas dans l'ensemble de considération.
Dans la perspective de Google TV, la meilleure chance des chaînes se trouvera dès lors dans un bon référencement par Google TV. La presse connaît bien ce dilemne. Médire de Google, bien sûr : c'est devenu un sport de salon. Mais prendre le risque de ne pas être référencé est une toute autre histoire. Sans compter que, pour la télévision, comme pour Internet aujourd'hui, au référencement naturel s'ajoutera fatalement le référencement payant. Beaucoup de travail et de dépenses en perspective. L'ensemble de considération qui est habituellement issu de la notoriété et du marketing d'antenne sera un jour construit par Google TV. Les dépenses de promotion devront augmenter.
Google TV remettra à plat les positions acquises et mettra la longue traîne des chaînes dans la course à l'audience. Si la nouvelle doit inquiéter les plus grandes et les mieux installées des chaînes, elle ne peut que réjouir les plus petites et les moins connues. Avec Google TV, le nom des programmes ou le nom qui y sera le plus associé, qui viendra à l'esprit du téléspectateur (nom d'un acteur, d'un personnage, d'un lieu, etc.) comptera beaucoup plus que le nom de la chaîne. Les éléments agrégés compteront plus que l'agrégateur. C'est la fin de l'exception télévisuelle.
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Une histoire littéraire traitée comme un roman policier : Montaigne
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Philippe Desan, *Montaigne La Boétie. Une ténébreuse affaire*, Paris,
Odile Jacob, 382 p., 2024, 22.9 €
Ce n'est ni de la littérature ni de la philosoph...
1 commentaire:
Franchement Francois quelquefois tu joues la provo un peu fort. Quoiqu'il en soit que Google veuille manger un morceau du bon gateau TV on peut comprendre. Que les chaines qui acquierent (quelquefois tres cher) des droits d'exclusivite ou qui produisent elles memes des contenus (la encore souvent tres cher) souhaitent proteger ces contenus pour continuer a les rentabiliser seules, on peut comprendre aussi. Car au bout du compte n'oublions pas que si le contenu cree l'essentiel de la valeur (a quoi sert le meilleur moteur s'il n'a pas de carburant ?) puisque sans lui pas d'audience, ni en volume, ni en qualite, c'est leur savoir faire d'editeur pour organiser et mettre en scene ces contenus, qui permet egalement aux chaines de rajouter la surcouche de valeur additionnelle fondee sur les territoires de valeurs de marque et la confiance qu'elles savent developper avec leurs telespectateurs. C'est tout cet ensemble, strictement cale en quasi temps reel sur les attentes et gouts de la tres grande majorite de nos concitoyens, qui fait que la television est la television et pas un simple robinet video. Bon allez sans rancune. Je te laisse, ca va etre l'heure d'y aller si je ne veux pas louper le demarrage des aventures de Jack Bauer sur Canal (y a bien la catch'up mais c'est pas tout fait aussi bien qu'a 20h50 !). Yann
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