Comme dans beaucoup d'universités et d'écoles, on trouve, chaque matin, à l'entrée de Dauphine des piles de journaux et magazines mis à disposition gratuitement. Quels titres ? Voici le résultat d'un peu plus d'un mois de relevés mis à jour durant l'année universitaire.
Ce post a été revu, complété et corrigé avec des étudiants de Master de Communcation Intégré. Certains de leurs commentaires, qui n'engagent qu'elles /eux, sont cités à la fin du post.
Inventaire
Une douzaine de titres sont présents à partir de la mi-septembre, la plupart d'entre eux déposés entre 7 et 9 heures. A la douzaine de titres régulièrement présents s'ajoutent des titres irréguliers, présents de temps en temps. Certains de ces titres "gratuits" sont vendus également dans le kiosque, à quelques mètres de là.
- Des quotidiens payants
- Les Echos
- Wall Street Journal (Europe)
- Libération
- La Tribune
- France Soir
- L'Equipe
- Le Figaro
- Le Monde (de la veille)
- La Croix
- Irrégulièrement, s'y ajoutent des périodiques payants, en petites quantités
- L'Equipe Mag
- Be
- Femmes actuelles
- Stratégies
- Paris Match
- Management
- Le Journal des Finances
- 01 Informatique
- Les Afriques
- L'Agefi Hebdo
- Des quotidiens gratuits
- Direct Matin
- 20 Minutes
- Metro
- Des périodiques gratuits, en fonction de leur périodicité
- FUSAC ("English speaking resources and contacts")
- Campus Mag, grauit des universités ("le magazine des années étudiantes")
- A nous Paris
- Le Petit Juriste ("fait par les étudiants pour les étudiants")
- L'Etudiant autonome (journal d'information étudiant)
- Le Monde campus (supplément au quotidien)
- Grandes Ecoles Magazine
- ZOO (magazine culturel sur la BD et les arts visuels)
- Zoom Japon
- La Grande Epoque (The Epoch Times)
- Recrut.com (Le bi-media au service de l'emploi)
L'offre gratuite est large, diverse (une trentaine de titres). Le rythme de "disparition" des exemplaires est significatif des attentes et des intérêts des étudiants. Les magazines "féminins", quand il y en a, disparaissent les premiers. Sans sur-interpréter ces données, quelle information peut-on tirer de l'observation de ce "marché" gratuit, qui neutralise les effets du coût et de la commodité (pas de déplacement, pas de queue pour payer) ?
Parmi les titres distribués, il y a également Stratégies assez régulièrement, mais depuis peu de temps. De mémoire, nous avons aussi le droit à d'autres titres de manière plus sporadique tels que the Herald Tibune ou El Pais. J'ai aussi déjà aperçu Le Parisien.
Etant inscrite à Dauphine pour la 6e année déjà, j'ai pu voir évoluer l'offre. Elle est devenue à la fois plus large mais aussi plus aléatoire. Certains titres sont présents depuis bien longtemps et de manière régulière. D'autres "réguliers" sont apparus assez récemment (comme La Croix présent depuis 2 ans seulement). Des titres peuvent n'être distribués que très ponctuellement (à ma connaissance Be, Marie-Claire). La combinaison de deux éléments déclenche le "désintérêt" des étudiants :
Il est vrai qu'il reste souvent plus de gratuits, cependant les journaux qui sont sortis et lus pendant les cours (notamment en amphi) ou en pauses sont bien plus souvent des gratuits que des payants. Je ne sais pas si cela présente un intérêt mais on peut ainsi se poser la question de la lecture effective du quotidien après la prise du journal.
Guillaume Trillat
Un phénomène intéressant vous a peut-être échappé. Tous les journaux distribués rencontrent un vrai succès... Sauf un : La Croix. J'ai pu faire ce constat également lorsque j'étais dans une précédente université, Assas Paris 2 pour ne pas la nommer. Passé 18h, c'est le seul journal qui reste. Je pense que le désamour des étudiants envers ce titre vaut le coup que l'on s interroge à ce sujet : qu'est ce qui repousse les étudiants dans la lecture de ce titre ? Est-ce le contenu ou plutôt l'image que l'on renvoie lorsque l'on lit ce titre ? C'est d'ailleurs le seul titre "communautaire" distribué à la fac. Je pense que ce titre souffre de son image de journal religieux (d'ailleurs de nombreuses pages sont consacrées au catholicisme). Un étudiant lambda essayera le plus souvent de se fondre dans le moule et de ne pas se faire remarquer et encore moins par sa religion. De plus, le nombre de catholiques pratiquants à Dauphine et qui le clament haut et fort ne doit pas être gigantesque. Mes suppositions se basent sur une constatation empirique de plusieurs années de présence à Dauphine.
- Des indications de ciblage : une même personne peut vouloir Be et Wall Street Journal.
- Pour un public qui a fait de l'anglais durant presque toute sa scolarité, et qui se spécialise en sciences de gestion, Les Echos et Wall Street Journal sont dans le même ensemble de considération. Le rendement scolaire avantage le second. Un jour prochain, la presse spécialisée de certains secteurs pourrait laisser sa place aux titres en anglais.
- Aucun titre en espagnol, en arabe ou en allemand, ni bien sûr en chinois ou en japonais (pourtant, l'INALCO- Langues O - est présent dans l'immeuble).
- Gratuits et payants sont placés par ce marché au même niveau d'offre ; les "gratuits" partent un peu moins vite, entre autres parce qu'ils ont déjà été lus dans les transports en commun.
- Ce kiosque improvisé en self service constitue un observatoire des pratiques de presse plus véridique, quant à certains aspects, que les enquêtes déclaratives : bon terrain pour des tests ?
En étant présente ainsi dans les universités, la presse cherche à conquérir et fidéliser un lectorat jeune, mixte et diplômé (bientôt !) alors que se forment leurs habitudes média. La majorité d'entre ces étudiant(e)s seront cadres en entreprises, certain(e)s, comme beaucoup de leurs aîné(e)s en entreprises de communication et de publicité.
Commentaires d'étudiant(e)s du Master de Communication Intégrée
Camille AllardParmi les titres distribués, il y a également Stratégies assez régulièrement, mais depuis peu de temps. De mémoire, nous avons aussi le droit à d'autres titres de manière plus sporadique tels que the Herald Tibune ou El Pais. J'ai aussi déjà aperçu Le Parisien.
Etant inscrite à Dauphine pour la 6e année déjà, j'ai pu voir évoluer l'offre. Elle est devenue à la fois plus large mais aussi plus aléatoire. Certains titres sont présents depuis bien longtemps et de manière régulière. D'autres "réguliers" sont apparus assez récemment (comme La Croix présent depuis 2 ans seulement). Des titres peuvent n'être distribués que très ponctuellement (à ma connaissance Be, Marie-Claire). La combinaison de deux éléments déclenche le "désintérêt" des étudiants :
- Les titres sont distribués en très peu d'exemplaires : une centaine d'exemplaires pour une fac qui regorgent d'étudiants mais aussi de thésards, de profs, de personnel et d'intervenants. Les piles des titres les plus plébiscités partent donc très rapidement.
- Les titres sont distribués tous les matins entre 7h et 8h30, il ne sont disponibles que pour ceux qui arrivent tôt. Or les étudiants ont des rythmes de cours très très irréguliers si bien que se met en place une heuristique de décision : "les seules titres toujours disponibles à tout moment sont 20 minutes et metro pour lesquels l'accès est facile." Le réflexe de consulter l'offre disparaît car son intérêt diminue.
Il est vrai qu'il reste souvent plus de gratuits, cependant les journaux qui sont sortis et lus pendant les cours (notamment en amphi) ou en pauses sont bien plus souvent des gratuits que des payants. Je ne sais pas si cela présente un intérêt mais on peut ainsi se poser la question de la lecture effective du quotidien après la prise du journal.
Guillaume Trillat
Un phénomène intéressant vous a peut-être échappé. Tous les journaux distribués rencontrent un vrai succès... Sauf un : La Croix. J'ai pu faire ce constat également lorsque j'étais dans une précédente université, Assas Paris 2 pour ne pas la nommer. Passé 18h, c'est le seul journal qui reste. Je pense que le désamour des étudiants envers ce titre vaut le coup que l'on s interroge à ce sujet : qu'est ce qui repousse les étudiants dans la lecture de ce titre ? Est-ce le contenu ou plutôt l'image que l'on renvoie lorsque l'on lit ce titre ? C'est d'ailleurs le seul titre "communautaire" distribué à la fac. Je pense que ce titre souffre de son image de journal religieux (d'ailleurs de nombreuses pages sont consacrées au catholicisme). Un étudiant lambda essayera le plus souvent de se fondre dans le moule et de ne pas se faire remarquer et encore moins par sa religion. De plus, le nombre de catholiques pratiquants à Dauphine et qui le clament haut et fort ne doit pas être gigantesque. Mes suppositions se basent sur une constatation empirique de plusieurs années de présence à Dauphine.
.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire