Soit quelques hypothèses, à vérifier
- Tout d'abord, l'usage du Web tend vers les usages mobiles ; les smartphones équipent de mieux en mieux les internautes, la couverture Wi-Fi s'étend, les tablettes se généralisent. La Chine a déjà basculé majoritairement vers le mobile, l'Afrique aussi ; le reste du monde suivra.
- Avec un smartphone ou une tablette, il semble que l'on utilise davantage des applis que la combinaison usuelle navigateur / moteur de recherche. C'est plus commode, plus pratique. Le "portail" du numérique, sa "homepage", est un écran avec des applis.
- L'accès aux réseaux sociaux s'effectue de plus en plus via des applis : un visiteur de Facebook sur deux se connecte avec son mobile et il se connecte plus souvent. Le e-commerce transite de plus en plus par le smartphone ou la tablette, le paiement mobile arrive : le smartphone sera le média de la consommation courante et de la grande distribution.
La localisation géographique du mobinaute par rapport aux services et commerces voisins est automatiquement activée par les smartphones (cf. location services), si toutefois le mobinaute l'accepte.
Si cette série d'hypothèses est vérifiée, l'économie du Web, son économie publicitaire en tout cas, risque d'être à terme affectée, voire bouleversée par l'hégémonie du mobile, au profit du mobile que la vidéo et le rich media dynamisent.
Pour l'instant, la publicité sur mobile n'a pas trouvé son expression la plus efficace. Cela ne cesse d'inquiéter des entreprises comme Facebook ou Renren (人人网) qui doivent suivre sans délai la mutation du Web vers le mobile et les applis : comment monétiser une appli ?
.
12 commentaires:
A titre de rappel, Vodafone et Visa ont signé en mars dernier un accord MONDIAL pour lancer d'ici la fin de l'année le paiement mobile. L'opération devrait débuter en Allemagne, Espagne, Turquie, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. On va en effet vers une nouvelle ère...Ce n'est que le début. Par ailleurs, le mobile est devenu un véritable enjeu pour les annonceurs et notamment les géants de la grande distribution, qui doivent tout faire dorénavant pour maintenir les "mobinautes"connectés. L'article suivant nous en dit un peu plus sur le sujet
http://www.businessmobile.fr/actualites/grande-distribution-des-sites-web-mobiles-aux-performances-tres-heterogenes-39775717.htm
Aude Gallois (Master 2 CMI)
Concernat l'hypothèse centrée sur l'utilisation des appli sur Iphone et tablettes, je ne suis pas de cet avis. A mon sens elles ne sont pas encore prioritaires vs le navigateur.
@AlbanePinelli
Le phénomène des smartphones est très récent, pourtant personne n'aurait pu le prédire il y a encore quelques années. Peut-on aujourd'hui parier sur le fait qu'il s'agit du média de l'avenir? La technologie ne cesse de nous étonner et de bouleverser nos habitudes de consommation.
Mazuroo (Roseline Mazur)
Bien qu'une étude de Médiamétrie montre que “91 % des mobinautes disent avoir consulté au moins un site web au quatrième trimestre 2011 alors que seulement 60,6 % ont ouvert au moins une application”, il est bon de noter que la préférence des applications au navigateur varie fortement selon l'usage du mobinaute.
Si l'application, de part son ergonomie, s'avère plus "pratique", elle pose cependant un problème majeur à l'annonceur : le tracking. En effet, à l'inverse du navigateur, l'environnement applicatif ne permet pas l'utilisation des cookies et ainsi le suivi du mobinaute lorsqu'il passe d'une application à une autre. Dans le cas d'une campagne de publicité mobile dont l'objectif principal est le téléchargement d'application - passage obligé par le store (app store ou androïd market) - le tracking permettant de rattacher à un téléchargement son origine média est donc très délicat. C'est aujourd'hui la principale limite de l'optimisation des campagnes sur mobile. Si on ajoute à cela l'interdiction récente d'Apple d'utiliser les UDID, les possibilités restantes en termes de tracking mobile sont fortement limitées (cf http://www.mobilemarketer.com/cms/opinion/columns/13756.html).
Enfin, une étude Gartner réalisée récemment a confirmé que les applications mobile gratuites restent plébiscitées en 2012. La question qui se pose alors n'est pas "Comment monétiser un appli ?" mais "Comment développer son in-app purchase ?"
@MarieGUEHENNEC
Qu'une partie du trafic Web se déplace de l'internet au mobile aura forcément des conséquences sur le modèle économique du Web. Des menaces et des opportunités pour l'économie publicitaire à prévoir. OK, incontestable.
La vraie question sur laquelle il convient de trancher, c'est la taille et les domaines de cette révolution.
Sur le mobile, du fait de l'interface (notamment la petite taille de l'écran), peu de place pour le WWW et un grand avenir pour les applis.
Sur les tablettes pour les ordinateurs, il n'y a pas de motif incontestable pour prévoir la victoire des applis sur le WWW.
Ainsi, si les applis vont triompher sur le mobile, pour le reste, c'est Appli VS WWW. Et là, le WWW a des arguments à faire valoir.
La connexion à Internet via un smartphone va augmenter perpétuellement. Cet article de web marketing résume bien les différents formats de publicité applicables sur un smartphone (http://www.reussirsonwebmarketing.com/2012/03/la-publicite-sur-smartphone-iphone-android/).
Les entreprises ont donc déjà étudié le projet et ont identifié plusieurs façons de communiquer; leurs décisions reposent maintenant sur la réceptivité des mobinautes à ces nouvelles publicités; réceptivité encore trop peu et trop mal mesurée.
J'abonde dans le sens d'Albane à propos de l'usage des applis qui supplanteraient le bon vieux browser... Nous connaissons tous les nombreuses publicités vantant les mérites de l'iPhone ou autre smartphone et arguant qu'il y a une application pour à peu près tout et n'importe quoi.
Premier constat: pour trouver l'application dont on a besoin à un instant t nous utilisons... un moteur de recherche. Qu'il soit intégré à iTunes ou qu'il s'agisse de Google/Bing/Yahoo pour élargir le champ des possibles et l'objectivité de la recherche; le principe, lui, reste le même.
Deuxième constat: l'économie, toute entière, et non uniquement le web, est en effet en train de s'adapter aux nouveaux usages numériques que sont la tablette et le smartphone.
(Notons pour l'anecdote que l'iPhone 5 est doté d'un processeur cadencé à 1GhZ. En comparaison, l'Apple 1 des débuts disposait d'un processeur tournant à 1 MhZ. Conclusion: 35 ans plus tard, la vitesse de calcul de l'iPhone est 1000 fois supérieure à celle de l'Apple 1; belle démonstration de la loi de Moore.)
Tout le monde doit se réinventer, surtout dans les services et l'information.
Troisième constat: l'usage du tactile se généralise en masse, et la façon dont nous interagissons avec le numérique est bouleversé.
De là me viennent plusieurs réflexions:
- de nombreuses révolutions digitales sont déjà en marche dans des domaines divers comme la presse et l'information qui se numérisent ou la possibilité d'acheter en ligne via le mobile. D'autres vont venir.
- la question de l'application/pas application ne se pose pas à mon sens, et l'usage du moteur de recherche va perdurer même sous forme d'app lui-même (Google dispose d'une application du genre sur iPhone).
- la problématique actuelle est de fournir à l'utilisateur un contenu adapté à la résolution d'écran du support qu'il utilise (tablet, smartphone, notebook, reader, etc.) qui diffère sur chaque appareil et se révèle vite très inconfortable.
A ce titre, Apple a réalisé un tour de force magistral en imposant au monde l'HTML5 comme nouvelle référence en lieu et place de flash que la firme s'applique à décrier méthodiquement (Adobe devenant à ce titre pour Apple ce que la Fox est aux Simpsons ou la BBC à Top Gear...). Ce code présente le grand avantage de reconnaitre la machine à l'aide des cookies et d'adapter le format de page au support. Il ne s'agit pas de proposer une autre page mais réellement de contenu adaptatif, véritable révolution dans le domaine en termes de légèreté de contenu et de gestion de ce dernier!
- enfin, en termes de pub, LA grande question pour est la suivante: comment monétiser le networking mobile via la pub sans rendre l'expérience infernale pour l'utilisateur? Je n'ai pas la réponse et suis curieux de savoir comment Facebook par exemple, qui a du mal à rendre la chose profitable sur le web, va arriver à proposer un système cohérent sur mobile.
Affaire à suivre...
Il est également à rappeler que le web mobile jouit d'une très bonne image en termes de performance publicitaire.
Ainsi, une étude de Marine Software pour le 3ème trimestre 2012 montre la supériorité du mobile sur le Web traditionnel, en termes de taux de clic des impressions publicitaires, avec un ratio moyen de 4,93% sur smartphone aux Etats-Unis contre 2,26% sur ordinateur.
Or, cette belle "preuve" de supériorité vient de prendre un peu de plomb dans l'aile avec cette nouvelle étude signée Trademob (http://www.trademob.com/fr/idees/telechargement/) qui affirme que près de 40% des clics sur mobile sont frauduleux ou accidentels. TradeMob identifie alors deux raisons principales à cet important ratio de clics inutiles.
1. La "maladresse" des utilisateurs qui, pas encore totalement habitués au format ou lors d'un moment d'inattention, cliquent sur des publicités sans le vouloir, dans 22% des cas.
2. Le comportement frauduleux de certains acteurs (bots ou serveurs) identifiable via un pic irrégulier du trafic ou par un nombre anormalement élevé de clics provenant d'une même adresse IP, qui correspond à 18% des cas.
Alors pour éviter aux annonceurs de perdre 40% de leur budgets en publicités inefficaces, et optimiser le ROI d'une campagne mobile, l'adoption de méthodes de tracking efficaces et une sélection rigoureuse de ses partenaires sont donc indispensables.
S'il est clair que le modèle proposé dans les environnements mobiles tend à bouleverser l'économie du web, il semble qu'il ne puisse pas encore apporter de réponse claire à la question de la monétisation des services.
Le système de boutiques est encore insatisfaisant car il n'offre pas suffisamment de visibilité sur les différentes applications existantes - 37% des développeurs pointaient d'ailleurs du doigt ce problème en 2011 (http://www.journaldunet.com/developpeur/algo-methodes/app-store-manque-de-visibilite-des-applications.shtml).
Par ailleurs, les publicités sur les applications mobiles sont souvent jugées trop intrusives - elles occupent une partie non négligeable de l'écran et bloquent le contenu. Même Apple et sa régie publicitaire iAd semblent d'ailleurs s'y casser les dents (http://www.journaldugeek.com/2012/02/17/iad-peine-a-simposer-face-a-google/).
Quant au modèle "Freemium", il est certes efficace pour les jeux vidéo, mais il ne paraît pas adapté à des applications de service.
Il ne fait nul doute que les choses vont évoluer en la matière afin que le système d'applications soit rentable pour tous.
Plusieurs nouvelles techniques sont à l'étude chez les acteurs du marché, en témoigne le projet d'Amazon, de faire une tablette financée par la publicité (http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20120901.OBS0990/amazon-prepare-une-nouvelle-tablette-financee-par-la-pub.html).
François Aubagnac
Il est difficile de prévoir si le mobile ou les Tablets vont être plus importants que les ordinateurs. Une théorie de la communication dit que les médias nouveaux ne remplacent jamais des autres médias, mais qu’ils sont un complément. Si on cherche des infos ou on doit faire un travail pour l’université – ou on général : si on ouvre son ordinateur – souvent, on ouvre aussi le Facebook. Mais c’est sûr que les tendances vers le mobile et les applis causent des problèmes pour les entreprises : Il est difficile de faire des banner qui fonctionnent sur les mobiles et comme le display des mobiles est plus petit les entreprises n’ont pas assez de place pour publier ses publicités. Pour cela, Facebook veut placer des publicités parmi les « nouveautés » des Facebook-Users - une manière plus subtile. Plus sur ce thème sur (en allemand): http://www.focus.de/digital/computer/internet-facebooks-mobil-offensive-bringt-nutzern-werbung-vor-augen_aid_845369.html
Actuellement, les liens sponsorisés ont du succès sur les smartphones Selon une étude de Marin Software, le smartphone devient un support de choix pour les liens publicitaires affichés sur le moteur de recherche de Google. les smartphones et les tablettes représenteront, d'ici décembre 2012, 25% des clics payants sur Google aux Etats-Unis, contre 5% en janvier 201 d'ailleurs, en tout cas, affaire à suivre!
Les smartphones et les mobiles sont devenus quasiment indispensables pour les utilisateurs. Ceci parce qu'ils permettent une connexion à Internet rapide, facile et pratique. Cette connexion mobile se fait dans n'importe où, n'importe quand et engendre une plus grande consommation du web par les mobinautes. Ce constat n'est pas étonnant vu qu'une grande partie des internautes aujourd'hui sont issus de la génération des "digital natives. Ils sont donc toujours connectés et ont besoin d'être informés en temps réel. Ces nouvelles manières de naviguer sur le web ont changé les habitudes et les usages.
L'économie du web va certainement être boulversée par le web mobile. Les mobinautes, en se géolocalisant ou en utilisant simplement leurs applications, offrent leurs données personnelles aux entreprises. Il est donc intéressant pour ces dernières de faire de la publicité ciblée et efficace sur les mobiles pour toucher un maximum de personnes. Cependant, ces publicités se montrent souvent trop intrusives et sont difficiles à intégrer en grand nombre sur des écrans aussi petits. La publicité a donc de la peine à s'imposer sur les mobiles mais je pense qu'avec la rapidité des développements technologiques, ce problème sera vite réglé.
Enregistrer un commentaire