Les vitrines sont un média encore mal estimé. Premier des mobiliers urbains, elles sont les lumières de nos villes. Il en est de superbes, quasi oeuvres d'art. (Cf. Le Journal des Vitrines). Elles relèvent autant de la décoration que du marketing. Il en est d'efficaces, attirant dans le point de vente des passants qui ne l'avaient pas envisagé. Il en est même de sonores (Whispering Window). Mais il en est aussi de sinistres, qui ne donnent pas envie de rentrer dans le point de vente : au hit parade du tristounet, les banques l'emporteraient sûrement, mais rien n'est joué. A mesurer ! Fenêtres sur rues (window shopping), les vitrines donnent aussi sur le point de vente puisque de la rue l'on y voit l'intérieur du magasin.
Le numérique apporte aux vitrines des capacités nouvelles grâce aux écrans (DOOH) que l'on peut y placer. Pour peu que ces écrans soient conçus habilement et ne défigurent pas la vitrine, ne l'occultent pas. Là encore, horreurs et gaspillage ne manquent pas. Au début, un écran suffisait pour ébaubir et attirer l'attention des passants ! Aujourd'hui, il en faut davantage. Esthétique et efficacité communicationnelle vont de pair.
L'écran peut apporter aux passants l'interactivité avec le point de vente, même quand celui-ci est fermé.
Exemple : ci-dessus une vitrine d'agence immobilière, tactile, en partie interactive, pour AEDES Immobilier. L'écran permet :
- de naviguer et sélectionner un appartement correspondant à une annonce affichée
- de regarder une photographie du bien retenu (zoom, etc.)
- de laisser des coordonnées (e-mail, téléphone) afin d'être contacté.
19 commentaires:
Les enseignes se montrent de plus en plus innovantes en la matière. Cet intérêt croissant pour la "vitrine interactive" nous offre même parfois, comme vous le disiez dans votre article, quelques chefs d'oeuvres... J'en veux pour exemple les magnifiques créations réalisés pour Repetto (http://www.youtube.com/watch?v=rsEuLo7MzWU), la FNAC (http://www.youtube.com/watch?v=UyMCJNKrGDU&feature=related), Channel (http://www.youtube.com/watch?v=NdGclW66q3s&feature=related) ou encore Asics (http://www.youtube.com/watch?v=yDs4j8ZHzVg).
Dans une autre mesure (beaucoup moins créative je vous l'accorde), votre article me fait penser au cas Carrefour qui démarre en France l'installation (à Lyon puis à Paris depuis cette semaine) de magasins virtuels. Ces vitrines virtuelles fixes offrent alors la possibilité aux passant de faire directement leur course via leur téléphone en scannant les codes barres de produits dont ils n'ont que l'image.
Quoi que l'on pense de la technique, le positionnement du géant français de la grande distribution sur ces "technologies" est en tout cas un signe fort.
Une confirmation qu'il faudra désormais se montrer (plus) attentif à l'évolution de ces vitrines qui, au delà de leur créativité et innovation remarquable, sont avant tout des outils business redoutables.
Et si l'on pensait à déjà se différencier enterme de vitrines intéractives ? Je trouve qu'utiliser la réalité augmenté devient un réel atout!
S'arreter devant une vitrine et se voir dans le miroir portant le manteau de ses rèves ?!
La vitrine devient créative et ludique !
Avec la réalité augmenté au sein de ses vitrines, la boutique transforme sa devanture en réelle attraction pour les passants, qui vont s'arrêter d'avantage et passer plus de temps devant cette dernière! Ainsi on arrive à attirer plus de clients potentiels et on se différencie grandement de la concurrence.
Outils d'image ou d'aide à la vente ?
De plus, on observe que les marques n'hésitent pas à intégrer de la technologie à leurs vitrines intéractives : elles ne sont plus simplement tactiles mais intègrent des caméras, des systèmes de détections des mouvements... comme l'illustre la vitrine de la marque Wesc : http://vimeo.com/18499643 qui utilise la détection de mouvements pour faire intéragir les passants avec l'hologramme dans la vitrine.
Cet outil de différenciation semble très efficace comme le montre l'article suivant : http://www.wepulp.com/digital/focus-sur-les-vitrines-interactives/
Selon cet article : 89% des consommateurs sont favorables à ce type de mise en scène; 75% déclarent se souvenir de ce type de vitrines contre 44% pour les vitrines traditionnelles et 24% des commerçants l’ayant adopté ont pu constater un accroissement de leurs ventes.
Très prometteur !
Les nouvelles technologies ne sont pas le seul moyen de rendre une vitrine "interactive".
Dans le cadre du Noël Rock'N Mode des Galeries Lafayette et en partenariat avec W9, un tout nouveau genre de vitrine a vu le jour l'hiver dernier : la vitrine W9 live. Une grande opération musicale, parrainée par Charlie Winston, qui invitait de jeunes talents (Brigitte, Imany, Inna Modja, Mademoiselle K, Medi, Nadeah, Cyril Mokaiesh et Joseph d’Anvers) à se produire face au public du Boulevard Haussman.
Un moyen imparable pour attirer une cible plus jeune aux Galeries Lafayette !
@MarieGuehennec
Assez évident mais vraiment génial comme idée.
Par ailleurs, il est intéressant de voir comment les marques essaient de transformer leurs sites internet en boutiques et leurs boutiques en site internet.
Aux sites internet, les marques veulent ajouter l'expérience conso de la boutique. Aux boutiques, ils veulent ajouter la praticité et l'interactivité d'internet.
Les marques jouent donc la convergence de ces deux canaux de distribution plutôt que la complémentarité.
A se demander s'il n'y aura pas demain une troisième voie qui unifiera les deux canaux pour que n'en reste plus qu'un.
En plus de rendre la vitrine attractive, ce nouveau moyen de communiquer doit aussi apporter un réel service au consommateur. Un service différenciant par rapport aux autres commerçants. Par exemple la consultation des offres pour une agence immobilière. On pourrait également imaginer chez un coiffeur une vitrine utilisant la réalité augmentée pour nous permettre de choisir notre nouvelle coupe.
Par ailleurs on peut se poser la question si un magasin pourrait vendre son espace vitrine comme n'importe quel espace média pour faire de la pub pour d'autres...
A propos du commentaire de Jimmy Brami
Si les boutiques vendent de l'espace dans leurs vitrines, elles peuvent le faire pour les marques qu'elles distribuent (un shampoing pour la vitrine du coiffeur, un médicament à la vitrine de la pharmacie. Cela ressemble à de la PLV. Logique.
En revanche, si la publicité vitrine concerne des produits étrangers à la boutique, la vitrine change-t-elle de statut en devenant un mobilier urbain comme les autres tandis que la boutique loue de l'espace ?
Je rejoins l'avis de mes camarades, c'est une technique très prometteuse pour attirer du trafic en magasin, voire proposer des offres, ce qui pourrait à terme remplacer la distribution de flyers (street marketing) devant les boutiques pour attirer le client et l'inciter à revenir dans le magasin.
Pour rebondir sur votre problématique Mr Mariet :
Il me semble que cela s'apparenterait à une canibalisation du but premier de la boutique en question et représenterait un concurrent/polluant sur le lieu même où l'on cherche à faire du profit sur des produits différents.
En termes de vitrine interactive, Adidas va encore plus loin en lançant ces jours-ci à Nuremberg une nouvelle génération de vitrine interactive pour l'un de ses magasins Neo. En plus d'interpeller les passants et de les divertir, la vitrine permet de se connecter directement au téléphone portable de la personne sans application, ni QR code. L'objectif est de proposer un complément d'information, du gaming connecté au réseaux sociaux et bien sur un accès à l'e-boutique. Si le smartphone devient un véritable relai de la vitrine, on est en mesure de se demander si cette interaction ne relève pas de l'intrusion.
@MarieGUEHENNEC
Je saute sur le commentaire de MarieGuehennec avec l'expérience Adidas Neo en vidéo : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=7ZXucLUfh0U#!
Comme l'expliquait très très bien Marie, Adidas pousse ici davantage le concept de vitrine digitale en offrant la possibilité aux passants d’interagir avec la vitrine grâce à leurs smartphone. Ces derniers dispose alors d'un "shopping bag virtuel" et peuvent à tout moment sauvegarder, acheter ou partager leurs achats avec leurs amis.
Les vitrines telles que nous les connaissons sont assurément en pleine mutation.
Les chiffres postés par TessGirard sont à ce titre édifiants.
Il est assez drôle de faire un parallèle avec l'avènement des lampes néons dans les années 1910 qui ont profondément modifié le paysage des enseignes de magasins.
Celles-ci ont en effet été adoptées assez massivement en très peu de temps au point de concurrencer l'éclairage public !
La différence entre les deux phénomènes réside surement dans le fait que les vitrines interactives seront beaucoup plus qu'un effet de mode - elles sont le paysage commercial de demain.
En témoignent d'ailleurs les nouveaux usages de consommation que certains acteurs tentent de mettre en place - le mur interactif pour faire ses courses chez Carrefour en pleine gare en est un bon exemple (http://wecastmedia.fr/carrefour-permet-de-faire-ses-courses-en-photographiant-les-produits-sur-un-mur/) - ou encore ce Window Shopping Adidas (http://www.fibre2fashion.com/news/company-news/adidas-salomon/newsdetails.aspx?news_id=116593).
La vitrine interactive est donc en passe de remplacer le concept même de magasin physique. La vitrine de demain permettra donc aux commerçants de continuer à vendre, même en étant fermés.
En commentaire à Jimmy et Mr Mariet, il existe déjà un système de pub via les vitrines, faisant de celles-ci une publicité urbaine comme une autre.
Un réseau de commerçants de différents marché (bien évidemment) s'entendent pour diffuser les pubs des autres commerçants. Ainsi, on retoruve sur des écrans acolés aux vitrines, les publicités de tous les commerçants de ce réseau.
J'ai eu l'occasion de découvrir ce système à Chantilly (petite ville de Picardie!). On peut se demander si un tel système pourrait voir le jour dans une plus grande agglomération où il peut être plus difficile de créer un réseau de commerçants partenaires.
Roseline M
L'ensemble des illustrations évoquées dans les commentaires précédents touchent à plusieurs secteurs mais anecdotiquement assez peu aux enseignes de luxe.
Pourtant positionnés comme pionniers en matière de vitrines innovantes, les enseignes de luxe ( mode, accessoires, grands magasins..) ont pourtant du mal à passer le cap de l'interactivité. L'interactivité en magasin oui mais pas pignon sur rue, ce choix est assez significatif.
evidemment,on ne peut pas passer devant une vitrine interactive d'un magazin, sans que ca attire notre attention, cet ecran tactile qui affiche toute la gamme des produits et qui nous invite même parfois à remplir des questionnaires avec des données qui nous concerne ( adresse, téléphone...). celles ci sont souvent très ciblées et pouvant donner lieu à des opérations marketing très efficaces.
Pour reprendre les commentaires laissés par Marie et Loïc, les dernières innovations mises en place par des marques comme Adidas illustrent bien le constat suivant: nous allons de plus en plus vers une convergence online / offline grâce au mobile notamment.
Avec l'arrivée du web 2.0 et le numérique, tout se passe très vite. Les entreprises s'adaptent aux NTIC et essaient d'en tirer les meilleurs bénéfices.
Certaines d'entres elles ont opté pour des "vitrines interactives" en alliant le commerce physique à internet. Il s'agit d'un moyen permettant non seulement d'attirer le regard des passants, de leur proposer des produits/services mais également de se positionner comme étant un commerce interactif et disponible "à tout moment". Par ce procédé, les entreprises se rapprochent des consommateurs et essaient d'attirer des clients potentiels.
Les entreprises doivent se montrer originales et innovantes car les passants deviennent habitués aux écrans "banals" et n'y prêtent plus forcément attention. Le challenge des entreprises est donc de réussir à sortir du lot et pouvoir se différencier de la concurrence.
La "vitrine interactive" offre bien des possibilités pour les marques comme les commentaires le montrent. Cependant, je constate que cette technologie est peu voir pas du tout présente en Suisse pour le moment. Le coût d'une telle vitrine en est probablement la cause. J'imagine que le nombre de passants devant les vitrines de nos villes suisses n'est pas suffisant pour rentabiliser des vitrines interactives.
La vitrine interactive est-elle le futur de l'affichage? Dans un monde de plus en plus interactif, je me demande à jusqu'à quel point les gens seront coopératifs...
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