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Médias et politique : comme le titre à la une le dauphiné dans son édition de dimanche (article de Xavier Frère, p. 30), on assiste à un recyclage de compétences, à des reconversions même. Il y en eut de célèbres, Ronald Reagan, journaliste sportif, devenant président de la République, Sarah Palin animant une émission après son échec aux présidentielles américaines. Combien d'anciens journalistes de la télévision française font une "carrière politique" ?
Politique et médias exploitent donc les mêmes talents d'animation, mobilisent un même capital social accumulé lors de semblables fréquentations, de relations communes. Politique et médias exploitent les mêmes compétences de rhétorique générale ("polémiste", bateleur). Une même propension à la people-isation les caractérise : aller de la politique aux médias (en attendant) et retour permet d'entretenir une notoriété qui ne souffre pas l'absence.
L'information sportive a donné l'exemple depuis longtemps en recyclant des champions retraités pour analyser et commenter les événements sportifs.
Tout ceci s'organise en un mercato médiatique et il en va des animateurs radio et TV comme des footballeurs professionnels. Les médias s'achètent des politiques, pour faire du spectacle, pour faire de l'audience.
Cette confusion des genres compromet l'indépendance du discours des médias, leur objectivité. Cette collusion dé-professionnalise l'image du journalisme d'information et le fait s'apparenter à une activité d'amateur (pro-ams). Elle accentue et généralise la people-isation de la représentation politique... Politique spectacle qui dévalorise l'élection, la république et le métier de citoyen.
Une histoire littéraire traitée comme un roman policier : Montaigne
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Philippe Desan, *Montaigne La Boétie. Une ténébreuse affaire*, Paris,
Odile Jacob, 382 p., 2024, 22.9 €
Ce n'est ni de la littérature ni de la philosoph...
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