dimanche 29 septembre 2013

Réformer ou révolutionner la mesure de l'audience TV (Etats-Unis)

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Le comptage des contacts publicitaires de la télévision aux Etats-Unis est insatisfaisant : trop de contacts sont omis, échappent à la statistique, réduisant d'autant les revenus publicitaires des chaînes et des stations de télévision.
La définition de l'audience télévision commerciale traditionnelle est surannée. Ses postulats pour la mesure ne sont pas compatibles avec la tranformation de la réception et de la consommation d'émissions de télévision. Formés par la publicité sur le Web et le mobile, les annonceurs attendent de nouvelles performances de la mesure.

Quelles réformes possibles, prochaines ? 
La télévision linéaire, celle qui est organisée en "chaînes", en networks, et que finance la publicité, peut être regardée sur diverses plateformes, en tout lieu, mais elle n'est mesurée qu'au domicile, sur des téléviseurs. Manquent à compter : la télévision hors du domicile, d'une part, et la télévision regardée sur des appareils portables, ordinateurs, tablettes et smartphones, d'autre part. Les régies publicitaires aimeraient consolider tous les contacts publicitaires épars pour mieux commercialiser leur audience.
  • La première réforme serait de mesurer l'audience hors du foyer en mobilisant, par exemple, une technologie de type PPM (Portable People Meter) : Nielsen, en rachetant Arbitron, accède à cette technologie mise au point, il y a plus de dix ans, et déjà accréditée par le MRC pour la radio. 
  • La seconde réforme, que promet le Nielsen Digital Program Rating (testé au cours de l'été), recourt à une mesure du type Online Campaign Rating (OCR) associée entre autres à des données socio-démographiques fournies par Facebook. Cela suppose une amélioration du panel (taille, mode de recrutement, représentativité, etc.) : est-elle seulement possible dans des conditions sociales et commerciales acceptables ? De plus, est-il souhaitable, dans une perspective holistique, d'additionner des contacts provenant de messages diffusés dans des contextes publicitaires différents, des tranches horaires / jour différentes ?
Quelle révolution ?
En comparant le marché publiditaire de la la télévision avec celui du Web, ce que permettra bientôt, en acte, la télévision connectée, d'autres insuffisances, radicales, surgissent, qui demandent plus que des réformes : une révolution. Quelles insuffisances ?
  • L'audience "inutile", superfétatoire, au-delà de la répétition nécessaire ("in-efficient frequency") reste prise en compte, malgré la meilleure des optimisations : à quoi le Web répond par un capping qui limite la campagne à la répétition strictement néccessaire.
  • Actuellement, le marché TV compte dans son audience les messages publicitaires TV diffusés mais non vus : à quoi le Web répond par l'analyse de la visibilité (viewability). Suffit-il d'être dans la même pièce que le téléviseur au moment de sa diffusion pour être dans l'audience d'un message publicitaire ? Avoir perçu le message est le niveau préalable de l'engagement.
  • La publicité télévisée ignore le ciblage géographique, interdisant tout géo-marketing.
  • La sécurité de l'emplacement publicitaire reste quelque chose d'intuitif.
  • Pour les annonceurs, le marché publicitaire tend vers l'automatisation (programmatique), le temps réel, l'immédiat (cf. RTB) ; il s'agit d'étudier les taux de transformation, d'en analyser l'attribution. La télévision connectée le permettra.
  • Ni Netflix, ni Amazon, ni Apple n'ont besoin de mesure d'audience, les données de vente leur suffisent (OTT). Pour le reste, les analytics de fréquentation des sites de vente (analyse des comportements) y pourvoient. Qu'est-ce qu'un "total TV", qu'est-ce que la part d'audience d'une chaîne ?
La mesure de l'audience aux Etats-Unis, en attendant la télévision connectée, est un monopole que le rachat d'Arbitron renforce. Un monopole n'a jamais intérêt au changement.
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mardi 24 septembre 2013

Everybody lies

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Voici une enquête de Y & R dont le résultat premier est, peut-être, qu'il faut douter des enquêtes, et surtout des déclarations des enquêtés. Intitulée "Secrets and Lies", elle a été conduite au Brésil, en Chine et aux Etat-Unis.

Il s'agit en fait d'une enquête double qui produit et confronte deux types de résultats : les résultats conscients, verbalisés, déclarés, calculés au terme d'une méthodologie traditionnelle, d'une part. Les résultats "inconscients", spontanés, issus d'une enquête du type "Implicit Association Test" (IAT), d'autre part ; ces résultats sont susceptibles de révéler, trahir des secrets, des attitudes tacites, non verbalisées habituellement.

L'écart manifeste entre les valeurs conscientes et les valeurs inconscientes représente une sorte de taux de mensonge ou de taux de censure (quel sur-moi ?). Il mesure peut-être aussi l'artefact, le biais induit par toute situation d'enquête.
Par exemple, les personnes interrogées aiment mieux Facebook qu'elles ne le déclarent, et moins Google et Apple qu'elles ne le prétendent. National Inquirer, tabloid hebdomadaire people qu'il est de bon ton de mépriser - ou de lire au second degré -, est placé inconsciemment plus haut que dans l'échelle des valeurs conscientes et déclarées.

Source: Y & R, "Secrets & Lies", septembre 2013.

Les Américains seraient plus compliqués qu'autrefois, explique le responsable de l'enquête. A moins que l'on ne sache tout simplement mieux aujourd'hui qu'autrefois objectiver cette complexité et la quantifier.

Cette double enquête représente une sorte de psychanalyse sociale, une fenêtre sur le malaise ("Unbehagen", disait S. Freud) de la société américaine. A partir de quelles valeurs cible la publicité ? Le "ça", où vivent des valeurs refoulées, ou le "moi" ? Vielle histoire qui renvoie à celle de la publicité et à l'ouvrage canonique de Ernest Dichter (The Psychology of Everyday Living, 1947), d'où émanent des principes publicitaires que l'on peut voir mis en œuvre dans l'émission "Mad Men" !).

Sécurité, satisfaction sexuelle et tradition dominent les valeurs américaines tacites, cachées, tandis que sont déclarées (revendiquées ?) l'entr'aide (helpfulness), l'autonomie ("Choosing your own path") et le sens donné à la vie ("Meaning in Life"). Bien sûr, on peut réfuter la méthodologie "automatique" de l'IAT permettant de dé-couvrir les valeurs inconscientes (les préjugés), on peut aussi contester la représentativité des personnes enquêtées... La morale de l'histoire est que, comme ne cesse de l'affirmer Docteur House : "Eveybody lies" ou, encore, que "Humanity is overrated" !
C'est enfin une occasion de questionnner les questions et les questionnaires. On pense à la remarque de Philippe Descola : "Un anthropologue ne commence à faire du bon travail qu'à partir du moment où il arrête de poser des questions, où il se contente d'écouter ce que les gens disent, car poser une question c'est déjà un peu définir la réponse" (Diversité des natures, diversité des cultures, Paris, Bayard, 2010). 

La collecte de data, dans certains cas, est conforme à cette exigence. Dès lors, ne faudrait-il pas distinguer les data recueillies par observation (sans artefact) de celles produites par interrogation ?
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lundi 23 septembre 2013

La langue française, avenir des médias français ?

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La langue française peut-elle constituer une "opportunité de marché", un avantage compétitif pour les entreprises françaises de média ? Certainement, écrit un analyste financier...

Le marché intérieur français de l'anglais
Les générations récentes et prochaines auront toutes été formées à l'anglais, plus ou moins bien, généralement depuis l'enseignement primaire, soit durant une dizaine d'années, au moins. Lorsqu'il s'agit de domaines professionnels et techniques (sciences, finance, médecine, technologie, etc.), l'essentiel de l'information des cadres et techniciens est déjà en anglais et leur compétence en anglais est souvent suffisante pour y accéder (compréhension écrite, passive).
Les universités, se pliant aux demandes du marché, proposent de plus en plus de cours en anglais. Phénomène accentué par les offres des universités en ligne (comme Coursera, qui, d'ailleurs, est en cours de traduction en chinois par Guokr -  果壳...). Sur le marché de l'emploi en France, nombre de profils de postes demandent désormais un "anglais courant".
L'anglais devient langue "professionnelle" sur des marchés où se rencontrent, en un dialogue - inégal -, des anglophones (native speakers) et des locuteurs qui n'ont d'anglais que scolaire. Ainsi, par exemple, Rakuten, entreprise japonaise, en s'internationalisant, est amenée à faire de l'anglais la langue de l'entreprise.
Pour le français, la bataille de la langue professionnelle internationale semble perdue.
Cette tendance globale affecte également la consommation de divertissement. Beaucoup, parmi les nouvelles générations, téléchargent et regardent des films et des séries en anglais, joignant l'utile à l'agréable, l'amélioration de la compréhension orale et le plaisir du média. Par voie de conséquence, la compétence générale de consommation média des nouvelles générations (compréhension orale, bilinguisme passif) est de plus en plus tournée vers l'anglais. Le "français langue des pauvres", fulmine Miche Serres qui appelle à la grêve de l'anglais.
En même temps, les autres langues européennes souffrent d'une sérieuse désaffection scolaire, même si elles acquièrent des bénéfices de rareté et de distinction (allemand, russe, notamment) que n'accorde plus l'anglais. Notons qu'en Chine, on réduit la part de l'anglais et retarde le début de son enseignement.

Industrie linguistique / ingénierie linguistique
Le Web est devenu une industrie linguistique. Les moteurs de recherche, le ciblage commercial reposent essentiellement sur l'analyse du lexique, la sociologie des mots l'emportant de plus en plus sur les socio-démos, ces dernières étant reconstituées à l'aide d'analyses linguistiques reposant davantage sur des statistiques lexicales que sur des études socio-linguistiques ou sémantiques.
Le ciblage fait appel au traitement automatique des langues naturelles (Natural Language Processing), la traduction automatique aussi (AI-complete problem) : parti du test de Turing, on arrive au "deep learning" que pratiquent Google, Facebook, Baidu et Microsoft. Indispensables à l'analyse des contenus des pages Web, des réseaux sociaux ("sentiment analysis"), ces techniques d'intelligence artificielle sont essentielles. A terme, l'abaissement des barrières langagières est probable sous le coup des entreprises qui ont fait de la traduction automatique une priorité. L'avenir du français se joue-il en Chine, aux Etats-Unis ? En Europe, seule la langue russe semble résister à l'hégémonie américaine, avec, par exemple, Yandex (moteur de recherche) et vKontakt (réseau social).

La francophonie est-elle un marché d'avenir ?
Autrement dit, verra-t-on, comme l'imagine l'étude Natixis (o.c. infra), se substituer les marchés linguistiques aux marchés territoriaux ?
On compterait 220 millions de francophones dans le monde (selon l'Organisation Internationale de la Francophonie qui définit comme francophone toute personne "sachant lire et écrire en français"). Les groupes média produisant des contenus en français pourraient en tirer profit : contenus de divertissement, d'éducation, entre autres, dès lors que ces médias se numérisent. Canal Plus, Lagardère, Vivendi, notamment, sont évoqués. On pourrait ajouter Dailymotion aussi, Orange... On mentionne la croissance d'une francophonie africaine, mais quid de la présence chinoise en Afrique ?
Un anglais appauvri, devenu une sorte de koiné, souvent à base de créolisations (spanglish, chinglish, 中式英语, singlish, denglish, franglais), peut-il fonder une consommation média mondialisée ? Manifestement, oui. En tout cas, le doublage y suffit (où l'on retrouve l'ingénierie linguistique). En revanche, le français comme l'allemand et le russe gardent des atouts dans le cadre de modèles médiatiques alternatifs au modèle hollywoodien. Mais ne s'agit-il pas surtout de marchés de distinction, plutôt que de marchés de masse ? Enfin, quel sera dans vingt ans le statut du chinois et des médias numériques chinois ?


Références
Organisation Internationale de la Francophonie, La langue française dans le monde, Paris, Editions Nathan, 2010, 384 p. Bibliogr, Index.
Natixis, "La francophonie, une opportunité de marché majeure", 11 septembre 2013.
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samedi 14 septembre 2013

Socio-démos : les étudiants, catégorie sociale illusoire

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Appelons "étudiant" toute personne inscrite dans un établissement d'enseignement post-secondaire (privé ou public) et titulaire d'un baccalauréat (depuis 1808, examen universitaire d'entrée à l'université). L'étudiant se définit par une tranche d'âge et une fréquentation d'établissements de formation supérieure au-delà d'une douzaine d'années passées à l'école primaire et secondaire.
Il y a mille raisons pour que le marketing cible un segment "étudiants" : il constitue une tranche d'âge mixte, jeune, urbaine, active, de plain-pied avec la culture la plus récente (numérique, musicale, mode). Propageant goûts, styles de vie, opinions, c'est bientôt une classe d'âge en cours d'installation et d'équipement, de fidélisation aux marques. C'est ce que livre l'intuition au marketing : les étudiants représentent essentiellement une tranche d'âge. De là à considérer qu'ils forment un groupe social homogène, une condition, il y a loin car le groupe "étudiants" recouvre des disparités de statut telles que l'on doit se demander si la catégorie "étudiants" est pertinente et féconde pour l'analyse socio-économique et le marketing.

D'abord la démographie
On compte en France près de 2,4 millions d'étudiants (année universitaire 2012-2013) ; on n'en comptait que 310 000 en 1961, il y a cinquante ans.
Avec les élèves de 15 et plus, les étudiants représentent plus de 8% de la population française ; cette catégorie est un peu plus large que celle des éudiants telle que l'entend le ministère de l'éducation car elle inclut les élèves de 15 ans et plus non étudiants, encore scolarisés dans des établissements secondaires. L'INSEE inclut cette catégorie globale, élèves et étudiants (CS 84) dans le Groupe 8, intitulé "Autres personnes sans activité professionnelle" (Cf. tableau ci-dessous et INSEE, Guide analytique, p. 617).

En un demi-siècle, on est passé en France d'une université restreinte à une université élargie. Le taux de réussite au bac est de 92% en 2013 : on compte 678 000 candidats (une génération représente un peu moins de 800 000 personnes). 72% des bacheliers s'inscrivent dans l'enseignement supérieur à la rentrée suivante. Etre étudiant semble désormais une étape normale de la vie, entre 18 et 24 ans.
Devenant banale, la catégorie des étudiants est de plus en plus féminine : à 20 ans, 50% des femmes sont étudiantes, 40% des hommes, traduisant la meilleure réussite scolaire des filles (INSEE, "Diplôme le plus élevé selon l'âge et le sexe en 2011"). Selon l'OVE, 56% des étudiants sont des femmes (57% des inscrits à l'université selon l'INSEE en 2011).

Des inactifs ?
On qualifie les étudiants d'"inactifs" ; l'INSEE les classe dans les "inactifs divers autres que retraités" (cf. tableau ci-dessous). Cette catégorie d'inactifs, classe résiduelle et hétéroclite, semble sans fondement économique et sociologique. Qui de moins inactifs aujourd'hui que les étudiants qui associent, tout au long de l'année, activité universitaire (cours et examens) et activité salariée ?
  • 70% des étudiants effectuent des stages (on parle de 1,2 à 1,6 millions de stagiaires, cf. Génération Précaire). De plus en plus souvent rendus obligatoires par la formation et le diplôme, les stages sont également décisifs pour la recherche d'un emploi ; figurant en bonne place sur la C.V., ils constituent de plus en plus souvent une première étape avant un hypothétique CDD. Les stages et leurs variantes instituent de facto une alternance emploi salarié / études : horaires d'entreprises, faible rémunération, précarité souvent... D'ailleurs, observe l'INSEE, "les apprentis et stagiaires en entreprise" ne devraient pas être classés parmi les étudiants mais "parmi les actifs".
  • Près de trois étudiants sur quatre exercent un emploi rémunéré au cours de l'année, dont un quart en été (Source : Observatoire national de la vie étudiante- OVE, 2010).
  • Stages et emplois procurent l'essentiel des ressources de beaucoup d'étudiants.
Les étudiants dans la nomenclature INSEE (2003). Mise à jour le 20 février 2012. 
Définition des inactifs selon l'INSEE : "personnes qui ne sont ni en emploi (BIT) ni au chômage : 
jeunes de moins de 15 ans, étudiants, retraités, hommes et femmes au foyer, personnes en incapacité de travailler..." 
Etudiants "héritiers" ?
Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron dénonçaient, au début des années 1960, l'illusion sociologique et journalistique qui aimait à voir dans les étudiants "un groupe intégré et une condition professionnelle" (Les héritiers. Les étudiants et la culture, Editions de Minuit, 1964). L'illusion s'est perpétuée et consolidée dans la catégorisation. Pourtant, les variables socio-économiques classiques divisent toujours le groupe "étudiants" ; l'origine sociale se perpétue dans le choix des filières, dans l'habitat (un tiers des étudiants habitent chez leurs parents. Source : OVE) et dans les revenus (les étudiants bénéficient de versements, inégaux, de leurs parents) mais aussi dans les loisirs, les séjours à l'étranger...
Surtout, le type d'études menées reste corrélé à la PCS des parents : les enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures sont sur-représentés dans les études de gestion, d'ingénieur, de santé (études qui débouchent immédiatement sur un emploi). Comme dit l'étude de l'OVE : "rappel de l'origine". Les femmes sont sous-représentées dans les filières scientifiques et d'ingénieurs mais majoritaires en Lettres et sciences humaines, études qui donnent un accès difficile au marché de l'emploi. Après "les héritiers", vient "la reproduction"...
Ainsi, les étudiants se distinguent et se définissent d'abord par leur origine sociale (capital culturel et capital humain s'en suivent), mais, surtout, ils se définissent par leur sortie, le groupe social auquel ils vont appartenir au bout de leur formation et qu'anticipent déjà, peu ou prou, les stages. "Avenir de classe et causalité du probable" (Pierre Bourdieu), amor fati.

Du point de vue des sciences sociales et du marketing, ne serait-il pas plus rigoureux et efficace de classer les étudiants dans la catégorie sociale de leur parents ou dans la catégorie où ils deviennent actifs plutôt que d'en faire une catégorie socio-professionnelle autonome qui n'ajoute guère à la tranche d'âge ? La catégorie sociale "étudiants" est illusoire.


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mardi 3 septembre 2013

Wi-Fi everywhere, a battle for data and privacy

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The battle for Wi-Fi in the city is a battle for data; it is becoming a new element in urban planning.
Soon Wi-Fi will be everywhere: stadiums, malls, movie theaters, airports, subways, stores, universities, cabs, train stations, parks, museums, convention centers, cities, you name it.... All public places with more or less captive audiences, at least captive for a while. Public places that may sometimes form location-based ad networks (cf. Premier Airport Network by MediaShift))... Major media operators are already present: Google, MSOs, telcos, BSkyB (The Cloud), Facebook (Facebook Wi-Fi), Apple (WiFiSlam).... Recent examples:
  • Google is replacing AT&T in Starbucks, supplying free Wi-Fi in the 7000 US stores. Google will also offer free Wi-Fi in public places (parks, etc.) in San Francisco. 
  • Cable-operators Time Warner Cable and Cablevision are partnering with the City of New York to develop Wi-fi hotspots in public places. 
  • Comcast, the major American cable-operator, "turns Xfinity customers' home wireless gateways into Wi-Fi hotspots". Comcast also sells Wi-Fi services for stadiums in Denver, Boston and Philadelphia. For MSO, Wi-Fi is part of the job.
  • The new San Francisco stadium (NFL 49ers') will be equipped with Wi-Fi for the public: "We see the stadium as a large data center," says the IT director of the San Francisco stadium.
  • CNN Airport Network provides live streaming of its channel (simulcast) with the Advanced Wireless Group at the Miami Airport for tablets and smartphones. AWG is therefore coupling two kinds of audiences, at the airport and at home. 
  • Subway stations in New York get Wi-Fi (by Transit Wireless) which will become a "backbone for digital advertising".
  • Apple acquired WiFiSlam for indoor location.
 

With the Wi-Fi comes a new kind of marketing: the visitor may agree to download an app that connects their smartphone (or any location aware wearable like a watch, a wristband) to the store, the mall, the museum, the station or the stadium. The visitor must first register. It is opt-in and from then on the reconnection is automatic each time the visitor comes to the place. No more check-in. In fact, it works like a traditional loyalty card - an improved version.

This kind of marketing will only work if both the consumer and the public place benefit from the exchange. It is and can only be a barter; the consumers gives their data in exchange for rewards: digital coupons, news, promotions, new offers, way-finding... and a free connection. All along, shopping is enhanced for both: customers can easily showroom (making comparisons, looking for coupons,, discounts, reviews, localizing products in the store, using shopping lists) and interact with the store, with brands. Not surprisingly, visitors prefer places with Wi-Fi.
A store is neither on-line nor off-line: now, it is both.

As a website uses cookies, a place equipped with Wi-Fi collects audience data from its opt-in visitors. This information can be used to target them and to personalize messages and their experience at the place.
  • With individual data one can build real-time analytics describing the activity in the place: cumulated traffic / reach, frequency (deduplication), total and average dwelling time, bounce rate, all of this according to the time (day parts), the place, habits, frequency of the visits, coupon redemption, consumer path, products bought, etc.). From there, one can predict intention (to buy, to subscribe, to unsubscribe, to recommend).... The visitor is treated off-line as on-line ; even retargeting is possible. One can imagine segmentations, variables and clusters never used before to analyze and explain visitor behavior. One can influence the consumer at the Point Of Sale ("Werben Sie dort, wo die Kaufentscheidung fällt": advertise where the buying decision is made, says ECE flatmedia).
  • It is possible to draw maps visualizing, totalizing traffic and dwell time, designing hot and cool zones while following the shopper's path in the store (cf. retail analytics by RetailNext). 
  • One can figure out how many of the people who click on a mobile ad visit the related place (click-to-visit analytics by Sense Networks) or "place visit rate" (PlaceIQ).
Such a digital loyalty card would solve the privacy issue. The visitors agree to give data and the bargain they participate in is transparent: data against benefits (cf.Target. No anonymous data is collected: no risk.
This is very different from what is done without consent by companies like Renew London, which started a controversy because, in fact, they were "stealing" data.
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