lundi 2 juillet 2018

A Too Good Witch : une sorcière bien aimée



The Good Witch est une série TV diffusée par la chaîne américaine Hallmark Channel. Spinoff d'un film du même nom, elle en est à sa quatrième saison : 38 épisodes de 48 minutes, entre février 2015 et juillet 2018 (en prime time, le dimanche).

Sorcière bien-aimée, ensorcelante ? "Bewitched" (du nom d'une série des années 1960, sur ABC) ? Cette sorcière est sympa mais pas très drôle (ce n'est  la sorcière Camomille !). Sérieuse en diable. Ses pouvoirs ? Elle devine, anticipe les besoins, les intentions (et même les intentions d'achat !)... Un don d'intuition qu'elle a transmis à sa fille.
Elle connaît les simples et connaît des "trucs" de grands-mères. Notre sorcière tient un magasin, Bell Book & Candle où, un peu apothicaire, elle vend, et souvent offre, des bougies, des perles, des bijoux fantaisie, de la papeterie, des livres, petits cadeaux pour toutes les occasions. La culture des loisirs créatifs est présente dans la série ainsi que la cuisine. "Too good to be true", Good Witch est aussi bonne cuisinière ; elle assure la coexistence affectueuse et respectueuse de la médecine scientifique et de la médecine alternative, onguents et tisanes, sirops et baumes qu'elle distribue généreusement, avec intuition. Mère attentive, elle est cultivée, plurilingue et sportive. Séduisante... The Good Witch est une bonne fée, et l'on pourrait presque évoquer, avec Gérard de Nerval "la fée des légendes éternellement jeune" (Sylvie, 1868).

Tout le monde est beau et gentil dans la petite ville provinciale de Middleton construite par la série : une mairie, un établissement d'enseignement secondaire, un bistro, une boutique de fleuriste, une salle de cinéma, un bureau de poste, un commissariat de police. Les soucis majeurs viennent des couples qui s'usent, déraillent, divorcent et se séparent et doivent jongler avec les enfants et le travail et un nouveau partenaire. Une histoire de familles décomposées qui tentent de se recomposer.
Série sans violence, sans religion, sans crimes, sans armes où journalistes, habitants et policiers peuvent coexister pacifiquement. Une Amérique rêvée où l'on ne chôme pas, où les emplois trouvent par miracle la candidature idéale. Féminisme raisonnable mais ferme, les hommes n'occupant guère que des seconds rôle dans cet univers de petits commerces créés et dirigés par des femmes. Seule ombre à ce tableau irénique : la spéculation immobilière qui rôde et menace parfois....

Comme "When Calls the Heart" et  "Chesapeake Shores",  séries diffusées par la même chaîne, "Good Witch" illustre une "autre Amérique" aussi exagérée et irréelle que celle des séries policières courantes. Une Amérique (la série est tournée au Canada) peu spectaculaire, qui ne s'exporte pas. Loin de Hollywood et des critiques condescendants dont ce n'est pas la culture. Les audiences sont confortables mais pas assez jeune au goût des annonceurs. Netflix, en revanche, indifférent aux goûts des publicitaires mais attentifs à ceux de ses abonnés, reprend la série (cf. GRP contre abonnements).


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