dimanche 2 décembre 2018

Gestion des médias numériques et morale


The Drucker Institute a publié son classement annuel des entreprises américaines cotées (NYSE, NASDAQ) les mieux gérées (best run), pour reprendre l'expression de Wall Street Journal. Des grandes entreprises du numériques y occupent les premières places confirmant leur puissance et leur solidité tant financière que managériale. Notons toutefois que la satisfaction des consommateurs n'est pas optimale.
IBM est à la dixième place, Facebook à la 23ème (insatisfaction des consommateurs), Disney à la 48ème, Netflix à la 126ème place tandis que Comcast est reléguée à la 186ème place, payant la légendaire insatisfaction de ses clients.
Méthodologie : Ici. Définition de l'efficacité (effectiveness) par The Drucker Institute : "faire ce qu'il faut et le faire bien" ("doing the right things well"). N.B. je ne trouve pas meilleure traduction...

Attention : il s'agit d'un classement qui ne concerne que les Etats-Unis. La situation serait sans doute différente si l'on prenait en compte la responsabilité sociale en Europe, notamment. Un bonne gestion ne doit-elle pas équilibrer responsabilité sociale et solidité financière ("financial strength"), le respect des lois et contribution au bien public ?

Ce qui distingue entre elles, à première vue, ces entreprises numériques et média, ce sont la satisfaction des clients et la responsabilité sociale. La morale, l'éthique ? Dans ce cas, encore un effort ! (cf. tous les manquements : The year of the miss).

Drucker Institute, Claremont Graduate University, December 2018





11 commentaires:

Amélie Costadoat a dit…

Qu'est-ce qui explique la mauvaise note de Netflix en "social responsability" ?

Camille Desroches a dit…

Apple premier mais champion dans l'obsolescence programmée ! Cependant, le groupe devrait proposer une mise à jour qui permettra aux utilisateurs d'iPhone de vérifier l'état de leur batterie et d'agir en conséquence.

Jacques-Antoine Lando a dit…

Merci pour cet article : il est intéressant de voir que des plus petites entreprises comme Nvidia sont à la tête des classements, aux côtés d'Apple et Amazon. Cependant, le score d'Apple est je trouve surprenant tout de même...

Louise Goin a dit…

Ce classement peut en effet étonné lorsque l'on voit que les trois premiers sont des GAFAM qui, par définition, concentrent énormément de données utilisateurs. Il est vrai qu'Amazon enregistre de belles performances grâce au lancement de ses nouveaux services (Prime Video par exemple). Mais la rentrée a aussi été marquée par l'annonce du Amazon Comprehend Medical, dédié aux professionnels de santé. Ce nouveau service va utiliser le machine learning pour analyser les dossiers médicaux des patients et aider les professionnels à la prise de décision.
Ce nouveau service peut être inquiétant, voir bafouant totalement la protection de la vie privée sur une plateforme multi-services non spécialisée dans le domaine médical. On se demande alors où s'arrêteront les GAFAM, et si d'ici quelques années ce seront les seules plateformes disponibles et capables de tout.

Agathe Melingui a dit…

Il serait intéressant d’ajouter comme autre critère d’evaluation la satisfaction du salarié sur ses conditions de travail chez ces employeurs ...

Charles a dit…

Alphabet, 6ème ? "doing the right things well", j'ai des doutes..
Cet article me ramène à l'actualité et à la volonté de google d'attaquer le marché chinois avec une nouvelle version de son moteur de recherche compatible, avec la censure d'État.
Un changement de stratégie contre lequel s'érigent un grand nombre des salariés de la firme, signataires d'une lettre ouverte invitant leur employeur à renoncer à ce projet.Certains parlent même d'une grève
Un rapport de "The Intercept" indique que les membres de l’équipe de sécurité de Google n’ont pas été informés de certaines réunions... Drôle de transparence pour une entreprise classée 6ème... Loin de l'image que google veut nous envoyer.
J'attends désormais les réactions en interne, et regardons le classement d'alphabet l'année prochaine!

Roselaine Boudjellal a dit…

Malgré la lecture de la méthodologie celle-ci me semble douteuse. Il n'y a pas de raison que Amazon se retrouve devant Microsoft si on se réfère simplement aux notations.
Aussi, comment est calculée la satisfaction clients face à ces géants aux multiples facettes ? Prenons l'exemple de Disney, dont la satisfaction est caractérisée par deux étoiles. Parlons nous de la chaîne ? Des films ? Des parcs ?
L'évaluation de Facebook m'étonne aussi... Ces mêmes personnes qui crient leur insatisfactions sont les premiers à donner leurs informations à Facebook, et par conséquent nourrissent sa puissance.
Pourquoi mal noté des entreprises que nous refusons de sortir de notre quotidien ? Peut être devrions-nous ajouter un critère de dépendance utilisateur.

Valentine Tucoulat a dit…

Il est étonnant de voir Apple en tête sur le critère de la responsabilité sociale. En effet, la société américaine s'est retrouvée plus d'une fois au coeur de polémiques concernant les conditions de travail chez Foxconn et d’autres fournisseurs asiatiques notamment. Par ailleurs, ces géants de l'internet se distingue surement grâce au management très exigeant dont ils font preuve. En effet, ces entreprises sont très côtées en bourse et elles doivent donc viser l'excellence afin d'éviter les chutes en bourse.

Louise Pouchoulon a dit…

Article très intéressant ! Les critères de notations font parfois de belles surprises....

Gabriel Sfeir a dit…

Quand on se penche sur la méthodologie du classement, on se rend compte que la composante "social responsibility" pèse 23% de la note finale de l'entreprise (la plus haute part de la note).

Au regard des têtes de classement et de la très bonne note d'Amazon malgré ses deux étoiles en "social responsibility", on peut douter du bien-fondé de cette démarche...

Domitille Johanet a dit…

Merci d'avoir précisé dans votre article que c'est un classement issu d'un institut américain. Celui-ci éclaire sur les disparités entre notre préception en Europe et celle aux États-Unis et ainsi les débats qui ont lieu en ce moment sur les directives d'ePrivacy et RGPD au sein de l'Union Européenne. Il est juste de prendre en compte les aspects culturels dans ces questionnements.