Une histoire littéraire traitée comme un roman policier : Montaigne
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Philippe Desan, *Montaigne La Boétie. Une ténébreuse affaire*, Paris,
Odile Jacob, 382 p., 2024, 22.9 €
Ce n'est ni de la littérature ni de la philosoph...
dimanche 11 octobre 2009
Les magazines voient Rouge
Il n'est de jour que l'on n'entende : la presse va mal. Bonne campagne de communication sans cesse relayée... par la presse. Cela porte quelques fruits, sans doute vénéneux : des subventions. Pas bon pour l'indépendance d'un média qui ne cesse de revendiquer son indépendance. Pendant que certains tendent la sébile, de grands annonceurs font et défont les médias.
Et prennent en main les médias de leur publicité.
Parlons de Rouge, le magazine. Pas celui de la la Ligue Communiste, celui de Procter and Gamble. Ce Rouge là ne veut pas changer le monde mais plutôt l'interpréter à la mode de ses produits. Son sujet n'est pas la révolution mais la "beauté" des femmes (les surréalistes y voyaient un rapport, mais Procter probablement pas !).
Le magazine est testé au Canada (bilingue) et aux Etats-Unis. Son champ de concurrence : Marie Claire ou Allure, inStyle, voire Elle. "Crowd sourcing" oblige, le titre en appelle aux "mommy bloggers" et propose des coupons de réduction. Selon la presse spécialisée, le magazine comprendrait 60% de pages liées aux marques de Procter and Gamble (Clairol, Venus, Tampax, Always, Pantene, Olay, etc.), 20% de publicité classique et 20% sans références à des marques (unbranded editorial). Donc 80% de publicité. En 2008, Procter et Gamble aurait investi 1,4 milliard de $ en publicité pour ses marques "beauté" (femme et homme ; source : Nielsen).
Déjà publié en français pour le Canada, un tel magazine s'adaptera(it) aisément au marché francophone européen...
7 millions d'exemplaires chaque trimestre, gratuits (fabriqués par Javelin, le département consumer de Redwood).
Ainsi l'annonceur s'adresse directement au consommateur et constitue seul sa base de données, délaissant les groupes de presse traditionnelle. La publicité enfante le média au lieu d'acheter de l'espace pour contacter le consommateur sur un média né d'un contenu éditorial vendu. Faut-il comprendre que le contenu éditorial préféré des consommateurs ce sont les informations sur les produits à consommer ? On observe déjà que les contenus éditoriaux les plus fréquents dans la presse françaises sont les conseils et guides d'achat (source : base MM, septembre 2009).
Alors : quelle crise ? De quelle presse ? De quelle partie de la presse ?
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N.B. : "rouge" n'est pas en anglais un terme (verbe ou adjectif) désignant en cosmétique un produit de maquillage qui fut d'abord rouge (lip rouge, blush rouge).
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