mercredi 9 novembre 2011

A côté des écrans, l'enfance au quotidien

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Tremblez, parents ! Un spectre hante les mondes de l'enfance : l'écran !
C'est un des marronniers favoris de la politique politicienne et du journalisme. Condescendance : la puissance tutélaire éclaire et guide le peuple des parents. Comme chaque année, nous avons droit à une campagne de rééducation : il faut se méfier des écrans. Il y eut le cinéma, la télévision, il y eut les jeux vidéo, les ordinateurs, voici maintenant le téléphone, les tablettes... Un siècle de délire technophobe. La presse à l'école, c'est bien, c'est même recommandé et subventionné, la lire sur un smartphone, ce serait mal ! Et un dictionnaire numérique, et un logiciel de géométrie, c'est mal aussi ? Alors que la maîtrise des appareils numériques est au coeur des apprentissages et des savoir faire professionnels, mieux vaudrait dépenser cette énergie à populariser la culture scientifique et technologique. Vive les écrans et le numérique.


A ces défenseurs zélés de l'enfance, en mal de causes généreuses et bon marché, signalons quelques problèmes quotidiens des enfants, problèmes formidablement triviaux, autrement préoccupants que les écrans et qu'il est urgent de résoudre, par des actes, et non par des campagnes d'information. Retenons en quatre, indiscutables, qui font l'unanimité des parents, des enfants et des enseignants en France. Bien sûr, régler ces problèmes, demande davantage que des topos édifiants : des budgets et des mesures draconiennes.
  • l'état des toilettes dans les établissements scolaires
  • l'absence de vestiaires et de douches pour les activités sportives scolaires
  • le poids des cartables dénoncé depuis des décennies. Quid du cartable électronique ? 
  • la violence verbale et physique dans et autour des écoles
Voilà quatre points qui, parmi d'autres, préoccupent les parents, tous les parents. Ils touchent la vie de chaque jour dans les établissements scolaires, ils concernent l'hygiène, la sécurité, la santé. Droits fondamentaux des enfants. Quant aux écrans, ils ont bon dos : boucs émissaires des échecs scolaires, des échecs sociaux : plus faciles à dénoncer que les responsabilités connues de ces échecs. L'important ce ne sont n'est pas les écrans, qui participent aussi de l'éducation, c'est le modes de vie des enfants, le statut des enfants dans les familles, dans nos villes, dans notre économie. En attendant, "Laissez-les regarder la télé" et jouer et apprendre et communiquer avec leurs écrans. D'autant qu'il y aura beaucoup de cadeaux de fin d'année avec écrans.
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12 commentaires:

Vivian a dit…

Les professeurs au collège et au lycée n'admettent la technologie que devant un inspecteur de l'académie. Le seul cours que j'ai eu de toute ma scolarité avec un vidéo-projecteur est un cours de géographie au lycée. On avait pour consigne la semaine précédente de ne pas être étonné de voir un vidéo-projecteur dans la salle car un inspecteur de l'académie passait pour évaluer notre professeur la semaine suivante. Une fois l'évaluation terminée et l'inspecteur reparti, on a ressorti nos cahiers et repris les notes du discours fleuve de notre professeur. :/

Julie Hesnault a dit…

Laissons les communiquer et jouer sur leurs écrans mais un juste milieu serait mieux.
Pour pallier à ces excès des écrans (entre ordinateurs, DS and co), une école à mis en place la semaine de déconnexion (comme une coupure d’électricité). Aucun écran pendant une semaine et même les parents y participent. L’absence d’écran ce n’est pas seulement à l’école mais aussi le soir et le matin. Et pour les parents c’est tout autant difficile.
Le but est de s’occuper autrement : jeux de société, inviter des amis… Mais une chose est sûre, si Valentin (11 ans) devait choisir entre tous tes livres et sa DS, il choisirait sans hésitation sa DS…
Je pense qu’il faut avant tout que les enfants comprennent que cela fait du bien de s’ennuyer un peu et que tous ces jeux ne représentent pas la vérité. Une chose est sûre même si l’implication des élèves et l’apprentissage seraient plus rapide à l’école grâce à des moyens numériques il semble mauvais de mettre trop rapidement les enfants devant des écrans.

Arnaud CMI a dit…

Comme l'a si bien dit Robert McNamara "L'enseignement, qui est normalement l'un des plus gros employeurs dans chaque pays, est l'une des seules industries qui n'ait pas subi de révolution technologique.". Nous en venons à nous questionner sur cette lacune qui nous guette maintenant et ce frein de l'Etat à ne pas vouloir moderniser l'enseignement. Est-ce que la tradition serait trop forte, la peur du changement - si humaine soit-elle -nous effraierait-elle, ou serait-ce tout simplement un manque de moyen?
Les bons vieux livres ont fait leurs preuves et il est vrai que l'évolution numérique n'est qu'un changement de support en soi et que le contenu resterait le même. Aux armes citoyens, prônons l'évolution pour nos enfants.

Sandra Desain a dit…

Introduire les nouvelles technologies dans le monde de l'enseignement devient plus qu'urgent. Je n'arrive pas à croire qu'on en soit toujours à ce point là!
Les vieilles méthodes n'intéressent plus les élèves, cela les ennuie et les fatigue. Si seulement ils pouvaient voir leur professeur faire des recherches sur le net, ou tout simplement naviguer et illustrer ses commentaires par des vidéos, cela éveillerait enfin l'attention et la curiosité des enfants. Les cours seraient mieux suivis, compris et mémorisés. Bref, ce serait un soulagement et pour les élèves et pour les professeurs. Il faut vivre avec son temps!

Miguelito #6 a dit…

La question des dangers potentiels des nouveaux médias auprès des jeunes est une problématique nouvelle. Considérez les problèmes liés aux harcèlements de groupe sur les réseaux sociaux ou les questions de pornographies infantiles sur les téléphones portables me pousseraient à penser que l'utilisation des nouveaux appareils doit être utilisé de manière à trouver un juste équilibre comme le dit Julie.

L'installation d'équipement informatique performant permettant de faciliter l'apprentissage pose également quelques soucis financier. Il me semble qu'en France (je suis Suisse) le ministère de l'éducation a récemment voté des mesures
visant à supprimer les stages de pédagogies pour les professeurs récemment dîplomés ! Sans une réforme du système scolaire je reste sceptique quant à l'utilisation des appareils électroniques dans les salles de classes françaises ces prochaines années.

N'en demeure pas moins que tous ces nouveaux gadgets (portables, smartphones, consoles...) ont l'avantage d'offrir des plates-formes qui accélèrent la compréhension des enfants. Des études (dsl je n'ai pas de référence) ont démontré que les jeux vidéos avaient pour effet d'augmenter la capacité d'organisation, de réflexion et d'observation !

Longue vie à Mario ;-)

Matthieu Caste a dit…

Je suis d'accord sur le fond de votre article.

Cependant, il me semble toutefois qu'une "numérisation" totale de l'éducation au collège et au lycée n'aurait pas que des effets positifs.
L'apparition d'un langage "LOL", le désintéret progessif des nouvelles générations pour la litérature, ou bien l'enfermement des enfants dans des mondes virtuels sont des exemples plus ou moins directs causés par la numérisation de notre quotidien. Pour citer un exemple que vous avez donné en cours, je trouve intelectuellement nécessaire de connaitre ces tables de mathématiques et du coup comprends que certaines épreuves de mathématiques se fassent sans calculettes. Il s'agit d'entrainer l'esprit à des procédés de reflexions simples que deux clics sur un clavier ne permettraient pas.

Je ne parle pas non plus des supposés méfaits sur la santé d'une exposition trop longue et répété à un écran d'ordinateur ou bien aux ondes d'un téléphone portable. De récentes études relaient l'info récurrente de la nocivité de ces supports sur le cerveau, et encore plus chez les enfants (- de 12 ans). Est il bien nécessaire de les exposer encore plus jeune / fréquemment sachant que le plus grand usage de l'appareil sera consacré pour jouer sur des applications ?

Je conviens avec vous qu'une numérisation des supports de cours est nécéssaire (notamment pour etre aux niveaux des grandes écoles/universités américaines) mais je ne suis pas du tout favorable à un oubli d'une certaine forme d'"enseignement traditionnel" qui me semblerait dommage de mettre de coté...

Edith CMI a dit…

Cette génération Z née après les années 1995, a toujours connu l’Internet et les technologies de l’information et de la communication. Ainsi ces enfants s’étonnent-ils encore de voir des téléphones non tactiles et des bouquins non numériques. Que ce soit sur des supports d’ordinateurs ou téléphones portables/smartphones, cette cyber-génération maitrise presque parfaitement bien les outils informatiques. C’est donc un mode de vie bien particulier auxquels ces enfants se sont habitués, voire connectés. Ce que l’on appelait des actions « geek » deviennent en fait des actions usuelles et courantes au quotidien de ces jeunes. Autant populariser cette pratique technologique en cours !

Tatiana K. a dit…

Je pense également que les écrans devraient être démocratisés! Certes il faut avoir un minimum de contrôle parental derrière... de façon à ce que les enfants ne tombent pas sur des sites Internet avec des personnes mal intentionnées. (d'ailleurs, à ce propos, je conseille une émission américaine "To catch a predator" que vous pouvez regarder sur Youtube, dans laquelle des gens se font passer pour des gamins afin de chatter avec des pédophiles sur Internet et les inviter dans des maisons vides afin de les exposer... parenthèse, qui n'a rien à voir avec l'article, fermée) Autre problème qui peut apparaître si les gamins commencent à se balader partout avec des écrans, c'est le problème de racket. On rackettera plus facilement un gamin avec un smartphone qu'un gamin avec un bloc-notes et un stylo... Il faut expliquer aux gamins que la technologie, c'est quelque chose de précieux.
Mais si on surveille, si on fait attention aux dangers d'Internet, l'écran est-il un mal en soi? C'est le contenu des écrans qui peut être discutable (certaines émissions télé douteuses, certains sites Internet idiots...), mais pas les écrans en soi. Si au lieu de les dramatiser on essayait de mettre en évidence toutes les façons dont l'écran pourrait faciliter la vie des gamins? (notamment du point de vue du poids des cartables - avoir un cartable numérique ou un ordinateur avec tous les cours serait quand même tellement plus facile)

stephanie P a dit…

L’avancée technologique a beaucoup à apporter aux jeunes générations : possibilité de s’informer instantanément sur quantité des sujets, utilité pratique de tous les jours (traducteurs et dicos sur iphone etc.)De quoi satisfaire les plus curieux et une réelle possibilité de s’instruire par soi-même. Néanmoins, je pense que l’on doit accompagner les plus jeunes dans la découverte de ces outils informatiques.
Les jeunes ont l’accès facile, il est vrai, à toute sorte de sites (pornos, vidéos violentes et compagnie). Dans le cas d’ordinateurs familiaux les liens visités auparavant par les adultes peuvent être retrouvés (s’il n’y a pas eu grande vigilance), on peut également tomber par inadvertance sur des vidéos violentes sans qu’il n’y ait de mise en garde (vidéo qui semble drôle au départ et qui revêt au final un caractère violent). Jusqu’à mon adolescence, l’information venait des livres, des logiciels « vérifiés » comme encarta ou des adultes ; toutes les informations qu’on trouve sur le net peuvent être rédigées par n’importe qui, selon le principe du web. Aussi, apprendre à trier l’information, à s’interroger sur la fiabilité des sources et à s’exprimer avec retenue sur les réseaux sociaux me semble essentiel.
De ce fait, je pense qu’il s’avère utile d’aborder cette problématique et je ne la vois pas comme une concurrence à d’autres thèmes plus importants. Cependant, le ton choisi n’est sans doute pas le meilleur. Plutôt que de faire campagne sur le mode de la crainte des écrans, on pourrait également mettre en avant les aspects positifs de ces technologies lorsqu’elles sont bien utilisées et surtout commencer leur apprentissage en classe.

Julie a dit…

Nous avons devant nous la véritable génération Y. Une étude américaine d'AVG sur les digitales natives a d'ailleurs montré que plus des deux tiers des enfants de 2 à 5 ans savent se servir d’une souris informatique, certains d'entre eux savent même composer un numéro sur un téléphone portable ! Pour ma part, lorsque j'étais enfant, je ne savais pas faire tout ça, et je n'ai su me servir d'un ordinateur que vers l'âge de 12/13 ans. On nous appelle la génération Y, quel nom donnerons-nous à nos futurs grands technophiles ?

Kira L. a dit…

À propos des dictionnaires numériques : À l’université ou j’étudie, les étudiants ont le droit de se servir d‘un dictionnaire pendant les examens (à condition que les examens ne soient pas dans leur langue maternelle). Mais seulement les dictionnaires sous forme des livres imprimées sont permis ! C’est clair qu’il est interdit d’utiliser une application de traduction sur son smartphone. Mais aussi les dictionnaires numériques, qui sont vraiment ne que des dictionnaires et qui sont pas connecté au web, sont strictement interdits. À mon avis une règle ridicule, surtout si elle est appliquée dans le département des médias et de la communication dans la filière universitaire qui traite les nouveau médias…

Laura Valentin a dit…

La question du livre scolaire numérique n'est pas récente: Tony Blair avait déjà préconisé en 1998 l'équipement des écoles en livres numériques. Aujourd'hui la disparition du livre scolaire papier au profit du livre scolaire numérique serait inéluctable, ce qui n'est pas le cas du roman papier. Des études ont montré que d'ici 2015, il n'y aura plus de livre scolaire papier au Japon, et qu'il en sera de même dans cinq ans aux Etats-Unis.

A présent les éditeurs de manuels scolaires travaillent donc sur un produit hybride: à la fois imprimé et numérique. Les nouvelles offres dans ce domaine sont très variées : annexes numériques fournies sous forme de DVD, véritables manuels numériques, sites compagnons en ligne, manuels numérisés en PDF...Ces modèles économiques de transition permettent de rassurer les parents qui ne sont pas directement mis devant le fait accompli. Quant aux enseignants, ils doivent désormais recevoir une formation à la maîtrise des médias numériques afin de faire du manuel scolaire numérique un manuel essentiellement interactif. Des manuels qui se veulent interactifs pour l'utilisation en classe tout en offrant des possibilités d'apprentissage personnalisé énormes.

En outre, la problématique majeure liée au livre scolaire numérique demeure celle de l’égalité d’accès. On risque d'assister à une double fracture numérique: certaines familles ne sont pas équipées des matériels requis et parmi ceux qui les possèdent, tous ne les maîtrisent pas parfaitement.