Steve Jobs: "The Lost Interview", interview donnée à la télévision publique américaine (PBS) en 1995, retrouvée et publiée en 2012, 1h12mn, diffusée en salles de cinéma aux Etats-Unis et sur iTunes (cf. copie d'écran ci-dessous), 4,99 $.
Pour la société et l'économie numériques, quelle formation ?
Steve Jobs, fondateur d'Apple, interviewé par la télévision publique américaine fut amené à donner, en passant, un avis indirect sur ce sujet. Tout d'abord sur le rôle éducatif, formateur de la programmation puis sur les "liberal arts" et le sens du goût, du beau qu'il faut inculquer.
- "Chez Apple, explique-t-il, la programmation n'avait pas de but pratique. "Nous l'utilisions comme un miroir du procès de pensée" ("It didn't have to do with using them for anything practical; we used it as a way to mirror our thought process"). Pour enfoncer le clou, Steve Jobs ajoute que tout le monde devrait apprendre à programmer parce que cela apprend à penser ; du coup, l'informatique et la programmation lui apparaissent comme parties essentielles du curriculum de base : "I think everyone should learn how to program a computer, because it teaches you how to think. I view computer science as a liberal art, something everyone should learn to do." Comme chez Bachelard, d'une analyse épistémologique se dégagent des propositions didactiques.
- Steve Jobs défend les "liberal arts" (mathématiques, sciences, langues, logique, philosophie) ; il décclare aussi l'importance du goût (taste), s'affligeant du manque de goût chez Microsoft ("Microsoft, c'est MacDonald's"). Eloge des hippies et de leur intuition humaniste, éloge des artistes. Eloge des outils. En gestion, éloge des produits d'abord, fabriqués méticuleusement , réalisés avec goût, sans lesquels la gestion et le marketing se fourvoient et finissent par couler une entreprise...
Cette émission constitue une réflexion sur la gestion des entreprises et sur l'éducation.
2 commentaires:
Cette interview rappelle celle de Sir Ken Robinson, non moins brillante: http://www.ted.com/talks/ken_robinson_says_schools_kill_creativity.html
Steve Jobs comme Ken Robinson placent la créativité au coeur du processus de création, pléonasme évidence peut-être, on s'étonne alors que celle-ci soit toujours négligée, sinon méprisée, dans le système éducatif français.
Avec la place que prennent l’informatique et le numérique dans nos vies, il serait effectivement judicieux d’intégrer la programmation aux futurs programmes scolaires. Puisque cela nécessite tout de même des connaissances en mathématiques, il faudrait peut-être attendre le lycée. Steve Jobs, plus expert que moi en programmation, a certainement raison quand il affirme que la programmation apprend à penser, je dirais même à conceptualiser et visualiser.
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