Un foyer américain sur cinq n'accède à la télévision que par la transmission terrestre : ni câble, ni satellite, ni télécom, une antenne en râteau sur le toit. De cette voie terrestre, dans certains marchés (New York, Boston, etc.), les émissions peuvent être transférées à bon marché sur supports mobiles (tablette, smartphone, etc.) avec Aereo ou Boxee Cloud DVR.
Le taux de réception exclusivement terrestre est passé, en deux ans, de 14% (2010) à 19,3% (2012). Ce taux est de 41% pour les foyers appartenant à des "minorités", disposant généralement de revenus moindres, il est 28% pour les foyers de personnes de 18-34 ans, selon une récente étude de GfK Media & Entertainment, "The Home Technology Monitor". Notons encore qu'une étude de Harris Interactive pour CouponCabin.com en juin 2013 estime que 45% des Américains considèrent que s'abonner au câble relève du gaspillage ("waste of money").
Les raisons de cette désaffection pour la réception payante sont multiples et se sur-déterminent pour aboutir à une décision de rupture. Question d'économie, d'âge et de génération, sans doute.
Contestation d'un abonnement par forfait (bundle) qui fait payer certains contenus à des abonnés qui n'en veulent pas, et tout particulièrement des contenus sportifs, si onéreux que certains demandent qu'il fasse offre à part.
Sous l'effet exaspérant de la crise économique et du sentiment de ne pas en avoir pour son argent, des foyers coupent l'abonnement : cord-cutting.
D'autre part, les chaînes "thématiques" comprises dans le forfait de base, se trouvant de plus en plus encombrées de publicité, ne constituent plus une alternative satisfaisante à la télévision terrestre, elle aussi farcie de publicité (pour les éviter, un opérateur propose un hopper). Au-delà de la télévision terrestre gratuite, la concurrence de supports sans publicité, d'accès commode avec une offre riche est nombreuse : Netflix, Hulu+, iTunes, Amazon Prime, etc.
Le luxe télévisuel n'est plus de disposer, avec le câble ou le satellite, de centaines de chaînes ; c'est plutôt, désormais, de disposer des émissions que l'on veut, quand on veut, où l'on veut, à la demande, à l'unité. Pas trop chère, sans intrusion publicitaire. Maximiser sans contraintes.
Et voici les "cord-nevers" foyers TV qui ne s'abonnent pas et ne s'abonneront peut-être jamais... Sauf à la téléphonie. S'il ne reste qu'un abonnement, ce sera sans doute celui là. Les américains le disent, surtout les plus jeunes : on peut vivre aisément sans téléviseur mais pas sans smartphone.
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