Nietzsche philologue
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Friedrich Nietzsche, *Traité appelé La joute d'Homère et Hésiode*, *Certamen
quod dicitur Homeri et Hesiodi*, E codice florentino, Les Belles Lettres,
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samedi 31 octobre 2015
Câble et téléphonie mobile aux Etats-Unis : stratégie Wi-fi
Comcast, ainsi que d'autres opérateurs du câble américain, se rapprochent de la téléphonie. En passant par le Wi-Fi. Devant la perspective de chute des abonnements (cord-cutting), les MVPD envisagent une nouvelle source de revenus : le quad play qui associe Internet, TV, téléphonie fixe et mobile comme le fait déjà AT&T avec DirecTV. Ayant dû renoncer à la fusion avec Time Warner Cable, Comcast s'oriente vers une nouvelle voie de croissance.
Comcast vient d'annoncer son intention d'exercer l'option de MVNO avec Verizon ; suite à un accord avec Verizon Communications, signé en 2011, des tests pourront commencer 6 mois après cette annonce, la commercialisation du service dans un an. Dans ce cas, Comcast revendrait un service de téléphonie mobile basé sur le Wi-Fi accessible dans ses zones de couverture (WiFi-first phone). Comcast déclare disposer de 11,7 millions de hot spots Wi-Fi publics aux Etats-Unis.
Là où il n'a pas de Wi-Fi, Comcast pourrait revendre les services de Verizon ou de Sprint.
Time Warner Cable, au titre du même accord, pourrait exercer la même option.
Par ailleurs, les détenteurs de fréquences terrestres (broadcasters), dont les stations O&O de NBCU, peuvent revendre une partie de leurs fréquences à la FCC (reverse auction) qui, à son tour, pourra les revendra aux enchères aux opérateurs de téléphonie mobile (forward auction).
De son côté, le câblo-opérateur américain Cablevision (que vient de racheter Altice) a déjà mis en place un service mobile mais uniquement basé sur le Wi-fi, depuis février 2015 (Freewheel, 9,95 $ / mois pour les abonnés de Cablevision, 29,95 $ pour les non abonnés). Cablevision dispose de 1,1 million de hotspots.
Et Google ? Google travaille à une option semblable, Project FI, montée avec les opérateurs de téléphonie Sprint et T-mobile ; sa technologie permet à tout moment de sélectionner la connection la plus adéquate.
L'entrée des MVPD (Multichannel Video Programming Distributors) sur le marché de la téléphonie mobile constitue évidemment une concurrence inquiétante pour les entreprises de téléphonie. Elle peut constituer une incitation à des fusions entre MVPD et téléphonie. Pour l'appréciation de la concurrence dans le secteur, voir la FCC : Mobile Wireless Competition Report, 17th Annual Competition Report, December 18, 2014.
vendredi 30 octobre 2015
Retransmission consent : l'équilibre local de la télévision américaine
Un conflit de retransmisssion (carriage dispute) entre un groupe de stations locales, Tribune Broadcasting, et un MVPD (AT&T U-verse / DirecTV) vient de s'achever. Un conflit semblable avait déjà opposé Tribune Boadcasting et DirecTV en 2012.
Rappelons d'abord ce qu'est-ce que un accord de retransmission (retrans-consent) ? Les stations sont rémunées par le câblo-opérateur qui les retransmet à ses abonnés. L'accord définit les modalités financière de retransmission, combien les câblo-opérateurs versent aux stations (aux groupes de stations).
Le groupe Tribune Broadcasting possède 39 stations. L'une est indépendante (à Oklahoma City) et 38 sont affiliées à l'un des grands networks : 14 à Fox, 12 à The CW, 5 à CBS, 2 à ABC, 2 à NBC.
Le groupe possède aussi WGN radio, Chicagoland TV (CLTV), la chaîne de télévision locale d'information de Chicago, et une chaîne pour le câble et le satellite, WGN America. Cette taille lui donne un pouvoir de négociation élevé pour les revenus de retransmission, ce qui explique pour partie l'augmentation de la concentration parmi les stations. Or le groupe Tribune avait les plus faibles revenus de retransmission par station, 25 cents par foyer TV alors que certains groupes obtenaient 1 dollar.
L'accord global de retransmission (retransmission-consent) a été obtenu sans recourir au conflit recourant au chantage aux téléspectateurs (channel blackout) ; l'accord concerne, pour plusieurs années, la chaîne WGN America et les stations locales du groupe Tribune Broadcasting, d'une part, et U-verse (AT&T) et DirecTV que AT&T vient de racheter (26 millions d'abonnés, au total), d'autre part. Bien sûr, on ne connaît pas les termes de l'accord.
Pour l'instant, l'augmentation des revenus des retransmissions compense largement l'affaiblissement des revenus publicitaires des networks. Les retransmissions représentent une part importante des revenus annuels des networks américains (3,2 milliards de $), la vente d'espace publicitaire représentant 14 milliards. Or on dit que cette dernière pourrait bientôt stagner (érosion et vieillissement des audiences) ; de leur côté, les MVPD sont peu enclins à payer davantage de droits de retransmission qu'ils ont du mal à faire supporter par un nombre décroissant d'abonnés (il leur est difficile d'augmenter les prix de l'abonnement). Si ces deux tendances se confirmaient, érosion de l'audience des networks, diminution du nombre des abonnés, tout l'édifice complexe et fragile de l'économie de la télévision amériaine serait menacé.
Quelles solutions ? Elles pourraient venir de la diffusion OTT des chaînes qui apporte des revenus (abonnement et ou publicité) qui ne sont pas grevés de coûts de retransmissions. Les networks pourraient être également tentés par l'extension de reverse compensation. Dans ce cas, les stations paient pour leur affiliation, ce qui peut être perçu comme la volonté des networks de bénéficier d'une partie des revenus de retransmissions de leurs affiliées (les networks perçoivent aussi les revenus de retransmission obtenues par leurs propres stations, O&O).
- Sur le même sujet, voir Stations contre réseaux de distribution (MVPD).
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mercredi 28 octobre 2015
IBM et The Weather Company cherchent l'or du temps
Weather Co. (qui détient la chaîne météo, The Weather Channel) serait sur le point de céder à IBM pour 2 milliards de dollars ses actifs données et numérique (digital and data assets) comprenant le site Web, les applis et WSI, la division professionelle (B2B) ; selon The Wall Street Journal, Google aurait, l'an passé, décliné une offre d'achat de Weather Co.
Les actionnaires actuels comprennent entre autres Comcast / NBC Universal, le MSO, qui n'a donc pas voulu se porter acquéreur (les autres actionnaires sont Bain Capital et Blackstone). La valeur des données prend tout son sens pour IBM qui détient les compétences nécessaires : cloud computing et intelligence artificielle (machine learning, Watson).
A l'issue de cette vente, la chaîne The Weather Channel, anticipant la chute des revenus en provenance des MVPD (Multichannel Video Programming Distributor), sera-t-elle convertie en OTT afin de pouvoir collecter les revenus directs des consommateurs, abonnés non pas à un bouquet de chaînes mais à cette chaîne en particulier (cf. OTT Everywhere. A Media Paradigm Shift?) .
Cette vente manifeste clairement deux tendances actuelles du marché de la télévision, et la disruption manifeste qu'elles repésentent pour le modèle économique de la télévision:
- l'importance primordiale des données et de leur traitement, d'une part,
- l'affaiblissement des MVPD, d'autre part.
The Weather Channel (TWC) fut, après CNN et MTV, l'une des chaînes historiques du câble américain. Lancée en mai 1982, elle est reçue par près de 90 millions de foyers américains, mais depuis quelques années, son audience décline (-11% au cours des quatres dernières années selon Nielsen). Toutefois, TWC a remplacé Yahoo! pour la fourniture de données des applis météo de Apple (Iphone, Ipad, Apple Watch, Apple TV). En début de semaine, The Weather Channel et IBM avaient annoncé un accord avec Twitter pour l'utilisation de données météo (Insight Cloud Services).
MediaMediorum sur la météo
IBM Analytics, copie d'écan, 28 octobre 2015 |
dimanche 18 octobre 2015
Two ways to watch the TV World
Here are two remotes, for the same household, in Cambridge (near Boston, Massachusetts). Same TV set, same TV world.
One belongs to the Samsung TV. The other one belongs to the local cable operator, Comcast.
On the Samsung remote there is a button for Pandora, a radio / music operator (more than 4 million paying subscribers).
There is also a big button, right in the middle, for Netflix.
Netflix has 43.2 million subscribers in the USA, twice as many as Comcast (Multiple System Operator, MSO).
Samsung showcases the two brands Netflix and Pandora; it obviously has a commercial agreement with the two brands (bundling), which sell subscriptions and, in Pandora's case, advertising time. Both services can be used on the TV set, if connected (streaming).“One in 3 US adults now owns a connected TV and one-third of them stream video to their TV daily", says IAB.
At the top, the Comcast / Xfinity remote shows 9 buttons for "my DVR" and one big button for "ON DEMAND" TV. This makes sense since Comcast earns money from renting DVRs (Digital Video Recorders) and from On demand TV (VOD, catchup).
Samsung could very well target, among others, the cord-cutters, TV viewers who, instead of subscribing to cable services, can combine over-the-air antenna (free broadcast TV: networks and local stations) and OTT on their connected TV, along with Netflix (movies, exclusive series). This solution is cheaper than cable: a Netflix subscription costs $10 / month.
Millennials indeed seem to be less likely to subscribe to cable; younger generations (18-39) get their programming from OTT services (Netflix, Hulu, Amazon, YouTube), until they start a family. Cable operators hope young Millennials will subscribe once they have kids... unless they never subscribe at all (cord-nevers). In order to satisfy families with young children, Netflix now proposes a large choice of programming for kids, as does Amazon.
On another hand, an increasing number of broadcast-only homes, reaching 12.7 million households according to Nielsen (The Total Audience Report, September 2015), could very well be a sign of another change in behavior.
Update 23/102015
Comcast has a new remote with voice commands (voice searching, etc.): "Say it and see it".
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lundi 12 octobre 2015
TV américaine : stations contre réseaux de distribution (MVPD)
Régulièrement le marché américain de la télévision est secoué par un conflit entre stations et réseaux. Le plus récent (octobre 2015) a opposé le groupe Tegna (ex. groupe Gannett) au réseau satellitaire Dish Network (14 millions d'abonnés). Le groupe Tegna possède 46 stations réparties dans 38 DMA qui desservent un tiers des foyers TV américains ; Tegna contrôle ainsi de nombreuses stations affiliées aux networks ABC, CBS et NBCU.
Les stations, affiliées et O&O, demandent une meilleure rémunération (distribution fee) de leur programmation auprès des réseaux câblés et satellitaires qui les retransmettent. Cette rémunération représente, selon SNL Kagan, entre 10 et 24% de leurs revenus (soit 6,3 milliards de dollars pour l'année 2015).
De leur côté, les distributeurs, Multichannel Video Programming Distributors (MVPD), veulent limiter leurs dépenses et leur prix de vente alors qu'il subissent une érosion continue de leur portefeuille d'abonnés (cord-cutting, cord-nevers).
Depuis 1993, cette situation fait l'objet d'un accord pluri-annuel entre les parties, dit retansmission consent agreement.
De tels conflits (carriage disputes) se comptent par milliers. Lorsque les négociations échouent les stations coupent leur signal (channel black-out) et les abonnés des réseaux (Dish, etc.) ne reçoivent plus les programmes des networks... ce qui force les distributeurs à revenir à la table de négociation.
Le conflit opposant Tegna et Dish Network a été résolu dimanche, en tout début d'après-midi, juste à temps pour permettre aux abonnés de regarder les matchs de la NFL.
Ce banal événement de l'économie de la télévision américaine suggère deux constats et une question :
- La puissance des stations locales qui sont les cellules de base des networks (ABC, CBS, Fox, NBCU, Telemundo, Univision).
- La complexité de cette économie que ne connaissent pas les marchés télévisuels européens, centralisés voire jacobins et dépendants des Etats.
- Les OTT tels que Netflix ou YouTube constituent-ils une remise en question de ce localisme (cf. "Netflix chaîne TV comme les autres, ou pas ?") ?
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