Doctissimo le magazine. Prenez votre santé en main ! relancé en juin 2017.
Bimestriel, 5,9 €. 132 p.
Génération Féministe, hors-série du site ChEEks, publié en juillet 2017 et de l'hebdomadaire les Inrockuptibles, 8,5 € (3,99 € en version numérique, Flash Player...)
Oh !my mag, septembre 2017. Mensuel, 3 €. Groupe Prisma. 160 p. Dos carré.
TEMPO Santé by Notre Temps, lancé par le Groupe Bayard, 5,95 €, septembre 2017, 100 p.
On annonce la mort prochaine du support papier pour la presse. Annonce très exagérée ! Sa disparition, certainement pas, sa transformation, sûrement.
L'innovation dans la presse peut prendre la forme d'une hybridation créatrice numérique / papier.
Nous avons retenu pour illustration quatre des plus récents symptômes de cette transformation : d'un site à un magazine papier, d'un site à un hors-série papier, d'un titre confirmé à un titre nouveau, un spin-off, comme l'on dit en télévision.
- Le lancement par Doctissimo d'un magazine papier. Bimestriel né du site de Lagardère Active avec Pressmaker. 65 000 exemplaires. Fort de sa réusssite numérique, Doctissimo affronte et complète une concurrence nombreuse et variée de titres traitant de la santé. A chacun sa manière d'être malade, à chacun sa manière de se soigner. "Tout savoir pour bien manger", est le thème du premier numéro : cuisine, alimentation et santé... Le numéro 2, porte sur les médecines douces. Le site Doctissimo s'est déjà associé au Monde pour lancer le bimestriel Sens & santé, en mars 2017 (100 p., 5,95€).
- En septembre, toujours sur ce secteur général de la santé, le groupe Bayard a lancé le bimestriel TEMPO Santé by Notre Temps. Préserver ma santé, c'est essentiel ! (tirage de 140 000 exemplaires). Ce titre remplace Notre Temps Santé (mais 2014). C'est un spin-off de Notre Temps (noter le "by Notre Temps"). Un titre établi (Notre Temps) se prolonge d'un titre nouveau, ciblé plus précisément, plus étroitement. Déclinaison... On compte sur un transfert de la notoriété de marque (tout en apportant une image différente), un transfert de lectorat peut-être pour vendre plusieurs produits au même client.
- Lancement fin juillet, par Les Inrocks, de Génération féministe, hors série papier commun avec version numérique du magazine numérique ChEEks. Début 2017, le magazine Les Inrockuptibles (racheté en 2009 par le groupe de Matthieu Pigasse) avait acquis ChEEks, lancé en 2013 par trois journalistes. Spin-off ? Test ?
- Oh ! my mag, du groupe Prisma (Gruner + Jahr, groupe Bertelsmann) avec sa filiale Groupe Cerise acquise en mai 2016, est isssu de la fusion du magazine papier As you like (avril 2015) avec le site ohmymag (français, allemand). Tirage de 120 000 exemplaires.
Sa modernisation se situe plutôt dans l'articulation papier / numérique et dans l'articulation périodique / hors-série (régulier / événementiel, attendu / inattendu). Et dans la combinaison de ces caractéristiques.
Et les lectorats ? Dans les quatre cas, des femmes sont visées (l'image à la une indiquant le ciblage). Rajeunissements (Millenials), glissements de thématique.
L'exploitation des data devrait faciliter le travail d'innovation, d'enrichissement des supports existants. Les magazines actuels sont des mixtes d'opinions et de conseils pratiques ; d'une part la doxa des "influenceuses" (cf. FOLLOW me, étude de Prima, consacrée aux tendances et styles de vie), et, d'autre part, des données pratiques (conseils de spécialistes, loisirs créatitfs, santé, bricolage, guide d'achats, métier de parent, de grand-parent, hexis corporelle, calendrier...). Lire c'est faire !
La nouveauté se situe peut-être dans l'irruption du mot "féministe" donné pour titre à un magazine (à notre connaissance, pour la première fois. Source : Base MediaMediorum, plus de 37 500 titres). Positionnement : XXIème siècle sera féministe, affirme l'édito de Génération féministe. Pourtant, le féminisme n'est pas né d'aujourd'hui : génération Simone de Beauvoir et génération Simone Weil, Manifeste des 343 ?
La presse "féminine" traditionnelle est-elle conciliable avec le féminisme ?
Les femmes féministes en décideront...
1 commentaire:
Lorsque la presse féminine est née, elle était accompagnée d’idéaux féministes. Le but était alors de faire un journal pour les femmes et qui représente leurs intérêts. Ces magazines n’étaient pas dénués de l’aspect politique puisque certains d’entre eux prônaient le suffrage féminin et Marie-Claire fut même l’un des premiers magazines à parler de l’avortement.
Mais la presse féminine contemporaine a bien changé puisqu’aujourd’hui il s’agit plus de catalogues de produits que d’articles de fond. Néanmoins, avec l’essor des posts et des articles féministes qui ont émergé grâce au web, la presse féminine a bien compris qu’il fallait surfer sur cette tendance pour vendre encore du papier. S’ensuivit alors une forme de bipolarité de la presse féminine.
Les magazines qui ne présentent que des mannequins filiformes en couverture font maintenant des éditions « spéciales rondes » et les articles pseudo-féministes fleurissent dans toutes les rédactions : « 4 conseils pour être belle au travail » ou encore « le partage des tâches domestiques nuirait-il au couple? »…
On ne peut donc que saluer l’initiative de magazines comme Causette en France qui, il faut le préciser, est le seul magazine féminin reconnu comme une publication d’information politique et générale.
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