Univision, l'un des deux networks hispanophones américains, a été vendu. Certes, le groupe mexicain conserve 36% du capital de Univision ; SearchLight et ForgeLight, deux créations d'un ancien de Viacom, ont racheté les autres parts dont celle de Saban Capital Group. Et le nouveau PDG de la chaîne avoue ne pas - encore - parler espagnol (mais il apprend !).
Univision a d'abord compté sur une offre public d'achat de 20 milliards de dollars, puis a refusé une offre de 15 milliards par John Malone qui contrôle Liberty Global (SiriusXM radio, Lionsgate, la F1, etc.).
Quel sera l'avenir de cette chaîne hispanophone avec son nouvel actionnariat (64%) ? On ne dispose d'aucune donnée financière quant à l'opération qui s'achève. Attendons donc, pour voir.
Quelle sera sa stratégie offensive pour contrer Telemundo (groupe Comcast / NBCU) qui progresse depuis plusieurs années ? Telemundo, avec son nouveau siège à Miami, s'attaque sérieusement à un nouvelle cible hispanophone (18% de la population américaine), une cible bilingue, jeune, exigeante et qui veut désormais une expérience télévisuelle débordant de plus en plus l'immigration et sa culture traditionnelle (telenovelas, etc.). Les hispanophones américains sont de plus en plus anglophones aussi, "the 200 percenter" (cf. l'interview de Cesar Conde, le patron de Telemundo, dans l'hebdomadaire Baron : "It’s the individuals that are 100% American, but also 100% Latino. They’ve lived here, they speak Spanish and English, they have a sophisticated palate, they consume media in different languages and across different platforms." Une nouvelle cible donc qui attend une télévision adaptée à ses goûts et à ses dégoûts, qui consomme beaucoup Internet et de moins en moins les autres médias traditionnels pour son information... Ce fut une télévision étrangère, parlant une langue étrangère ; c'est maintenant une chaîne américaine qui parle deux langues américaines.
Source : Telemundo et Cision Newswire (Sept. 10, 2019) |
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