Une histoire littéraire traitée comme un roman policier : Montaigne
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Philippe Desan, *Montaigne La Boétie. Une ténébreuse affaire*, Paris,
Odile Jacob, 382 p., 2024, 22.9 €
Ce n'est ni de la littérature ni de la philosoph...
mercredi 5 février 2020
L'internet des choses de la vie
Des millions ou plutôt des milliards d'appareils connectés selon diverses modalités : entre eux, entre eux et des utilisateurs (via des applis et des smartphones), entre eux et des entreprises mères (installation, surveillance, maintenance), etc. Et bien sûr, il y a l'internet des choses industrielles. Des milliards de chiffre d'affaires à l'horizon ?
Mais il y a aussi l'internet des choses de la vie, de la vie quotidienne, consumer IoT : le chauffage (thermostats), l'éclairage, la serrure, les rideaux, le détecteur de fumée, les objets que l'on perd souvent (les clefs : pour les retrouver : Tile), l'aspirateur, les caméras de surveillance que vendent aussi les compagnies d'assurance, la santé, toute la smart home... c'est un monde de capteurs (sensors) et d'algorithmes que nous habitons, et habiterons de plus en plus. Capteurs de sons, d'humidité, de température, de lumière, de vitesse. Et l'automobile qui se conduira bientôt toute seule (LIDAR, etc.). Et, ici, il n'y a pas de fake news : des choses parlent aux choses dans leur "folie de machine" (Guillaume Apollinaire : "Les tramways feux verts sur l'échine // Musiquent au long des portées // De rails leur folie de machines"...).
Donc, prendre toutes les choses comme des faits sociaux, en inversant la règle célèbre d'Emile Durkheim ou en reprenant celle de Wittgenstein "Die Welt ist alles, was der Fall ist" (comme il l'énoncera à son tour : "le monde est tout ce qui arrive", traduira Pierre Klossovski). Les médias comme prolongements, la ville, le marché, le centre commercial, les transports, etc.
Quelles données ? Toutes : celles des observations armées par des capteurs, données composées et organisées en amont, pré-construites (cf. Bachelard). "Machines talk, we listen", déclare Augury. L'importance primordiale du Wifi, de sa qualité et de sa fiabilité : en cas de panne, que se passe t-il pour la température des pièces, les alertes de sécurité, etc.
Quid de la sécurité des objets gérant la sécurité ? Question de maintenance prédictive, de la mesure des consommations pour la maison intelligente ? Pour Minim, "To the smart home, the broadband quality is only as good as the WiFi signal". On pense au "Texte sur l'électricité" de Francis Ponge qui convainc que "l'électricité existe, que les appareils d'application existent, qu'il s'en trouve ou va s'en trouver (de plus en plus nombreux) dans chaque bâtiment, dans chaque demeure..." ou à la domotique, dont nous pouvons dire de même que veulent s'emparer les câblo-opérateurs (Comcast, etc.) ou Google avec Nest, Amazon, Apple...
Les problèmes spécifiques posés par ces choses connectées : la sécurité, le diagnostic à distance, la détection des anomalies, fingerprinting, identification du lieu, de l'appareil, du consommateur, les tests, les gestes... sont aujourd'hui les problèmes essentiels d'Internet. Notre vie est chaque jour davantage organisée et veillée par Internet.
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